Onze heures moins le quart !
38 pages
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Onze heures moins le quart ! , livre ebook

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Description

Claude PRINCE, le radiesthésiste détective réputé, reçoit la visite du fils d’un ancien ministre de l’Intérieur obligé de mettre un terme à ses fonctions, trente ans auparavant, après avoir sombré dans la démence.


Alors que le « client » s’apprête à se marier, il repousse l’échéance, redoutant que la folie de son père soit héréditaire.


Afin de se rassurer, il compte sur Claude PRINCE pour découvrir les raisons qui ont fait chavirer la santé mentale de son géniteur sans se douter des conséquences de cette enquête...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9791070030103
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

- 2 -

ONZE HEURES MOINS LE QUART !

De
Marcel PRIOLLET
* 1 *
Le mystère du passé
 
Le détective radiesthésiste Claude Prince venait de se mettre à table pour le repas du soir lorsque le valet de chambre vint l'avertir qu'un monsieur désirait lui parler.
Le détective eut un geste de mauvaise humeur et questionna :
— Vous a-t-il dit son nom ?... Vous savez bien Firmin que je ne reçois pas à cette heure tardive.
— Je le lui ai dit, Monsieur, mais il a tellement insisté que je l'ai introduit au salon. Voici sa carte !
— Donnez !
Ayant consulté le bristol du regard, Claude haussa légèrement les épaules :
— M. André Brunot ? Connais pas ! Enfin, puisqu'il est là, je vais tout de même le recevoir.
Il se leva, passa dans son cabinet de travail où il alluma la lampe du bureau. Puis sonna Firmin pour introduire.
L'homme qui entra pouvait être âgé d'une quarantaine d'années, les tempes dégarnies, le front légèrement chauve, il présentait une physionomie triste, l'aspect absorbé. Tout cela Claude Prince le jugea du premier coup d'œil.
Il y avait aussi une autre caractéristique à l'individu, il semblait par ses vêtements et son allure générale appartenir à un certain monde. Il s'inclina légèrement pour répondre au salut que venait de lui adresser le détective et s'étant assis dans le fauteuil de cuir qu'on lui désignait du geste, il dit avec un pénible effort :
— Le nom que vous avez lu sur ma carte ne doit rien vous rappeler ?
— En effet...
— Cependant, il y a quelque trente ans, il était très connu dans le monde politique ; je suis le fils de Numa Brunot qui fut par deux fois ministre de l'Intérieur et par la suite, plusieurs fois ministre des Beaux-arts, de l'Agriculture et du Commerce... Mon père était alors un homme de premier plan, il était président de la chambre, futur président de la République, lorsqu'il se retira brusquement de la politique, personne ne sut exactement pourquoi !
— Oh ! faisait Prince, je ne suis pas un contemporain de Numa Brunot, mais son nom et son activité politique sont loin de m'être inconnus !
— Je suis heureux que vous ayez entendu parler de mon père... Il est utile à présent que je vous annonce maintenant le but de ma visite... J'ai besoin de votre concours, de votre science radiesthésique, pour éclaircir, si la chose est possible, un pénible mystère qui a pesé et qui pèse sans doute encore sur ma vie.
— Si je puis vous être utile efficacement, répondit le détective, je vous suis tout acquis. Je vous écoute donc avec la plus grande attention !
Il y eut un silence que le visiteur coupa de sa respiration oppressée.
Il parla enfin et l'altération de sa voix marquait l'agitation qui le bouleversait à cet instant.
— J'hésite un peu à vous exposer les faits, monsieur, car tout cela touche aux fibres profondes de mon être, à mon enfance, à ma famille... mais il m'est hélas impossible de faire autrement, déjà, si le hasard m'avait fait connaître plus tôt votre existence, je serai venu vous consulter !
Il ajouta en aparté :
— Si vous saviez que depuis deux ans je suis fiancé à une jeune fille que j'adore de toute mon âme et que je ne puis l'épouser, retenu par un scrupule d'honnête homme !
Il s'épongea le front d'un mouchoir de soie et poursuivit d'un accent fébrile :
— Venons aux faits. Voici trente-deux ans, mon père était au faîte des honneurs, c'était un homme jeune, joli garçon, plein d'activité et de fougue. Il venait de prendre en main les destinées du ministère de l'Intérieur. Je venais d'atteindre à peine ma deuxième année et le bambin que j'étais alors ne voyait pas grand-chose des réceptions et des salons dorés !... À dire vrai, il ne me reste guère de souvenirs précis de cette époque-là... C'est à peine si j'ai la vague idée d'un visage de femme, une femme, jeune et élégante penchée sur mon berceau. Je devais apprendre par la suite que ma mère sans cesse souffrante ne quittait guère son lit et ne sortait en voiture que pour assister aux réunions mondaines dont elle était folle et qui formaient le cadre inévitable de son existence de compagne de ministre. De son côté, mon père était, disait-on, frivole, gâté par sa situation, sa fortune, il n'en trouvait guère de cruelle, affirmait-on dans les petits journaux de potins.
« Ma mère s'accommodait assez bien de la chose, fermait les yeux sur les incartades de mon père, que lui importait, puisqu'elle partageait son existence fastueuse. Cette vie de facilité et de plaisir aurait pu durer longtemps, si le coup de foudre n'était arrivé, bouleversant d'étonnement le monde parlementaire. Mon père, qui depuis plusieurs mois donnait des signes évidents de neurasthénie et de fatigue corporelle assistait un soir à un banquet diplomatique à l'ambassade d'Italie.
« Tout à coup, il se dressa et clama d'une voix stridente : Il est onze heures moins le quart ! Il est onze heures moins le quart !
« Tous les convives restèrent interloqués, on se regardait ne sachant que faire, que dire !
« Visiblement, Numa Brunot venait d'être pris d'un accès de folie subite !
« Des inspecteurs de la Sûreté générale parvinrent à faire sortir discrètement mon père, on l'emballa dans une voiture et on le transporta à...

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