Un crime bizarre

Marcel Priollet

Description

Monsieur Chevillon est plongé dans la terreur. Chaque début de mois, il reçoit une lettre anonyme égrenant le décompte du temps qu’il lui reste à vivre.

Le délai étant prochainement imparti, il fait appel à une Agence de Surveillance afin d’assurer la garde autour de sa villa isolée.

Malgré cette précaution, Monsieur Chevillon est assassiné durant la nuit.

Très vite, le juge d’instruction soupçonne le fils illégitime de la victime.

Mais, l’inspecteur François PESSART est persuadé de l’innocence du jeune homme.

Dans tous les cas, le policier va devoir résoudre un crime bizarre !

Sujets

• Manchot
• Fiction
• Brésil

Informations

• Publié par: Oxymoron Éditions
• Nombre de lectures: 10
• EAN13: 9791070033166
• Langue: Français

Extrait

Inspecteur PESSART

- 6 -

UN CRIME BIZARRE !

De
Marcel PRIOLLET
* 1 *
Un homme inquiet
 
Le directeur de l'Agence « Sécuritas » (surveillance privée de villas et d'immeubles), venait ce matin-là, de mettre une dernière signature sur le courrier de la journée, lorsque se retournant vers sa secrétaire, une jolie rousse au teint de lait et à l'œil malicieux, il eut l'idée de demander :
— Personne au salon, M lle  Edmée ?
— Je ne crois pas, patron, répondit l'interpellée, mais par plus de prudence, il faudrait demander à Octave, le garçon de bureau, qui vous renseignerait plus sûrement que moi.
— C'est juste, reconnut M. Garnier, qui presque aussitôt sonna sur l'un des multiples boutons électriques garnissant son bureau.
Presque aussitôt, une petite porte dissimulée dans la tapisserie s'ouvrit.
Octave, vêtu d'une impeccable livrée bleue à boutons d'argent, fit son apparition et esquissa devant le patron un salut militaire.
Grand blessé de guerre, Octave Lermette, maintes fois cité, décoré à profusion au cours de la Grande Guerre où il avait fait prouesses, conservait dans la vie civile, l'innocente manie de se croire toujours au régiment ; le brave garçon ne trouvait pas une marque plus digne du respect que le salut militaire.
— Vous m'avez sonné, M. le directeur ? fit-il en se mettant machinalement au garde-à-vous.
M. Garnier tourna la tête.
— Ce n'est rien. Je voulais savoir simplement s'il ne restait plus de visiteurs au salon ?
— Si, M. le directeur... un monsieur qui est déjà là depuis une bonne heure et qui semble s'impatienter.
— Pourquoi ne pas m'avoir prévenu ?
— Je croyais M. le directeur au travail, je n'osais pas le déranger.
— Cette personne vous a remis sa carte ?
— Oui, en effet... la voici !
Le garçon de bureau sortait de la poche gauche de sa livrée, un fin bristol gravé.
M. Garnier y jeta les yeux et lut :
 
M. Antoine CHEVILLON
Rentier
Villa « Les Glycines »
Chevreuse
 
— Connais pas ! Enfin, faites entrer, Octave !
L'homme qui parut présentait l'aspect d'un bon bourgeois cossu. De taille moyenne, bedonnant, la face large et rasée encadrée de cheveux grisonnants frisés. Il était mis confortablement d'un pantalon rayé et d'un veston de cheviote noire ; son cou, gros et un peu apoplectique, s'étranglait dans un faux-col trop étroit.
Tout dans le nouveau venu présentait l'idée d'aisance, depuis la perle rare enfoncée dans la cravate bleue, jusqu'à la chaîne de montre d'or, un peu massive, rayant son gilet.
— Asseyez-vous, monsieur, dit le directeur de l'agence « Sécuritas », en désignant d'un geste un fauteuil faisant face à son bureau.
L'autre obéit. Pourtant, le regard qu'il lança à M lle  Edmée, la dactylo, annonçait une certaine gêne.
— J'aimerais à vous entretenir seul, dit-il enfin.
...