Le mort n était pas attendu
42 pages
Français

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Le mort n'était pas attendu , livre ebook

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Description

Dans une cabane perdue au milieu des montagnes Rocheuses enneigées, deux hommes et une jeune femme attendent le passage d’un petit avion devant larguer, au-dessus de leur position, un colis très désiré.


Pourtant, la livraison une fois effectuée et le paquet ouvert, c’est la stupeur au sein de l’étrange trio : il contient le corps sans vie du comparse censé piloter l’appareil...


Pas le temps de se remettre de leurs émotions qu’un individu pénètre dans la cahute, un revolver à la main.


Le visiteur se présente alors : Edward Warency, alias « L’Ange », l’ennemi impitoyable des bandits de la pire espèce et également de l’inspecteur Hartling, le policier qui a juré sa perte...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791070039106
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE MORT N'ÉTAIT PAS ATTENDU

Par
Paul TOSSEL
CHAPITRE PREMIER
 
Harrison ôta son casque d'écoute dans un geste d'exaspération qu'il ne pouvait plus contenir. Pivotant sur son siège, il leva son mufle d'homme à tout faire vers le fin visage de Lincoln.
— Rien, Chef ! Impossible de ne rien accrocher depuis plus de deux heures... C'est à croire que Wardale s'est volatilisé en survolant les Rocheuses.
L'interpellé ne répondit pas immédiatement. Il réfléchissait, ses yeux bleus fixés sur les poutres noircies du plafond, sa haute silhouette appuyée debout à une cloison. Entre les doigts de sa main droite, une cigarette se consumait avec lenteur. Il était vêtu avec élégance, son maintien révélait une éducation certaine, mais son visage, quoique non dépourvu d'attrait, exprimait une cruauté froide, un égoïsme calculateur.
Sans broncher d'une ligne, il daigna répliquer à son second. La voix monocorde, au timbre bas, devenait vite exaspérante à entendre.
— Wardale nous a expédié son dernier message à dix-sept heures, prononça Lincoln. Il annonçait son départ comme imminent et nous fixait le rendez-vous à dix-huit heures trente environ. Cent cinquante milles séparent Parajos de ce plateau désertique. Il est dix-neuf heures, notre ami a pris du retard, mais il n'y a encore aucune inquiétude à éprouver. Peut-être son avion est-il dépourvu de poste émetteur, ce qui expliquerait son silence.
Peu convaincu, Harrison hocha la tête.
— Wardale est un gars sérieux qui respecte ses horaires, dit-il. Nous ne devons pas oublier que la frontière mexicaine se place entre son point d'envol et ce maudit endroit de l'Arizona. Il peut avoir été repéré par un avion de surveillance...
— Le ciel est nuageux, notre homme est excellent pilote : ce serait un jeu pour lui que de dérouter les appareils réguliers... D'ailleurs, j'ai pleine confiance en Wardale : s'il en était autrement, je ne vous aurais pas amenés dans cette vieille bâtisse à demi en ruines, au cœur du plateau de San Domingo à vingt milles du rancho le plus proche.
— Tous les vents de l'hiver semblent s'être donné rendez-vous ici. Si nous les supportons sans trop de mal, miss Turcky paraît transie.
Harrison se tourna vers le troisième personnage de cette étrange assemblée. C'était une jeune femme de vingt-cinq ans environ, au visage d'une grande finesse, à la beauté chaude et sympathique. D'une taille moyenne aux lignes pleines et parfaites dans leurs proportions, elle se tenait tout près de l'âtre dans lequel brûlait péniblement une brassée de buissons mouillés, ramassée par Harrison aux alentours.
Un sourire bienveillant éclaira ses traits.
— La chaleur est loin d'être étouffante, remarqua-t-elle, mais je préfère me trouver ici qu'à attendre stupidement, dans un confortable appartement de la ville, des nouvelles de Wardale.
— L'amour ! soupira grotesquement Harrison... Ce Bob Wardale est un veinard !
— Vous employez un bien grand mot, dites seulement que Wardale et moi sommes de bons amis.
— Après tout, cela ne me regarde pas !... Vous avez néanmoins bien agi en nous suivant, car il se peut que ce soir, au lieu de lâcher ses paquets comme à l'accoutumée, Bob atterrisse pour nous dire deux mots.
— Quel indice te fait supposer cela ? intervint Lincoln.
— L'insistance exprimée dans son message d'hier pour que nous nous trouvions à ce rendez-vous coûte que coûte.
— C'est possible !... Tout est prêt, à l'extérieur ?
— Les tas de bois sont en place, il n'y a plus qu'à les enflammer.
— L'humidité les empêchera de brûler !
— J'ai placé une bouteille d'essence auprès de chaque fagot. Nous n'aurons qu'à la briser sur les branchages le moment venu.
— Parfait ! Allons faire un tour... Demeurez ici, May, ne perdez pas un souffle de ce maigre foyer.
Le vent froid qui balayait les cimes enneigées des montagnes Rocheuses les fit frissonner. Des nuages couraient sur le ciel, de temps à autre ils se déchiraient pour laisser passer des rayons de lune. Le sol stérile du plateau de San Domingo s'éclairait alors de larges taches pâles.
Les deux hommes s'éloignèrent de la maison abandonnée pour gagner l'abri d'un des rares rochers rompant l'uniformité du terrain. Ils s'accroupirent sur le sol, le dos au roc, se trouvant ainsi dans une zone de calme relatif.
Harrison interrogeait le ciel.
— Pas le moindre bruit...

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