Lumière au bout du Charon
210 pages
Français

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Description

Crime commis: meurtre.
Indice : un bout de papier où il est écrit : Le Charon vogue toujours. Longue vie au Charon.
Mission: percer cette énigme et trouver l’assassin.
Chargé d’enquêter sur un sordide meurtre survenu au belvédère du Mont-Royal, le sergent-détective Malcolm Villeneuve de la police de Montréal n'est pas au bout de ses peines. Non seulement il doit rivaliser avec son collègue hargneux et jaloux, mais de plus, il est contraint de protéger une archiviste de la BAnQ, pourchassée par un homme soupçonné d’être le meurtrier tant recherché. Aussitôt, tous deux deviennent les proies privilégiées de ce tueur obsédé par une vieille légende laissant planer la possible existence d'un trésor caché par des pirates et datant de la création de Ville-Marie. D'indice en indice, une course contre la montre s'enclenche afin de percer le mystère du Charon, caché à travers un passé oublié.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 novembre 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782925178057
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Table des matières
1 10
2 17
3 19
4 23
5 26
6 37
7 41
8 49
9 57
10 62
11 68
12 76
13 80
14 88
15 92
16 97
17 105
18 110
19 115
20 124
21 130
22 137
23 141
24 148
25 154
26 159
27 167
28 171
29 174
30 182
31 186
32 192
33 196
34 201
35 209
36 212
37 216
38 217
39 220
40 224

Lumière au bout du Charon



Normand Pineault
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Titre: Lumière au bout du Charon / Normand Pineault.
Noms: Pineault, Normand, auteur.
Identifiants: Canadiana (livre imprimé) 20210060360 | Canadiana (livre numérique) 20210060379 | ISBN 9782925178033 (couverture souple) | ISBN 9782925178040 (PDF) | ISBN 9782925178057 (EPUB)
Classification: LCC PS8631.I522 L86 2021 | CDD C843/.6-dc23

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) ainsi que celle de la SODEC pour nos activités d’édition.


Conception graphique de la couverture: Normand Pineault
Direction rédaction: Marie-Louise Legault
© Normand Pineault, 2021

Dépôt légal - 2021

Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada

Tous droits de traduction et d’adaptation réservés. Toute reproduction d’un extrait de ce livre, par quelque procédé que ce soit, est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur.

Imprimé et relié au Canada

1 re impression, octobre 2021

1

Montréal, Québec - vendredi 25 octobre 2019

Le ruban orange du SPVM délimitant le belvédère Kondiaronk du mont Royal claquait dans la brise aurorale telle une guillotine. Accoudé à la balustrade de la place, le sergent-détective Malcolm Villeneuve attendait de voir apparaître la dorure du soleil à l’horizon, mais un voile de brouillard masquait déjà la ville devant lui, volait l’identité des eaux du fleuve St-Laurent et des gratte-ciels de Ville-Marie à peine esquissés au travers. Il assimilait même la fumée du souffle de l’enquêteur qui restait là, dans les limbes, sans boire son café, puisque chacune des gorgées infectes lui descendait dans l’estomac comme du charbon liquide. Son gobelet tiède entre ses doigts ne le réchauffait même plus de l’humidité automnale infiltrée dans ses os. La bruine ruisselait sur son visage et lui dégouttait du menton, mais les frissons sur sa nuque n’étaient guère dus à la température.
Malcolm sentait rôder la mort dans la pénombre. C’est pourquoi il reporta son attention de l’autre côté de la rambarde en ciment, et qu’il prit malgré lui son mal en patience pendant que trois mètres plus bas, les techniciens de l’identité judiciaire finissaient leur travail.
À la lisière des arbustes et de la falaise, le corps du vieil homme couvert de sang, jeté du belvédère comme un marin abandonné à la mer, gisait sur le dos dans une mare de boue. Ses yeux figés à jamais dans la peur et la surprise fixaient le ciel. Les déchirures de sa chemise à carreaux dévoilaient bien les endroits où les coups de couteau avaient tranché sa chair et sa vie. Ses lèvres commençaient à peine à se teindre de la couleur de la nuit, preuve de la fraîcheur du meurtre. La lumière artificielle des projecteurs blancs, utilisés par les experts qui s’affairaient à photographier la scène de crime, conférait à sa peau une apparence fantomatique. Les assistants déposaient plusieurs cartons numérotés tout autour afin de relever les indices et les pièces à conviction susceptibles d’aider le travail des détectives.
Au-dessus d’eux, Malcolm maugréait. Il regrettait d’avoir à supporter la froideur saisonnière après avoir quitté quelques instants auparavant la chaleur de son lit. Il savait toutefois qu’il devait attendre le compte-rendu de ses anciens collègues avant d’amorcer son enquête, et ce, même s’il pouvait aisément déchiffrer l’incident. Pour se changer les idées, il but une gorgée, puis se dandina d’un pied à l’autre dans le but de se dégourdir.
Près de lui, la bruine formait une mare de sang translucide qui barbouillait le pavé de granit. La substance recouvrait également le livre en bronze installé sur le muret du belvédère en guise de commémoration des lieux. Le texte gravé dans les pages ouvertes de la sculpture en était enduit, et les chiffres 1 et 2 reposaient déjà à côté de chacun des éléments formant le haut de la scène de crime. À une dizaine de mètres de là, au centre de la place, le deuxième sergent-détective de l’unité, Christian Clémant, parlait à l’employé du parc. Malcolm vit même la grimace de mépris qu’il lui adressa avant de poursuivre son interrogatoire. Les dépassant, le commandant Ethan Laferrière, responsable de l’unité des crimes majeurs du SPVM, revenait du chalet récréatif, thermos de café à la main. La fatigue lui tirait des fosses sous ses paupières. Il avait beau se secouer la tête pour se réveiller et trottiner, cela n’assombrissait en rien sa droiture et sa prestance. Sans se presser, il rejoignit le muret en demi-cercle et s’arrêta tout près du bronze. Après quoi, il se planta de l’autre côté en faisant attention de ne pas souiller le travail des experts, et, curieux, lut le texte, histoire de tuer le temps.
« Le 2 octobre 1535, marmonna-t-il , Jacques Cartier, découvreur du Canada, gravit cette montagne sous la conduite des Indiens de la bourgade d’Hochelaga et, devant la beauté du paysage qui s’offrait à ses yeux, il lui donna le nom de Mont Royal, d’où la ville de Montréal prit son nom. »
Un rire sortit de la bouche de Malcolm. Il se retourna simplement vers la grisaille couvrant ce panorama passé à l’histoire, et ne répondit que par un discret Mm-mm , tout en jouant avec son alliance du pouce.
Laferrière s’étouffa avec le sirop à saveur de cendres servi à la cantine du chalet. Il préféra oublier cette torture en passant la tête par-dessus la rambarde pour jeter un coup d’œil aux techniciens.
-Tu crois qu’on a quoi, ici, Villeneuve? demanda-t-il. Un deal qui a mal tourné?
-Je ne pense pas…
Les yeux toujours plongés dans le brouillard à chercher l’horizon, Malcolm s’interrompit un moment avant de s’exclamer:
-Est-ce que tu imagines à quoi ressemblait cet endroit il y a 400 ans, au temps de Jacques Cartier? Pas de buildings , pas de béton, de vitres miroir, d’autoroutes ou de centres commerciaux. Rien de tout ça, dit-il en désignant de la main les ombres du centre-ville. De la forêt partout, jusqu’au fleuve. Un tout nouveau monde à découvrir.
-L’imagination, ce n’est pas vraiment ma spécialité. Pourquoi tu me demandes ça?
-Tu imagines les bateaux des Français venus de l’autre côté de l’océan pour accoster là, juste avant de rencontrer les Indiens? Imagine tout ce qu’ils ont trouvé et tout ce qu’ils nous ont laissé comme héritage.
-Tu dors toujours ou quoi?
-Sûrement un peu, avoua Malcolm. J’hésite à finir ce café, tu comprends?
-Je partage ta douleur. Mais… pour en revenir à ta question, non, pas vraiment. Désolé de ne pas partager ton enthousiasme pour l’histoire de notre passé. Je ne m’imagine rien d’autre que la bonne vieille ville que j’ai là, sous les yeux, et je préfère m’en tenir à ce qui se passe aujourd’hui. C’est déjà pas mal, quant à moi.
Voyant que le sergent-détective demeurait distrait, le commandant se racla la gorge pour attirer son attention, puis se fit sérieux.
-Et je pense que tu devrais peut-être faire pareil.
Sans broncher, Malcolm demeura accoudé et calme.
-Ton expertise au cours de l’affaire Siméon, c’était du bon travail, poursuivit Ethan. Vraiment. Je dois te donner ça… Ton bagage te promet gros, et je suis le premier à le remarquer. J’en ai même fait part au chef.
Cela dit, il regarda par-dessus son épaule et se rapprocha pour chuchoter, question d’éviter d’être entendu par le second sergent-détective, alors à une dizaine de mètres d’eux: «Mais ça t’a déjà mis Clémant sur le dos.»
-Je suis censé me soucier de sa jalousie? répliqua Malcolm.
-Peut-être plus de ses manigances. Je le connais depuis longtemps, et je suis sûr qu’il n’a pas vraiment envie de se faire voler cette promotion par le petit nouveau. C’est normal, après tout. Il t’a à dos depuis la dernière enquête et va sûrement tenter de discréditer ton travail plutôt que de t’aider.
-Je croyais qu’on formait une équipe et qu’on travaillait pour atteindre le même but?
-Qu’est-ce que tu veux y faire? On vit dans le monde moderne! On se bat tous pour obtenir ce qu’on veut. Tu dois le savoir, non?
-Ça me démange, à l’occasion.
-Crois-moi, Clémant va se battre, insista Ethan. Il n’a peut-être pas ton expertise, mais il est borné et acharné. Et même si je t’ai donné ta chance dans cette unité, là-dessus, je ne pourrai rien pour toi, Villeneuve. Tu vois où je veux en venir? Cette promotion, c’est un combat équitable. Je ne recommanderai pas n’importe qui, et tu le sais très bien. Alors, si le poste de lieutenant t’intéresse toujours, tu ferais mieux d’arrêter de rêver aux bateaux. C’est juste un petit conseil en passant.
Ignorant la remarque, Malcolm cessa de jouer avec son alliance. Les hypothèses se développaient de plus en plus dans sa tête.
-Et les caméras de surveillance, elles racontent quoi? s’enquit-il.
-Clémant interroge justement le gardien du chalet. C’est lui qui a trouvé le corps, ce matin, en faisant sa ronde. Il va d’ailleurs pouvoir nous montrer les enregistrements de cette nuit.
Ethan leva le bras et s’apprêta à prendre une autre gorgée du contenu de son thermos. Mais il freina son geste quand l’odeur immonde de mélasse brûlée lui monta aux narines, puis grommela: «Si seulement on pouvait avoir du bon café, ce serait bien.
-Ce n’était pas pour un deal , se reprit Malcolm en se redressant. Pas pour de la drogue, en tout cas.
-O.K., explique-toi.
-Je ne pense pas qu’un trafiquant serait venu jusqu’en haut de la montagne en pleine nuit, pendant que le parc est fermé, juste pour une transaction. Ce gars-là doit être âgé d’au moins soixan

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