Le Sourire du Vautour
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Description



Hélène Fontayne, professeure de français en Italie, en pleine crise de la quarantaine, retrouve ses anciens copains de terminale du lycée Pagnol, en Drôme provençale, sur le lieu de réintroduction des vautours fauves, pour des retrouvailles nostalgiques. La fête, qui commence comme il se doit dans la bonne humeur, tourne à l’horreur au cours du week-end : on découvre le corps d’un des convives jeté en pâture sur le charnier des éboueurs du ciel...



Hélène va alors tenter de résoudre le mystère de cette mort brutale, fouillant à l’occasion dans les secrets des uns et des autres.



Dans son roman, Claire Arnot nous transporte avec finesse entre mystère, amour, amitié et rend hommage à l'équipe de passionnés qui a réintroduit les Vautours fauves dans la Drôme.

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Informations

Publié par
Nombre de lectures 10
EAN13 9782374535821
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
Hélène Fontayne, professeure de français en Italie, en pleine crise de la quarantaine, retrouve ses anciens copains de terminale du lycée Pagnol, en Drôme provençale, sur le lieu de réintroduction des vautours fauves, pour des retrouvailles nostalgiques. La fête, qui commence comme il se doit dans la bonne humeur, tourne à l’horreur au cours du week-end : on découvre le corps de Benoît jeté en pâture sur le charnier des éboueurs du ciel… Hélène va alors tenter de résoudre le mystère de cette mort brutale, fouillant à l’occasion dans les secrets des uns et des autres. Dans son roman, Claire Arnot nous transporte avec finesse entre mystère, amour, amitié et rend hommage à l'équipe de passionnés qui a réintroduit les Vautours fauves dans la Drôme. *** Née en 1963,Claire Arnoten Italie depuis 25 ans. Assistante de français à vit Terni (Ombrie) elle a créé une émission culturelle radiophonique bilingue, adapté des spectacles théâtraux en français, travaillé comme interprète ; elle enseigne actuellement le français dans un lycée linguistique à Rome. Elle se consacre avec plaisir à l’écriture. Passe-temps chronophage… mais épanouissant puisqu’il lui a permis de gagner le 1er Prix de la Nouvelle dans les Baronnies en 2012 pour son récit Alicudiprête son nom au recueil comprenant d’autres nouvelles primées, se qui déroulant toutes en Italie. Elle a remporté le Logo d’Or 2014, 1er Prix littéraire national de la ville de Terni pourRetour à Piazza Clai/Ritorno a Piazza Clai, roman bilingue franco-italien où petite et grande histoire d’Italie se rencontrent, de 1940 aux années de plomb. Elle a créé le personnage légèrement autobiographique d'Hélène Fontayne, quadragénaire, gourmande et paresseuse mais habile caricaturiste à ses heures.
Le Sourire du Vautour
Claire Arnot
38, rue du polar
Avertissement
Ce roman se déroule sur le site de réintroduction des vautours fauves à Rémuzat en Drôme provençale. Cependant, pour les besoins de l’intrigue, certains noms de lieux sont inventés tout comme les personnages. En revanche, les rapaces volent bel et bien dans les gorges de l’Eygues et l’auteure rend hommage à l’équipe de passionnés qui a permis leur retour dans les Baronnies. Claire Arnot
Le temps est le meilleur bâtisseur de l’amitié. Il est aussi son témoin et sa conscience. Les chemins se séparent, puis se croisent. Tahar Ben Jelloun inÉloge de l’amitié
La mauvaise réputation du charognard est déjà faite dès sa naissance. Proverbe burkinabé
À mes parents qui m’ont appris l’amour et l’amitié.
Dimanche 31 octobre, 9 h 45.
Lavieille Toyota cahota sur le chemin de pierres qui menait au charnier ; Sylvain Le Guerrec conduisait prudemment pour éviter ruisseaux et creux de terrain provoqués par les fortes pluies des jours passés. Le massif des Baronnies se détachait sur la droite, déroulant ses crêtes bleutées sous un ciel de cobalt. Malgré un bon soleil de milieu de matinée, on sentait que l’été tirait à sa fin. Sylvain avait quitté sa Bretagne natale pour suivre des études de géographie à Montpellier et se spécialiser en gestion de parcs nationaux. Il avait maintenant vingt et un ans et sa passion pour les mammifères sauvages l’avait poussé à s’installer dans ces montagnes du sud de la France. Il venait de décrocher un contrat d’un an auprès de l’Association Vautours en Baronnies, dans le petit village de Rémuzat en Drôme provençale. Ce mi-temps lui permettait de finir sa thèse sur le retour du loup dans les Alpes tout en participant activement à la réintroduction des Vautours fauves. Son enthousiasme pour la nature avait joué en sa faveur lors de son entretien d’embauche. Et depuis un mois, il sillonnait la vallée à bord de la Toyota pour ramasser les carcasses de troupeaux. Le principe était simple : dès qu’un animal mourait, l’éleveur téléphonait à l’Association et laissait ses coordonnées sur le répondeur. Vingt-quatre heures après, Sylvain passait le débarrasser du cadavre pour le jeter sur le charnier. La voiture ralentit devant l’entrée du Mas des Combes, centre équestre de Chloé Julien. Ils avaient dansé ensemble la veille durant cette fête pathétique organisée aux Cigales, par Bruno Scotto et ses anciens potes de lycée. Le seul moment lumineux de la soirée. Sylvain, tout émoustillé, avait rêvé de Chloé nue et abandonnée. Peut-être que ce matin elle le recevrait en peignoir comme la dernière fois ? Puis le jeune conducteur se ravisa : il ne pouvait décemment se présenter avec une carcasse puante à l’arrière du véhicule… d’autant que Chloé avait deux gros chiens que la charogne aurait excités. Non, il passerait au retour. Et puis il était bientôt 10 heures et le dimanche la jeune monitrice recevait pas mal de clients. Sylvain sentit une légère pression sous son jean : l’image des seins généreux de Chloé dans l’échancrure du peignoir… Bon Dieu qu’elle était sexy du haut de ses trente ans et de son petit mètre soixante ! Chloé, tout en continuant à bavarder, s’était habillée en laissant la porte de sa chambre entrouverte. Sylvain en avait oublié de sucrer son café… il l’avait avalé amer et brûlant, tendu de désir comme une corde de violon. Il avait encore la dégaine du lycéen attardé et Chloé l’avait accueilli cordialement malgré son caractère soupe au lait (on racontait qu’elle avait cravaché un chasseur qui effrayait ses chevaux). À Rémuzat, les jeunes étaient peu nombreux et les occasions pour sortir encore moins. Un soir, un concert folk, parfois un dîner organisé par Bruno Scotto le directeur du centre de vacances du village, qui, fin gourmet, cuisinait pour tous. L’étudiant sentait que le gros Bruno en pinçait aussi pour les rondeurs de Chloé. De son côté, la jeune femme traitait Bruno en voisin et Sylvain comme un jeunot sympa, sans plus. Elle le charriait sur son accent breton. Désormais il passait plusieurs fois par semaine devant la porte du Mas. Un brin de causette, un café… c’est tout. Cela faisait bouillir de désir et de dépit le pauvre étudiant : il suivait la monitrice comme un petit chien pour en respirer son parfum de paille, de cuir et de sueur féminine. La vieille Toyota déboucha en grinçant sur le plateau où se trouvaient les volières et le charnier. Le terrain caillouteux plongeait sur un ravin de cent mètres de haut au pied duquel serpentait l’Eygues. La falaise calcaire offrait l’escarpement idéal pour faire nicher les rapaces. De l’autre côté de la vallée, on distinguait une autre paroi
toute aussi majestueuse située sous le plateau Saint Laurent et surplombant Rémuzat. Habitées désormais par une nombreuse colonie, les deux falaises témoignaient du succès de la réintroduction des vautours fauves, disparus des Baronnies au e XIX siècle. Sylvain nota une nuée de grands corbeaux particulièrement criards au-dessus du charnier. Il coupa le moteur. Son intuition aiguisée par plusieurs semaines d’expérience lui disait qu’il se passait quelque chose d’anormal. Ils semblaient bel et bien excités comme à la vue de nourriture, ou du moins du peu que les grands rapaces leur laisseraient après la curée. En outre quelques points noirs visibles sur le ciel parfaitement bleu grossissaient à vue d’œil. Sylvain sortit sa paire de jumelles du vide-poches : il distingua de nombreuxgrifounscomme on appelle les vautours fauves dans le Midi, suivis d’un percnoptère aux ailes bordées de noir. Tous bagués de jaune, ils semblaient bien appartenir au site des Baronnies. Soudain Sylvain fit la grimace : l’odeur de la charogne. Ah, ça… il ne s’y habituerait jamais ! Le géographe reposa ses jumelles et observa le charnier : trois vautours adultes identifiables à leurs collerettes blanches et un vautour moine aux plumes d’encre, piétinaient un tas de viande. Leurs gros becs luisants disparaissaient dans les entrailles puis les tiraient avec application pour les déchiqueter ensuite et les engloutir goulûment. Leurs cous ondulaient sans effort à chaque bouchée avalée : les rapaces étaient en plein festin. L’étudiant sauta de la voiture et s’approcha de l’aire de nourrissage en respirant par la bouche. Qui donc était venu déposer une carcasse ? Normalement ce rôle n’incombait qu’à lui, employé par l’Association. Il s’approcha en suscitant un mouvement de recul de la part des oiseaux qui, voraces, observaient son arrivée du coin de l’œil. Le jeune homme en profita pour contempler la carcasse. Bien éventrée, aussi grosse que celle d’un veau mais… — Nom de Dieu ! jura-t-il. Il sentit son sang se glacer : une paire de bottes dépassait sous les ailes déployées. Sylvain mit quelques secondes à reprendre ses esprits. Il chassa les vautours en faisant de grands gestes désordonnés. Les rapaces s’éloignèrent de mauvaise grâce, ils étaient bel et bien en train de liquider ce qu’il restait d’un homme, allongé sur le dos, les bras en croix. Son visage était un amas de chair sanguinolente. Son blouson déchiré aux manches laissait apparaître les muscles des bras entamés par de redoutables coups de becs, tout comme le ventre dont les intestins se déroulaient à l’air libre. Les « fossoyeurs » avaient commencé par les parties les plus tendres. Sachant que cinquante vautours nettoient une brebis en un quart d’heure, Sylvain se demanda soudain combien de temps il avait encore à disposition pour sauver ce malheureux congénère d’une fin si peu chrétienne. De nombreux rapaces s’étaient posés alentour alertés par leur vue perçante et les cris des grands corbeaux. Les premiers oiseaux repoussés par Sylvain lui tournicotèrent autour en grognant. Ils n’auraient jamais attaqué un homme vivant, mais l’étudiant comprit qu’il devait faire diversion : il se précipita vers la Toyota, et tira vers lui le sac avec le cadavre de brebis. Il jeta l’animal mort à deux cents mètres environ du cadavre humain. Le sac en plastique à la main, il courut vers le corps à nouveau recouvert de plumes ondulantes. Sylvain Le Guerrec poussa le plus grand cri de sa vie, chassa les rapaces, en provoquant un tourbillon de plumes. Puis il couvrit l’homme du linceul improvisé. Il sortit un portable de sa poche et, tout tremblant, appela la gendarmerie de Rémuzat : le café et les seins de Chloé devraient attendre.
Samedi 30 octobre, 10 h 20.
L’avion atterrit en hoquetant sur l’aéroport de Marignan. Un coup de mistral fit trembler le bout des ailes puis il s’immobilisa enfin. Bien que le vol depuis Rome ne dure qu’une heure dix, Hélène Fontayne fut soulagée de pouvoir s’extirper de son siège beaucoup trop étroit pour ses hanches rebondies. Elle était d’humeur morose, encore partagée entre l’excitation de passer quelques jours de vacances dans la Drôme avec ses anciens potes de lycée et la contrariété d’avoir dû renoncer à un voyage à Paris avec son mari. C’était d’ailleurs la faute de Marco. Les mots de leur dernière dispute résonnaient encore à ses oreilles : — Comprends-moi Hélène, je ne peux pas partir tranquille si je sais que Giorgia ne va pas réviser ses maths. Faut absolument qu’elle récupère ce mois-ci et j’ai promis de l’aider ! — Marco… elle a dix-neuf ans ! C’est elle qui a voulu s’inscrire aux cours du soir, faut lui faire confiance ! — C’est que… elle a recommencé à sortir avec Riccardo. Ce type fume de l’herbe : quand il vient, elle ne fiche rien ! Si je reste ce week-end, je suis sûr qu’elle ne l’invitera pas. — Mon pauvre chéri… mais tu rêves ! Là, Marco s’était raidi au bout de la table. Elle continua : — Si Riccardo l’appelle, tu peux être sûr qu’elle te filera entre les doigts, révision de maths ou pas… — On dirait que tu la détestes quand tu parles comme ça… siffla l’avocat entre ses dents. — Marco, je ne la déteste pas… et tu le sais très bien. Ta fille nous est tombée dessus à l’improviste alors que nous ignorions tout de son existence et je l’ai très bien 1 accueillie : j’ai même cédé pour qu’elle habite le gîte aménagé dans la grange et ça fait plus d’un an que ça dure… Mais maintenant je trouve que tu exagères en t’inquiétant autant pour elle. On pourrait très bien partir en week-end à Paris comme prévu et en plus tes parents devaient garder les jumeaux ! Hélène avait des sanglots dans la voix. Marco s’était levé pour la serrer dans ses bras : — Je sais Nina… On avait tout organisé, mais Paris ne bougera pas… on pourra toujours y aller à Noël… ce sera encore plus beau ! Mais là je sens que Giorgia est en train de filer du mauvais coton. Je t’en prie, avait-il murmuré les lèvres dans ses cheveux bouclés, comprends-moi. Hélène avait cédé, naturellement. Le soir, l’un et l’autre avaient dormi sur le bord du lit. Puis elle se souvint que Karine, sa meilleure amie avait organisé un week-end de retrouvailles d’anciens copains de Terminale recontactés sur Facebook. À quatre heures du matin Hélène Fontayne repêcha le mail, bien décidée à partir en vacances e toute seule. Entre ses propres élèves à suivre, ses enfants en 5 et les rapports houleux avec Marco à cause de sa belle-fille, l’année scolaire s’annonçait mouvementée. Quoi de mieux que de retrouver pour quelques jours l’insouciance des années lycée : les vieux copains, les fous rires et les chansons des années 80 ? Dans le hall d’arrivée, Karine lui fit un grand signe de la main. Après toutes ces années vécues à l’étranger, cela faisait chaud au cœur de retrouver à chaque retour en Provence le sourire de Karine Gaillard, son amie d’enfance. Ses grosses lunettes rondes lui donnaient un peu l’air ahuri d’une chouette, mais son accent provençal et son sens de la repartie étaient irrésistibles. Karine était revenue travailler sur Avignon
après de nombreuses années passées à Lyon comme documentaliste. Sa mère étant tombée gravement malade, Karine en tant que fille unique et célibataire, avait demandé sa mutation pour l’assister les derniers mois de son cancer. C’est Karine qui entretenait le plus leur amitié : elle passait saluer les parents d’Hélène qui à 75 ans ne se décidaient toujours pas à vendre leur hôtel ; elle envoyait régulièrement des nouvelles, c’était un peu la sœur qu’Hélène n’avait jamais eue. La documentaliste avait passé un an à recontacter les anciens copains de Terminale sur Internet. Sans compter Hélène, six avaient répondu à l’appel. Les deux femmes s’embrassèrent affectueusement ; elles sortirent sur le parking de l’aéroport où une rafale glacée les frappa en plein visage. — Pétard ce mistral ! gémit Karine en remontant le col de sa veste fourrée. Elle s’arrêta devant une Fiat Fiorino de couleur bleu foncé. — T’as acheté une fourgonnette ? s’exclama Hélène surprise. — Ben oui… répondit Karine en haussant les épaules. C’était une bonne occase, et je me suis dit que ça pouvait être pratique pour transporter des trucs… Et je peux même y dormir dedans, regarde, je l’ai un peu arrangée. — Et tu l’as déjà fait ? — Oui, bien sûr, fin août pour le festival du Frioul. Il suffit de dormir en chien de fusil. En cas de pluie, c’est pas mal. — Le problème c’est que tu n’as que deux places. — M’ouais… c’est vrai. Mais tu sais je suis toujours toute seule. On va chez moi ou tu veux passer chez tes parents ? Elle mit la voiture en route. — Allons chez toi, mes parents sont en cure de thalasso… c’était pas prévu que je vienne les voir puisqu’on devait aller à Paris. Karine posa une main amicale sur le genou de son amie : — J’ai bien compris qu’il y avait de l’eau dans le gaz ma mine… quand tu voudras tu me raconteras. Hélène hocha la tête sans commenter puis reprit d’un ton enjoué un peu forcé : — Alors t’as quelques jours de vacances ? — Pas autant que vous, fainéants de profs – Karine fit un clin d’œil à Hélène qui lui répondit en grimaçant – mais je suis en congé jusqu’à mercredi prochain. Et toi ? — J’ai mon avion mardi à 14 h, ça ira pour toi ? — Pas de problèmes, et si c’est pas moi, il y aura Cathy Peyrolles qui habite à Nîmes ; et puis surtout y’a Karim et sa femme, qui habitent à Marseille, mais eux ils voudraient rentrer lundi matin. Tu comprends avec trois enfants… Ils ne peuvent pas abuser des grands-parents. — Trois enfants ? Moi j’étais restée à deux garçons : il y a quelques années, on s’était rencontrés par hasard au Festival d’Avignon. — Oui… répondit Karine entre ses dents. Ils viennent d’avoir le dernier, il a juste un an. Quelle folie ! — Mais… on dirait que ça t’embête ? — Moi ? Pas du tout. Soudain Karine devint toute rouge et klaxonna violemment contre une voiture devant : — Allez pousse-toi couillon ! Ah, pétard… j’y crois pas, ils conduisent comme des manches ces Marseillais. Euh… qu’est-ce que tu disais ? — Karim et Nicole… C’est un garçon ? — Eh oui… un de plus ! Et pas vraiment désiré en plus. — Ah bon ? Nicole te l’a dit ?
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