Meurtre au manoir des fées
90 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

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Description

Lors d'une nuit d'orage au manoir des fées, Charlotte d'Endora est assassinée. À trop vouloir causer du mal à tous ceux qui l'entourent, les suspects sont nombreux. L'auteur de ce crime est-il son mari fou amoureux d'elle mais à la personnalité explosive ?
Sa pire ennemie qu'elle n'avait plus vue depuis des années ? Un ex petit-ami qu'elle a autrefois manipulé ? Son ancienne souffre-douleur ? Une jeune femme qui protège ceux qu'elle aime contre vents et marées ?
Une hôtesse qui tuerait ses clients jugés trop « incorrects » ? Un commissaire qui ne cache pas son mépris pour elle ? Ou alors une personne encore inconnue...


Caroline, une des résidentes du manoir, va faire une rencontre surprenante qui va chambouler aussi bien l’enquête que ses propres croyances. Le réel va se mêler à l’irréel.


***


Elle éclate d’un rire qui sonne désagréablement à mes oreilles. Chacun a son propre rire. Mais celui-là ne me paraît pas très franc. Il est juste fait pour qu’on la remarque. Cette femme me déplaît, elle ne m’est pas sympathique. Mon métier m’a appris à juger vite et bien les individus. Elle, elle n’est pas compliquée à cerner. Je la sens mauvaise. Mon instinct me crie de la fuir au lieu de l’affronter. Et puis, de toute façon je n’en ai pas envie. Tout ce que je réclame est de rester au calme dans ce havre de paix. Même si j’y suis bien, j’ai autre chose à faire que m’éterniser ici. Le mal me manque. Œuvrer pour la justice me manque. C’est mon métier, et j’ai besoin de lui.
J’ai un petit sourire en coin, et je murmure :
— C’est cela... Évitez les ennuis, et tout ira bien.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 9
EAN13 9791034805556
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

MEURTRE AU MANOIR DES FÉES
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Delphine Biaussat
 
 
MEURTRE AU MANOIR DES FÉES
 
 
 
Couverture   : Néro
 
 
 
Publié dans la Collection Clair-Obscur ,
Dirigée par Jennifer Pereira
 
 
 

 
 
 
© Evidence Editions 2018
 
 
 
 
CHAPITRE UN
 
 
 
Caroline
Je hume l’air de la nuit. Mon visage s’offre à l’astre lunaire. Je ferme les yeux, et je souris à la sérénité retrouvée.
Je viens de participer à une soirée mondaine organisée pour la sortie du nouveau catalogue de la bijouterie « Poussières d’or » pour laquelle je travaille. Ce n’est pas un job à plein temps, mais il me suffit pour m’épanouir. À l’aube de mes vingt-trois ans, j’ai la chance d’être une de leurs égéries. Nous sommes trois. Trois chanceuses ! Mais selon moi, je suis la meilleure. Je suis celle qui représente le mieux la beauté et l’élégance. Aussi, on fait souvent appel à moi, car les bijoux de la marque sont mis davantage en valeur. Je me sens admirée par la majorité des gens, et j’adore ça ; être le centre de l’attention est presque comme une drogue.
Cette réception a été sympathique : j’ai rencontré de nouvelles personnes, et on m’a à maintes reprises complimentée sur ma robe décolletée rouge que j’ai achetée la semaine dernière dans une boutique de luxe. Le buffet m’a également comblée. Tous ces petits-fours et ces mets étaient délicieux.
Malgré les qualités évidentes de cette soirée, elle a aussi été épuisante. Avec le bruit et la chaleur, il a été compliqué de faire comme si de rien n’était. À cause de ça, je n’ai pas eu l’esprit à m’amuser. De plus, aujourd’hui est l’anniversaire du décès de ma grande sœur, Emily.
Je n’ai que peu de souvenirs d’elle puisque je n’étais qu’une petite fille de deux ans à peine. Emily s’est noyée dans la piscine familiale, à Los Angeles. Ce terrible drame a détruit le maigre lien qui existait encore entre mes parents. Cinq ans plus tard, avec mon père, j’ai quitté la ville des anges pour un charmant coin du Finistère, en France. On a déménagé, car je ne supportais plus ma mère qui me rendait folle et malheureuse. Pour mon bien-être, mon père a souhaité que l’on démarre une nouvelle vie. Je lui en suis à jamais reconnaissante. Pour moi, ma mère est responsable de la mort de ma sœur ! Si elle l’avait surveillée comme une mère doit le faire pour son enfant de cinq ans, rien de tout cela ne serait arrivé. Moi, j’étais enfermée dans mon parc sur la terrasse, et j’ai tout vu. Emily jouait et barbotait, et je pense que son corps a subi une crampe. J’ai été traumatisée. Je crois que c’est à cause de ça que j’ai eu la phobie de l’eau pendant des années. Jusqu’au jour où j’ai pu observer des surfeurs… C’est un sport fabuleux, j’ai tout de suite voulu apprendre. Évidemment, ma peur a été un obstacle pendant un certain temps, mais grâce à ce puissant désir de pratiquer le surf, mon entourage et mon prof ont su me donner confiance en cet élément qui me paraissait autrefois si dangereux. Mon père étant de nationalité française, il a eu la merveilleuse idée de m’amener dans le pays de ses racines. À présent, je vis dans une maison avec deux colocataires qui sont également mes deux meilleurs amis : Mélanie et Ilan. Quant à mon père, il habite dans une commune pas bien loin.
Lasse, je suis contente de prendre l’air frais. Cela me fait du bien. Mon teint récupère une couleur normale. Je crois qu’en sortant de la réception j’étais un peu pâle, mais là, je me sens mieux. Je rouvre les yeux et contemple le ciel. Il n’y a presque pas de nuages et la pleine lune resplendit. Cet astre est en quelque sorte le soleil nocturne. Même s’il ne réchauffe nullement, il éclaire bien. J’admire sa splendeur. Un vent frais me fouette le visage. Je reprends mes esprits et je traverse le parking jusqu’à ma Porsche rouge. Après avoir ouvert la portière, je grimpe dans ma voiture. Avant de démarrer, je jette un coup d’œil dans le rétroviseur pour vérifier que ma chevelure est bien disciplinée. Je déteste que mes mèches n’en fassent qu’à leur tête et s’éparpillent dans tous les sens. Les invités du gala ont eu raison : je suis particulièrement en beauté ce soir. Un grand sourire satisfait éclaire mon visage, ce qui efface la peine qu’on pouvait entrevoir dans mes yeux.
Dix minutes plus tard environ, je traverse la jolie ville de Quimper. La vitre entrouverte, je roule tranquillement. Malgré ma fatigue, je ne suis finalement pas pressée de rentrer chez moi. Je me sens bien, apaisée par l’air marin. Aussi, j’ai envie de profiter encore un bout de temps du charme du décor.
Je contemple la mer en longeant le port, souris en croisant un groupe de jeunes qui discutent gaiement, et prends même le temps de faire un clin d’œil à un chien marron qui me regarde passer. C’est très agréable toute cette tranquillité, cette joie de vivre qu’ont les passants.
Un feu vert se dresse devant moi, après un virage. Je continue donc mon chemin tout en écoutant et chantonnant le tube « Don’t worry be happy » qui passe à la radio. Sur mon petit nuage, j’ai du mal à me rendre compte de ce qui m’arrive soudain : on me percute côté conducteur, la voiture se met à tourbillonner plus vite qu’un tourniquet, puis elle subit un nouvel impact.
Le klaxon retentit, dans un bruit à réveiller les morts. Le choc et la douleur qui sévissent dans mon corps me font glisser dans un trou noir.
 
 
 
 
CHAPITRE DEUX
 
 
 
Blanche
Des siècles plus tôt (extrait du journal de Blanche)
 
Cher journal,
Jusqu’à aujourd’hui, je croyais mon avenir tout tracé. J’étais heureuse et je souriais au destin. J’étais presque fiancée avec l’homme de ma vie, et là, PATATRAS  ! Mon bonheur a volé en éclats. Des éclats constellés de cent mille morceaux de verre.
Je connais Grégoire depuis cinq ans, et j’ai eu un profond coup de foudre pour lui. Dès que je l’ai vu, qu’on s’est parlé, mon cœur s’est emballé comme jamais. Je m’en souviens comme si c’était hier. Mes sentiments n’ont pas changé depuis tout ce temps. Les siens non plus. Nous ressentons l’un pour l’autre un amour doux et sincère. Nos familles se connaissent, et elles n’avaient rien contre notre liaison, et acceptaient avec bienveillance un futur mariage.
Oui, n’avaient  ! Je suis apparemment l’objet d’un affreux chantage. Ma famille a quelques soucis d’argent. Tout se sait vite. La nouvelle a fait le tour de l’Angleterre, et même des pays voisins. La honte  ! Mais jusque-là, ça ne me posait pas plus de problèmes que ça… Jusqu’à ce qu’un homme ait eu « pitié  » . Mes parents me répètent à longueur de temps qu’il a tout du bon samaritain.
Il s’appelle Igor Kellec, et il désire m’épouser  ! En contrepartie, il s’engage à les aider. De leur point de vue, il s’agit d’une offre merveilleuse, tombée du ciel. Mais moi, je la considère comme monstrueuse. Cet Igor est un ami proche de nos voisins. C’est sans doute comme cela qu’il a dû être au courant de nos problèmes. Mais comment a-t-il pu proposer cet « arrangement  » ? Il ne me connaît même pas. Il ne m’a jamais vue. L’avenir qui se profile me paraît bien sombre. Je ne veux pas être séparée de Grégoire. Je suis liée à lui. Personne ne peut se mettre entre nous. Seigneur  ! Qu’allons-nous devenir  ?
 
 
 
 
CHAPITRE TROIS
 
 
 
Caroline
Un… deux… trois… quatre…
Au prix d’un effort titanesque, je réussis à soulever mes paupières avec une extrême lenteur. Qu’elles sont

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