Un cas d hérédité
39 pages
Français

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Description

Le comte André de Soigne a tout pour être heureux. Jeune, beau, sportif, riche, il est fiancé à une jolie demoiselle de bonne famille et fortement dotée.


Alors, quelle est la raison de sa rupture avec la femme qu’il aimait à l’approche du mariage ?


Et pourquoi s’est-il assis devant son bureau pour se tirer une balle dans la tempe ?


Se suicide-t-on quand l’existence vous sourit ?


D’ailleurs, André de Soigne s’est-il ôté la vie ?


L’inspecteur PESSART, chargé de l’enquête, en doute très rapidement...

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791070035528
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Inspecteur PESSART

- 14 -

UN CAS D’HÉRÉDITÉ

De
Marcel PRIOLLET
* 1 *
UN GRAND CHAGRIN
 
Simone Dorland se tamponnait les yeux de son mouchoir plié, avec une sorte de fureur…
— Enfin, maman, t'imagines-tu cela, s'exclamait-elle avec désespoir, il est parti en me disant que nos projets d'avenir étaient irréalisables, qu'il était préférable de nous séparer, de ne plus nous revoir !
— Voyons, ne t'exalte pas ainsi ! conseillait la bonne M me  Dorland, une grosse et paisible bourgeoise d'une cinquantaine d'années, cependant qu'à ses côtés, son mari, un homme chauve et bedonnant, semblait consterné.
Cette scène de famille se passait dans un intérieur calme et cossu de la rue de Médicis.
Les Dorland, anciens bonnetiers retirés des affaires après fortune faite, avaient rêvé, avec la grosse dot qu'ils lui donnaient, de marier leur fille unique selon son gré, surtout vers les inclinaisons de son cœur.
— Même si mon gendre ne possédait pas un rouge liard, proclamait l'ancien négociant, ma fille serait assez riche pour deux !
Or, l'été précédent, Simone avait fait la connaissance à Dinard d'un charmant danseur, doublé d'un nageur émérite et d'un tennisman expérimenté.
Ç'avait été tout de suite le coup de foudre, l'amour entre ces deux cœurs jeunes avait flambé comme une torche.
Dans le cas, il ne s'agissait pas d'un parti indésirable ou besogneux, le comte André de Soigne était jeune, beau garçon, fortuné. Il n'avait pas de profession, c'est vrai, mais la gérance de son capital lui en tenait lieu. D'autre part, il se passionnait pour les sports, les exercices violents, les découvertes nouvelles dans toutes les branches de l'activité humaine.
En somme, un garçon intéressant, si ce n'avait été peut-être sa trop grande émotivité.
Les Dorland avaient accueilli ce projet de mariage avec enthousiasme. Du reste, tout de suite, André avait exprimé ses intentions. On l'avait accueilli du sein de la famille avec cordialité.
André de Soigne était libre, orphelin, libre de disposer de lui-même et de sa fortune. Deux mois plus tard, les jeunes gens se trouvaient fiancés. La bague rituelle avait été donnée, un superbe brillant monté sur platine.
L'entourage de la jeune fille se réjouissait de cet heureux dénouement. Le mariage avait été fixé au mois suivant.
Presque chaque soir, M. de Soigne venait dîner en famille et passer sa soirée avec sa fiancée. Jusqu'aux jours derniers, il se montrait gai, affable, enjoué. Puis, brusquement, son humeur changea. Il devint sombre, absorbé, préoccupé. À toutes les questions posées par sa fiancée, il se contentait de répondre d'un air agacé :
— Mais vous perdez la tête, ma petite Simone, je n'ai rien ! absolument rien !
Enfin, vint ce soir où les époux Dorland ayant, par discrétion, laissé seuls les fiancés dans le salon, entendirent claquer la porte de sortie et retrouvèrent leur fille en larmes, sanglotant dans un fauteuil au coin du foyer.
— Voyons, s'écriait d'un ton coléreux M. Dorland, je ne peux pas croire que ce monsieur ait agi de la sorte sans te donner une explication à son inqualifiable conduite ! Du reste, il nous devait à nous une explication, et, pas plus tard que demain…
— Non, papa, je t'en prie, si André est parti c'est qu'il ne m'aime plus, voilà tout !
— Et pourquoi ne t'aimerait-il plus ? Il faut trouver une explication à toute chose !
Simone haussa les épaules d'un air excédé :
— Il est parti, voilà ! Seulement, je ne sais pas...

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