Les Yeux fantômes
64 pages
Français

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Description

La population de Philadelphie est en proie à la terreur. La bande des « Yeux fantômes », un gang d’assassins, dissémine dans toute la ville des sacs contenant le corps de leurs victimes.


Quand un policier chargé de l’enquête est retrouvé, à son tour, sans vie, le célèbre détective américain Allan CLARKSON déclare la guerre aux tueurs sanguinaires.


La réponse de l’ennemi ne se fait pas attendre. La nuit venue, le ciel s’embrase de deux yeux lumineux accompagnés d’un message qui lézardent l’obscurité :



ALLAN CLARKSON MOURRA...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 5
EAN13 9782373472646
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

SÉRIE ROUSSE
LES YEUX FANTÔMES
Roman policier
Pierre ADAM
I
LES CRIMES SE SUIVENT ET SE RESSEMBLENT
Allan Clarkson, le célèbre détective de Philadelphi e, se promenait lentement dans le jardin de sa villa et cherchait à comprendre.
On l'avait chargé, depuis tantôt huit jours, de fai re la lumière sur une série de crimes qui passionnaient les habitants de la vil le et du district et les rendaient tremblants.
Il y avait un mois, jour pour jour, que des agents de police avaient découvert dans le bassin d'un square un sac de toile, renferm ant le cadavre d'un homme étranglé.
Sur le veston de cet homme, un carré de papier roug e était épinglé, et sur le papier se voyaient deux yeux imprimés à l'encre noi re.
On achevait à peine d'identifier le mort que des ba teliers repêchaient un autre sac dans ledock auxsteamers, et que ce sac contenait un autre cadavre sur lequel était épinglé un carré de papier rouge m arqué de deux yeux noirs.
La similitude était trop frappante pour ne point re tenir l'attention des enquêteurs et piquer la curiosité du public. L'atto rney général avait prié John Crow, le détective qui partageait avec Allan C larkson les admirations de la foule, de suivre cette affaire de près.
John Crow s'était mis en campagne après avoir décla ré aux reporters qu'il ne lui faudrait pas plus d'une semaine pour déchire r le voile du mystère des papiers rouges et mettre la main sur les criminels.
La semaine s'était écoulée. Les arrestations nombreuses...
Philadelphiens
s'at tendaient à des
Grande avait été leur stupeur quand ils avaient app ris que John Crow lui-même avait été étranglé, mis dans un sac, jeté à l' eau, et qu'on avait trouvé sur lui le papier rouge et les deux yeux que le ou les assassins, par une coquetterie sinistre, avaient tenu à épingler au veston du poli cier.
Ce défi porté à l'autorité avait, comme bien l'on p ense, redoublé l'intérêt qui s'attachait aux attentats et à leur ou leurs auteurs.
Tous les regards s'étaient tournés vers Allan Clark son.
Accepterait-il une tâche qui s'annonçait comme péri lleuse ? Et s'il l'acceptait, la mènerait-il à bien ?
L'on fut bientôt fixé sur le premier point.
Une note, parue dans les journaux le lendemain de l a mort de John Crow, annonçait brièvement :
L'attorney général a mandé hier le détective Allan Clarkson pour le prier de poursuivre l'enquête concernant les meurtres que l' on sait. Clarkson n'a manifesté aucune hésitation et s'est mis aussitôt à l'œuvre.
Clarkson n'avait pas hésité en effet.
Nanti des sacs et des carrés de papier rouge, il ét ait rentré chez lui et s'était aussitôt absorbé dans des travaux d'analyse microsc opique et chimique.
Il avait, brin par brin, examiné les fibres de chan vre et cherché de quelle usine ils pouvaient bien sortir.
De même il s'était minutieusement enquis de la natu re du papier, de la couleur dont il était imprégné et de l'encre qui de ssinait les yeux.
Tandis qu'il opérait ainsi, son secrétaire Jim Nass , que Clarkson appelait Gymnaseutour de la villa.quand il était de bonne humeur, montait la garde a
Mais il n'avait, pendant que son « patron » se livr ait à ses travaux méticuleux, rien remarqué d'anormal.
À l'autre bout de la ville, seulement, on relevait encore deux sacs contenant chacun le cadavre d'une femme. Et toujours le papie r rouge et les yeux noirs !
L'indignation et la terreur gagnaient les habitants .
— Que fait donc Allan Clarkson ? disaient-ils. On n e le voit nulle part... Sans doute s'enferme-t-il chez lui parce qu'il a peur.
Clarkson n'avait pas peur. Cet homme de haute taill e, aux muscles souples, au regard froid et aigu comme une pointe d'acier, s e recueillait, rassemblait des idées et des faits.
— Cinq victimes, se disait-il en allant et venant d ans les allées de son jardin : un boulanger, un employé de commerce, ce p auvre John Crow, une rentière et une balayeuse des rues... La rentière n 'a pas été dévalisée et les autres assassinés étaient pauvres comme Job... Pas parents entre eux... Serions-nous en présence de quelque fou furieux ?.. . Non, assurément, car les fous manquent d'astuce...
Le détective en était là de son raisonnement quand une chose lourde, quoique de peu de volume, lui frôla la joue et alla tomber à quelques pas plus loin.
Clarkson tressaillit et, loin de ramasser le petit paquet qu'on lui destinait, chercha à savoir de quel côté se trouvait l'expéditeur.
Le mouvement du « colis » aérien ne permettait aucu n doute. Clarkson, en trois bonds, atteignit le mur de clôture du jardin, se hissa sur la crête à la force
des poignets et aperçut au tournant de la route pav ée sur le bord de laquelle il habitait, le dos d'un homme qui s'enfuyait à bicycl ette.
Redescendre, franchir la grille et s'élancer sur la route ne fut pour le détective que l'affaire d'un instant. Arrivé au tou rnant, il regarda...
Le cycliste avait disparu.
— Voilà un gaillard diablement leste, murmura Clark son. Mais où donc est Jim Nass ?
Le détective revint au jardin, ramassa le paquet, l 'examina avant de dérouler la ficelle qui l'entourait solidement.
— Papier rouge, constata Clarkson, c'est beaucoup d 'honneur... un caillou dedans, je suppose...
Il fit sauter la ficelle, déploya le papier à l'int érieur duquel l'homme à la bicyclette ou ses associés avaient collé, après les avoir découpées et assemblées, des lettres prises sur un journal. Il l ut après avoir jeté le caillou :
Renoncez à poursuivre les Yeux fantômes. Si vous te ntez quoi que ce soit contre nous, vous aurez le sort de John Crow.
Clarkson éclata d'un rire nerveux.
— Parbleu ! s'écria-t-il, voici un premier renseign ement... Que dis-je, un renseignement ! J'en ai deux !
«Primo,à une association que j'ai affaire... « Si v  c'est ous tentez quoi que ce soit,contre nous...»
«Secundo, cette bande a une raison sociale, un titre :« Les Yeux fantômes. »
La grille du jardin s'ouvrit à ce moment et le secrétaire Jim Nass parut.
Il était rouge et son visage ruisselait de sueur.
— Monsieur, déclara-t-il, je viens de battre tous l es records de vitesse et de risquer l'apoplexie, mais j'ai appris quelque chose .
— Ah ! fit Clarkson.
— Un cycliste, monsieur, qui pédale le nez sur son guidon, est-ce naturel, quand il fait vingt-quatre degrés de chaleur à l'om bre ?
— Abrège ! abrège ! dit Clarkson. Je connais le dos de ton cycliste. Parle-moi de son visage.
— Je ne parle que des choses que j'ai vues, monsieu r, articula Jim Nass. Vous savez que depuis huit jours, soit cent quatre- vingt-douze heures, je me morfonds dans l'attente de bandits qui s'obstinent à ne pas sortir de leur trou. Je m'étais donc dit qu'il fallait aller à eux puisqu'i ls ne venaient pas à nous...
J'enfourche ma bécane et me voilà parti, le nez au vent bien qu'il n'y ait pas de vent. Je tournais dans les environs comme un écureu il dans sa cage quand tout à coup j'aperçois, sur la route parallèle à celle q ue je suivais moi-même, un cycliste qui en mettait, je ne vous dis que ça. Je force alors pour prendre un chemin de traverse et arriver au carrefour et essay er de rejoindre l'homme... J'avais tout de suite compris qu'il venait de chez nous, et je tremblais qu'il n'eût essayé de quelque mauvaise manigance. La course dev ient infernale... Je poussais, monsieur, mais il poussait aussi !... J'a rrive au carrefour... Mon individu avait cent mètres d'avance... Je gagnais p eu à peu, mais voici qu'à un tournant il freinesubitoqui, descend, jette sa bicyclette dans une auto grise attendait... L'auto démarre et tire sur moi des cou ps de revolver. Les balles ont passé près, puisque mon chapeau est troué. Mais Jim est indemne. Vous aussi... J'en suis joyeux.
Le secrétaire s'arrêta. Clarkson demanda :
— Quelle forme, l'auto ?
— Torpédo.
— Quel numéro ?
— Pas de numéro.
— Combien d'hommes dedans ?
— Trois, je crois.
— Quelle direction a-t-elle prise ?
— Elle allait vers la côte.
Le détective se frotta les mains.
— La bande des Yeux fantômes comprend au moins troi s membres, dit-il.
— Comment dites-vous ? fit Jim Nass.
Clarkson montra le papier rouge sur lequel se détac haient les caractères d'imprimerie. Puis, comme il n'ignorait point les b ruits qui couraient sur son compte en ville et qu'il tenait à rassurer ses conc itoyens d'une part, à répondre au défi de ses adversaires d'autre part, il fit par aître le soir même dans les journaux de Philadelphie la note suivante :
Allan Clarkson est sur la piste des assassins. Avan t peu la bande des Yeux fantômes sera mise hors d'état de nuire.
Ces lignes produisirent dans les cafés, les tramway s, les théâtres et chez les particuliers l'enthousiasme qu'on devine.
Pendant le jour qui suivit, il ne fut question que du détective et de la bande redoutable.
Loin de se cacher, Clarkson se promenait ostensible ment dans les rues, recevait les félicitations et les encouragements de s plus hardis de ses concitoyens.
La nuit venue, il y eut une surprise. Les gens les plus flegmatiques ne purent s'empêcher de crier au miracle dans l'abomin ation.
Qu'on se représente, en effet, que tout d'un coup, très haut dans le ciel noir, deux grands yeux lumineux apparurent.
Deux yeux fixes qui dardaient leurs rayons blafards sur la cité.
La nouvelle s'en était répandue comme une traînée d e poudre. Tout Philadelphie fut bientôt, dans les rues, sur les av enues et les places pour observer ce phénomène incroyable.
Mais où la stupeur redoubla, ce fut quand, à côté d es yeux, de grandes lettres rouges jaillirent de l'ombre. Ces lettres formaient les mots suivants :
ALLAN CLARKSON MOURRA
Le mystère redoublait. La lutte entre Allan et les Yeux fantômes s'annonçait implacable et terrible.
II
UNE VICTIME QUI PARLE
De sa villa, Clarkson avait observé la phrase lumin euse et menaçante ainsi que les yeux qui constituaient une signature redoutable.
Mais, à la différence de ses concitoyens, le détect ive n'avait point crié à l'incompréhensible.
— Nos ennemis ont un ballon captif, avait-il dit à Jim Nass ; un plateau métallique horizontal tient lieu de nacelle et des ampoules électriques permettent d'éclairer des lettres de verre diaphane . Il faut donc qu'un fil relie le ballon à la maison des assassins, d'où part le cour ant. C'est cette maison dont il s'agit de déterminer l'emplacement.
Jim Nass braqua une longue vue sur les lettres et s 'exclama :
— Vous avez raison, maître !... On distingue fort b ien la portion du câble éclairée par les lampes...
— En route ! fit Allan Clarkson.
Ils se grimèrent rapidement pour n'être point recon nus et se dirigèrent du côté où ils pensaient découvrir la maison. Une bris e légère soufflait de l'est, et rendait la recherche plus difficile, car on ne pouv ait, même avec la longue vue...
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