Même les salauds peuvent aimer
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Même les salauds peuvent aimer , livre ebook

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Description

Qui est vraiment Julien Terreau, ce nouveau prof de philo dont la vue trouble Louise, étudiante à Sciences Po ? Quel secret cache-t-il ? Est-ce le hasard s’il ressemble autant à Arnaud, qui a quitté la jeune fille sans un mot d’explication ? Qui sont ces ombres qui observent et commentent ses moindres faits et gestes ? Quel rôle joue, dans cette affaire, le propre grand père de Louise, dont l'immense fortune provient de l'industrie de l'armement ?


Entremêlant histoire d'amour, espionnage et secret de famille, ce cinquième roman de Nicolas-Raphaël Fouque nous immerge dans un univers sombre et complexe. Un thriller qu’on ne peut pas lâcher.



"Roman psychologique aux allures de thriller ou polar qui tend à la littérature générale ? Difficile de trancher, mais une chose est sûre : Même les salauds peuvent aimer, nous propulse avec succès au cœur de conflits intimes et géopolitiques, un roman de haute volée en eaux troubles."



La Fringale Culturelle



"Une intrigue palpitante." Olivia Gartner, L'esprit des lettres



Né à Lille, Nicolas-Raphaël Fouque est auteur de plusieurs romans noirs (Le crâne de Malpasset, Une vieille affaire) et historiques (Le cycle de Kaphtor). Il enseigne également à l'Université de Montpellier.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 octobre 2021
Nombre de lectures 290
EAN13 9782491996833
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

COLLECTION BLANCHE « LITTÉRATURE CONTEMPORAINE »
 
 
 
 
Crédits photographiques : Pixabay
Composition du livre : Les éditions d’Avallon
 
ISBN livre broché : 9782491996673
ISBN numérique : 9782491996833
 
 
Distribution & diffusion : Immatériel
 
Dépôt légal : décembre 2021
 
Éditeur : Les éditions d’Avallon
342 rue du boulidou
34980 Saint-Clément-de-Rivière
 
Impression : Immatériel, France
 
1 re  édition
 
© 2021 Les éditions d’Avallon
 
Même les salauds peuvent aimer
 
Nicolas-Raphaël Fouque
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Même les salauds
peuvent aimer
 
 
R O M A N
 
 
 
 
 
 
Du même auteur aux éditions d’Avallon
 
 
Dans la collection « noire »
Le crâne de Malpasset, 2020
Une vieille affaire, 2020
 
 
Dans la collection « bleue évasion »
 
Le cycle de Kaphtor
Kaphtor , 2021
Les héritiers de Kaphtor , 2021
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
« Pour Toi mon amour,
Celui qui sera toujours là pour toi »
 
Mots griffonnés derrière un dessin oublié
 
 
 
 
 
 
1
 
 
Rennes, 7 avril 1999
 
La porte claque. Je suis assise, seule dans la cuisine. Je m’allonge sur le carrelage, le regard fixe sur le plafond blanc. J’ai l’impression d’être coupée en deux.
Les secondes s’écoulent. Mon monde s’écroule. Mes larmes inondent mes joues. Je bascule sur le côté.
Arnaud est parti. Je me doutais qu’il allait partir. Il ne venait plus en moi, ne me laissait plus respirer l’odeur obsédante de son cou. Le soir, il s’endormait en me présentant son dos.
Il s’échappait, répondait à peine à mes appels. Son corps fuyait. Pas facile de tromper le regard de l’autre, lorsqu’on vit de façon aussi rapprochée.
La promiscuité a tué notre amour ou plutôt son amour.
Je frissonne quand je pense à ces derniers jours. En un mois, tout s’est fissuré. Les quelques rares gestes d’affection qu’il pouvait me témoigner se sont évanouis, dissous dans son indifférence.
Il a commencé par me refuser sa chaleur. Ses baisers sont devenus mécaniques. Il a creusé un gouffre entre nous. J’ai assisté, impuissante, à la destruction de ce qui faisait « nous ». Je me suis asséchée.
Il a été le premier. Je lui ai tout donné. Je n’ai pas écouté mes parents. Il a pu jouir de moi et de mon corps. Mais, ça, je ne le regrette pas.
La nuit dernière, j’ai pleuré. Il a soupiré puis s’est levé en silence. Par la fenêtre, je l’ai vu s’éloigner. Il est revenu plusieurs heures plus tard et s’est assoupi sur le canapé. Au petit matin, je n’ai pas osé le réveiller. Il est tellement beau quand il dort. Pas un poil de barbe. Un visage lisse. Il ressemble presque à une fille.
Je suis allée lui chercher le pain de campagne et la boule de brioche qu’il aime tant.
Quand je suis rentrée, Arnaud était habillé. Il avait posé sa valise sur le lit.
— Tu pars ?
— J’étouffe.
— Tu vas revenir ?
Il ne m’a même pas répondu. Il a juste cessé de me regarder. Il a attrapé son téléphone, puis, sans un mot, il est sorti. La porte a claqué. Je me suis assise sur le carrelage froid, une boule de brioche chaude à côté de moi.
 
*
 
Je ne sais pas combien de temps je suis restée étendue. Plusieurs fois, la cloche de la cathédrale a sonné.
Je reviens à la réalité, je me relève et retourne dans la chambre. Sur le bord du lit, Arnaud a oublié un pull. Je le respire et le serre sur ma peau.
À midi, j’ai la force d’appeler Emma. Elle seule peut m’aider. M’empêcher de dévisser. Je ne lui ai rien caché des silences d’Arnaud, de la distance qu’il a instaurée, des manques que j’éprouvais, de ma frustration.
Emma arrive. Elle apaise mes douleurs, panse mes plaies. Elle sait écouter et donner à chacun l’impression d’être unique et important.
Lorsque le soir tombe, elle comprend que je ne pourrai rester seule dans ce lit vide. Elle me couche, se glisse contre moi. Je me réchauffe.
 
Je l’ai toujours trouvée belle, plus jolie que moi. J’aime surtout ses cheveux : libres, longs, dorés, denses, épais, légèrement ondulés, descendant jusqu’à ses reins. Les miens sont fins, lisses, un peu filasse. Pour éviter qu’ils ne fourchent, je suis obligée de les couper en carré et de les accrocher avec une vilaine barrette.
Le visage d’Emma est à quelques centimètres du mien. Je la regarde. Elle sourit en me caressant doucement la nuque. Je ferme les yeux.
Emma est solaire : un soleil dans cette pénombre. Si j’avais été comme elle, Arnaud serait peut-être resté.
 
*
 
Une heure sonne au clocher de la cathédrale Saint-Pierre. Le froid s’est abattu sur Rennes, calmant les ardeurs des derniers étudiants de la Rue de la soif . Les bars ont fermé, les uns après les autres. Une lune gibbeuse allonge les ombres des maisons médiévales. L’un de ces rayons a pénétré la fenêtre de la chambre et caresse le visage de Louise. À côté d’elle, étendue sur le dos, le souffle régulier, Emma dort paisiblement.
Louise l’observe fixement. Elle voudrait que son amie s’éveille. Elle esquisse un mouvement avant de s’arrêter.
Emma est toujours immobile.
 
La couette a glissé, laissant apparaître le bras nu d’Emma. Sous le tee-shirt blanc, Louise distingue à peine la forme d’une poitrine un peu ronde. Deux seins fermes et libres. Louise, quant à elle, emprisonne les siens depuis l’âge de douze ans. Elle les trouve lourds.
 
Un nouveau coup de l’horloge de la cathédrale Saint-Pierre marque la demi-heure. Louise hésite encore. Elle finit par se lever et s’approche de la fenêtre. Deux clochards, assis sous un porche, s’échangent une bouteille sous le regard d’un berger allemand couché à leurs pieds. Quelques gouttes suintent du ciel et viennent mourir sur l’asphalte.
Emma dort toujours.
En tâtonnant, Louise attrape son téléphone. Elle espère un appel d’Arnaud. L’appareil reste muet. Elle ne peut qu’attendre l’aube.
 
Au petit matin, un soleil blafard finit par pointer, Emma s’éveille. Louise se tourne vers elle, les yeux gonflés par la fatigue et les pleurs.
 
 
 
 
 
2
 
 
Date
7 avril 1999 – 10h12
Émetteur
Castor
Destinataire
Saturne
Opération
CV-789
Classification
SD
Priorité
Epsilon
Message
La première phase de l’opération s’est achevée. Nous maintenons la surveillance de Tantale et de Pandore.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Première partie
L’automne de Louise


 
 
 
 
 
3
 
Cinq mois plus tard
 
 
Louise arrive devant les grilles qui bordent la longue façade de l’Institut d’études politiques. Le bâtiment de pierres taillées, couleur de craie, est borné par deux tours. Un groupe de première année attend en face de l’entrée latérale.
Louise balaye du regard ces nouveaux. Elle a une heure devant elle.
Elle pénètre dans le grand cloître orné de colonnes en cherchant Emma des yeux. Sur la pelouse, quelques étudiants se sont installés. Ils supportent bravement la fraîcheur du matin de cette fin septembre alors que la lumière bretonne vient lentement réchauffer une herbe encore verte. La rosée s’envole.
Les coursives sont vides. Louise s’assied sur le rebord des marches qui descendent vers le jardin central et patiente. Le directeur de l’IEP et le responsable des études se dirigent vers le hall des amphis, croisent le regard de la jeune fille.
 
Emma est en retard. Ça ne lui ressemble pas.
Louise finit par se lever, traverse la pelouse en direction du petit cloître attenant. Son amie est là. Le dos tourné. Elle ne voit que ses cheveux.
Elle n’est pas seule. Elle tient les mains d’un jeune homme de haute taille au profil longiligne et l’embrasse avant de se retourner.
Louise le reconnaît. Il lui adresse un sourire un peu maladroit. Gabriel est un étudiant, à peine plus âgé. Il entre au centre de préparation à l’ENA.
L’année dernière, alors qu’il était en quatrième année, il a distribué à deux ou trois reprises des tracts pour une cause que Louise a oubliée. Pour elle, la politique n’est pas très importante.
C’est la première fois qu’elle voit Emma avec un garçon.
Après quelques mots rapidement échangés avec Louise et un bref « au revoir » adressé à Emma, il s’échappe.
 
*
 
Emma ne me parle pas de Gabriel. De toute façon, je ne veux rien savoir. La voir l’embrasser m’a prise de court.
Elle évoque la rentrée et les cours qui commencent. Je m’en fiche. Je ne pense qu’à elle et à ce baiser que j’ai surpris. Je lui oppose un silence poli alors que nous avons été séparées depuis plusieurs semaines.
Tandis que nous avançons vers le hall des amphis, je tourne le visage pour dissimuler une larme qui vient mourir. Elle feint de l’ignorer alors que je suis certaine qu’elle l’a aperçue. Elle ne peut pas ne pas comprendre.
Je respire profondément, puis je me reprends. J’entends encore résonner la voix de mon père.
Enfant, lorsque je pleurais, celui-ci se plaçait face à moi. Il plongeait son regard bleu et froid dans mes yeux et s’emparait de mes mains. Il les serrait sans ménagement et me disait : « Ne te donne pas en spectacle ! Essaye de te comporter comme une fille dont on puisse être fier ».
J’écoute une fois de plus cette voix invisible qui m’imprègne et m’angoisse. Je me reprends et réponds à Emma.
Je suis heureuse de revenir à Rennes, d’entrer en deuxième année. À moi aussi, elle m’a manqué. J’aurais aimé passer une semaine avec elle. Cette invitation qu’elle m’avait faite et que mes parents m’avaient contrainte de décliner. J’ai honte d’avoir cédé.
Comme chaque année, j’avais dû consacrer mes vacances d’été à rendre visite à mes grands-parents paternels, et non à voir une amie avec laquelle je vivais les dix autres mois de l’année. « C’est mieux ainsi », avait conclu mon père. « Tu ne crois pas ? »
J’avais fini par acquiescer lâchement. De toute façon, s’opposer n’aurait servi à rien. On ne contredit

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