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Meurtre sur la côte Atlantique , livre ebook

94

pages

Français

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2023

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Le corps de la célèbre psychiatre des stars, Violette Mathys, est retrouvé en pleine forêt.Le procureur de la République a le choix de confier l’enquête à trois services différents. Cinq suspects, un meurtrier. Le groupe s’interroge sur le rôle joué par un dénommé Charlie Florino, ami de la victime à laquelle il a fourni du matériel d’enregistrement destiné à espionner ses patients. L’ex-mari est loin de jouer franc jeu ! Perquisitionnant la maison de campagne de celle-ci, le capitaine Martial, découvre que la voisine de la psychiatre est une ancienne mère maquerelle, qui s’adonne à des activités illicites et lucratives, associant des notables de la région. L’enquête piétine.
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Publié par

Date de parution

17 mai 2023

EAN13

9791035321734

Langue

Français

Du même auteur
«  Enquête de son  », 3 e Prix Plume de Glace 2010. Festival du roman policier Serre Chevalier. Éditions Amalthée 2008.
«  Enquête de son  », Gros caractère Édition l’écriteau 2010.
«  Sous l’emprise du passé  », Prix Maurice Bouvier Roman Policier 2013, Éditions Ed2A. Novembre 2012.
«  Compte à rebours  », Éditions Ed2A janvier 2017.
© – 2023 – 79260 La Crèche
Tous droits réservés pour tous pays
Isabelle Ménard
Meurtre
sur la côte Atlantique


« Une rencontre est presque le début d’une séparation »
Proverbe japonais
Pour Léon


1 Macabre découverte
C’est un dimanche qui évoque ses souvenirs d’enfance, tout pimpant, tout neuf depuis le ciel d’un bleu azuré jusqu’à l’eau qui reflète les maisons en les étirant. Tout est éclatant. Pourtant depuis le réveil, Lizette Martineau est secouée par des tremblements. Engourdie de douleurs, elle peine à se mouvoir. Cette ancienne photographe de guerre occupe cet appartement du deuxième étage depuis plus de dix ans. Elle jouit d’une vue imprenable sur la rue principale. Sur les murs du salon, une multitude de cadres mettent en valeur de remarquables photographies noir et blanc qui illustrent des scènes de conflits prises sur tous les continents. Accoudée sur le rebord de sa fenêtre, son occupation dominicale consiste à observer le va-et-vient de la rue. Le quartier se réveille lentement. Le ciel laisse entrevoir l’apparition prochaine du soleil. Elle observe et épie comme une enfant captive à certains jeux, la lumière matinale qui progresse sur le trottoir. Attentive, elle suit des yeux la ligne d’ombre chassée par l’atmosphère lumineuse, vaporeuse, cotonneuse qui annonce une journée caniculaire. Dans le reflet des carreaux apparaît son visage dessiné par des traits fins et des yeux clairs d’un gris très doux, traduisant sa simplicité d’âme. Ses poignets ne sont pas plus gros que ceux d’un enfant. Avec l’âge, elle ne pèse pas plus lourd qu’une gamine. Dans l’escalier résonnent les pas de son voisin, Monsieur Maucler. Chaque dimanche, de bonne heure, il file au bar des sports, situé à deux pas, pour y déguster son café et prendre connaissance des dernières nouvelles. La vieille dame retourne prudemment dans sa cuisine. Lizette s’abandonne à ses petits rituels qui rythment désormais sa vie. Elle allume sa gazinière. L’eau frémit dans la bouilloire en fer. L’arôme du café envahit l’appartement. Avant de sortir, elle prépare une gamelle d’eau pour sa chienne, avale son petit-déjeuner, puis retape son lit avec des gestes désordonnés. À quatre-vingt-cinq printemps et en dépit de la maladie de Parkinson, la marche redonne un semblant de souplesse à son corps meurtri. à l'image d'un chauffeur d'une locomotive à l'ancienne, Lizette a besoin d'être chauffée à l'avance. C’est un peu cela le matin, il faut qu’elle se mette en train . Rien de mieux que de se préparer pour sa balade habituelle.
Il est 10 h 50. Au cœur de la paisible forêt de Touffu, en cette chaude matinée d’été du trente juin, le ciel est d’un bleu pervenche, traversé par un petit nuage blanc qui ressemble à une plume échappée d’un édredon. Sa chienne Cannelle, un schnauzer d’un blanc immaculé, est heureuse de s’ébattre sans entrave dans les quarante-sept hectares de verdure. Élégant dans sa toison coton, l’animal de petite taille se faufile partout, furète à droite et à gauche, puis marque son territoire aux pieds des chênes centenaires. Par le soleil d’été, balançant sa queue, tel un plumeau en plein dépoussiérage, elle suit le sentier qui mène à une mare où elle aime se plonger, puis s’ébrouer sur ses rives gorgées de chaleur. Soudain, Cannelle se met à l’arrêt et aboie comme si elle poursuivait la chatte de sa voisine Marguerite, obligeant Lizette à intervenir :
— T’as pas fini ton cirque ! Y a pas de chatte, ici ! Et pis, tu es où ?
Alors, Lizette quitte hâtivement le chemin jalonné. Elle emprunte le sentier pour aller à la mare escortée par les cris éraillés des mouettes rieuses. En même temps, elle ferme les yeux et respire les senteurs des chênes, des roches vives et celles des fleurs odorantes. Elle se sent libre. Au loin, elle admire le château du Moulin Jaune qui, avec ses deux tours rondes et ses volets bleus, n’a rien perdu de son caractère des deux siècles écoulés. Au fil des heures, le soleil recouvre les murailles d’un ton argenté. Près d’un muret de pierres sèches où foisonnent marguerites et coquelicots, un banc se propose au promeneur fatigué. Des charmes le protègent des bourrasques. Lizette s’y installe, profitant des rayons du soleil qui réchauffent son visage fripé comme un raisin sec mais maquillé avec grâce. Dans sa robe grise qui dépasse de son imperméable, elle sent la brise la rafraîchir. Allongée au pied de sa maîtresse, Cannelle étire ses pattes avec une laxité toute canine, tout en l’interrogeant du regard. Caressée affectueusement, la chienne remue la queue, puis file gambader au loin. Alors, elle s’en donne à cœur joie, sous l’approbation de sa maîtresse qui la rassure d’un signe de la main. Elle l’accompagne du regard, profitant encore de la quiétude du lieu. Son repos est de courte durée. Elle l’entrevoit à l’arrêt en train de fixer la glèbe à travers les troncs, un reste de la tempête de deux mille neuf. Inquiète, elle hausse la voix :
— C’est quoi ta dernière trouvaille ! Un blaireau ! Viens ! Ordonne-t-elle à sa chienne qui continue à aboyer. Mais tu n’es pas possible… Je ne peux plus te sortir sans que tu jappes pour un rien. Si ça continue, je vais t’attacher !
Agacée, elle se lève, se dirige jusqu’à l’endroit où proviennent les jappements de sa chienne. Ne la voyant pas, alors, à demi courbée, elle franchit les ronces jonchant le terrain. Les épines s’incrustent sur ses mains laissant des griffures peu profondes. Ses cheveux gris harmonieux s’accrochent aux branches basses des chênes. Les pans de son imperméable volant au vent, s’agrippent aux rameaux. Une sensation de malaise la saisit alors qu’elle cherche d’un regard désespéré sa chienne. Balayées par l’air provenant de l’océan, des branches mortes craquent sous ses pas. Péniblement, elle retrouve enfin sa chienne, avant de pousser un cri :
— Oh, mon Dieu ! S’exclame-t-elle en se couvrant la bouche de sa main comme si elle veut empêcher tous sons de se répandre. Au sol ne gît ni chatte, ni blaireau : une femme est couchée face contre terre, sa longue chevelure d’un blond cendré flotte légèrement au vent.
Abasourdie par cette découverte, elle n’écoute plus Cannelle glapir. Elle s’approche davantage malgré l’appréhension qui la submerge brusquement.
— Madame… Madame, vous m’entendez, chuchote-t-elle en lui posant délicatement sa main sur l’épaule pour la secouer légèrement. Mais en découvrant une flaque de sang disséminée autour de sa tête, elle réprime un cri. Elle tente de reprendre son souffle. L’adrénaline éveille ses sens et se propage dans tout son être à la vitesse de l’éclair. Elle sent la nausée monter, l’étouffer et tordre son estomac. Elle inspire longuement. Elle fait quelques pas, puis secouée d’un spasme violent, s’appuie à l’écorce rugueuse d’un chêne ne parvenant à expulser d’elle, rien d’autre que de la bile. Elle sent la sueur l’inonder d’un jus écœurant. Elle reste appuyée un moment pour calmer le martellement de sa tension. L’artère de son cou palpite à lui serrer la gorge, l’empêchant ainsi de produire un quelconque son. Son visage, coloré par la pression, applique sur sa peau un voile de moiteur. Quelques instants plus tard, elle jette un bref coup d’œil par-dessus son épaule. Pas de silhouette à l’horizon, l’agresseur a disparu. Elle est désespérément seule. Son esprit est alors submergé par un flot de pensées qui l’envahit subitement. Même si la ville n’est qu’à une dizaine de minutes, elle se sent soudainement loin de toute civilisation. La brise fraîche traverse les pans de son imperméable, les reflets des feuilles scintillent dans l’eau verdâtre de la mare. Réfugiée derrière sa maîtresse, Cannelle cesse d’aboyer accentuant la peur face à cet angoissant spectacle. Un nuage de pluie pèse sur cette forêt jusque-là si paisible, comme autrefois quand elle était photographe de guerre. Tout lui revient en mémoire : l’odeur du sang, la peur au ventre, la sensation d’être sans cesse sur le qui-vive. Voilà, que, par ce beau dimanche ensoleillé, comme un boomerang lui arrivant en plein visage, il a fallu qu’elle découvre ce corps. La mort, pareille à ses souvenirs, de plus en plus sinistre et de moins en moins photogénique. «  Pourquoi faut-il que ça tombe encore une fois sur moi » se dit-il elle ? Par réflexe, elle pose un genou à terre, comme au temps où elle sentait les balles de fusils la frôler. L’odeur de la terre humide est plus intense au ras du sol. Elle se mord l’intérieur de la bouche jusqu’au sang. Les doux parfums dégagés par les pins ne suffisent pas à la ragaillardir. Pour se rassurer, essoufflée, elle caresse Cannelle, dans des mouvements désordonnés. Sa respiration est courte. Les tremblements liés à sa maladie, se font plus intenses. Avec difficultés, elle fouille la poche de son imperméable. Son téléphone portable, style cabine téléphonique, lui échappe des mains. Elle le cherche à tâtons sous les feuilles, le regard en éveil, fixé en direction des chênes. Enfin, elle s’en saisit, l’attire dans ses mains tremblotantes et du bout de ses doigts, compose alors le seul numéro entré dans ses contacts.


2 Une morte sans histoire en apparence
Depuis la découverte du corps, les opérations s’accélèrent. À l’aide de son téléphone portable, Lizette a appelé le 18 : le seul numéro entré dans ses contacts. Choquée et désorientée, les indications données pour localiser la scène de crime s’avèrent ardues. Connectés à police-secours, les pompiers sont aussitôt prévenus par le commissariat le plus proche : celui de Vertou. Peu de temps après, débarquent deux flics et une é

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