Monstrueusement humain
144 pages
Français

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Description


Ma mère m’a dit un jour : « Ne te fie pas aux apparences, les véritables monstres n’en portent pas l’habit. »



Prendre en compte cet avertissement m’aurait évité bien des misères.



À dix-neuf ans, la vie me laisse dans la bouche un goût amer que même le chocolat ne parvient pas à adoucir. Lorsqu’un article de journal me tombe littéralement dessus, dois-je y voir un signe de ce foutu destin ?



Une éclaircie à l’horizon ?



Ou simplement la promesse d’autres monstres ?



Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 31 mai 2021
Nombre de lectures 2
EAN13 9782492480034
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ÂMES SENSIBLES S'ABSTENIR

Certaines scènes de ce roman peuvent heurter la sensibilité
des plus jeunes et des personnes non averties. L’auteur décrit notamment dans certains chapitres des violences(morales, physiques) sur les enfants.






Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivant du Code de la propriété intellectuelle.
Cette œuvre est un ouvrage de fiction. Les noms, les personnages et les événements sont le produit de l’imagination de l’auteur ou utilisés de façon fictive. Toute ressemblance avec des faits réels, des personnages existants ou ayant existé serait purement fortuite.



© Élodie Morgen, 2021
L’Alsacienne Indépendante
40 rue principale
68520 Burnhaupt-le-Bas
 
 
 
 
 
 
À toutes ces femmes et ces enfants qui souffrent à travers le monde…
 
 
À ma mère, qui même depuis les étoiles, continue de me guider
TABLE DES MATIÈRES


Prologue
Partie I
I
II
III
IV
V
VI
VII
VIII
IX
X
Partie II
I
II
III
IV
Partie III
I
II
III
IV
V
VI
VII
VIII
IX
X
Partie IV
I
II
III
IV
V
VI
VII
Épilogue
Remerciements
Quelques mots sur la maison d’édition



 
 
 
Prologue
 
 
 
La nuit tombe sur cette énième journée de galère, libérant ainsi de leur prison dorée les vampires affamés. Les suceurs de sang, comme je les surnomme, ont révélé leur existence au monde depuis quelques années déjà. Ils cohabitent désormais en toute liberté avec les humains, ce qui constitue un problème supplémentaire pour les personnes dans ma situation… Chaque soir, les sangsues parcourent les villes à la recherche de proies faciles, qui ne manqueront à personne.
Des proies comme moi.
Même si terminer en steak pour dents longues ne m’enchante guère, ces créatures ne m’empêchent pas de dormir. Elles ne jouent aucun rôle dans le fiasco que représente ma vie. Bien au contraire ! Par moment, je me dis que ce serait tellement plus simple si mon existence se finissait exsangue.
Le crépuscule, mon pire ennemi, reprend son assise bien trop précipitamment à mon goût. Les ténèbres me rendent faible, vulnérable. Je n’ai nulle part où dormir, pas le droit à la sécurité… Juste prix à payer pour avoir fugué.
Et immanquablement cette question en tête : qu’ai-je fait pour mériter ça ? Repassée en boucle dans ma cervelle fatiguée par toutes ces années de calvaire.
Oubliant la mélancolie qui hante mon âme, je mets le peu d’énergie qu’il me reste dans la recherche d’un abri pour ce soir. Je n’aime pas être réveillée par une pluie froide sur ma peau, ou par une brise glacée qui brutalise mon visage. Je ne supporte pas d’être observée pendant mon repos. Je désire une tanière le temps d’un somme, loin du regard moralisateur de l’humanité. Mission quasiment impossible quand on ne dispose pas d’un seul sou en poche. Il y a des fois où je n’y parviens pas, où je me décourage. Et je crois que je me trouve dans l’un de ces malheureux jours où je jouis d’encore moins de chance que d’habitude. Je ne le déniche pas, ce misérable refuge.
Nuit blanche assurée…
Je vagabonde dans les ruelles, espérant dégotter ne serait-ce qu’un bout de carton qui me dissimulerait aux yeux effrontés du monde. Découragée, je m’engage dans une avenue principale, déserte à cette heure tardive.
Première erreur.
À peine quelques pas maladroits sur les pavés mal posés, et je chute. Prévisible, inévitable. La fatigue me menace. Cette cascade équivaut à un premier avertissement, je le sais, et le second risque de créer davantage de dégâts. Je dois me dépêcher, avant de sombrer dans l’inconscience malgré moi.
Je me relève avec peine. La douleur de ma cheville cogne contre ma peau à un rythme effréné. Je l’ignore, ravale mes larmes et reprends ma route. Je n’ai pas le choix.
Plus le choix, depuis bien trop longtemps…
Je sais que personne ne viendra à mon secours. Personne ne m’offrira gracieusement un asile ou n’éprouvera de pitié pour moi. Le monde demeure aveugle. Il ne voit pas les misères qui le peuplent. Il remarque uniquement sa réussite… Le reste présente si peu d’importance.
De nombreux commerces m’entourent, mais toutes les lumières y sont éteintes. Je me retrouve délaissée, invisible. Seule avec mon désarroi. La rue silencieuse conforte mon sentiment d’isolement. Heureusement, les lampadaires disposés à intervalles réguliers l’éclairent d’un halo jaunâtre. Ils la rendent un peu moins angoissante.
Juste un peu.
Des pavés sur cinq cents mètres.
Je n’y parviendrai jamais sans chuter. Pourquoi ai-je débarqué dans cette avenue, déjà ? D’ordinaire, j’évite les grands axes, afin de ne pas être repérée. Je ne souhaite pas ressentir la honte peser sur mes épaules. Même si, ce soir, le boulevard se trouve exempt de sa foule, je sens la menace émaner de toutes parts. Je perçois l’hostilité des murs froids, l’agressivité des moteurs de voiture qui rugissent de temps à autre, perturbant la tranquillité de l’obscurité. La mort rôde autour de moi et prépare son attaque avec minutie. L’odeur du danger s’incruste dans mes narines. Une peur irrationnelle m’enlace langoureusement, glaçant mon être jusqu’à la moelle.
J’avance toujours, pour aller où après tout ? Je n’ai que dix-sept ans, et le merveilleux goût de la vie est devenu si âpre dans ma bouche.
À gerber cette putain d’amertume.
Perdue dans mes pensées, j’aperçois la menace trop tard.
Deuxième erreur.
En une nuit, ça fait beaucoup ! De quoi mettre un terme prématuré à mon existence. J’avais pourtant appris à me montrer prudente ces derniers mois. Question de survie.
L’éclat du lampadaire me renvoie une vision cauchemardesque : un homme d’une trentaine d’années affalé sur un banc, le teint cireux, la mine déformée par l’alcool. Je décèle son regard pervers qui convoite mes formes.
Chair de poule garantie.
À cet instant, je ne souhaite qu’une chose : devenir aussi petite que possible, qu’il ne me voie plus. Qu’il ne m’ait jamais vu. Or, aucun miracle ne m’attend ce soir. L’individu m’adresse la parole et je ne comprends pas ce qu’il me raconte. Je ne suis plus en état d’assimiler quoi que ce soit, plongée dans un cauchemar éveillé. Son odeur fétide m’agresse le nez, ravivant au passage les souvenirs douloureux de mon passé. L’homme se lève et vient à ma rencontre. Le fauve a repéré sa proie et se lèche les babines en pensant au festin imminent qui l’attend. Je m’empresse de changer de cap, tout en gardant mon potentiel assaillant à l’œil. Ne jamais tourner le dos à son ennemi, une règle d’or si l’on aspire à survivre dans l’enfer quotidien de la rue. Je manque de tomber à plusieurs reprises, mais l’Ivrogne, lui, malgré sa démarche chancelante, gagne du terrain. Le danger envoie l’adrénaline en renfort dans mes veines. J’essaye d’accélérer, néanmoins, ma cheville me rappelle à l’ordre. Tandis que l’autre ordure se rapproche davantage, je serre les dents, me préparant à l’affrontement inévitable. Les larmes brouillent ma vue et accroissent mon impuissance.
Foutue sensibilité féminine !
Me voilà coincée dans le rôle de la faible antilope contre le lion sanguinaire. Pas besoin de posséder une paire de canines acérées pour m’effrayer. Dracula ne pèse pas lourd face à cet Ivrogne avide de chaleur humaine. Je suis persuadée que le prince des vampires se montrait plus respectable que ce soûlard.
Sa main rugueuse, dégoûtante, s’empare de mon bras alors que la terreur s’enro

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