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Les proies , livre ebook

160

pages

Français

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2024

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La découverte d'une jeune fille morte d'une overdose dans son appartement conduit le lieutenant Laurent Mils de la brigade criminelle sur la piste de plusieurs disparitions inexpliquées de jeunes hommes. Plusieurs mois après l'affaire du tueur en série John, dont il peine à se remettre, Mils plonge tout droit dans cette nouvelle affaire qui va le confronter à des monstres assoiffés de sang et de douleur. Aidé une nouvelle fois dans son enquête par la psychocriminologue Marion Lombardi, l'officier de la brigade criminelle ne vas pas hésiter à entrer en guerre contre celui qui semble mener cette meute d'asssasins d'une main de fer.
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Publié par

Date de parution

30 septembre 2024

EAN13

9782356021250

Langue

Français

LES PROIES Guillaume DEMICHEL www.rebelleeditions.com  
 
 
 
 
 
 
 
 
Songe aux prédateurs. Les plus efficaces ne sont pas nécessairement ceux qui se jettent sur leur proie pour la capturer de force. Ils la traquent, l’appâtent et parfois la séduisent. Shane Kuhn  
 
 
 
 
Merci à Marie-Pierre, Ewen, Marceau, toute ma famille et tous mes amis pour leur soutien indéfectible et leur bienveillance.  
Merci à Josiane Bellaud-Guibert pour ses précieux conseils et son œil infaillible, toujours à l'affût de la moindre faute.  
Et enfin un grand merci à Astrid et Rebelle Editions qui me permettent aujourd'hui de poursuivre cette incroyable aventure commencée en 2019.  
PROLOGUE
Le manque de souffle commença à brouiller sa perception. Devant lui, les racines, les branches et les obstacles naturels surgissaient les uns après les autres, invisibles, torturant ses bras, son visage, lui infligeant de multiples plaies brûlantes sur tout le corps. Certains de ses ongles étaient arrachés et chaque foulée libérait une douleur aiguë de plus en plus difficile à supporter. Il souffrait. Pourtant, il n’avait pas le choix. Il fallait continuer, tenir. Courir le plus longtemps possible, le plus loin possible.  
À perte de vue, il n’y avait que l’obscurité, impénétrable. Au bout de toute cette noirceur, il voulut se convaincre de l’existence d’une lumière au milieu de laquelle l’attendait une étreinte sécurisante, maternelle. Refusant la fatigue, avalant les reliefs comme un bulldozer enragé, l’homme avança, tombant parfois, se relevant toujours. Il avait sans doute parcouru plusieurs kilomètres ou bien alors seulement quelques centaines de mètres. Il l’ignorait.  
Soudain, son pied trébucha sur une énième racine et il tomba lourdement sur le sol. Une nouvelle fois, il chercha à se relever pour repartir, mais son corps refusa de lui obéir. Sa tête tournait, déformant les perspectives et l’obligeant à toujours plus d’efforts pour garder un lien avec la réalité et son objectif. Il titubait. Il avait épuisé toutes ses réserves d’adrénaline et d’énergie. Il fallait qu’il repose ses muscles, reprenne son souffle et ses esprits s’il voulait se donner une chance.  
S’arrêter était une folie, mais une folie nécessaire. Il hésita quelques secondes puis se dissimula derrière le tronc d’un grand chêne plus large que lui. Éreinté, il appuya ses mains sur ses cuisses endolories et prit deux grandes bouffées d’oxygène avant que son instinct de survie reprenne le dessus et lui ordonne de se retourner vers les ténèbres à la recherche d’un signe, d’une lueur, d’une menace. Rien, la forêt était terrifiante et silencieuse, seulement dérangée par les bruits étouffés de l’air qui circulait dans sa gorge.  
Adossé contre la colonne naturelle, l’homme en sueur ferma les yeux. Des flashs percutèrent son esprit, lointains, imprécis. Il lui manquait des heures, des instants de vie. Il lui manquait l’essentiel. Ce basculement qui l’avait conduit là, dans cette forêt qu’il ne connaissait pas et dont la seule ambition était de le dévorer vivant.  
Rapidement, il commença à retrouver des forces. La lucidité revint, la peur avec elle. Autour de lui, la forêt le surveillait. Les rongeurs nocturnes chassaient, les branches craquaient et les feuilles bruissaient, régulièrement réveillées par la brise discrète qui se faufilait entre elles. Il se retourna une nouvelle fois. Il était seul ; en tout cas, il l’espérait. À peine rassuré, il décida de s’accorder quelques secondes de repos supplémentaires. La course n’était pas terminée et il ne fallait pas gâcher la maigre avance qu’il gardait sur ses poursuivants. Il le savait, ceux-là n’allaient pas lâcher prise. Ils étaient là, tout près, déterminés à conquérir l’objet de leur convoitise.  
Tout à coup, les bruits alentour se firent plus réguliers, moins naturels. Les animaux savent se déplacer en silence. L’homme, aussi discret soit-il, en est parfaitement incapable. Il osa jeter un coup d’œil derrière lui et vit, à quelques dizaines de mètres, un étrange ballet de faisceaux lumineux balayer l’obscurité et frapper les obstacles de bois et de terre qui bloquaient leur route. Ils l’avaient rattrapé.  
Il fallait qu’il reparte, quitte à ce que son corps meurtri subisse à nouveau les assauts répétés du terrain. Changer de direction, pourquoi pas. Mais pour aller où ? Décider, tout de suite. À droite. À gauche. Non, à droite. Il se dégagea de son bouclier d’écorce aussi discrètement que possible et avança.  
Au bout d’une trentaine de mètres, une fois hors de portée des lumières et des armes, l’homme reprit sa course effrénée vers les confins de la forêt ou tout du moins vers ce qu’il espérait être cette frontière providentielle. Derrière lui, les souffles, les bruits de pas et les cliquetis mécaniques devinrent de plus en plus distincts. Il tourna à gauche, ignorant s’il se rapprochait de l’orée ou s’il s’enfonçait un peu plus dans les sous-bois. Il courut, droit devant lui, faisant fi des échardes qui pénétraient un peu plus les entailles qui sillonnaient ses mains.  
Soudain, une douleur plus forte, plus vive que les autres, stoppa sa course, le forçant à une roulade désarticulée dans les feuillages qui tapissaient le sol. Se dressant sur ses bras, mais incapable de se relever, il rampa jusque derrière le premier arbre suffisamment gros pour le cacher. Une fois assis, il essuya d’un revers de manche les gouttes de transpiration qui lui brûlaient les yeux, reprit son souffle puis porta la main à sa jambe.  
À tâtons, il réalisa que ce n’était pas une branche qui avait traversé son mollet de part en part. Non, ce qu’il tenait entre ses doigts était plus froid, plus lisse, plus régulier, long d’une trentaine de centimètres et se terminant par une pointe métallique dentelée et acérée suintante de sang. Cette fois-ci, ce n’était pas la nature qui lui avait infligé cette blessure. Une main humaine en était responsable. Celle qui avait appuyé sur la gâchette pour libérer ce carreau d’arbalète.  
L’homme se retourna à nouveau. Les lumières se rapprochaient et, petit à petit, les murmures devinrent des voix. Blessé, il savait qu’il ne pourrait pas repartir et, dans son état, encore moins distancer ses poursuivants. Il ne lui restait que deux options, se cacher ou se battre. Dans les deux cas, son sort était scellé. Son choix était fait. Quitte à mourir, autant partir en essayant de faire payer le prix fort à l’un de ces enfoirés.  
Au bord de l’évanouissement, un mors de bois entre les dents, il retira le carreau d’arbalète qui lui perforait la jambe. La douleur était atroce, amplifiée par le sel de la sueur qui coulait sur ses chairs mises à nu. Puis, il déchira un long morceau de tissu du bas de son pantalon et banda la plaie en serrant le plus fort possible. Il recracha le mors gravé de l’empreinte de ses molaires et se mit en quête d’une arme. En remuant les feuilles tout autour de lui, il finit par saisir une branche longue d’un peu moins d’un mètre et suffisamment large à l’une de ses extrémités pour faire office de massue de fortune.  
L’homme s’aida de son arme improvisée pour se relever et resta caché derrière son arbre. Il prit appui sur sa jambe valide, leva la massue de ses deux mains et se tint prêt à défoncer le crâne ou toute autre partie du corps du premier de ces salopards qui oserait entrer dans son périmètre de survie.  
Sans savoir pourquoi, il pensa à la série The Walking Dead et à Negan, ce personnage cruel et sans pitié qui ne se séparait jamais de sa batte de baseball dont la moitié supérieure était encerclée de fil de fer barbelé et qu’il appelait Lucille. Cette nuit-là, livré à la merci de la forêt et de ses prédateurs, l’homme acculé se sentit Negan à son tour. Tout comme lui, il avait sa Lucille. Et tout comme lui, il n’aurait aucune pitié pour ses adversaires.  
Sorti de sa torpeur par de nouveaux bruits toujours plus proches, il essaya de deviner de quel côté viendrait le premier assaut. Des craquements à gauche, des bruits de pas à droite, des arbalètes qui se tendaient derrière lui, il était encerclé. Seule la forêt qui continuait droit devant offrait une porte de sortie illusoire. Mais partir dans cette direction était d’avance voué à l’échec. Sitôt qu’il serait à découvert, ses poursuivants ne manqueraient sûrement pas l’occasion de décocher leurs carreaux dans son dos et de l’abattre avant même qu’il n’ait eu le temps de faire deux mètres.  
— Venez, bande d’enculés ! Je vous attends, hurla-t-il sans parvenir à dissimuler la terreur qui faisait trembler sa voix.  
Soudain, il entendit un froissement de tissu sur sa gauche. Oubliant la douleur de sa jambe, il bondit de sa cachette et dans un timing impeccable, lança sa matraque noueuse vers l’assaillant qui se tenait à proximité et heurta violemment son côté droit. Le bras de ce dernier se brisa sous l’effet du choc, libérant instantanément un hurlement qui attira tous les regards dans sa direction.  
Cerné, l’homme essaya de retourner vers la pénombre de son arbre. Trop tard. Un sifflement bref traversa la nuit et coupa net le repli et la respiration de celui qui s’était révélé aux yeux de tous. Sans rencontrer la moindre résistance, le projectile pénétra profondément dans sa poitrine, transper çant sa cage thoracique au niveau du cœur. Transi par l’impact, Jérémy regarda le vide un bref instant puis, ferma les yeux et s’effondra.  
PARTIE I
UNE AIGUILLE DANS LE BRAS  
1
Nicolas Dufaure ne dormait plus beaucoup depuis la disparition de son ami. Aucune nouvelle, aucun message, aucun mail depuis quatre jours. La situation, cette tension permanente, lui était devenue insupportable. Ça et la voix électronique et monocorde du répondeur qui ne faisait que lui répéter la même chose à chacune de ses tentatives pour le joindre. Plus que l’inquiétude, c’était surtout la colère de ne pas comprendre ce qui était arrivé à Jérémy qui l’obsédait.  
Il connaissait bien son ami. Il n’était pas de c

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