Le rôdeur des ténèbres
69 pages
Français

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Le rôdeur des ténèbres , livre ebook

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Description

Robert Fontrailles, un jeune et ambitieux ingénieur, est en repos avec femme et beaux-parents dans la maison de santé Castellux, au Pays basque.


Il en profite pour mettre la touche finale aux plans d’un nouveau moteur révolutionnaire.


Un après-midi, Robert Fontrailles remarque que quelqu’un a tenté de forcer la serrure du tiroir dans lequel il enferme les documents en son absence.


Persuadé que le responsable reviendra durant la nuit, il décide de monter la garde par alternance avec son fidèle valet de chambre.


Mais il ne se doute pas que, dans l’ombre, se trame une dangereuse machination pour réduire les deux hommes à l’impuissance et s’emparer des si précieux papiers.


Et, cette fois, Luc HARDY, le détective milliardaire, n’est pas là pour porter secours à Robert Fontrailles, comme il le fit par le passé...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791070037249
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

UN CRI DANS LA NUIT


D'après le fascicule « Le rôdeur des ténèbres » publié en 1934 dans la collection « Police et Mystère » des éditions Ferenczi (réédition du fascicule éponyme publié en 1920 dans la collection « Le Roman Policier » des éditions Ferenczi).
CHAPITRE I
CASTELLUX
 
La cloche du déjeuner sonnait à toute volée. Avec un soupir de regret pour sa besogne interrompue, Robert Fontrailles ramassa les plans épars devant lui ; puis, les ayant glissés dans un tiroir de son immense et antique bureau d'acajou, aux flancs épais comme des murs de forteresse, il en fit jouer la serrure à secret avec une petite clef pendue à sa chaîne de montre. Après quoi, il se leva.
Depuis deux mois, le jeune ingénieur, sa femme Lucienne et les parents de celle-ci, M. et M me  d'Ambrecourt, résidaient à Castellux, un coin perdu de la côte basque où le D r Gervaix, un oncle de Robert Fontrailles, avait installé une maison de santé modèle.
Grâce aux bons soins du docteur, à l'air parfaitement pur et salubre de Castellux et à la vie simple, facile, qu'on menait là-bas, Robert, qui, lors de son arrivée, relevait à peine d'une douloureuse maladie, avait vu son état s'améliorer rapidement.
À présent, il était en pleine convalescence.
Au reste, sa jeunesse, Robert n'avait pas encore trente ans, jointe à une vigoureuse constitution, n'avait point été étrangère à ce miracle.
Afin d'utiliser les loisirs que lui valait ce repos forcé, Fontrailles avait résolu d'établir les plans définitifs d'un nouveau moteur auquel il travaillait depuis des années.
Ce moteur, tout à la fois plus léger et plus résistant que ceux actuellement en service dans l'industrie, devait être une véritable innovation, car, consommant moins de carburant, il développait une force bien supérieure fournie par les autres modèles.
C'étaient ces plans auxquels il travaillait avec passion que l'ingénieur venait de renfermer dans le tiroir de son bureau.
Une fois sa convalescence achevée, ce qui ne pouvait tarder, Robert retournerait à Paris et, grâce aux relations de son beau-père, M. d'Ambrecourt, un ancien magistrat qui, depuis sa mise à la retraite, avait su se créer une haute situation dans le monde de la finance, Robert espérait bien trouver les commanditaires nécessaires au lancement et à l'exploitation de son invention.
Alors, ce serait la fortune, la célébrité.
Voilà ce que se disait Fontrailles, non pas qu'il fût ambitieux, mais, très épris de sa jeune femme Lucienne, il voulait lui faire une vie douce, fêtée.
De plus, par un sentiment d'orgueil que comprendront bien tous les hommes, il désirait que sa femme fût fière de lui, du nom qu'il lui avait donné.
Une voix gaie et rieuse, retentissant soudain derrière l'ingénieur, le fit se retourner vivement.
— Eh bien ! tu en as donc fini avec tes vilaines paperasses ? demandait une charmante jeune femme dont la tête coiffée d'un grand chapeau de paille venait de surgir par l'entrebâillement de la fenêtre ouvrant de plain-pied sur le jardin de la propriété.
— Oui, ma chère Lucienne, répliqua Robert en se hâtant au-devant de la nouvelle venue.
— Ce n'est pas trop tôt. Vrai, si c'est cela que tu appelles te reposer !...
Fontrailles comprit que sa femme allait entamer le chapitre des amicales gronderies ; aussi, afin de détourner la conversation, coupa-t-il vivement :
— Tu as entendu, le déjeuner est sonné. Une fois de plus, tu vas être en retard. Passe donc par ici, cela t'évitera d'aller faire le tour par le perron et le grand vestibule.
— Ma foi, c'est une idée !
Déjà, le pied finement chaussé de daim clair de la jeune femme se posait sur le rebord extérieur de la fenêtre ; Robert la saisit entre ses bras et, l'enlevant ainsi qu'une enfant, il la déposait, la seconde d'après, sur le parquet du cabinet de travail.
— Et voilà ce qu'on appelle un enlèvement, sourit Lucienne, tandis que Robert l'enveloppait d'un regard affectueux.
C'est qu'en sa simple toilette du matin, Lucienne était vraiment ravissante.
Bien qu'on fût en janvier, elle portait une robe de cheviottes légère gris argent qui moulait son corps harmonieux et souple.
La douceur de la température était telle qu'elle avait rejeté en arrière la longue écharpe de gaze couvrant son cou et ses épaules.
— Sais-tu que tu es infiniment jolie, ma Lucienne ? murmura Robert.
— Parbleu, comment pourrais-je en douter ? Père et mère, que je viens de quitter pour pousser jusqu'ici, me l'affirmaient encore, il y a moins de dix minutes, repartit-elle, espiègle. Prenez garde, je finirai par vous croire et alors vous me rendrez coquette, c'est-à-dire insupportable !
— Je suis sûr du contraire.
Maintenant, debout devant la fenêtre du cabinet de travail, les deux jeunes gens, gagnés par la beauté du site, contemplaient l'immense paysage se déroulant devant eux et que le soleil de midi incendiait de sa vive lumière.
Au premier plan, c'était le jardin de Castellux, vaste comme un parc et où des massifs d'arbres toujours verts, des corbeilles constamment fleuries, mettaient le charme du contraste de leurs tonalités.
Puis, à gauche, dans le lointain, c'étaient les montagnes d'Espagne s'abaissant jusqu'à la mer ; la côte se creusait en golfe pour passer devant la villa et projeter vers la droite, vers le Nord, un petit promontoire derrière lequel se cachait Saint-Jean-de-Luz.
Comme horizon à ce splendide décor, la mer bleue et infinie.
— Comme c'est beau ! murmura enfin Lucienne. Bien qu'à présent je connaisse le pays à fond, jamais je ne me lasserai de l'admirer.
Robert approuva d'un signe de tête ; lui aussi adorait cette contrée basque au décor vigoureux et puissant ; les âmes des hommes de même que les choses y semblaient comme baignées d'une clarté venue de l'au-delà.
Oublieux de l'heure qui s'enfuyait, les jeunes gens restaient là, infiniment heureux, se sentant plus près l'un de l'autre.
Un appel fit soudain tressaillir l'ingénieur qui se retourna vivement.
Un homme de taille moyenne, de vingt-cinq à vingt-six ans, au teint hâlé, aux petits yeux vifs, venait d'entrer dans la pièce sans avoir été entendu.
Le nouveau venu portait une veste de livrée sans prétention, à larges rayures.
C'était Edmond Lambert, le valet de chambre de Robert.
Deux mois auparavant, comme il allait quitter Paris pour venir à Castellux, Fontrailles avait rencontré Lambert qui, sans emploi, battait le pavé à la recherche d'une situation.
Les deux hommes s'étaient connus à l'armée où Edmond avait servi l'ingénieur en qualité d'ordonnance ; celui-ci lui ayant proposé de l'accompagner dans le Midi et de reprendre près de lui ses anciennes fonctions, le brave garçon avait accepté avec joie.
Ah ! certes, Edmond Lambert n'était pas un de ces valets de chambre respectueux et parfaitement stylés comme on en rencontre dans le noble faubourg Saint-Germain ou dans les aristocratiques demeures des millionnaires du quartier des Champs-Élysées ; mais, sa familiarité cachait une affection profonde, un dévouement à toute épreuve pour celui qu'il appelait parfois mon lieutenant, comme au temps où tous deux faisaient la Grande Guerre.
— Eh bien ! qu'y a-t-il ? s'informa Fontrailles avec une nuance d'impatience.
— Dame, mon lieutenant, on m'envoie vous chercher, riposta Edmond sans s'émouvoir. Tout le monde se met à table, on n'attend plus que Madame et vous pour commencer.
— C'est vrai, fit Lucienne, confuse, il est près de midi et demi, nous allons être grondés. Vite, dépêchons-nous !
— À propos, poursuivait l'ancienne ordonnance, il y a un nouveau convive, un vieux monsieur qui est arrivé par le train passant à Mantouliac à midi cinq.
Robert et Lucienne se regardèrent surpris ; même la jeune femme eut une moue en jetant un coup d'œil sur son costume du matin. Mais il était trop tard pour qu'elle pût songer à remonter chez elle et à changer de toilette.
...

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