Paquebot droit devant !
266 pages
Français

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Description

Personne ne l’ignore, la plus grande compagnie de croisière maritime de la planète est dirigée par la famille Carpenter.
Aussi, lorsque les trois frères à la tête de l’entreprise découvrent que leurs principaux concurrents se sont ligués contre eux dans le but de les conduire à la ruine, la surprise est de taille.
Tom, le plus jeune des trois frères propose une solution pour le moins originale et détonante afin d’éviter la banqueroute et se débarrasser de toute forme de concurrence.
Ce projet pourra-t’il aboutir selon le plan prévu ? Les Carpenter découvriront-ils qui se cache derrière cette conspiration et finiront-ils par s’en sortir ? Rien n’est moins sûr !
Prenez votre billet et embarquez ! « Paquebot droit devant ! » vous transportera dans une course haletante aux quatre coins du globe.

Informations

Publié par
Date de parution 26 mars 2013
Nombre de lectures 17
EAN13 9782312008899
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Paquebot droit devant !

Christian Hugel
Paquebot droit devant !




















LES ÉDITIONS DU NET 22, rue Edouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2013 ISBN : 978-2-312-00889-9
Première partie

Chapitre N°1
Les palmiers défilaient à grande vitesse en dessous de l’hélicoptère. Confortablement installé à l’arrière, Tom Carpenter se délectait du spectacle. Il adorait avoir le monde à ses pieds et tant pis si le pilote lui répétait inlassablement qu’il était dangereux de voler aussi bas.
Soudain, après une ultime colline, la zone portuaire réservée aux paquebots de croisière apparue droit devant. Tom Carpenter ne pouvait s’empêcher d’éprouver de la fierté devant une telle vision. Il est vrai que la compagnie Carpenter avait très largement contribué à l’extension vers le sud du port de Miami.
L’hélicoptère amorça un large virage pour venir s’aligner face à la première des quatre aires d’atterrissage aménagée à l’avant du siège de la compagnie Carpenter. Cet ensemble architectural était à l’image de la famille Carpenter : démesuré. La famille avait souhaité que l’on sache que les Carpenter possédaient la plus grande société de croisière touristique du monde et face à un tel édifice, il était difficile de penser le contraire. L’élément principal du bâtiment était composé du premier paquebot de croisière acquis par la famille, un authentique "liner" de 1930, flanqué de deux hautes cheminées et long de 160 mètres, Le bateau était posé à plus de 40 mètres du sol sur une énorme base pyramidale toute en marbre et parée de gigantesques plaques de cuivre étincelantes.
Installé à l’entrée du chenal d’accès du port, le "quartier général" comme tout le monde ici l’appelait ne pouvait passer inaperçu. Les mauvaises langues le trouvaient particulièrement laid et les très mauvaises langues ne se lassaient pas de répéter que le paquebot avait loupé l’entrée du port et embouti la pyramide !
L’atterrissage de l’hélicoptère ne posa aucun problème, l’aire d’atterrissage était suffisamment vaste et les conditions météo étaient comme pratiquement tous les jours de l’année au grand beau temps.
Tom Carpenter fut surpris de voir David Allister, le secrétaire particulier de ses frères, au pied de l’hélicoptère. D’habitude, il n’avait droit à aucun comité d’accueil. Cette présence inhabituelle conforta Tom dans le sentiment qu’il avait éprouvé lorsqu’ Ulysse, l’aîné, lui avait dit de venir le plus vite possible : il se passait quelque chose d’anormal.
David Allister marchait rapidement devant Tom. Grand et élégant, le secrétaire des Carpenter ne pouvait pas renier ses origines "british". Tom ne l’aimait pas, pour plusieurs raisons. D’une part David Allister était dans les petits papiers de ses frères en raison de sa très grande compétence professionnelle, mais surtout, il était tout le contraire de Tom qui n’était pas très grand et ne s’estimait pas très beau non plus.
La traversée de l’immense hall d’accueil fut pour Tom un véritable supplice. Avec ses courtes jambes, il courrait presque pour rester dans le sillage de David Allister. L’arrivée devant la rangée d’ascenseurs lui permit de reprendre un peu son souffle.
– Que se passe t’il ? demanda Tom au secrétaire.
– Je crois que la compagnie a quelques soucis répondit lapidairement David Allister, en même temps que s’ouvraient les portes de l’ascenseur.
Ils n’échangèrent plus un mot jusqu’à l’imposante porte d’accès au bureau de ses frères. S’il en avait eu le pouvoir, Tom aurait bien aimé faire virer ce "sale anglais", mais au fond de lui, il savait que ce serait lui qui serait mis dehors si ses frères étaient amenés à faire un choix.
La porte s’ouvrit. David Allister s’effaça pour laisser le passage à Tom. À l’autre bout de l’imposante pièce, Ulysse Carpenter était assis devant un bureau autour duquel une équipe complète de football se serait tenue à l’aise. Face à lui et tournant à peine la tête pour regarder le petit frère, Phileas Carpenter était installé dans l’un des confortables fauteuils.
Tom s’approcha de ses frères. La vue offerte par l’ensemble des baies vitrées sur les trois côtés de la pièce était saisissante. Un gigantesque paquebot était en train de sortir du port escorté d’un puissant remorqueur et deux autres bateaux de croisière attendaient à l’extérieur du chenal pour rejoindre leurs quais.
– 24 heures !, il t’aura fallu 24 heures pour rappliquer de New York ! s’exclama Ulysse Carpenter.
La voix de l’aîné des trois frères était puissante et impressionnante. Face à un tel personnage, Tom n’était pas grand-chose. C’est dans ce genre de circonstance désagréable qu’il prenait conscience, en pleine figure, que la compagnie Carpenter ne tournait que grâce au travail des deux aînés, Ulysse et Phileas.
– Souhaitez-vous que je me retire ? demanda le secrétaire à Ulysse.
– Oui, merci David, c’est une discussion de famille, dit Ulysse d’un ton plus doux qui agaça encore davantage Tom à l’égard de ce "sale anglais".
David Allister sorti du bureau dans le silence. La discussion ne s’anima qu’une fois la porte refermée.
Phileas se leva de son fauteuil et s’approcha de la fenêtre qui donnait sur le large.
– Tom, tu ne le sais peut-être pas, mais on est dans la merde !
Tom regarda tour à tour ses deux frères : les épaules de Phileas semblaient avachies et Ulysse lui paraissait plus petit. Où étaient-ils ces solides texans capables dans le temps de retourner une vache ou de soulever une épaisse plaque de tôle quand les travaux n’allaient pas assez vite à leur goût au chantier naval ?
Les trois frères avaient le même visage buriné et des yeux très clairs. Ulysse et Phileas, âgés respectivement de cinquante-deux et quarante–sept ans, étaient grands et massifs. À leurs cotés, Tom paraissait chétif. Un peu plus jeune, Tom, du haut de ses quarante ans n’avait jamais réussi à imposer ses idées pour faire tourner la boutique. Il suivait d’assez loin la vie de l’entreprise, se contentant de dépenser royalement l’argent qui lui tombait du ciel en se livrant à son sport favori : la chasse aux jeunes femmes bien roulées. D’entendre ses frères exprimer une difficulté de la société fut pour lui une réelle surprise.
– Ouais Tom, on est mal ! reprit Ulysse. Viens, on va t’expliquer.
Les trois frères s’installèrent autour d’une petite table de réunion. Ulysse souleva un pupitre et appuya sur un bouton. En moins de dix secondes, un écran de trois mètres de large leur fit face contre la paroi. Ulysse appuya sur un autre bouton et entreprit une présentation scolaire à l’attention exclusive de Tom.
– Le groupe Carpenter, c’est ça ! dit-il, en surveillant du coin de l’œil son jeune frère pour s’assurer de sa totale attention.
L’image d’une série de bateaux de croisière apparue sur l’écran. Ulysse reprit.
– Nous disposons de 24 bateaux de croisière, dont dix basés ici en Floride. Le reste navigue dans le Pacifique, principalement autour du Japon. Nous avons aussi quatre bateaux en Méditerranée et deux spécialisés en croisières polaires qui tournent en fonction des saisons, depuis l’Alaska ou la Patagonie. Ulysse jeta un regard vers Phileas, tout occupé à contempler ses mains. L’aîné poursuivit.
– Pendant des années, nous avons toujours eu le plus grand bateau de croisière du monde. À une époque, on en construisait un nouveau presque tous les ans et quand les concurrents se gargarisaient de lancer le plus grand bateau, dans les dix-huit mois qui suivaient, on en balançait un nouveau à la mer, encore plus long !
Tom écoutait attentivement. Cette partie de l’histoire, il la connaissait bien : évidemment qu’il savait que les rois de la mer, c’était les Carpenter !
– Eh puis, continua Ulysse, on a fait une connerie. Le genre de connerie énorme qu’il ne faudrait pas faire, nous avons acheté une île !
Ça aussi Tom le savait. Il n’avait pas besoin de regarder l’écran pour reconnaître "Dream Island", la plus grande île privée des Caraïbes. Ulysse eut une grimace en voyant l’image. Désormais, cette île lui donnait des boutons. Il reprit.
– Il y a huit ans, quand nous avons acheté cette île, nous pensions avoir eu l’idée géniale : construire des hôtels partout, plus grands les uns que les autres, aménager un port capable d’accueillir dix paquebots en même temps, creuser un lagon artificiel, doubler la surface de l’île en apportant des centaines de milliers de tonnes de roches,

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