498
pages
Français
Ebooks
2017
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Ebook
2017
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Publié par
Date de parution
04 septembre 2017
Nombre de lectures
2 490
EAN13
9782370115706
Langue
Français
Publié par
Date de parution
04 septembre 2017
Nombre de lectures
2 490
EAN13
9782370115706
Langue
Français
TRANSE
M.I.A
© Éditions Hélène Jacob, 2017. Collection Thrillers. Tous droits réservés.
ISBN : 978-2-37011-570-6 Note des auteurs
Le livre que vous découvrez est notre dixième publication et ne ressemble pas aux neuf
précédentes. Enfin, pas tout à fait…
Si nos thèmes et ambiances de prédilection y sont bien présents, la nature même de ce thriller
est particulière.
Cette fois-ci, après notre trilogie fantasy Les Affligés, nous avons souhaité marier notre envie
de suspense avec la passion d’Hélène pour le jeu de rôle et les « livres dont vous êtes le héros »,
tout en préservant la noirceur présente dans notre univers littéraire.
Transe est donc un titre à la frontière du roman et du jeu, avec un récit qui n’est pas linéaire :
en fonction de vos décisions, vous allez influencer le déroulement de l’histoire et sa conclusion.
Le livre peut être relu plusieurs fois, afin de tester divers choix et accéder à chacune des douze
fins possibles.
Si vous avez déjà eu l’occasion de pratiquer les « livres dont vous êtes le héros » tels qu’ils
étaient généralement écrits pour les adolescents des années 80-90, sachez que l’expérience que
nous vous proposons ne requiert pas l’utilisation de dés ou la création d’une fiche de personnage.
Nous vous recommandons néanmoins de garder un papier et un crayon à portée de main, car ils
vous rendront service, de temps en temps.
Dans un livre comme celui-ci, notez que la notion de « page » ou de « chapitre » est à oublier,
car elle est remplacée par celle de « section » : vous allez naviguer d’une section numérotée à une
autre, dans un désordre complet et volontaire ayant pour objectif de préserver l’aspect « jeu » du
roman.
Chaque fois qu’une partie se conclut par « rendez-vous en… », cliquez sur le lien
correspondant.
Enfin, nous vous invitons à jouer le jeu jusqu’au bout et à ne jamais revenir sur un choix en
cours de route, afin de préserver votre plaisir de lecture.
Bienvenue dans Transe ! – 1 –
Le bruit insistant de la pluie vous sort d’un cauchemar sans fin, dépourvu de sens. C’est en
poussant un cri plaintif, un peu enfantin, que vous vous redressez brutalement, l’esprit envahi par
une peur incontrôlable qui étouffe la moindre de vos pensées rationnelles.
Quelque chose en vous, plus puissant que votre conscience, vous affirme que vous n’avez rien
à faire là, que votre place est ailleurs. Pourtant, vos yeux sont encore fermés et vous ne savez
même pas ce que « là » et « ailleurs » signifient véritablement.
Dans l’air, une odeur étrange, nauséabonde, qui ne vous évoque rien de familier. Ou peut-être
celle d’un grenier, poussiéreux et mal ventilé, qu’on aurait rempli de détritus. Sous vos mains, la
dureté du sol et la piqûre de dizaines de gravillons, presque incrustés dans la chair de vos paumes.
Le silence règne, à l’exception du son rythmé de l’averse toute proche, qui tombe dru et vous
semble crépiter.
Votre corps oscille, comme privé de stabilité, malgré vos efforts pour conserver l’équilibre.
Vous vous faites la réflexion que rester en position assise ne devrait pas être aussi compliqué,
aussi douloureux. À peine esquissée, cette pensée vous paraît stupide. Pourquoi se soucier d’un
détail pareil, quand on ne sait même pas où l’on est ?
Vous inspirez bruyamment, à la manière d’un nageur resté trop longtemps en apnée, et décidez
d’ouvrir enfin les yeux. Ce simple mouvement des paupières déclenche instantanément une
migraine qui vous fait gémir. Pourtant, la lumière n’est pas coupable. La pénombre vous entoure
et seuls quelques rais blanchâtres marquent timidement le sol. Il vous faut plusieurs secondes
pour parvenir à mieux distinguer le décor, à lui donner un sens.
La chambre – car c’en est une, si l’on se fie à la présence du vieux lit contre le mur, juste
derrière vous – mesure à peine dix mètres carrés. Une armoire bancale et un fauteuil à bascule –
dont la silhouette caractéristique est facilement reconnaissable, malgré le faible éclairage – sont
les seuls autres meubles de la pièce.
Vos yeux cherchent rapidement de nouveaux points de repère. Des raisons de repousser la
panique qui s’insinue en vous.
Les planches obstruant la fenêtre bloquent presque toute la lumière du jour, elle-même
obscurcie par le temps pluvieux. Les murs sont sales, couverts de taches et messages divers que
vous ne pouvez que deviner, faute d’éclairage suffisant. Il vous semble reconnaître les lettres
« BH » à plusieurs endroits, tracées par une main malhabile, trop étirées verticalement. Mais
4 peut-être que vos yeux vous jouent des tours. Ou peut-être pas. Vous avez tellement mal au crâne
que réfléchir vous épuise.
Un chiffon blanc, posé en évidence sur le matelas défoncé, attire votre regard. Son état de
propreté relative, au milieu de cette pièce grise et abandonnée, vous surprend. Lui non plus n’a
rien à faire là. Sa présence n’est pas logique.
Par réflexe, vous ramassez le bout de tissu, sans trop comprendre pourquoi. En le voyant se
teinter d’une couleur plus sombre, vous le lâchez brusquement et examinez vos mains comme si
vous veniez de découvrir leur existence, en écarquillant les yeux.
Pas de doute, elles sont pleines de sang. Un sang qui sèche déjà, apparemment. Vous aimeriez
croire qu’il s’agit de peinture – bien que cette explication soit, d’une certaine façon, encore moins
crédible –, mais un examen plus approfondi vous indique que vos vêtements sont, eux aussi,
largement tachés de rouge sombre. Sur les bras, les jambes, le ventre. Seul un enfant pourrait se
salir autant. Quoi qu’il en soit, vous détestez peindre et vous n’aimez pas particulièrement cette
couleur. Trop violente, trop agressive. L’hypothèse d’une blessure s’impose, bien plus
logiquement que toute autre, même si votre peau a l’air intacte. D’où vient ce sang, si tant est
qu’il s’agisse de cela ? Élaborer le plus petit raisonnement susceptible de répondre à cette
question vous semble impossible. Trop fatigant, trop insurmontable. Votre migraine est telle que
les murs crasseux vous paraissent onduler et deviennent flous.
Vous ramassez le chiffon, frottez vos mains dessus sans trop de conviction, afin de vous sentir
un peu moins sale, et décidez de vous lever. Il vous faut de l’eau, une bouffée d’air frais,
n’importe quoi qui pourrait vous sortir de cette torpeur insensée.
Car vous le savez : la réaction la plus naturelle d’une personne dans votre situation serait de
courir, appeler à l’aide ou, éventuellement, céder à la panique et se mettre à pleurer. Pourtant, rien
de tout cela ne se produit, ce qui est absurde. Vous avez peur, oui. Mais l’émotion ne se traduit
que par un grand vide en retour. Une envie irrépressible de dormir. Un détachement anormal que
rien ne justifie. Pourquoi chaque mouvement est-il si difficile ?
Rester dans cette pièce ne vous aidera en rien, c’est une certitude. En titubant à moitié, vous
vous dirigez vers la porte, grande ouverte. Vous constatez qu’elle est, en partie, sortie de ses
gonds et a presque été arrachée au chambranle, malgré son épaisseur et son poids évident.
Quelqu’un a manifestement passé ses nerfs dessus, ce qui vous laisse imaginer une rage
incontrôlable.
Quel est donc cet endroit ? Qu’est-ce qui explique votre présence ici ? Vos derniers souvenirs
sont si… flous.
Vous franchissez l’ouverture d’un pas flageolant.
5 Rendez-vous en 41.
6 – 2 –
Vous relisez plusieurs fois les chiffres.
« 4-3-4-9-32-? »
On vous demande de trouver la fin de l’expression, c’est à peu près certain. Vous éliminez
d’emblée les dates et numéros de téléphone. Le format ne conviendrait pas.
Maintenant que votre état s’est un peu amélioré – vous avez toujours aussi soif, mais vos idées
sont redevenues plus claires –, vous commencez à mieux comprendre la psychologie de « la