Le numéro 32 s est évadé
50 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le numéro 32 s'est évadé , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
50 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Le commissaire BENOIT vient de boucler une enquête qui l’a mené à Alger.


En se promenant dans les rues dans l’attente de son vol de retour, il croise son fidèle Rousseleau. L’inspecteur est en voyage de noces dans la ville avec son épouse Hélène.


BENOIT, heureux de les rencontrer, les invite au restaurant, puis au « Terrier », une boîte de nuit à la mode.


Alors que BENOIT s’apprête à quitter ses amis pour se reposer avant son départ, des cris retentissent dans l’établissement, une jeune femme est retrouvée assassinée dans un cabinet particulier du « Terrier »...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9791070032121
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES ENQUÊTES DU COMMISSAIRE BENOIT
- 10 -

LE NUMÉRO 32 S’EST ÉVADÉ

de
Robert et Jean GRIMEY
I
 
Benoît parcourait ce soir-là les rues pittoresques d'Alger. Sa promenade l'avait amené dans le quartier de la Kasbah, qu'il retrouvait toujours avec le même intérêt amusé. D'ailleurs, il avait tout lieu d'être content, puisqu'il rentrait d'un long voyage mouvementé au cours duquel il avait réussi à faire arrêter un de ces dangereux bandits dont on lui réservait la capture.
Autour de lui l'animation était grande. Les indigènes s'affairaient avant le soir sans s'occuper des touristes qui déambulaient à la suite d'un guide au bagout intarissable. Les enfants au visage curieusement malicieux réclamaient avec insistance quelques sous que les étrangers finissaient toujours par leur jeter pour obtenir la paix.
— Eh bien, mais c'est Rousseleau ! s'écria le commissaire, tout surpris de rencontrer dans la foule son jeune collègue.
— En voyage de noces... répondit l'inspecteur en désignant sa femme qui s'attardait devant l'étalage d'un marchand de pacotille.
— Ça me fait rudement plaisir de vous voir là tous les deux, dit Benoit. Avez-vous des projets particuliers pour ce soir ?
— Non, aucun.
— Parfait. Sans scrupule, je vais troubler votre lune de miel. Je vous emmène dîner quelque part et ensuite nous irons boire un peu de champagne dans une boîte algérienne dont j'ai entendu parler.
Les deux jeunes gens étaient ravis de retrouver le « patron » qui avait été un peu l'artisan de leur bonheur. Au moment de l'affaire de la rue Tourlaque, il avait arrangé les choses et conseillé à son fidèle collaborateur d'épouser Hélène Lanvidal. Le mariage avait eu lieu quelques semaines après, mais l'inspecteur Rousseleau, pris par son service, avait dû attendre de longs mois pour entreprendre ce voyage qu'il s'était promis de faire.
Le dîner fut très gai. Le commissaire se sentait d'excellente humeur. Ses reparties parfois un peu rosses, mais toujours spirituelles, mettaient en joie ses compagnons.
Lorsqu'ils eurent terminé le repas, Benoit commanda une voiture pour conduire ses amis dans une boîte de nuit installée depuis peu dans le quartier européen. Il fut convenu qu'ils ne resteraient pas très tard, le commissaire prenant le bateau le lendemain matin pour rentrer en France. Le chauffeur consentit, après un gros pourboire, à les attendre pour les ramener à leur hôtel.
Ce cabaret, appelé « Le Terrier », était aménagé sous un bar très chic. Cette espèce de cave, décorée de toiles d'araignées artificielles et de mousse en laine teinte, effilochée, attirait grand nombre de snobs. On dansait au milieu de petites tables les airs les plus trépidants de nos danses modernes.
À l'ordinaire, ces sorties exaspéraient le commissaire, mais, pour une fois, il se sentait porté à toutes les indulgences. Le champagne était bon et les femmes qui dansaient, jolies.
Benoit insista pour que Rousseleau et sa femme aillent tourner une valse qui leur faisait envie. Pendant ce temps, il examina plus soigneusement le cadre original, cause initiale du succès de cet établissement.
De chaque côté de la salle principale s'ouvraient d'autres petites pièces, dissimulées aux regards par des rideaux de perles de bois. Le commissaire se demandait comment les gens pouvaient entrer dans ces petits salons sans qu'on les vît jamais. Peut-être y avait-il derrière un couloir qui permettait de pénétrer dans ces lieux discrets sans se faire remarquer.
Sans donner aux valseurs le temps de se reposer un peu, l'orchestre attaqua le « Beau Danube bleu ». Rousseleau et Hélène firent un petit signe entendu au commissaire et se laissèrent de nouveau emporter par les flots bleus.
À cette heure-là, les spectacles ayant pris fin, les tables se trouvaient à peu près toutes occupées. Le gérant saluait les habitués et leur donnait les places qu'il avait gardées à leur intention. À la dernière table s'installèrent deux femmes très élégantes. Un swing endiablé succéda aux romantiques flonflons de la valse. L'inspecteur et sa charmante épouse revinrent s'asseoir, un peu essoufflés.
— Si j'avais encore mes vingt ans, dit Benoit en souriant, j'irais inviter l'une de ces dames. Deux femmes seules dans un dancing ont toujours quelque chose de choquant. Bah ! c'est sans doute que je suis vieux jeu !
Un homme s'avançait justement vers la plus jeune des personnes dont on venait de parler. Il s'inclina pour demander un tango qui lui fut accordé aussitôt.
— Voilà un gentleman qui a deviné votre pensée, patron, dit Rousseleau en riant.
Le couple s'éloigna vers la piste. Les trois amis parlèrent d'autre chose.
Il était très tard lorsque le commissaire s'avisa de regarder l'heure.
— Eh bien ! mes enfants, je m'excuse de brusquer la fin de cette bien agréable soirée, mais je ne dois pas oublier que je prends le bateau demain matin, ou plutôt tout à l'heure ! Je suis obligé de rentrer. Je vous déposerai à votre hôtel, à moins que vous ne désiriez rester encore.
— Non, non, monsieur le commissaire, nous partons avec vous.
Alors qu'on venait de leur apporter leur vestiaire et qu'ils se dirigeaient vers l'escalier, un cri affreusement angoissé fit soudain taire les musiciens. Inquiet, le gérant regardait vers les cabinets particuliers sans oser s'avancer, ne sachant de quel endroit exact était parti cet appel au secours.
Mais déjà Benoit écartait dans un cliquetis de perles le rideau d'un des petits salons qu'il avait remarqués tout à l'heure. Son oreille exercée ne l'avait pas trompé. Une femme, l'une des deux élégantes arrivées en retard, gisait sans vie sur un canapé pourpre. Le sang qui coulait abondamment ne se voyait pas sur l'étoffe rouge. Et la morte semblait dormir d'un sommeil agité par quelque mauvais rêve.
En face de lui, le commissaire voyait une autre porte. Comme il l'avait prévu, cette seconde issue donnait sur un couloir qui, à l'aide d'un escalier étroit, rejoignait la rue. Le bruit d'une dispute l'attira.
Un garçon essayait d'empêcher un homme de sortir. Occupé par son service, il n'avait pas entendu le cri et ne se doutait donc de rien. Mais voyant un client s'enfuir sans l'avoir payé, il réclama la somme due.
L'autre, exaspéré d'être tombé sur un gêneur, lui décocha un magistral coup de poing à la mâchoire. Et, voyant le serveur s'écrouler, il s'enfuit.
Benoit, suivi d'Hélène et de Rousseleau, s'élança à sa poursuite. Lorsqu'il arriva dans la rue, une voiture démarrait quelques mètres plus loin. Il faisait beaucoup trop sombre pour essayer de tirer une balle de revolver dans l'un des pneus.
Immédiatement, il courut au taxi qui l'attendait pour le reconduire à son hôtel.
— Poursuivez cette automobile. Si vous ne la laissez pas échapper, ce billet sera pour vous. Si vous la rattrapez, vous en aurez le double.
C'est seulement lorsque la voiture se mit en marche que le commissaire s'aperçut que Rousseleau et sa femme ne l'avaient pas quitté.
— Vous êtes en congé, je ne veux pas que vous vous mêliez à cette affaire.
Il allait frapper à la vitre, lorsque l'inspecteur l'arrêta :
— Vous n'avez personne pour vous aider en cas de coup dur, patron, permettez-moi de vous accompagner.
Calmement sa femme lui souriait.
Il serait très imprudent de stopper maintenant. Ce serait le plus sûr moyen de perdre l'autre auto dans la nuit...
Benoit laissa retomber son bras. Tous phares éteints, la voiture du criminel filait vers le sud.
Le taxi marchait à bonne allure, mais plus chargé...

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents