Meurtrier ou victime ?
54 pages
Français

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Meurtrier ou victime ? , livre ebook

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Description

À Gimone, près de Menton, l’auberge « À l’Aigle-Blanc » est bondée d’une clientèle hétéroclite allant d’un élégant couple accompagné de l’oncle de la jeune femme, jusqu’à un étrange colporteur, en passant par le brigadier du village.


Au petit matin, la servante trouve la porte d’entrée de l’établissement, retenue par un cordon bleu entravant son ouverture.


Le patron, intrigué par la découverte et redoutant qu’il se soit passé quelque chose de grave durant la nuit, monte à l’étage pour vérifier les chambres des clients. Celle du camelot est grande ouverte, en désordre et vide de tout occupant.


Le brigadier, prévenu de cette disparition, décide de réveiller les autres voyageurs pour s’assurer que rien ne leur a été volé, mais deux ne répondent pas à l’appel : la fiancée a disparu et son oncle est retrouvé mort, une cordelette en soie bleue autour du cou...


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 novembre 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782373479232
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MEURTRIER OU VICTIME ?
Roman policier
par Henri Mansvic
*1*
Ce soir-là, les habitués de l'aubergeÀ l'Aigle-Blanc, située dans le hameau de Gimone, entre Cabbé-Roquebrune et Menton, non lo in de la frontière italienne, étaient installés autour de la grande ta ble et n'attendaient plus que leur partenaire, le brigadier de gendarmerie, pour se me ttre au jeu.
Quelques jeunes gens, commis et ouvriers, occupaien t une autre table plus petite. Il en restait encore deux inoccupées, les p lus rapprochées de la porte.
Soudain, le brigadier parut et s'installa à sa plac e, en s'excusant de son retard. Déjà, la servante, la grosse Lisa, avait po sé devant lui un bock, couronné d'écume blanche. Le militaire portait la chope à se s lèvres lorsque la porte s'ouvrit de nouveau, livrant passage à un colporteu r, chargé d'une lourde boîte.
Tous les yeux se tournèrent du côté de l'étranger, qui demanda fort poliment à l'hôte s'il lui restait une chambre disponible po ur la nuit.
L'aubergiste répondit affirmativement et le colport eur, désireux sans doute de faire des affaires avec les personnes qu'il voya it autour de lui, alla s'asseoir à une des tables restées libres.
Parmi les regards qui l'examinaient, les plus inqui siteurs étaient assurément ceux du brigadier de gendarmerie, accoutumé par son état à scruter attentivement les physionomies.
Celle de l'étranger paraissait plutôt sympathique. Ses traits n'étaient pas aisés à discerner, à cause de l'épaisse barbe noire qu'il portait, mais il était visiblement jeune, assez convenablement vêtu et sa tournure présentait, une distinction peu fréquente chez ceux qui exercent ce tte modeste profession.
Peu d'instants après son arrivée, le ronflement d'u ne puissante automobile se fit entendre et la voiture stoppa devant la porte de l'auberge.
Trois personnes en descendirent et franchirent succ essivement le seuil : une jeune dame et deux messieurs, un vieux et un je une.
Comme c'étaient là des voyageurs d'une autre import ance sociale qu'un pauvre colporteur, on cessa de s'occuper de celui-c i, qui demeura paisible dans son coin, semblant fort peu se soucier des nouveaux arrivants.
Ceux-ci demandèrent trois chambres. C'était juste l e nombre de celles qui restaient libres. On les leur attribua.
Elles étaient situées au premier étage, ainsi que c elle du colporteur.
Tranquillisés au sujet de leur gîte, les trois voya geurs demandèrent un léger souper. Faute d'autre place, l'aubergiste leur prop osa de les servir dans la
grande salle. Les touristes acceptèrent et allèrent s'installer à la seule table qui était encore vacante.
La jeune dame se débarrassa de son manteau et de so n chapeau, laissant voir aux regards curieux une jolie taille souple et des traits fins, couronnés de cheveux noirs.
Puis elle vint s'asseoir à la place la plus rapproc hée de la table où se trouvait le marchand ambulant, à côté du plus jeune de ces deux compagnons.
L'aspect de celui-ci offrait une certaine ressembla nce avec les traits et la tournure du colporteur. Il était comme celui-ci, gr and, mince et distingué et portait aussi une épaisse barbe noire, mais son tei nt était plus pâle et son regard indécis.
Il témoignait un vif empressement à sa jeune voisin e, mais celle-ci s'y montrait peu sensible, car elle lui répondait brièv ement, chaque fois qu'il tentait de lui adresser la parole.
Le troisième personnage était un homme âgé, vêtu av ec une extrême élégance, qui avait tout à fait l'air d'un ancien o fficier. Il causait à voix basse avec son voisin d'une façon animée et ne paraissait pas s'entendre tout à fait avec lui.
Il ne témoignait pas non plus beaucoup d'amitié à l a jeune dame.
Les habitants du pays, d'abord troublés par l'arriv ée de ces étrangers, ne tardèrent pas à reprendre paisiblement leurs conversations.
Bien que placé tout près des trois voyageurs, le co lporteur n'avait pas paru faire grande attention à eux. Il semblait s'intéres ser surtout à la boîte qu'il avait conservée auprès de lui.
Il se leva, et se dirigeant vers les consommateurs des autres tables, se mit à leur offrir sa marchandise, assez bien accueilli d' ailleurs par eux, car il semblait largement approvisionné de jolis objets, que l'on n e pouvait trouver dans les boutiques de l'endroit.
Enfin, il s'approcha de la table où se tenaient les trois voyageurs et, pendant que les deux hommes étaient plongés dans une conver sation fort animée, quoique tenue sur un ton tout à fait mystérieux, il s'adressa à la jeune dame et, avec une grande politesse, lui présenta divers coli fichets.
La jeune fille y jeta à peine un regard distrait, l es repoussa et secoua négativement la tête.
Sans s'arrêter à ce refus non déguisé, le colporteu r montra alors quelques autres objets, parmi lesquels d'élégants petits carnets de poche.
— Madame veut-elle jeter un coup d'œil sur ces arti cles qui sont d'une extrême utilité pendant un voyage ? demanda-t-il d'un ton fort courtois.
Le son de sa voix fit tressaillir la dame, qui jeta un rapide regard sur le visage de son interlocuteur. Celui-ci poursuivit :
— Ce petit calepin renferme un excellent miroir, ce qui est fort commode pour une voyageuse. Si Madame veut bien s'en assure r en examinant l'intérieur ?
La jeune personne considéra attentivement la premiè re page du carnet que le marchand lui présentait tout ouvert et sur laque lle étaient tracées quelques lignes au crayon.
Ses yeux noirs jetèrent un éclair, tandis que le co lporteur continuait à vanter sa marchandise.
— Au carnet est joint un petit crayon d'excellente qualité, comme Madame peut s'en assurer elle-même.
Il tira de son logement un minuscule crayon et le p laça sur la table à côté du calepin, puis il jeta un coup d'œil vers les deux h ommes qui, tout entiers à leurs conversations, n'avaient rien remarqué de son manèg e.
Depuis qu'elle avait lu les quelques lignes que le marchand lui avait montrées, la jeune femme paraissait transfigurée. L 'expression de morne abattement qui altérait ses jolis traits avait fait place à une vive animation et à un visage de résolution.
Son regard glissa de nouveau sur le visage du jeune marchand et, saisissant le crayon comme pour l'essayer, à son to ur, elle traça quelques mots sur la page blanche.
Puis elle tendit une pièce d'argent à l'homme qui l ui rendit la monnaie et se retira avec force révérences.
Il s'inclina en remerciant, tira de sa boîte quelqu es autres objets à l'usage des hommes et s'approcha des deux messieurs pour le s leur offrir.
Ceux-ci, sans interrompre leur conversation, repous sèrent du geste l'invite et, sans insister, le colporteur se retira pour reg agner sa place. Là, il se mit paisiblement à compter sa recette, sans paraître s'occuper de personne.
Pendant ce temps, la jeune dame, à laquelle nul ne semblait faire attention, froissait doucement la page écrite du carnet qu'ell e venait d'acheter.
Elle en fit une boulette, hésita à la jeter, puis l a posa sous son gant, qui était au bord de la table. Bientôt, elle montra des signe s de lassitude, bâilla, s'appuya au dossier de sa chaise et, s'adressant à ses compa gnons, exprima le désir de ne pas tarder à monter se reposer dans la chambre q ui lui était réservée.
Les deux hommes avaient terminé leur souper. D'aill eurs, la jeune femme et le monsieur âgé avaient à peine touché aux mets qui leur avaient été présentés. Seul le jeune homme avait mangé de bon appétit.
Enfin, tous se levèrent et, dans ce mouvement, le g ant de la dame, placé sans doute trop au bord de la table, glissa à terre .
La servante se baissait déjà pour le ramasser, mais le colporteur fut plus prompt et tendit l'objet à la dame en s'inclinant. La bonne ne s'aperçut pas qu'il avait gardé dans sa main quelque chose de blanc.
Les trois étrangers se retirèrent. Le colporteur le s salua sans qu'ils parussent faire attention à lui.
Il prit avec joie alors connaissance de ce que la d ame avait tracé, il se leva à son tour et regagna sa chambre.
Après lui, les habitants du pays s'en allèrent en c ausant. Le dernier parti fut le brigadier, qui s'informa auparavant si tous les étrangers avaient décliné leurs noms et qualités et montré leurs papiers à l'auberg iste.
Celui-ci, ayant avoué qu'il avait négligé cette for malité, le brigadier lui fit de vifs...
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