Le mystère du rubis
73 pages
Français

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Description

Jack DESLY, gentleman cambrioleur de son état, a peaufiné tous les détails de son plan pour mettre la main sur le magnifique rubis de Madame Coleman, la femme d’un riche américain.


Sachant que le couple doit assister à une représentation au Théâtre Bleu, puis aller au bal de l’Ambassade américaine, il a prévu de se cacher dans leur chambre d’hôtel, en attendant leur retour, et de profiter, ensuite, de leur sommeil pour s’emparer du bijou.


Mais, en passant devant le Théâtre Bleu, pour s’assurer de la présence de ses « victimes », il remarque la silhouette de son ennemi juré, l’inspecteur Arthème Ladon, sortir brusquement d’un taxi et entrer dans le bâtiment.


Indéniablement, un incident s’est produit, et Jack DESLY le sent bien, cela a rapport avec le joyau convoité...

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Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791070037461
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

- 16 -

Le mystère du rubis
Récit policier

Claude ASCAIN
CHAPITRE PREMIER
SOIRÉE PRÉPARATOIRE

— Récapitulons, murmura Jack Desly, en adressant un sourire à la délicieuse jeune femme assise à côté de lui.
— Un instant, fit-elle.
Jack comprit. Le maître d'hôtel était devant eux et attendait les ordres, calepin et crayon en main.
Le couple se trouvait tout au fond de la salle de restaurant du palace. Une petite table à deux. Lampe voilée de bleu tendre, plantes vertes. Musique en sourdine.
Gladys était plus jolie que jamais, ce soir. Ses yeux verts, lumineux, se posaient souvent sur le visage de son compagnon. Une vraie lune de miel.
Jack Desly, le fameux gentleman-cambrioleur, à force de papillonner autour de tant de fleurs avait fini par se fixer sur l'une d'elles. Gladys lui avait pris le cœur et les sens.
Et ce qui complétait le charme, cette jeune femme se révélait comme la plus intelligente, la plus habile des collaboratrices.
Le maître d'hôtel repartit avec une liste qui révélait deux gourmets. Le sommelier lui succéda. Puis Jack put parler de nouveau.
— Ainsi, ils vont au théâtre, ce soir... murmura-t-il.
— Oui, Jack. Deux fauteuils d'orchestre. J'ai même les numéros si cela t'est nécessaire...
Il l'enveloppa d'un regard velouté.
— Gladys... Tu es incomparable.
— Ils iront ensuite, poursuivit-elle, au bal de l'Ambassade américaine. Elle a une toilette assez chic, ma foi, quoiqu'un peu tapageuse. Trop de lamés, à mon goût.
Il répondit, toujours à mi-voix :
— Le principal, c'est qu'elle porte son rubis...
— Oh, ceci est acquis, dit-elle, sur le même ton. J'ai vu moi-même le couple quitter le palace.
Le rubis de Mrs Coleman était célèbre. Une pierre énorme et pourtant si habilement taillée qu'elle n'en paraissait aucunement massive. Une pureté, un éclat... Ainsi que le disaient les connaisseurs, une goutte de sang vermeil... Mais une goutte géante.
— Cinq cent mille francs, au bas mot, marmonna Jack, en poursuivant sa pensée. J'en ai déjà le placement à Rotterdam.
Il changea de conversation avec adresse. Le garçon arrivait avec les plats. Les deux jeunes gens commencèrent à dîner, en échangeant des propos mondains.
C'était cette nuit, ou plus exactement à l'aube, que Jack Desly comptait opérer. Gladys, installée au Sphinx Palace, le jour même où les Coleman devaient y descendre, s'était chargée de la surveillance des futures victimes.
Elle n'avait pas commis la faute de louer une chambre après l'arrivée du couple. Jack l'avait guidée en cela. Sachant que les Coleman se trouvaient à bord de la Picardie, le superbe transatlantique recordman des traversées, il en avait conclu logiquement que les Coleman devaient avoir retenu un appartement au Sphinx. Il ne s'était pas trompé dans ses déductions. C'était toujours dans ce palace que descendaient les riches Américains voyageant par la ligne maritime française.
M. Coleman était un quadragénaire un peu massif. Sa femme, par contre, mince, fluette, même, était jeune. Comme l'avait dit Gladys, elle commettait certaines fautes de goût dans ses toilettes, mais il n'en faut pas trop demander à une Américaine et l'ensemble était satisfaisant. Mrs Coleman, d'ailleurs, était plutôt jolie.
Bien entendu, depuis huit jours, Gladys avait cherché à lier connaissance, mais sans se jeter à la tête de l'épouse du millionnaire.
Deux ou trois rencontres dans le hall, un hasard bienveillant qui avait permis à la collaboratrice de Jack de servir d'interprète en l'absence fortuite de l'employé et Gladys avait pu apprendre des choses assez intéressantes.
Par exemple, que le fameux rubis était confié à la garde du palace, dans le coffre-fort spécialement affecté à l'usage des bijoux des voyageurs.
Ce qui réduisait fortement les chances de s'en emparer. Mais Jack ne s'était pas ému pour si peu.
— Il n'y avait qu'à attendre l'occasion, avait-il dit. Mrs Coleman portera son pendentif un soir ou l'autre.
Et voilà. L'occasion venait de se produire. Il fallait en profiter. D'après le gentleman-cambrioleur, l'opération serait extrêmement simple, voire enfantine.
Il se dissimulerait dans la chambre de Gladys jusqu'à l'heure propice, autrement dit, le moment où tout dormirait dans l'hôtel et s'introduirait chez les Coleman qui seraient, selon ses calculs, toujours au bal de l'Ambassade.
Jack n'aurait plus qu'à attendre la rentrée du millionnaire et de sa femme, s'emparer du rubis et disparaître. Il estimait que Mrs Coleman n'avait pas l'intention de confier le bijou au propriétaire du palace à quatre ou cinq heures du matin.
Après avoir tranquillement dîné, Desly et Gladys sortirent pour prendre l'air. Il leur suffirait d'être de retour vers onze heures.
La soirée était belle. Début d'octobre. Il ne faisait pas froid. L'automne se montrait propice.
La petite voiture de Jack descendit lentement les Champs-Élysées, se dirigeant vers les boulevards. Gladys était pelotonnée auprès du jeune homme. Ils conversaient gaîment.
On passa devant le théâtre, sans s'arrêter. Jack désigna le fronton illuminé par le titre de la pièce en lettres de feu :
— Le Coup de Tonnerre... dit-il. C'est bien approprié pour ce qui attend Mrs Coleman.
— Tu es d'une ironie cruelle !... reprocha Gladys.
— Allons donc... Le monde est composé de mangeurs et de mangés. Je fais partie de la première catégorie, voilà tout...
— Tu connais le sujet de la pièce ?
— Vaguement. Il s'agit d'aventures... Je crois bien qu'il y a une histoire de gangsters. Curieux... Ces Américains qui viennent rechercher à Paris l'atmosphère de chez eux... J'aurais pensé que, la première chose à faire, quand on voyage, était, au contraire, de vouloir du nouveau... Du moins, c'est ainsi que je fais, moi.
Soudain, Jack eut un mouvement de surprise.
Un taxi avait jailli d'une rue transversale et venait de stopper devant le théâtre. Un homme grand et maigre, au nez en coupe-vent, aux oreilles décollées sauta hors de la voiture et, en deux enjambées, escalada le perron du théâtre.
Desly chercha immédiatement un endroit où ranger son auto, mais le boulevard était encombré. Il dut se résigner à poursuivre sa route et, pourtant, il eût beaucoup aimé savoir si le grand escogriffe allait rester longtemps ou non à l'intérieur du théâtre.
— Tu as vu ce bonhomme ? demanda-t-il.
— Oui... Il a l'air d'un épouvantail à moineaux. Tu Ie connais ?
— Hum... Assez... C'est Arthème Ladon.
— L'inspecteur principal de la Sûreté ?
— Parfaitement, ma jolie. Et je me demande ce qu'il est venu faire là. Je ne crois pas que ce soit pour voir la pièce...
— Pourquoi pas ? dit Gladys en riant. Puisque c'est une histoire policière, d'après ce que tu m'as dit !
— Non. Il est dix heures et demie, c'est tout de même un peu tard pour ne pas manquer le début.
— C'est peut-être pour cela qu'il avait l'air si pressé ?
— Tu aimes la plaisanterie, Gladys... N'as-tu pas remarqué qu'il a laissé son taxi à la porte ? C'est qu'il compte repartir dans peu de temps...
— Tu ne vas tout de même pas imaginer, Jack, qu'il a été appelé par... par les Coleman, par exemple !
Il ne répondit pas tout de suite. Son regard était fixé devant lui. Finalement, il dit lentement :
— Ce n'est pas impossible, après tout !
Et comme Gladys semblait stupéfaite, il poursuivit :
— Qui sait s'il n'est pas arrivé quelque chose... déjà... au rubis ?
— Mais, voyons, Jack !... Comment peux-tu imaginer que...
Il l'interrompit doucement :
— Gladys, ma chérie, je vais te ramener tout de suite au Sphinx où tu resteras à écouter la musique jusqu'à la dernière minute. Puis tu monteras bien sagement dans ta chambre.
— Mais, Jack... Tu renonces à...
— J'ai mon idée. Avant tout, il faut que nous nous séparions provisoirement. Arthème Ladon ignore que j'ai une collaboratrice ; nous avons réussi, depuis que nous travaillons ensemble, à le plonger dans l'obscurité la plus complète de ce côté-là, il est inutile que je lui laisse voir, tout d'un coup, que nous sommes ensemble.
— Je ne comprends rien, Jack.
— Tu n'as pas besoin de comprendre, pour le moment, ma chérie. Je t'expliquerai tout plus tard... Allons, bonsoir et bonne nuit.
— Tu n'opéreras pas ? s'obstina Gladys.
— Je n'en sais encore rien moi-même. Il y a quelque chose que je veux vérifier. Arthème Ladon n'a pas dû se déranger pour rien. Je veux savoir ce qu'il est allé faire là-bas.
L'auto stoppa devant le Sphinx Palace. Mais Gladys ne descendit pas encore. Elle s'appuya sur l'épaule de son compagnon.
— Jack, il y a des moments où je te trouve énigmatique.
Il secoua la tête, sourit et, prenant le visage délicieux entre ses deux mains, appuya longuement ses lèvres sur la bouche au dessin ferme. Elle ferma les yeux.
— Aie confiance, dit-il simplement.
À peine Gladys eut-elle quitté la voiture que Jack appuya sur l'accélérateur et monta rapidement au-delà de la place de l'Étoile. Il gagna l'avenue de la Grande-Armée puis, par les boulevards de ceinture, roula à un train d'enfer pendant quelques minutes.
Ayant jugé qu'il se trouvait suffisamment loin, il stoppa et avisa un petit café. Il descendit, s'enferma dans la cabine téléphonique et composa un numéro après avoir consulté l'annuaire.
— Allô... Le Théâtre Bleu ?... Mettez-moi en communication avec la direction... Vous dites ? De la part de qui ?... Peu importe, donnez-moi la direction...
Quelques instants durant lesquels il entendit le déclic provoqué par une fiche, puis il articula :
— C'est le directeur du Théâtre Bleu qui est à l'appareil ?... Pouvez-vous, monsieur, demander l'inspecteur Ladon — il épela le nom — il doit se trouver chez vous... C'est urgent...
La voix du directeur demanda, en sourdine :
— C'est... de la part de la Sûreté ?
Jack saisit l'occasion au vol.
— Oui, affirma-t-il. L'inspecteur est-il là, je vous prie ?
— À côté de moi, Monsieur. Je lui passe immédiatement l'appareil.
Desly eut un sourire rapide et attendit à nouveau.
Puis la voix sépulcrale de Ladon se fit entendre dans le récepteur.
CHAPITRE II
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