Pourquoi tuer une vieille dame?
160 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Pourquoi tuer une vieille dame? , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
160 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Montréal 1984.
Une vieille dame, une vendeuse de vêtements, un comptable, un avocat, un petit caïd… cinq personnes ayant trouvé la mort au cours du dernier mois. Le seul point en commun, elles ont perdu et retrouvé leurs portefeuilles.
Cette situation, particulièrement étrange, donne naissance à une enquête du service de police de la ville de Montréal. Henri
Patenaude, policier depuis plus de trente ans, se voit confier le mandat de vérifier si tout n’est qu’une simple coïncidence.
De nouveaux meurtres et une folie médiatique sans précédent compliquent sérieusement la tâche du policier qui espérait clore rapidement le dossier.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 31 mai 2023
Nombre de lectures 34
EAN13 9782898312823
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ce roman est une réécriture complète du roman Portefeuilles en série publié par les Éditions Hemgi en 2017.
Les personnages et les situations de ce roman, outre ceux qui appartiennent clairement au domaine public, sont fictifs et toute ressemblance avec des personnes vivantes ou décédées serait purement fortuite.




Du même auteur
Série « Une enquête d’Henri Patenaude »
Mes Amis Facebook (2019) Le Retour du Cabotin (2021) Pourquoi tuer une vieille dame ? (2023) Mort à Huis Clos (à paraître)
Série Collection Mont-Tournesol Jeunesse 10-14 ans
Les bobettes roses de madame Boucher ont disparu ! (2022) The case of Mrs. Boucher’s stolen pink underpants (2022)
Humour
Discussions dans une P.A.L. (2022)




À Linda Qui a réussi à rendre compréhensible pour les lecteurs le fruit de mon imagination.




1
Montréal, 26 juillet 1984
La chaleur et l’humidité caractérisant la métropole québécoise étaient écrasantes en cette fin d’après-midi. Tous les vacanciers s’étaient donné rendez-vous sur la rue Saint-Denis. Ce n’était sûrement pas le cas, mais c’était l’impression qu’avait Gaétan Kennedy en se frayant un chemin sur le trottoir.
Fidèle à une routine développée au cours des dernières années, il remontait l’artère bordée de terrasses remplies à pleine capacité à la recherche de la perle rare. Après avoir ralenti devant deux établissements, Gaétan Kennedy s’arrêta finalement au resto-bar Le Vagabond. Il venait de trouver ce qu’il cherchait : une femme seule à une table. Sans attendre le placier, il se dirigea directement vers elle.
— Bonjour, mademoiselle. Cette place est-elle libre ?
Elle le regarda. Il était assez grand et mince. Ses cheveux blonds tiraient sur le brun. Ils étaient trop courts pour dire qu’ils étaient longs, mais trop longs pour dire qu’ils étaient courts. Il portait des lunettes rondes à la John Lennon.
— Je la réservais pour quelqu’un d’intéressant, répondit-elle avec un sourire tout en l’invitant à s’asseoir.
Kennedy était satisfait, c’était exactement le genre de réponse qu’il recherchait. Il avait remarqué cette jeune femme auparavant, mais de mémoire, elle était accompagnée. Grande, rousse, début trentaine, elle portait des verres fumés. Il la trouvait assez jolie, mais cela n’avait rien de surprenant, car il en était de même pour la majorité des filles de Montréal.
— Il me semble qu’on se connaît. Tu viens souvent ici, non ?
Elle ne put s’empêcher de sourire. Cette phrase, elle l’avait entendue maintes et maintes fois. « Ce n’est pas l’originalité qui caractérise le genre masculin », songea-t-elle.
— Je ne pense pas qu’on se soit déjà rencontrés, je m’en souviendrais. Mais c’est vrai qu’il m’arrive d’être quelquefois ici lorsque je réussis à sortir du bureau à une heure raisonnable ce qui est assez rare. C’est seulement la troisième fois cet été.
— C’est étrange, j’avais l’impression de t’avoir vue plus souvent. J’ai dû te confondre avec quelqu’un d’autre, mais ce n’est pas important. Je ne sais pas ce que tu fais comme travail, mais tu devrais profiter davantage de la belle saison et des merveilleuses terrasses.
— Je suis d’accord avec cela. C’est ce que je me répète tous les jours lorsque je quitte le bureau trop tard. En passant, je m’appelle Carole…
— Et moi, Gaétan.
— Mon travail me tient vraiment occupée, surtout depuis que je suis redevenue célibataire. Étrangement, au lieu de chercher à voir d’autres personnes, je reste isolée dans mon cubicule. Probablement la mauvaise chose à faire.
Kennedy hésita. Sa mémoire ne l’avait pas trompé. La belle rousse était avec quelqu’un la dernière fois qu’il l’avait vue ; par contre, il venait sur une terrasse pour relaxer et il voulait absolument éviter une discussion qui permettrait à la femme devant lui d’épancher ses problèmes sentimentaux. Il ne voulait pas jouer les psychologues.
— D’être ici ce soir est sûrement un pas dans la bonne direction ! Quel est donc cet emploi qui te retient prisonnière ?
Cette fois, c’était elle qui semblait hésiter.
— Je suis analyste financier pour une institution bancaire.
Il fut pris de court. Il ne s’attendait vraiment pas à cette réponse, car elle ne correspondait absolument pas au profil qu’il imaginait pour ce genre d’emploi. Plus important, il ne connaissait absolument rien de ce secteur d’activité. Pour lui, une banque est un endroit où l’on dépose son chèque de paie pour retirer l’argent lorsqu’on le désire. Rien de bien palpitant et surtout pas un sujet de conversation captivant.
Le serveur passa près de la table et le jeune homme lui fit signe qu’il prendrait la même chose que la dame avec lui.
— Intéressant, reprit Kennedy qui profita de cet instant pour orienter la discussion dans une autre direction. Je suis un des responsables de Tourisme Montréal. Nous planifions les journées de milliers de touristes. Dans notre entreprise, nous devons comprendre ce qu’ils veulent. Le défi de notre travail est de rendre palpitants les faits divers du passé historique de Montréal. Évidemment, leur priorité c’est de visiter la métropole, mais aussi connaître les anecdotes reliées à chaque monument : présenter le stade olympique en disant qu’il a servi pour les Jeux de 1976 et pour les parties des Expos, l’équipe de baseball majeur de la ville, depuis cet événement, c’est banal et offre peu d’intérêt ; expliquer que ce sont les fumeurs qui le paient et que la majorité de ceux-ci seront morts lorsque la dette sera remboursée, ça capte l’imagination populaire.
Il prit une gorgée. Parler le déshydratait.
— Tu serais surprise de voir les membres du groupe qui regardent leur cigarette lorsqu’on mentionne cette information.
Carole sourit en se rappelant les visites touristiques faites et effectivement, le rôle d’une agence est de créer l’histoire autour de vieux bâtiments et d’anecdotes vécues par les habitants.
— C’est drôle, répondit Carole, mon travail consiste justement à faire l’inverse. À partir des croyances populaires, je dois isoler ce qui est pertinent pour que le client puisse comprendre clairement ce qui a une valeur pour lui et évidemment pour la banque.
Gaétan Kennedy faisait un effort pour trouver cela intéressant et elle l’avait noté. Elle arrêta de parler et lui offrit un autre verre. Sur un signe positif du jeune homme, Carole repéra rapidement le serveur et lui demanda d’apporter deux consommations ; puis avant que Gaétan ne puisse dire un mot, elle reprit là où elle avait laissé.
— Comme je te le disais, mon emploi exige que je n’aie aucune imagination, mais ça ne veut pas dire que je n’en ai pas ! Pour rendre les journées plus intéressantes, j’adore élaborer des scénarios à partir des données des clients. Le nombre de résidences, de voitures, les voyages d’affaires, la fréquence des soupers au restaurant, les besoins de mettre certaines sommes à l’abri du fisc et du conjoint ; tout cela me permet d’imaginer leur existence. Ce n’est pas vraiment palpitant, mais ça occupe l’esprit. En fait, je pense que j’aimerais qu’un d’eux soit impliqué dans un meurtre ou un crime passionnel pour que je puisse soumettre mes théories à la police !
Kennedy resta songeur quelques instants, puis sourit. Il venait enfin de trouver un sujet de conversation pour prolonger la discussion avec la belle rousse.
— C’est vraiment une drôle de coïncidence que tu mentionnes que tu aimerais voir un de tes clients en première page des journaux du matin, car cela vient de m’arriver !
Il remarqua le regard de son interlocutrice et avait maintenant la certitude qu’il avait toute l’attention de Carole. Le mystère, le drame, la police, voilà un mélange intéressant pour quelqu’un qui joue avec les chiffres toute la journée.
— Veux-tu dire qu’un de vos clients a été arrêté pour meurtre ?
— Non, répondit Kennedy, mais elle a été assassinée.
— Assassinée dans vos bureaux ? demanda Carole visiblement intriguée par l’histoire que lui contait Kennedy.
— Non, mais écoute bien la suite : Il y a quelques semaines, on a déposé à mon comptoir, un sac à main oublié dans la salle des toilettes.
Le jeune homme savait qu’il venait de commettre une bévue. Il s’était présenté comme étant un des directeurs et là, il mentionnait qu’il travaillait derrière un comptoir.
— Eh bien, reprit Kennedy en espérant que la jeune femme n’avait pas relevé son mensonge, dans le sac à main, il y avait un portefeuille où j’ai trouvé le numéro de téléphone de la propriétaire. Je l’ai contactée et elle est venue le chercher quelques heures plus tard. Elle était contente, car, comme elle me l’a expliqué en long et en large, elle ne s’imaginait pas devoir remplacer toutes ses cartes d’autant plus qu’il y en avait sûrement dont elle ne se rappelait plus l’existence. Elle a étalé le contenu de son sac à main et m’a raconté l’histoire de chacune de ses cartes ; toutefois, elle était déçue de voir qu’il manquait les billets de banque, cent dollars selon elle.
— Et c’est à ce moment-là qu’elle a été tuée ?
Kennedy, lui fit un signe négatif de la tête, puis continua.
— Eh bien, une semaine plus tard, j’ai lu dans le journal que la vieille dame avait été la victime d’un meurtrier chez elle.
— Et puis ? s’enquit Carole.
— Et puis, rien…
— Comment ça, rien ? Ne me dis pas que la police ne t’a pas parlé, qu’elle ne t’a pas demandé quel forfait elle avait pris. Avec qui ?
Il constatait que son histoire palpitante n’était plus aussi intéressante sans la présence d’une vraie enquête. Il continua donc :
— Et puis rien… pour le moment. On m’a mentionné qu’il me recontacterait au cours des prochains jours, mais ils ont dû égarer mon numéro de téléphone…
Kennedy sentait qu’il venait de passer près de voir le fruit de sa mise en scène s’envoler. En fait, il n’avait jamais pensé communiquer avec le service de police,

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents