Partout où tu iras
81 pages
Français

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Description

Violette et Millie sont deux sœurs au destin lié. Leur enfance difficile les amène très jeunes à commettre l’irréparable. Elles vont alors devoir grandir avec un lourd passé secret qui renferme bien des horreurs. Depuis l’évènement le plus tragique de leur vie, la plus jeune des sœurs Ledoux est remplie d’une noirceur qui la suit partout et que sa sœur Violette a du mal à modérer. Partout où Millie ira, la mort s’ensuivra. Embarquées dans les mêmes galères et toujours présentes l’une pour l’autre, elles feront tout pour se sortir des situations les plus délicates. Mais jusqu’où seront-elles prêtes à aller pour se protéger ? Que se passera-t-il quand la vengeance sonnera à leur porte ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 octobre 2022
Nombre de lectures 5
EAN13 9791097406271
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0345€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Partout où tu iras
 
 
 
 
Tous droits réservés
©Estelas Éditions
11590 Cuxac d’Aude, France
 
estelas.editions@gmail.com
www.estelaseditions.com
wwwJaimeLaLecture.fr
ISBN : 9791097406264
 
 
« Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. »
 
 
 
Karine Gournay
 
 
 
 
 
 
 
Partout où tu iras
 
 
 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
Il s’est trouvé parfois, comme pour faire voir
Que du bonheur en nous est encor le pouvoir,
Deux âmes s’élevant sur les plaines du monde,
Toujours l’un pour l’autre existence féconde,
Puissantes à sentir avec un feu pareil,
Double et brûlant rayon né d’un même soleil,
Vivant comme un seul être, intime et pur mélange,
Semblables dans leur vol aux deux ailes d’un ange,
Ou telles que des nuits les jumeaux radieux
D’un fraternel éclat illuminent les cieux.
 
Extrait de Helena , Alfred de Vigny.
 
 
 
 
À ma mère et ma sœur de cœur, mes plus fidèles lectrices.
 
 
 
Personnages
 
Côte d’Opale        1936 à 1951
Luce, Daniel Ledoux parents de Violette et Millie
Janette, voisine des Ledoux
Francis, crieur de journaux, ami des sœurs Ledoux
Alain, Moby Dick, Edith, amis de Daniel
Mr Lemaire, riche propriétaire où les femmes Ledoux font des ménages
Madeline, orpheline et pensionnaire de l’Espérance
Nadine Bièse, tenancière de la pension de famille l’Espérance
Ernest et son père, fermiers et voisins de Mme Bièse
Catherine Massel, amie de Millie et son père le docteur Massel
 
Angleterre        1952 .1953
Miss Mary Austin, gouvernante à l’hôtel Valayso
Floyd Flanagan, boxeur, amoureux de Violette
Edgar Wood, directeur de l’atelier de couture, amant de Millie
Chrissie et Sarah, couturières chez Wood
Dave Espy, boxeur américain
Samuel Chaplin, inspecteur britannique
Auguste Devin, commissaire français
 
Sud de la France        1957
Marco, dealer, amant de Millie
Massena, patron du cabaret le Havane
Ilda, faiseuse d’anges
Mr Savini, bijoutier
Le Freluquet, mafieux
Philippe, ami de Francis
 
Sud de la France        1978
Gaetan, aide-soignant à l’institution les Soleils d’hiver
Anne, collègue de Gaetan
Mme Jore, directrice de l’institution les Soleils d’hiver
 
Côte d’Opale        2021
Mr Morris, gardien de cimetière
Valorie Hangcock, enquêtrice en paranormal
 
 
 
Prologue
 
 
 
2021
Le vent du nord s’engouffrait dans les mausolées usés par le temps, faisant tourbillonner sur son passage les amas de feuilles pourrissantes. Pourtant l’ombre ténue d’un rayon de soleil semblait vouloir inviter les défunts à s’éveiller.
Une silhouette discrète s’engagea dans les allées désertes. Parvenue au caveau funéraire, elle sortit de son sac un paquet de lingettes et un chiffon. Elle entreprit le nettoyage tout en maugréant. Puis, elle marqua une pause en se frottant de sa main libre, ses lombaires endolories et s’adressa à la tombe de granit rosé.
― Tu sais qu’en arrivant j’ai vu le gardien, monsieur Morris, bien au chaud dans son petit bureau. Il m’a juste adressé un signe de tête. Même plus capable de sortir de son antre celui-là. Avec sa tronche en biais, on dirait un macaque qui s’est pris en pleine face les barreaux de sa cage. Enfin, je m’en fiche bien, je ne suis pas là pour tenir une conversation de salon. Tiens, ça s’assombrit à nouveau, il ne va pas tarder à pleuvoir, cela m’aidera à lessiver toutes ces saletés. Ah là là, je suis si fatiguée, mais ne t’inquiète pas, je ne t’abandonnerai pas.
Pourtant, quel gâchis ! Cela en valait-il vraiment la peine ? Fallait-il que j’en arrive bientôt au terme de ma vie pour prendre conscience que mon impétuosité a causé ta perte ? Je suis devenue le bras armé qui a signé ton arrêt de mort. Piégée à jamais sous cette terre noire et silencieuse, peut-être m’entendras-tu te dire que je t’ai toujours aimée. Même si je comprends ta septicité, au demeurant bien légitime. Seras-tu finalement le point de départ de ma résilience ?
 
 
 
 
 
1
 
 
 
1936
En ce matin jaunâtre et froid, février était déjà bien avancé. Des volutes de brouillard tournoyaient autour des jambes de Luce. La jeune femme tentait d’accélérer le pas en raison de l’humidité qui commençait à la mordre sérieusement. Elle remonta le col de son manteau en laine grise sur sa nuque, lorsqu’elle entendit quelqu’un derrière elle, forcer l’allure. Luce se retourna et ne put s’empêcher de grommeler :
–– Oh non ! par pitié pas cette enquiquineuse de Janette.
La vigoureuse voisine se précipita sur elle en ahanant.
–– Quelle purée de pois ! Pour sûr, je savais bien que c’était toi.
Son teint d’habitude si rubicond était à peine rosé et grave.
–– As-tu entendu sur le chemin le p’tit Francis, le crieur de journaux ?
Luce surprise dodelina de la tête.
–– Le président du Conseil, Léon Blum, a été violemment agressé, ils l’ont transporté à l’Hôtel-Dieu. Et les réformes qu’il nous a promises ? Ouh là là, espérons qu’il s’en sorte, hein ?
Luce n’était pas d’humeur à bavarder, Janette l’ennuyait, elle lui tapait sur les nerfs, lesquels étaient pour lors mis à rude épreuve. Elle pensa à son foyer à quelques mètres du prochain carrefour, à Daniel, son mari qui, à la suite de cette horrible nouvelle, allait peut-être reprendre la grève. Ils n’avaient vraiment pas besoin de ça, surtout pas maintenant. Le peu de ménages qu’elle exerçait encore ne suffirait pas à les faire vivre bientôt tous les quatre. Luce ne songeait plus qu’à rentrer chez elle, mais ne savait quel prétexte servir à Janette.
–– Luce, qu’est-ce qu’il t’arrive ? Tu comptes rester plantée là comme une souche ? Oh, non de Dieu ! Luce, tu perds les eaux !
La jeune femme, le regard dans le vide, baissa enfin ses yeux verts sur la flaque qui s’étendait à ses pieds et se sentit tout à coup mal à l’aise.
–– Tu vas tout de suite venir à la maison.
Luce essaya d’exprimer son refus en vain.
–– Tu ne voudrais quand même pas accoucher dans le dalot des fois ? T’auras jamais le temps d’arriver chez toi.
La robuste femme se précipita alors sur sa voisine et la soutint énergiquement jusqu’à son logis derrière elles. Elle ouvrit la porte et s’y engouffra avec Luce à moitié évanouie.
 
 
 
 
 
2
 
 
 
1944
–– Ils ont débarqué ! Ils ont débarqué !
–– Bon sang ! Qu’est-ce qu’il a hurlé comme ça dans les rues ce sagouin de Francis ?
Daniel jeta sa casquette crasseuse sur la table ainsi qu’un paquet brun ficelé de cordes.
–– N’y a-t-il personne pour accueillir mon retour dans cette maison ?
L’homme cala alors ses épaules d’acier dans l’unique fauteuil en tissu râpé rougeâtre installé d’habitude près du poêle à charbon. Son assoupissement ne dura que quelques minutes, puisque le bruit de la porte d’entrée le fit sursauter. Il ouvrit ses yeux délavés sur une femme aux cheveux noirs, au visage fatigué et décoloré, entourée de deux fillettes.
–– Bonjour Papa, qu’est-ce que tu as ramené ? interrogea gaiement la plus jeune des gamines en tournoyant autour de la table.
–– De la moruette et du merlan, Millie, mais on ne m’embrasse pas avant ?
Celle-ci s’exécuta prestement tandis que l’aînée, le regard baissé, semblait avancer à reculons.
–– Allons, je ne vais pas te manger Violette, ha ha ! enfin pas tout de suite.
Violette essuya ses mains moites sur sa robe rapiécée qui paraissait avoir fait toutes les guerres et pressa sa joue sur celle de Daniel.
–– Je peux aller dans la chambre, maman ?
Luce lui donna son assentiment.
–– Millie va avec Violette, s’il te plaît.
La mère de famille attendit que la porte se referme et s’installa à table.
–– Il faudra les laver et les désarêter, ensuite tu en mettras une belle part au gros sel.
–– Ta gainée n’a pas l’air bien mirobolante cette fois encore.
–– C’est mieux que rien non ? Est-ce que j’y peux quelque chose moi, si les boches continuent de canarder nos mers aussi ?
–– Ta friture et toi allez être contents alors, vu que les Alliés ont débarqué, la libération va se faire dans tout le pays, enfin j’espère.
–– Pourquoi tu ne l’as pas dit avant ? On va donc fêter ça ! Je m’en vais chercher les liqueurs et tout le reste.
Sur ces entrefaites, Daniel remit sa casquette et prit la direction de la porte. Quant à Luce, toujours attablée, elle soupira à fendre l’âme, puisqu’elle savait très bien ce que signifiaient les dernières paroles de son époux. Il allait revenir avec ses acolytes et cette nuit n’aurait pas de fin. Elle se hâta alors de réchauffer la soupe de topinambours et cressons afin que les filles puissent dîner, puis les renvoyer dans la chambre.
 
 
 
 
 
3
 
 
 
Autour de la table, verres et bouteilles d’eau-de-vie s’entrechoquaient au rythme du fracas des chaises. Les hymnes patriotiques furent bientôt remplacés par des chansons grivoises. Daniel était rentré en bonne compagnie. Sur sa route, il avait croisé Alain dit Nin Nin puisqu’il mesurait à peine un mètre cinquante et Moby Dick dont personne d’ailleurs ne connaissait le vrai prénom, surnommé ainsi, étant donné qu’il était aussi ventru qu’un cachalot. Au reste, l’estaminet où ses deux collègues s’étaient terrés leur livra en prime Edith, autrement dit la Melba, réputée pour avoir la peau plus douce qu’une pêche. Leurs blagues de marins s’écoulaient à la cadence de leurs lampées et bien plus rapidement que la Liane 1 hors de son lit. Luce, pendant ce temps, essuyait les assiettes du souper.
–– Bon, t’as bientôt fini de jouer à la bonniche ? Viens donc t’asseoir avec nous. Tu serais pas devenue bégueule pa

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