Sous la griffe de la mort
144 pages
Français

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Sous la griffe de la mort , livre ebook

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Description

Moi qui pensais perdre mon poste de petit secrétaire d’ambassade après avoir frappé un diplomate étranger qui embêtait une jeune femme !


J’étais loin d’imaginer, en étant convoqué par le Président du Conseil, que celui-ci me chargerait d’une mission capitale dont dépendrait la paix de l’Europe.


En plus, j’avais carte blanche pour m’octroyer les services de qui je voulais !


Mon choix se porta sur Edward Kinley, fils d’un riche magnat américain de l’information, et que j’avais rencontré sur le ring de la salle de boxe que je fréquentais.


Son amitié profonde et sincère, son goût de l’aventure, sa force physique et intellectuelle et ses talents d’aviateur me serviraient indéniablement pour m’acquitter de ma tâche.


Désormais, j’avais sept jours pour protéger un important document des nombreux espions qui ne reculeraient devant rien pour s’en emparer.


Une semaine au terme de laquelle je devais me rendre à Genève pour remettre ce que l’on m’avait confié à qui de droit... à la condition que l’on ne m’ait pas volé ou tué entre-temps...




George TROMBERT (1874-1949) fut triple médaillé olympique en escrime.



Il est fait Chevalier de la Légion d'Honneur en 1923 pour son service lors de la Première Guerre Mondiale...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 4
EAN13 9782385010485
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0019€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

SOUS LA GRIFFE DE LA MORT
Roman d'espionnage et d'aventures

par George TROMBERT
CHAPITRE PREMIER

— Monsieur Dalbens, me dit le secrétaire, le Président vous attend, ce soir, onze heures, à sa villa.
Ça y est !... je vais être cassé aux gages. Cela m'apprendra à m'instituer le défenseur d'une jeune fille honnête contre un butor entreprenant sans m'assurer au préalable de la situation de celui-ci.
J'ai frappé un diplomate étranger de haut rang, un ministre plénipotentiaire qui manquait de respect à ma compatriote, Yvonne Planeur... J'ai frappé sans réfléchir, trop fort, évidemment... Son Excellence a craché quatre dents. C'est grave... très grave... Mais, pourquoi le Président du Conseil s'occupe-t-il lui-même de cette affaire, et pourquoi ce rendez-vous tardif ?
Je n'ai pas, hélas ! le temps d'approfondir ces détails. Je me préoccupe des suites probables de mon geste. Je vais être exclu de la carrière... ma tante Des Huchères, dont les subsides constituent ma seule ressource, va me couper les vivres. Ce n'est pas son neveu qu'elle fournit d'argent. C'est l'attaché d'ambassade Georges Dalbens... Tout va mal... Va-t-il falloir que je glisse sur la pente qui mène aux pires aventures les incapables et les déclassés ? ou que je m'engage dans la Légion étrangère ?
Les heures se traînent jusqu'au soir. J'essaie, sans succès, de rencontrer comme par hasard la cause innocente de ma disgrâce prochaine. Au Kursaal, pas plus qu'au Jardin Anglais ni dans l'Île Rousseau où elle aime aller s'asseoir, je ne découvre sa silhouette gracieuse... Mon inséparable ami Edward Kinley est parti sur le nouvel avion de vitesse qu'il vient d'acheter... Genève ne m'a jamais paru si grand.
L'heure du rendez-vous arrive enfin. J'ai gravi à pied les rues qui mènent aux Tranchées et voici la villa du Consul de France, où loge le Président du Conseil. Je sonne, on m'introduit.
Le Président est un petit homme, sarcastique, très brun de teint, avec de longs cheveux indociles. Il se lève pour m'accueillir et me fait signe d'approcher.
Jamais je n'ai été aussi gêné de ma grande taille. Il me vient tout juste à l'épaule et me considère de bas en haut.
— Vous êtes très vigoureux, monsieur Dalbens ?...
Je bafouille quelque chose. Il continue :
— Asseyez-vous... nous avons à causer...
J'obéis machinalement.
— Vous savez pourquoi je vous ai convoqué ?...
— Je m'en doute, monsieur le Président... C'est pour m'annoncer ma révocation avec l'ordre de rentrer en France immédiatement.
— Je n'ai pas encore pris de décision à votre sujet, répond le Président. Racontez-moi d'abord comment les choses se sont passées.
— Je regagnais ma chambre à l'hôtel Bellevue, hier soir à sept heures, lorsque j'ai entendu du bruit et un cri de femme. J'ai couru et j'ai trouvé le baron Kraditzky qui cherchait à embrasser notre compatriote, M lle Planeur... Je suis intervenu.
— Intervenir est un euphémisme... Vous vous attendez certainement à ce que cette affaire comporte des suites.
— Oui, monsieur le Président, je suis prêt.
— Vous êtes prêt ! vous êtes prêt !... Je me suis pourtant laissé dire que vous n'avez pas de fortune.
— C'est exact, monsieur le Président.
— En sorte que, si vous étiez révoqué, cela serait pour vous fort désagréable ?
— Oui, monsieur le Président...
... C'est curieux, il n'a pas l'air fâché. Il me semble même discerner dans ses petits yeux noirs une lueur joyeuse.
— Eh bien ! reprend-il, il dépend de vous que cette désagréable histoire n'ait pas les suites que vous attendez... Je ne suis pas certain que vous gagniez au change, mais je veux vous donner votre chance. Si la proposition que je vais vous faire ne vous convient pas, vous garderez le secret sur ce que je vais vous dire. J'ai votre parole ?
— Oui, monsieur le Président.
Le premier ministre se carre plus profond dans son fauteuil et me tend un coffret à cigarettes.
— Eh bien ! voilà, dit-il. Je suis venu en personne représenter la France à la session de la Société des Nations pour faire quelque chose que j'estime nécessaire à la paix de l'Europe. La conclusion d'une seconde Triplice nous conduirait à la guerre, j'en suis convaincu. Le seul moyen d'éviter une nouvelle conflagration mondiale est d'obtenir la signature du Pacte des Sept Puissances. La France en a pris l'initiative, mais trois au moins des pays en cause ont intérêt à empêcher la conclusion de ce pacte. Nous savons de la manière la plus certaine qu'ils ont signé des pactes secrets qui les mettent à l'abri, tant et aussi longtemps que ces accords occultes ne sont pas connus. Or, nos services d'espionnage ont réussi à se procurer une expédition originale d'un de ces pactes. C'est la carte que je vais jouer...
Le Président s'est rapproché de moi, et c'est à voix basse qu'il m'explique quel sera mon rôle... Je ne balance pas une seconde à l'accepter. Je l'accepte même deux fois : pour moi-même et pour Kinley, qui ne me pardonnerait pas de le laisser à l'écart dès l'instant qu'il va y avoir du danger et de l'imprévu.
— Edward Kinley, l'aviateur américain ? Mais oui, dit le Président. Il vous sera très utile. Restez dans votre chambre demain matin à neuf heures. Vous recevrez la visite du commissaire Duthieux qui réglera avec vous les questions de détail. Ensuite, vous aurez toute la journée et toute la nuit pour vous préparer.
Il s'est levé. Je l'imite.
Sa main me tapote amicalement l'omoplate.
— Allez, mon petit, et tâchez de vous en sortir, me dit-il affectueusement.
CHAPITRE II

Le père Kinley il se prénomme Harry John est possesseur en Amérique d'une vingtaine de journaux, parmi lesquels deux des plus importants quotidiens de Chicago et de Philadelphie. Dans la liste des fortunes américaines, il occupe le soixante-quatrième rang, et il a gagné cet argent tout seul.
C'était, à l'origine, un ouvrier typographe, et c'est maintenant une des personnalités les plus marquantes des États-Unis. Sa femme est morte en donnant le jour au petit Edward, et celui-ci a reçu l'éducation la plus américaine. À vingt ans, il avait atteint son complet développement. Il était capitaine de l'équipe de football de je ne sais plus quelle Université. Il faut être un rude gaillard pour se tirer indemne d'une saison de football américain, le jeu le plus brutal du monde. Edward en a supporté quatre ou cinq, et cela témoigne de la solidité de sa carcasse recouverte de muscles prestigieux. Entre temps, il a gagné une collection de coupes d'athlétisme, et il a été tenant du titre envié de champion universitaire de boxe poids lourd.
Dans ses études, il s'est montré moins brillant. Non pas qu'il manque d'intelligence, mais c'est un fantaisiste et un indiscipliné. Il a quitté l'Université sans avoir pu décrocher le moindre titre et, s'il a laissé un souvenir dans la mémoire de ses professeurs, c'est celui des farces saugrenues qui naissaient dans son esprit, lequel s'avérait alors d'une fertilité sans pareille.
Harry John Kinley, malgré toute la partialité qu'on peut avoir pour un fils unique tendrement aimé, a conclu qu'Edward ne ferait jamais rien de bon et qu'il fallait renoncer à l'espoir longtemps caressé de le voir prendre après lui la direction de ses affaires.
Je vous ai gagné, lui dit-il, une des plus grandes fortunes du monde, et je conserve seulement l'espoir que vous ne mourrez pas dans la misère. Vous êtes indiscutablement un bon à rien... Amusez-vous, faites du sport. Je désire que vous ne tentiez pas autre chose.
Edward, ayant écouté cette déclaration paternelle avec politesse, se promit à lui-même de prouver que l'auteur de ses jours se trompait sur son compte. Il conçut le projet de s'affilier à une bande de gangsters pour publier ensuite un reportage sensationnel. C'était un bon moyen de mourir jeune, et cette fois Harry John Kinley se fâcha.
Il fit comparaître à nouveau le délinquant dans son cabinet.
Vous allez, dit-il, partir immédiatement pour l'Europe et vous y resterez cinq ans. Je donne des ordres à mes banquiers pour que vous ayez une pension comme nul prince royal n'en peut espérer. Je vous recommande de ne pas essayer de travailler. Vous n'êtes pas fait pour cela. Vous n'avez que des idées folles. Et méfiez-vous de votre ennemi. Vous n'en avez, pour le moment, qu'un seul. C'est vous-même.
... Nous nous sommes rencontrés dès les premiers jours de l'arrivée d'Edward en Europe au Cercle Hoche, où il s'est inscrit et où je fréquente assidûment la salle de boxe. Je passais pour le meilleur boxeur du club. En quelques minutes, Edward m'a infligé la plus belle correction que j'aie reçue de ma vie. M'ayant congrûment knock-outé, il m'a relevé, aspergé d'eau froide et giflé consciencieusement pour me faire revenir à moi.
Je désire secouer les mains avec vous, m'a-t-il dit. Vous êtes le plus courageux boy contre lequel j'aie jamais mis les gants.
Nous sommes devenus inséparables. Edward m'a narré son histoire telle que je viens de la résumer et il m'a confié son secret.
Je veux, dit-il, être mêlé à une aventure retentissante. Les journaux en parleront, et je câblerai trois mille mots au plus grand journal de mon père avec un grand titre qui tiendra toute la page. « BON SANG NE PEUT MENTIR ». Edward Kinley démontre qu'il est le digne fils de son père... Que pensez-vous de cela ?
Je pense, ai-je répondu, qu'en Europe, les occasions comme celle que vous cherchez sont rares.
Et voici que l'aventure se présente... Il ne saurait être question d'en écarter Edward. Le Président du Conseil ne m'a pas caché qu'il y a des risques, des risques très graves...
Je vais attendre mon ami à l'aérodrome. Son mécanicien, qui m'accueille, n'est pas tranquille.
M. Kinley est parti depuis deux heures. Il m'a dit qu'il n'allait faire qu'un petit tour... C'est la première fois qu'il monte cet appareil... Je suis inquiet.
M. Kinley est un très bon pilote, n'est-ce pas ?
Hors ligne, Monsieur, mais ces avions de course sont de vrais casse-cou. Ça fait du 450 à l'heure, et comme visibilité, il y a mieux.
L'atterri

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