Trafic en Orient
43 pages
Français

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Description

L’inspecteur Kenneth Hartling est convoqué par le colonel Crowned du service de contre-espionnage américain.


Le militaire lui demande d’enquêter sur Mowgloo, un agent recruté parmi les trafiquants d’armes du Moyen-Orient afin de savoir si celui-ci est responsable du pillage de diverses cargaisons qu’il était chargé de livrer à des tribus alliées.


Kenneth Hartling refuse la mission, ne jugeant pas qu’elle entre dans ses prérogatives.


Le colonel Crowned avait anticipé une telle objection de la part du policier. Il dégaine alors l’argument absolu, celui qui le convaincra de revenir sur sa décision : une photo récente montrant Mowgloo en pleine discussion avec un homme que Hartling ne connaît que trop bien et à qui il voue une haine féroce ; son ennemi juré, Edward Warency alias « L’Ange »...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 3
EAN13 9791070039182
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

TRAFIC EN ORIENT

Par
Paul TOSSEL
CHAPITRE PREMIER
 
Il était trois heures de l'après-midi et il faisait très chaud lorsque Kenneth Hartling parvint devant le bâtiment C des buildings de l'administration militaire, à Washington. Hartling était un inspecteur de police criminelle ; aussi, tandis qu'il gravissait les marches d'un perron éclatant de blancheur, s'étonnait-il que le colonel Crowned, spécialiste du contre-espionnage, lui eût envoyé une convocation si pressante.
Il songeait encore à cette anomalie lorsqu'il fut introduit dans le bureau du colonel. Impeccable dans son uniforme, celui-ci, qui possédait une réputation de froideur bien établie, s'efforça de paraître aimable. Il se leva pour tendre la main au civil.
— Bonjour, inspecteur ! J'ai longuement causé de vous, ce matin même, avec votre chef Randolph Diomend. Vous nous êtes apparu comme le seul homme capable de débrouiller une affaire qui nous préoccupe sérieusement.
— C'est un grand honneur pour moi, colonel ! Mais, je ne suis pas rompu aux secrets militaires et j'ignore tout de...
L'autre l'interrompit d'un geste.
— L'armée n'a pas un grand rôle à jouer dans ce que nous allons entreprendre. Le dossier aurait aussi bien pu être adressé aux services de Diomend qu'aux miens... Avant d'entrer dans le vif du sujet, permettez-moi de vous présenter sir Clark Hornban, détaché de Scotland Yard. Il se trouve, en effet, que la Grande-Bretagne subit aussi des dommages, dans le cas présent.
Hartling serra la main d'un personnage long et mince qu'il avait remarqué dès son entrée dans la pièce.
— Asseyez-vous, inspecteur ! reprit Crowned : notre conversation doit durer un certain temps.
Kenneth Hartling se laissa tomber au creux d'un fauteuil de cuir ou il cala le plus confortablement possible sa silhouette épaisse, lourde, mais courte. Vingt ans de travail dans la police criminelle et quarante-cinq années d'âge lui conféraient une solide expérience des hommes et des supérieurs hiérarchiques en particulier. Il flaira une affaire d'importance, mais se garda bien de montrer sa clairvoyance. Passant une main indifférente sur la calvitie déjà prononcée de son crâne, il s'attacha à rendre le regard de ses yeux gris le plus inexpressif possible, tandis que les traits énergiques de son visage se détendaient simultanément.
— Vous n'ignorez pas, commença Crowned, que le Moyen-Orient est en effervescence. Nous entretenons là-bas, en différents points des côtes de la mer d'Oman et du golfe Persique, des agents indigènes chargés de nous renseigner sur les mouvements des populations, les concentrations de troupes aux frontières, l'état d'esprit de nos partisans. L'un des plus actifs de ces agents se nomme Mowgloo. À vrai dire, nous ignorons sa nationalité et ses origines exactes qui, d'ailleurs, ne nous intéressent que fort peu. Mowgloo est officiellement un riche négociant, possédant une flotte de bateaux marchands, dont l'activité s'exerce entre Gwadar, Karachi et l'Europe. Il transporte beaucoup de choses sur ses cargos, mais nous fermons les yeux et laissons circuler ceux-ci librement à travers la mer Rouge et le canal de Suez. En compensation, il nous raconte ce qui se passe quotidiennement aux frontières d'Iran, de Palestine, d'Arabie et même aux confins des Indes et du Tibet. Ses rapports nous sont très précieux... En outre, Mowgloo accepte de temps à autre de recevoir quelques chargements d'armes modernes, qu'il achemine sur les tribus dont la loyauté à notre égard est certaine. Les intermédiaires discrets qui organisent ces envois ont toujours loué la probité du destinataire. Or, depuis quelques mois, les rapports de Mowgloo se font plus rares, les bateaux d'armes ou les convois terrestres n'arrivent pas à destination ; souvent, ils sont pillés ou anéantis.
« Mowgloo semble hors de cause. Il se plaint amèrement d'un mystérieux chef hindou : le sultan d'Aïn-Djenann, établi sur une île à l'entrée du golfe qui lui a déclaré une guerre acharnée et se plaît à contrecarrer ses projets en le ruinant petit à petit.
« Nous avons enquêté sur l'hôte d'Aïn-Djenann, mais les renseignements recueillis sont tellement vagues que le doute est né dans notre esprit. La réalité paraît montrer que l'îlot est habité par un original qui vit là en seigneur oriental, dans les restes d'un antique palais barbaresque. Il n'a pas été possible à nos hommes de l'approcher, l'accès de l'île étant interdit et gardé. L'énigmatique sultan est le propriétaire incontesté d'Aïn-Djenann qu'il a acheté au gouvernement des Indes, l'an dernier.
« Votre mission doit donc consister à apprendre qui, de Mowgloo ou du sultan, est notre ennemi. Lorsque ceci sera nettement établi, il y aura lieu d'éliminer le traître, par n'importe quel moyen.
Kenneth Hartling se leva :
— Je regrette, colonel, de ne pouvoir accepter cette besogne. Je n'ai jamais assumé de tâche semblable et éprouve même une certaine répugnance à l'égard de tels procédés.
Crowned ne se démonta pas.
— Je m'attendais un peu à cette réflexion, rétorqua-t-il. J'ajoute donc que vous serez libre d'agir comme il vous conviendra et même de ne pas obéir au dernier point de mon exposé.
— Je vous remercie de m'avoir compris, mais je persiste à croire que...

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