Marc-Antoine DECOME - Détective
254 pages
Français

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Marc-Antoine DECOME - Détective , livre ebook

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Description

Marc-Antoine DECOME était un policier alcoolique, violent, lubrique et vénal. À la suite d’une bacchanale, il a sombré dans une piscine puis dans le coma durant trois mois. À son réveil, il est devenu un autre homme.


Adieu la capitale, le boulot de flic, la boutanche et le stupre ; bienvenue au détective, à la Ville de Perpignan, à la sobriété et à une particularité toute singulière qui lui fait voir les gens au pluriel.


Mais ce don ne lui servirait à rien s’il n’était pas épaulé par le Commissaire Robert, un basset hirsute et puant ainsi que, par Damien Österreichischer Ben Abdalla, un jeune de cité féru de romans policiers, qui apprendra, à ses dépens, que la vraie vie de détective est très éloignée de celle de ses héros de papier.


Dorénavant, Perpignan a son shérif et il se nomme :



« Marc-Antoine DECOME ».

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782919564989
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La saga « M.A.D. » prend en compte la nouvelle « Graphie rectifiée ».
--
DECOME, investigateur déglingué, insupportable et rétrograde
Ou comment un flic haïssable devient-il un détectiv e détestable !
Mais qu’importe le procédé quand l’on obtient un bon résultat !
Et, en matière de résultats, Decome ne demeure jama is en rade
Car il est secondé par Damien, un jeune homme doué et affable
Et par Roger Robert, commissaire de chien dans un drôle d’état.
I
DAMIEN
Vingt cinq ans, toutes mes dents ou presque, et pas de boulot. Une image d'Épinal du jeune français d'aujourd'hui. Jeune, je le suis, français, sans hésitation, bon, si l'on excepte un père algérien, une mère autrichienne et une naissance à Néchin en Belgique.
Sans emploi, là, oui, pas de doute. Après de brilla ntes études – les néons fonctionnaient à longueur de temps dans les salles de classe –, j'ai vite constaté que je n'étais doué en rien. Pire, je ne m'intéress ais à pas grand-chose.
— Que veux-tu faire plus tard, quand tu seras grand ? me demandait volontiers la maitresse d'école.
— Je ne sais pas, rien ! répondais-je le plus fréqu emment avant de comprendre que « rien » n'était pas la réponse espé rée.
Alors, je m'étais inventé des envies, des buts, qui correspondaient aux attentes des enseignants.
— Comptable ! répliquais-je au prof de math.
— Écrivain ! clamais-je à la vieille bique qui m'in culquait le français.
— Footballeur ! affirmais-je à l'éducateur sportif.
— Paléontologue ! mentais-je au professeur d'Histoire.
Des histoires, je n'en créais point, seul, dans ma bulle, la plupart du temps. Il faut avouer – à moitié pardonné – que si je n'avais guère de centre d'intérêt, je m'occupais encore moins des personnes. Solitaire pa r choix, par essence, par naissance – mes parents ne m'accordaient que très p eu d'attention. Retenons à leur décharge que les engueulades monopolisaient le ur temps libre – je préférais lire dans un coin, un bon polar, plutôt q ue faire une partie de football avec les gamins du quartier.
Pourtant, il y avait un beau stade au pied de ma ci té perpignanaise, celle pour laquelle mes parents avaient quitté notre peti t village belge.
La misère était-elle plus belle au soleil ? Diffici le à dire lorsqu'on est expatrié à peine l'âge des couches dépassé – celles du début de la vie, pas de la fin.
Adieu, les deux-mille compagnons que je ne connaitr ais jamais, concentrés sur 7 km² de la contrée belge. Vive les cent-vingt-mille âmes perdues sur 68 km² de terres catalanes dont l'une des moitiés est déte stée par l'autre.
Au revoir le champ agricole pour le Champ de Mars, cité de la grande et
triste préfecture des Pyrénées-Orientales.
Il y avait cependant de quoi se cultiver aux abords de notre logement. À un jet de pierre se trouvait un stade pour la culture physique, un lycée pour la culture mentale et une mosquée pour la culture de l 'esprit. Je ne fréquentais aucun des trois et, néanmoins, ce n'était pas faute d'en jeter, des pierres.
Champ de Mars, une barre, et ça repart. Seul problè me, question barre de HLM, il y en avait plus d'une et, une fois que tu y étais installé, impossible de les quitter, non pas pour motif sentimental, mais uniqu ement financier. Tous les voisins étaient au chômage ou au R.M.I. Depuis, cel a avait évolué un chouia, certains étaient toujours au chômage et les R.M.Ist es étaient passés au R.S.A. C'est ça, l'évolution dans mon quartier.
Mais enfin, je ne regrette pas Néchin. À l'époque, ils n'aimaient déjà pas les petits gris ; désormais, ils accueillent en grandes pompes les gros blonds ; chacun ses gouts.
Plus tard, la solitude m'a hanté plus que de raison , plus que de volonté. Le choix s'est transformé en obligation, l'obligation en damnation, la malédiction de Damien : pas d'amies pour Damien.
Je n'étais pas aidé par un physique que je qualifie rais d'atypique pour ne pas me froisser – il est vrai que je suis parfois s usceptible.
Grand, mince, nez aquilin, cheveux rares et d'une c ouleur indéfinissable, lèvres disproportionnées, yeux globuleux, j'avais l a panoplie complète du gars que les filles ne regardaient pas. Néanmoins, les g onzesses – je me permets une familiarité argotique – me scrutaient sans arrê t, voire me montraient du doigt et pouffaient entre elles, les pouffes !
Bref, mes seuls amis étaient les personnages des ro mans policiers que je dévorais. San Antonio était mon idole, Gabriel Leco uvreur, mon pote, Sherlock Holmes, mon Maitre, Varg Veum, un exemple, Kurt Wal lander, un compagnon de dépression, Jean-Baptiste Adamsberg, un copain d e longue date, Seguïe Djerbitskine alias Machin et Maitre Delcroix, des c onnaissances touchantes.
C'est indéniablement ce qui m'a poussé à répondre à une annonce d'emploi ème publiée dans« L'Indépendant » – le journal du Catalan – la 258 depuis le début de l'année, une de plus, alors, pourquoi moin s celle-ci que tout autre :
« Marc-Antoine Decome, détective privé, cherche jeu ne homme seul ou très peu accompagné pour servir de porte-galure et autre s joyeusetés de sous-fifre. Salaire hebdomadaire : 400 000 anciens francs. Grel uches et gitons forclos ! »
Je n'ai rien compris à cette offre d'emploi qui res semblait plus à une blague – les patrons manqueraient-ils à ce point d'empathi e pour oser se moquer des chômeurs à notre époque ? – qu'à une véritable prop osition. Mais bon, comme j'avais du temps à perdre, pensez, célibataire et c hômeur de longue durée – le
complément du nom est valable pour les deux qualifi catifs – à quoi pouvais-je occuper mon temps libre en sachant qu'avec ma gueul e de métèque, même sans origine juive et sans être itinérant, j'avais plus de chance de trouver un emploi dans l'époque trouble où nous vivons, qu'une petite amie. Et puis, je serais probablement le seul à postuler, ergo j'avai s toutes les chances d'être embauché si l'annonce était sérieuse.
Tout en me rendant sur place, je convertissais les 400 000 anciens francs en euros et réalisais que cela représentait plus de 600 euros par semaine, ce qui était inespéré – la sœur de Pierre. Tellement i nespéré que si je ne m'étais pas trouvé face au 8 bis, avenue de la Roue qui Pen che, l'adresse mentionnée dans l'annonce, le temps de réussir ce long calcul – en fin de compte, j'avais menti également à mon prof de math et n'avais pas e mbrassé la carrière de comptable, d'ailleurs, personne ne pouvait compter sur moi – j'aurais fait immédiatement demi-tour.
La maison qui abritait l'agence de détectives privé s de Marc-Antoine Decome, ne ressemblait à rien – à l'instar de son p ropriétaire, je m'en rendrais compte plus tard – et donnait l'impression d'un fou illis désordonné, ce qui est pire qu'un simple fouillis à mes yeux. Le terme de sous-fifre commençait, dans mon esprit, à prendre plus de contours et je me voy ais déjà, non pas en haut de l'affiche, mais le balai à la main en train de joue r les femmes de ménage. M'enfin, 2 500 euros par mois, c'était plutôt un bo n salaire pour un larbin ; ceci dit, sans vouloir vexer les femmes de ménage ni ma mère qui, de toute façon, était aussi douée pour les tâches ménagères que pou r élever un enfant – et je ne parle pas de le concevoir, me dis-je tous les ma tins en me regardant, effrayé, dans la glace.
La porte d'entrée était rouge ou bleue ou verte et fermée, en fait, un mélange des trois teintes, une couleur issue de l'e sprit torturé d'un daltonien dépressif.
Le couloir me fit penser à celui qui conduit le con damné à l'échafaud quoique je n'ai jamais été condamné, encore moins d écapité, vous vous en doutez, quoiqu'il parait que j'ai souvent la tête d ans les nuages ce qui, malgré ma grande taille, laisse présager d'un étêtage préa lable à moins que les cumulus soient à la hauteur de mon ballon d'eau cha ude et que les nimbus naviguent à porter de mains d'un de mes anciens pro fesseurs.
Si le couloir menait à l'échafaud, les bénévoles à la peine capitale étaient nombreux.
— Mon Dieu, que de monde ! me dis-je, in petto, car je n'aime pas partager mes pensées et nonobstant mon athéisme, comment pou rrais-je croire en Dieu avec la gueule que j'ai ?
Les prétendants étaient si innombrables qu'il n'y a vait pas assez de chaises
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