Qui est cet homme ?
39 pages
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Description

Claude PRINCE, le célèbre radiesthésiste détective, est contacté par Madame d’Orsen afin de l’aider à résoudre un grave problème.


Son mari, Christian d’Orsen, a disparu en 1914, au tout début de la Première Guerre mondiale.


Six mois après la fin du conflit, toujours sans nouvelle, s’estimant veuve, elle s’apprête à épouser son cousin, amoureux de longue date. Mais la Croix-Rouge rapatrie un grand blessé, mutilé, trépané, amnésique, censé être Christian d’Orsen.


Pendant des années, elle s’occupe de l’invalide dans lequel elle ne reconnaît guère l’homme dont elle était tant éprise avant de découvrir, dans un cimetière belge, l’existence d’une tombe gravée du nom et du régiment de Christian d’Orsen.


Elle compte alors sur les dons de Claude PRINCE pour lui confirmer les doutes sur l’identité de l’éclopé...


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 janvier 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9791070030080
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

- 1 -

QUI EST CET HOMME ?

De
Marcel PRIOLLET
* 1 *
Une visiteuse inquiète
 
— C'est une dame qui demande monsieur, dit la femme de chambre en entrouvrant la porte du cabinet de Claude Prince qui lisait dans le jour descendant, près de la fenêtre. L'homme leva les yeux et demanda :
— Qui est cette personne et que me veut-elle ?
— Oh ! ce qu'elle veut à monsieur, je n'en sais rien, mais elle m'a donné cette carte.
Le radiesthésiste prit le carton et lut :
 
Madame Christian d'ORSEN
Villa « Les Glycines »
Saint-Cloud-Montretout
 
— Je ne connais pas cette dame, déclara-t-il, mais puisqu'elle prétend avoir à m'entretenir, faites-la entrer dans mon cabinet où je vais aller la rejoindre.
M me  Prince quitta pour un temps la tapisserie au tambourin qu'elle confectionnait dans un coin de la pièce et dit à son mari :
— Que peut-elle bien te vouloir ?
— Ma foi, ma chère Aby, je n'en sais rien... lorsque je l'aurai vue, me serai entretenu avec elle, j'espère être plus renseigné.
Il troqua sa veste d'intérieur contre un complet-veston et quitta la pièce pour se rendre dans son cabinet de travail.
La personne qui l'attendait n'avait rien de très marquant, l'air d'une bourgeoise provinciale, cossue, riche, même, mais au visage et aux manières dépourvues d'originalité.
Cette femme paraissait avoir la cinquantaine, une cinquantaine sans artifice et sans fard, insoucieuse des rides et des atteintes de la vieillesse proche.
Cependant, lorsque Madame d'Orsen bougeait, quand son regard d'un bleu lavé se fixait sur quelque chose, une étrange clarté l'animait, animait aussi ses traits neutres et sans expression.
Claude Prince l'examinait sans parler, intéressé par le mystère secret de ce visage de femme.
— Je vous présente mes devoirs, dit-il enfin.
La visiteuse leva sur lui un œil glauque et fixe.
— M. Prince ? questionna-t-elle avec un peu d'incrédulité.
— Moi-même, madame.
— C'est que j'hésitais, vous me paraissez si jeune ?
Il s'inclina avec un sourire.
— Je suis tout à votre service, je vous écoute, madame.
— Puis-je être certaine de votre entière discrétion ?
— Je vous en donne ma parole, voyons, de quoi s'agit-il ?
La femme hésita :
Il était évident qu'elle s'était rendue chez le radiesthésiste obéissant à une impulsion, plutôt qu'un besoin réel, et maintenant, regrettait peut-être sa démarche. Elle ne savait comment s'exprimer.
Elle reprit cependant son calme devant le mutisme aimable du détective et prononça d'une voix basse :
— J'ai beaucoup entendu parler de vous, monsieur, il n'y a pas un journal de France et même de l'étranger qui n'ait cité votre nom au sujet des découvertes merveilleuses réalisées par vous, grâce à votre pendule... Pour mon compte, monsieur, je ne connais absolument rien à la radiesthésie, pas plus qu'aux sciences occultes, mais vos travaux pourraient certes en convertir de plus sceptiques que moi.
— Je vous remercie, dit poliment Claude Prince.
Madame d'Orsen poursuivait :
— L'objet de ma visite a un caractère un peu spécial.
Elle ajouta avec une agitation subite :
— Ceci représente un assez long cycle de mon existence, il faut, pour que vous me compreniez et que peut-être il vous soit possible de me porter aide, que rien dans l'étrange histoire que je vais vous raconter, ne soit ignoré de vous.
— Je pense ainsi aussi, madame ! Je vous écoute.
Madame d'Orsen semblait se recueillir.
La tête en avant, ses mains gantées de daim gris, agrippées au fermoir d'un sac noir en cuir verni, elle semblait chercher un appui dans le tourbillon impétueux d'une pensée qui lui semblait incohérente.
— En résumé, monsieur, fit-elle d'une voix un peu rauque, mais qui raffermissait au fur et à mesure qu'elle parlait, que diriez-vous d'un être marié à un autre, un être aimé... tendrement aimé, idolâtré même et qui n'est pas certain de l'identité de celui-ci.
— Je ne comprends pas très bien, madame.
Elle soupira.
— C'est vrai. Je ne peux m'expliquer clairement sans vous raconter l'horrible incertitude de ma vie.
Elle parut hésiter, puis après un geste de main qui semblait devoir être une impulsion, elle formula d'un ton calme.
— Ce qui m'est arrivé est inimaginable ! Mais je vous le répète, il vous faut une explication complète pour que vous puissiez comprendre.
Claude s'inclina.
— Je vous écoute, madame.
À présent, M me  d'Orsen parlait, les paupières légèrement crispées, les yeux lointains, soucieuse surtout de ne point omettre un détail.
— Le début, M. Prince, peut, si l'on veut, remonter à mon mariage. Mes parents, qui étaient fort riches, me passaient tous mes caprices de petite fille d'abord, puis d'adolescente et de jeune fille, car j'étais leur unique enfant et ils m'adoraient éperdument.
« Mon père était maître de forges dans la Meuse, nous habitions aux environs de Nancy un beau château entouré d'un grand parc où nous recevions tout ce que la contrée comptait de châtelains et de propriétaires. Les amis ne me manquaient guère et les parties de tennis organisées...

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