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La famille Laval n’a pas été épargnée par les malheurs.
La mère est morte, la nuit, de la morsure d’une vipère ramenée par son mari d’une expédition en Afrique.
Le père, inconsolable, se sentant responsable, a tout fait pour périr lors d’un voyage au Niger.
Gilberte, l’orpheline, a été confiée à sa tante qui gère, également, la fortune des Laval en attendant la majorité de celle-ci.
Pour ne pas perdre cette manne providentielle, elle espère bien que son fils adoré Lionel parvienne à séduire sa pupille.
Aussi, voit-elle d’un mauvais œil le futur mariage de Gilberte avec Jean Mareuil, un homme original et rêveur.
Mais elle en est persuadée, le prétendant cache quelque chose. Pour s’en assurer, elle charge Lionel et un domestique de le surveiller en permanence...
AVANT-PROPOS
Bien souvent, un écrivain se doit de choisir son camp : devenir auteur populaire et acquérir les louanges d'un public avide de ses textes ou bien être reconnu par ses pairs pour la qualité de son travail.
Frédéric Dard, par exemple, n'a eu de cesse d'égrener dans ses récits ses regrets de se voir cantonné d'un côté de la barrière et d'être, de ce fait, écarté de toute nomination littéraire prestigieuse.
Rares sont les artistes étant parvenus à obtenir ce double adoubement.
Dans cette liste très restreinte, on pourrait citer, sans risque de se tromper, le nom de Maurice RENARD .
Maurice RENARD (1875 – 1939) est né au sein d'une famille bourgeoise, d'un père magistrat, lui-même fils de magistrat.
Son destin est donc tout tracé. Après son service militaire, pour respecter la volonté de son père, il fait des études de droit.
Mais Maurice RENARD , marqué par les lectures de sa jeunesse – Edgar Allan Poe, entre autres – ne tarde pas à se défaire du joug paternel pour se lancer dans l'écriture.
Il commence par la poésie puis les contes et les nouvelles, mais ses lectures plus récentes sustentent son inspiration et son goût pour le fantastique et la science-fiction.
Plus que Jules Vernes, ce sont des auteurs tels J.-H. Rosny aîné ou H.G. Wells qui vont nourrir sa plume.
Ainsi, le tout premier roman de Maurice RENARD , « Le Docteur Lerne, sous-dieu », paru en 1908, est dédié à H.G. Wells – l'intrigue est très proche de celle de « L'île du docteur Moreau ».
Le succès l'encourage dans cette voie et Maurice RENARD se plonge à corps perdu dans ce courant littéraire tant par ses fictions que par ses analyses théoriques sur le sujet.
On lui accordera d'ailleurs la paternité du sous-genre « le merveilleux-scientifique » sur lequel il écrira des articles.
Naissent alors des œuvres comme « Le Voyage immobile » en 1909 ou « Le Péril bleu » en 1912.
Mais après la Première Guerre mondiale, sa plume se doit d'être alimentaire.
Si cela ne l'empêche pas de poursuivre dans le registre qui fit son succès en écrivant probablement son roman le plus connu de nos jours, « Les Mains d'Orlac » en 1920 – qui fut plusieurs fois adapté au cinéma –, en parallèle, il s'essaye à d'autres genres, d'autres formats.
C'est ainsi qu'il écrit des feuilletons et des contes pour les magazines et les journaux et qu'il délaisse peu à peu le monde de l'anticipation…
L'occasion est propice à se confronter aux récits sentimentaux, policiers, historiques… même s'il reviendra parfois à ses premières amours.
Et si, Maurice RENARD demeure aux yeux de la plupart des lecteurs un romancier d'anticipation, il serait un peu trop aisé et injuste de le réduire à cette seule production.
Car n'oublions pas que nombre de ses ouvrages fantastiques fonctionnent ou démarrent sur un schéma policier.
Manipuler la mécanique humaine ainsi qu'il le fit à travers les mystères des interactions entre l'âme, le corps et l'esprit, notamment lors d'un échange de « pièces détachées » – « Le Docteur Lerne, sous-dieu », « Les Mains d'Orlac » –, chercher à définir si l'esprit contrôle le corps ou si le corps manœuvre l'esprit nécessite de s'intéresser à l'Homme et à ses sentiments.
Pour exceller dans la littérature conjecturale, il faut non seulement de l'imagination, un sens de la narration, mais également savoir construire son scénario comme un puzzle.
Maurice RENARD , possédant toutes ces qualités, était équipé pour briller dans le style policier.
Et c'est ce qu'il fit à travers deux remarquables livres aussi intéressants que différents : « ? LUI ? » en 1927 et « Le Mystère du masque » en 1935, que vous pourrez enfin redécouvrir dans la collection destinée à faire revivre les textes oubliés de l'auteur.
Car, si les œuvres d'anticipation de Maurice RENARD connaissent régulièrement des rééditions, les autres, elles, étaient jusqu'à présent, boudées par les éditeurs.
Mais ceci n'est plus et vous pouvez maintenant replonger dans l'art du mystère, de la poésie et de l'aventure de l'écrivain.
C'est du moins ce que vous propose « OXYMORON Éditions » avec la collection « Maurice RENARD ».
Bonne lecture.
K.
PRÉFACE
Maurice RENARD
La Fouchardière a écrit de Maurice RENARD : « C'est le premier romancier de notre époque ».
Et, d'autre part, Guillaume Apollinaire avait qualifié son Docteur Lerne de « roman subdivin ».
Voilà deux esprits bien opposés et qui pourtant s'accordent pour louer avec une ferveur égale.
Ce n'est pas tout. Georges Lecomte assure que Maurice RENARD « excelle à tirer de la Science mêlée à la Fable des accents nouveaux » et qu'il est un Jules Verne pour grandes personnes. Il le compare à Poe, à Wells, à Villiers de L'Isle-Adam. J.-H. Rosny l'a admiré en termes qui n'étaient pas moins flatteurs. Pol Neveux le juge « prodigieux ».
Mais ce que je ne puis transcrire ici, c'est l'opinion formulée par les très nombreux lecteurs de ce romancier fécond, d'imaginateur inlassable, soit qu'il traite, dans le Docteur Lerne, de greffe cérébrale et de transfusion des âmes, soit que nous fassions, grâce à lui, la connaissance des électroscopes de L'Homme truqué, de l'aéroscaphe du Péril bleu, du ballon du Voyage immobile, du sens supplémentaire dont est doué L'Homme chez les microbes, ou de ce Singe, qui vient de paraître, et qu'il faut lire comme il faut lire tous les livres de Maurice RENARD – si vous avez la passion de la fantaisie, lorsqu'elle bondit d'un tremplin de vérité, et si vous avez aussi l'amour des belles-lettres.
Ce Champenois rationaliste ne laisse pas la sensibilité au premier plan. Ce n'est pas un sentimental. Il estime qu'on néglige trop la plaisance de raisonnement. Il a même fondé un prix pour les ouvrages qui s'adressent surtout à l'intelligence.
Ouvrez un de ses volumes. Dès les premières lignes, on est conquis. Par une sorte de maîtrise impérieuse, mais sans violence, l'auteur vous enlève avec lui, vous fait, comme en un voyage à bord d'un avion, planer par-dessus les médiocrités de la vie courante. On découvre des horizons inattendus. Ce qui n'est pas encore, il vous le fait percevoir. Il est le prospecteur du futur. Se prophéties sont fondées sur des déductions incontestables. Il est aussi le poète du raisonnement. Il passe insensiblement de la logique au lyrisme. On s'en aperçoit à peine tant la transition est bien exécutée. Les enregistreurs d'altitude, devant les yeux des aviateurs, marquent ainsi, successivement deux mille, trois mille, quatre mille mètres, sans qu'on s'en aperçoive autrement qu'à la fraîcheur accrue d'un air irrespiré. Et, après ces envolées, il vous descend sans secousse. Au bout du volume, l'appareil se pose, roule encore un peu, s'arrête. Le pilote admirable est sans orgueil. Il dit poliment : « À votre disposition ».
C'est exact. À chaque volume, Maurice RENARD , qui ne craint pas la panne, vous offrira, dans de régions inexplorées, un voyage magnifique et délicieux.
Paul REBOUX.
(1925).
* * * * *
Maurice RENARD
« Maurice RENARD est le premier romancier de notre époque. »
Georges de LA FOUCHARDIЀRE.
Les œuvres littéraires sont des paysages : celle de Colette ressemble à un jardin mouillé où l'on respire voluptueusement les chauds parfums qui montent le soir de la terre féconde ; Les Croix de bois font surgir devant nos yeux l'horreur boueuse des plaines éventrées par la folie destructrice des hommes ; tel ouvrage est lumineux comme une route de Provence bordée d'amandiers en fleurs, et tel autre par sa platitude rappelle la campagne beauceronne. L'œuvre de Maurice RENARD évoque l'image d'une haute falaise, la nuit, au bord de l'océan : à nos pieds frissonne la mer avec son mystère glauque, ses enchantements et ses traîtrises ; au-dessus de nous, un ciel lourd pèse comme une menace ; mais là-bas, à l'horizon, brille l'œil rouge du phare où se devine, réconfortante, une présence humaine. La mer, c'est l'imagination de Maurice RENARD , si puissante, qu'elle semble parfois une force déchaînée devant laquelle on recule avec un peu d'effroi &