Le repaire de Roncerac
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Le repaire de Roncerac , livre ebook

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Description

Les journaux font les gros titres sur l’agression dont a été victime un employé de la maison Rondier et Tallet, spécialisée dans la recherche en sidérurgie.


Pourtant, le directeur de l’établissement s’inquiète d’un tout autre sujet. On a dérobé dans son coffre-fort les plans d’un acier révolutionnaire résistant à d’extrêmes chaleurs.


Quand il s’en confie au chef du Deuxième Bureau, celui-ci convoque immédiatement son meilleur agent, Daniel MARSANT.


Pour ce dernier, aucun doute ; derrière ce vol se cache une nouvelle fois le terrible Grand Maître, génie du crime aux cent visages et aux mille identités...

Sujets

Informations

Publié par
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EAN13 9791070035603
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

- 8 -

LE REPAIRE DE RONCERAC
Récit policier

Claude ASCAIN
CHAPITRE PREMIER
L'AGRESSION DANS LE SOUS-SOL
 
Il était 13 heures 15. Le travail, dans le vaste immeuble occupé par les services commerciaux de la maison Rondier et Tallet, aciers trempés, fonctionnait au ralenti.
Paul Laborde, un employé affecté depuis peu à des classements dans le sous-sol, en compagnie d'un collègue, René Jarlon, arriva, essoufflé, et descendit vivement les marches.
Il était en retard. Son camarade devait déjà se trouver sur place. Il atteignit l'entrée de la vaste salle souterraine dans laquelle s'alignaient des séries de casiers métalliques, du sol au plafond.
— Ohé, Jarlon... appela-t-il. J'arrive !
Tout en parlant, il galopa jusqu'à l'endroit où brillait le groupe de lampes électriques éclairant la travée où il savait trouver son collègue, installé à une petite table de travail.
Il s'arrêta net, les yeux hagards.
Sur le sol, inanimé, René Jarlon !... Du sang coulait de sa tête. Laborde resta paralysé par l'émotion. Puis il se rua au-dehors, alerta d'autres employés qui arrivaient.
Conduit dans une pharmacie, Jarlon, qui avait repris connaissance, balbutia quelques mots :
— Attaqué... Un inconnu... Un coup de matraque...
Et il s'évanouit, épuisé par cet effort.
— Il faut le transporter à l'hôpital... décida le pharmacien.
À deux heures, M. Rondier, l'un des directeurs, arriva à son bureau et fut mis au courant ; le commissaire de police avisé par Paul Laborde était là.
Avec lui, l'inspecteur de la Sûreté Figon, un petit homme brun, au regard de braise, dont l'accent révélait l'origine méridionale.
— Nous avons déjà reconstitué l'emploi du temps de la victime jusqu'au moment du drame, expliqua le commissaire.
René Jarlon avait quitté son travail comme à l'ordinaire, vers midi moins le quart, et s'était rendu dans un restaurant voisin où les employés de la maison prennent leur repas, en vertu d'un arrangement entre la direction et le restaurateur.
Jarlon, de même que Laborde, faisait partie du premier service. Il quitta l'établissement vers midi trente pour accomplir un tour de digestion. Laborde préférait, lui, s'installer à la terrasse d'un café voisin pour y savourer un « petit noir ».
Habituellement, les deux collègues se retrouvaient à la porte du bâtiment, vers 1 heure 10, et descendaient ensemble.
— Mais, avait expliqué Laborde, au moment où j'allais me lever, le garçon de café m'annonça qu'on me demandait au téléphone. Ceci me retarda, de sorte que je dus me hâter pour rejoindre René Jarlon.
Le soir, à l'hôpital, l'homme qui avait été attaqué allait beaucoup mieux et put recevoir l'inspecteur Figon. Le docteur de service avait constaté que, si le coup avait été suffisamment violent pour provoquer une commotion expliquant la perte de connaissance momentanée, aucun endroit vital n'avait été endommagé.
— Dans huit jours, ajouta-t-il, Jarlon sera sur pied... À moins de complications imprévisibles encore...
Jarlon était en mesure de donner un signalement approximatif de son agresseur.
— Il est grand, maigre, vêtu d'une façon courante. Il portait des lunettes noires. Le bas de sa figure était caché par un linge ou un foulard blanc, je ne saurais préciser...
— Évidemment... souligna l'inspecteur.
— J'étais arrivé dans l'obscurité — j'ai l'habitude, de même que Laborde — et je tâtonnai un instant de la main sur le mur pour trouver le commutateur électrique.
« L'homme se tenait là, juste à côté. Dès que la lumière se fit, j'ouvris la bouche pour appeler et me jetai sur lui…
— Pourquoi ? demanda brusquement le policier. Quelle raison aviez-vous d'agir ainsi ? Il était donc menaçant ?
— Il avait levé une matraque de caoutchouc !... Je suis assez solide, j'ai pratiqué la lutte — Jarlon avait vingt-six ans et possédait effectivement une bonne carrure — et je lui avais déjà saisi le poignet quand, d'un mouvement que je ne pouvais deviner, il passa sa matraque dans sa main gauche, et m'en assena un coup terrible sur le haut du crâne.
— Il était plus grand que vous, sans doute...
— Parbleu... Il me dominait d'une bonne tête. Et après, je ne sais plus ce qui s'est passé...
Figon quitta l'hôpital, très perplexe.
Il était en plein mystère. Avait-on attaqué Jarlon pour voler ? Mais que pouvait-on voler dans un lieu qui ne renfermait pas le moindre objet de valeur ni le plus petit document ? Rien que des paperasses qui représentaient pour la maison Rondier et Tallet ce que toutes archives sont pour une grande maison de commerce.
Agression personnelle ? Dans quel but ?... Et pourquoi en cet endroit plutôt que partout ailleurs ?
Le problème devenait encore plus complexe quand on réfléchissait à la manière dont le bandit était entré dans le sous-sol, puis l'avait quitté, inaperçu.
Nul des collègues de René Jarlon n'avait remarqué la présence d'un inconnu dans les services entre midi et 13 h 15.
De plus, durant les moments où la maison se vidait partiellement en raison des heures du déjeuner, un employé effectuait toutes les demi-heures une ronde dans les bureaux du rez-de-chaussée et du sous-sol.
Il n'avait rien remarqué d'anormal.
Tout ceci tendait à prouver que l'attaque avait été commise par un malfaiteur qui connaissait parfaitement les habitudes de la maison et qui s'était embusqué dans un des multiples recoins de la partie souterraine.
— Peut-être attendait-il la nuit pour monter là-haut ? se dit tout à coup Figon.
Il n'était pas très convaincu de la valeur de cette hypothèse. Car, alors, le bandit n'aurait eu qu'à se tenir coi dans la cachette adoptée jusqu'alors… Il n'avait, en effet, aucune raison plausible de s'être montré en plein jour.
Jarlon avait distinctement déclaré que son agresseur s'était avancé vers lui.
— Cet inconnu n'a donc pas frappé pour se défendre après avoir été découvert. Il s'est jeté sur l'employé.
Autre chose. Figon rumina. Il se demandait ce qui se serait passé si Laborde et Jarlon étaient arrivés ensemble. Et il sursauta.
L'hypothèse d'un attentat délibérément dirigé contre Jarlon parut prendre plus de force. Effectivement, Laborde n'avait-il pas parlé d'un appel téléphonique qui l'avait retardé au dernier moment ? Il l'interrogerait dès le lendemain.
Entre temps, le policier se concentra sur le plan des établissements Rondier et Tallet fourni par l'un des co-directeurs.
Trois portes permettaient d'accéder au sous-sol. D'abord, la grande entrée. Mais le policier écarta cette supposition. Le suspect aurait été remarqué par le concierge...
La deuxième porte était celle qui menait directement aux bureaux du premier étage. À ne pas considérer non plus, car il aurait fallu parcourir un chemin beaucoup plus long, avec, ici encore, le risque de rencontres embarrassantes.
Restait la troisième porte, réservée uniquement à la sortie et la rentrée du personnel. Celle-ci était toujours verrouillée, sauf aux moments des passages en groupes.
Elle avait été ouverte pour la dernière fois de 12 heures 55 à 13 heures 10, et aucune surveillance particulière n'avait été jugée nécessaire. C'était probablement par là, selon toute vraisemblance, que l'inconnu s'était glissé.
Quelques mètres seulement le séparaient de l'escalier donnant vers le sous-sol. Et Figon se fortifiait dans l'hypothèse que l'homme devait être un familier de l'endroit.
Le lendemain, avant midi, il se trouva en présence de Laborde.
— Je voudrais, dit-il, que vous me parliez de ce coup de téléphone que vous avez reçu...
L'employé parut embarrassé. Cependant, il soutenait le regard de l'inspecteur tout en répondant :
— Je ne sais pas qui m'a appelé... dit-il. Je n'ai rien compris à cet appel... Et, après réflexion, je m'étais même demandé, hier soir, si je n'aurais pas dû vous donner tous les détails tout de suite.
— Vous avez eu tort d'attendre... bougonna Figon.
— Hé !... J'

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