Loups sans frontières
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Loups sans frontières , livre ebook

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Description

À travers une fresque cruelle des temps modernes, G alias « le petit » ou « el pequeño » retrace son périlleux parcours de truand « non repenti ».


Du couteau au flingue, de la violence gratuite au crime organisé, c’est à l’intérieur d’une bande qu’il a appris l’école de la rue, qu’il a forgé son avenir sombre. Pour avancer, il fallait que le sang coule, que la loi du plus fort s’impose, qu’elle règne sur les frêles épaules de ceux qui savent moins se défendre, se battre ou mordre.


C’est à coups de bastons, de règlements de comptes, de crimes et de châtiments qu’il est devenu bandit, qu’il a côtoyé le milieu puis la mafia. De ses premiers pas dans la rue vers les sommets du crime organisé, il a gravi les échelons de la délinquance, jusqu’au grand banditisme.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 juin 2022
Nombre de lectures 2
EAN13 9782383511168
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Loups sans fronti è res
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de productionparticipant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pourresponsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de laportée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier,contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à lademande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse lapleine et entière responsabilité .
 
 
Rafaël Mireal
Loups sans fronti è res
De la délinquance au grand banditisme
 
 
« À ma famille et à tous les bons mecs que j’ai croisés sur lechemin des voyous. »
Préface
Cette histoire estinspirée de faits réels, elle retrace le parcours d’un petit voyou qui a grandidans un quartier d’une ville moyenne du sud de la France. Jeune individu qui a gravi les échelons de ladélinquance puis monté « les marches du chemin des voyous » l’emmenantau grand banditisme.
De l’appel de la rueau feu de la terre, celui qui brûle sous le pied des hommes, ses premiers pasont frôlé les statues d’empereurs romains avant de s’expatrier derrière lafrontière, au pays où le « toro » est roi. De la France libre à l’Espagne libérée dufranquisme, l’enfant devenu grand est entré allègrement dans l’interdit, il afranchi toutes les lignes de l’illégal, du répréhensible, du punissable. Il a choisi l’autre côté de labarrière, celui qui mène à des portes qui, à tout moment, peuvent se refermerdans la solitude et le pseudo pardon à la société.
Du couteau auflingue en passant par l’arme d’épaule, de la violence gratuite au crimeorganisé, c’est à l’intérieur d’une bande qu’il a appris l’école de la rue, qu’ila forgé son avenir sombre. Pouravancer, il fallait que le sang coule, que la loi du plus fort s’impose, qu’ellerègne sur les frêles épaules de ceux qui savent moins se défendre, se battre oumordre.
C’est comme ça qu’il a commencé à m’imager sa vie, à me peindre cettefresque cruelle des temps modernes. C’est à coups de bastons, de règlements de comptes, de crimes et dechâtiments qu’il est devenu bandit, qu’il a côtoyé le milieu puis la mafia,qu’importent les origines de la grande pieuvre, celle-ci venait de l’est etd’autres contrées plus éloignées encore.
Comme dans toutrécit noir extrait d’une existence réelle faite de chair et d’encre rouge, j’aiadopté pour les personnages des identités virtuelles, des sobriquets, dessurnoms ou des prénoms qui sont changés afin de conserver un total anonymat,comme un instinct de survie, pour celui qui marche maintenant… sans seretourner ! Nous l’appellerons « le petit » ou « el pequeño  », ce qui revient au même ! Il m’araconté son histoire, elle n’est pas belle, elle n’est pas propre, mais jepense qu’elle mérite d’être connue pour savoir comment et pourquoi on peutbasculer dans le vice sans qu’il soit accompagné de la légendaire vertu.
I
Enfance
Arpajon (Essonne)
Je suis né à Arpajonen 1957, de parents immigrés, de nationalité espagnole. Rien ne laissait présager que je suivrai cette voie, queje prendrai ce chemin, celui des voyous. Je n’ai manqué de rien, j’ai eu uneenfance tout à fait normale. Mon père et ma mère étaient des travailleurs,ouvriers dans l’âme, comme le sont souvent les Espagnols.  
La délinquance n’estpas une fatalité, tout le monde peut en faire partie, elle n’est pas que lefruit des cités et des couches sociales défavorisées. Pour ma part, c’est unchoix et rien que ça, j’aurais pu prendre une autre route moins chaotique,sinueuse, dangereuse. Non, moi c’est l’engrenage qui m’a conduit dans cetunivers marginal. Tout a commencé en banlieue parisienne, à 9 ans, pas plus.Nous étions trois ou quatre gamins de cette petite bourgade composée devieilles maisons. Moi, je demeurai avec ma famille, rue l’escargot à Arpajon.
Mes copains,c’étaient Patrick, Dominique, François mon cousin, j’étais déjà le chef de labande, je commandais tout le monde. Comme moi, les autres étaient des enfantsbien élevés à l’origine, normaux quoi, ils ne manquaient de rien eux non plus,mis à part que deux d’entre eux vivaient chez leurs grands-mères. Les troisautres étaient plus grands que moi, de taille, après, rien ne nousdifférenciait, mais c’est de là que vint mon surnom « le petit ».
C’est parti pour lafête du muguet, on l’a joué à la Gavroche, la guerre des boutons. Avec mes deuxamis d’enfance, Patrick et Dominique, on a fait notre premier coup. On avaitrepéré un champ ou un vieux paysan cultivait le précieux sésame, qu’ilrefourguait en gros aux petits revendeurs qui s’installaient pour l’occasion,place du marché. Les paquets étaient prêts, pots et brins de muguets mis envaleur pour ce rituel. Il devait y avoir cinq ou six cagettes de petites fleursblanches avec de jolies clochettes, comme celles que l’on voit sur le bord desroutes. À vélo, on a fait deux ou trois voyages pour les voler. Le dimanchematin, jour de la messe, à la sortie de l’église, mes potes et moi avions monténotre stand, comme des grands, à terre sur des cartons vides récupérés chez UNICOle supermarché de l’époque.
Ce jour-là, on atout vendu, et c’est avec fierté que j’ai annoncé à mes parents qui sortaientde la messe que je me faisais quatre sous en travaillant pour quelqu’un, unvieux monsieur. Ils ignoraient que le fruit de ce boulot provenait d’un vol,tout bénéfice net, à partager entre nous. En francs, ça nous avait fait pas mald’argent de poche ! D’ailleurs, ce tout premier larcin a été suivi d’unpetit coup de génie, relié aux cartons du magasin UNICO.
Lasupérette se trouvait juste à côté du dépôt de bus de la ville d’Arpajon, unegrande aire de stationnement, le parc autobus municipal. Avec mes acolytes, on avait sauté le muretpour aller voir ce qui se passait, à cet endroit qui nous intriguait. Un caravait une porte légèrement entrouverte. Étant le plus petit, je me suis glisséà l’intérieur, et là, surprise, des petits sacs en toile pleins de pièces demonnaie m’attendaient, près de la place du chauffeur. Bingo, il n’y avait plusqu’à prendre !
Récole faite, on apété toutes les portes des autobus garés et on a fait main basse sur lesrecettes d’une tournée je pense. Il y avait tellement de pièces, de cinquante,de vingt, de dix centimes, d’un franc, toute la monnaie de l’époque, ça faisaitun gros sac. Ce fut notre première association de malfaiteurs, versionGavroche, comme je l’ai dit avant. On avait l’impression d’être riches, d’avoirfait le coup du siècle, d’avoir gagné de l’argent pour le reste de notre vie.
Nous étions desgamins précoces, qui n’avions peur de rien. D’ailleurs, c’est toute l’histoirede ma vie, je n’ai pas peur, je n’ai jamais vécu le danger comme les autres.Les petites conneries c’est un peu le déclic, avec le trio d’apprentisloubards, nous avons monté d’un cran, nous sommes passés aux cambriolages.Petites effractions peut-être, pas trop lucratives, mais on apprenait lemétier. C’étaient des maisons dans les lotissements, on cassait des portes, desfenêtres. Là où il y avait une chance, on passait, des fois dans un trou desouris. On rentrait sans le savoir dans la vie des gens, d’inconnus. Nousaimions déjà le risque, prendre des risques plus exactement. C’était aussil’époque d’Arsène Lupin, ça motive les jeunes, ces « bêtises à troisballes ». Dedans, on ne perdait pas de temps, c’étaient les bijoux etl’argent qu’on recherchait. C’était l’époque des bas de laine, quand les vieuxcachaient leurs économies sous les matelas, dans le linge ou à la cuisine. Onse faisait un peu de tunes et on piquait les choses qu’on pouvait refourguer àdes « professionnels », ce que la loi appelle : un receleur.
On connaissait unmec qui nous reprenait tout en échange d’argent liquide. Bien sûr qu’on devaitse faire « enfler » (avoir pour les non avisés), mais c’était mieuxque rien. Les fric-frac ont duré bien trois ans, jusqu’à notre départ vers lemidi de la France. En compagnie de mes deux amis, Patrick et Dominique, et detemps en temps avec mon cousin François, on a dû s’en faire entre vingt outrente, peut-être plus même, je n’ai plus cette comptabilité en tête. Pendantcette période, on ne s’est jamais fait choper, ni sur le fait, ni après lepassage à l’acte. Que ce soit par la Police Nationale, des propriétaires, desvoisins ou des passants par exemple.
Par contre on s’estsouvent fait courser, on aimait se faire peur, et surtout, on courraitvite ! C’était du piment en vrac, « avoir chaud au cul »,comme on disait. Le départ d’Arpajon a été très dur pour moi, j’ai lâché deuxfrères que je considérais comme « ma famille ». Mon cousin cen’était pas pareil, je savais que j’allais le revoir. Ils m’ont manquélongtemps, mais je ne les ai jamais revus.
Aubord (Gard)
J’avais quitté labanlieue parisienne pour un joli petit village du Gard, à douze kilomètres deNîmes. J’avais douze ou treize ans, je crois. À l’école, je tombe encore ettout de suite sur d’autres petits délinquants, « qui se ressembles’assemble », c’est ce qu’on dit, non ?
On a formé unepetite équipe, quatre gamins du même âge, il y avait Manu, Jacky, un autre demes cousins : Pascual, et moi. Nous étions tous d’origine espagnole.C’était reparti dans les petites conneries , saufquand on s’est « fait » l’école où j’étais scolarisé , aveceux d’ailleurs. On a tout passé en revue : locaux, classes, cantine,dépendances, et cerise sur le gâteau, l’appartement de la directrice. Onvoulait faire la caisse, on savait qu’il y en avait une.
C’était comme unecagnotte, une récolte de fonds, dans une tirelire collective qui servait àpayer le transport et l’entrée à la piscine de Vauvert, qui est un gros villageà huit kilomètres d’Aubord. Ce jour-là, on a fait fort, journée portes ouvertesjuste pour nous. D’ailleurs, aucune des portes n’était fermée, même celle del’appartement de madame « machin », je ne me souviens plus son nom.Le résultat a dépassé nos espérances, on a visité les lieux, il y avait pleinde trucs dans son domicile : argent, vrais bijoux avec de la valeur

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