Un crime de plus ou de moins
39 pages
Français

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Un crime de plus ou de moins , livre ebook

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Description

En Angleterre, un inconnu est tué d’une balle de revolver dans le jardin d’un particulier qui s’était absenté.


L’inspecteur de Scotland-Yard chargé de l’enquête fait appel au détective français Yves MICHELOT. Celui-ci se trouve justement à Londres où il rencontre un client désireux de retrouver son oncle qui s’est mystérieusement volatilisé.


Yves MICHELOT confie la banale affaire de disparition à son assistant Claudin, pour mieux aider la police locale, et ne tarde pas à découvrir des éléments déconcertants...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782373478938
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Yves MICHELOT,
Détective

UN CRIME DE PLUS OU DE MOINS !
Roman policier

par Claude ASCAIN
CHAPITRE PREMIER
L'ONCLE D'AMÉRIQUE

Harris Conway regardait l'homme qui était assis en face de lui.
Ils se trouvaient tous les deux dans le petit salon de la modeste pension de famille qu'habitait Harris.
À peine rentré de son travail – il occupait le poste de manutentionnaire dans une grande maison de commerce londonienne – on lui avait dit qu'un visiteur l'attendait.
— C'est M. Forbes...
— Forbes ?... Qu'est-ce que...
Il n'en avait pas demandé davantage. Et maintenant, il écoutait ce que lui disait le personnage en question.
Surprise immense, incroyable. Il en était abasourdi.
— Mais oui, je suis ton oncle Georges !
Donc, le frère de sa mère. Et l'homme continuait :
— Tes parents ne t'avaient donc jamais parlé de moi ?
Devant le visage embarrassé de Harris, l'oncle se mit à rire :
— Oui... Je vois. Le moins possible, sans doute !
Le jeune homme continuait de garder le silence et d'observer son visiteur.
Georges Forbes avait les tempes grises, un visage énergique, des yeux bleus abrités sous d'épais sourcils. Une petite barbe très soignée remontait le long des joues qu'elle encadrait.
Excellemment bien vêtu. Des mains soignées.
Il ouvrit un bel étui à cigarettes en or massif et le tendit :
— Des américaines... Tu les aimes ?
Harris en prit une et l'alluma. L'oncle Forbes reprit :
— J'arrive d'Amérique, comme je te l'ai dit. J'ai débarqué à Southampton, il y a deux jours, et la première chose que j'ai faite a été de me rendre à Durham...
C'était la ville où Harris avait passé son enfance.
— Je suis allé sur la tombe dans laquelle reposent tes deux parents, mon petit. Puis je me suis renseigné, j'ai réussi à obtenir ton adresse, ici, dans la banlieue londonienne. Et me voici.
Il lança une bouffée et le geste fit étinceler un diamant au petit doigt.
— Je suis riche, continua l'oncle Forbes.
— J'en suis heureux pour vous, mon oncle.
— Riche et tout seul. Il ne me reste plus que toi pour parent. Je ne me suis jamais marié.
Et vint l'étonnante proposition.
— Veux-tu vivre avec moi ?... Tu ne seras pas malheureux.
— Partir en Amérique ?
— Oh, non. Je suis rentré pour toujours en Angleterre. L'Amérique j'en ai plus qu'assez. Vingt-cinq ans d'exil... Tu penses... J'avais ton âge quand je suis parti chercher fortune.
— J'ai vingt-six ans, murmura Harris.
— C'est bien ça... Et j'en ai cinquante et un passés. Qu'est-ce que tu fais dans la vie, Harris ?
— Heu... Un petit emploi...
— Je m'en doute. Tu n'as pas l'air très prospère. Il ne tient qu'à toi que cela change. Tout ce que je te demande, c'est de l'affection pour ton oncle.
Harris eut un sourire et se passa la main sur le front.
— Il me semble que je rêve ! avoua-t-il.
— Un beau rêve, en tout cas, hein... Alors, tu vas lâcher ce que tu fais ?
— Je vous avoue, mon oncle, que...
— Allons, allons !... J'ai l'intention d'acheter un domaine, du côté de Durham, justement. Tu seras mon secrétaire particulier.
L'oncle conclut :
— En attendant, je t'emmène dîner avec moi... Je suis descendu au « Monico ». Nous passerons la soirée ensemble... Nous parlerons de tes parents que j'ai toujours aimés, malgré leurs... mettons leurs erreurs sur mon compte... Je te raconterai, aussi, quelques-unes de mes pérégrinations de l'autre côté de l'Atlantique.
Ému et envahi par un torrent de reconnaissance, Harris se leva et tomba dans les bras ouverts de l'oncle Forbes.
Une heure plus tard, ils étaient en taxi, roulant vers le centre de la capitale.
Ce fut une soirée comme Harris n'en avait jamais connues. Un repas de luxe, des fauteuils d'orchestre dans le meilleur music-hall, et on termina par une boîte de nuit avec champagne et attractions.
Jamais son modeste salaire ne lui aurait permis tout cela...
Lorsqu'il rentra chez lui, il était encore sous le coup de l'événement. Un miracle en vérité.
Il resta longtemps, les yeux ouverts, dans son lit.
L'oncle Georges était donc revenu !...
La seule fois où le père de Harris avait fait allusion à son beau-frère un peu longuement, avait été l'occasion de parler de lui de façon peu favorable :
— Un vaurien... Il est paresseux... Il m'a emprunté de l'argent qu'il ne me rendra sûrement jamais !
Finalement, Georges Forbes était parti sans crier gare pour les États-Unis. On ne savait absolument rien de ce qu'il y faisait. Il avait écrit deux ou trois fois, puis plus rien...
La vie avait continué...
Et voici qu'il était revenu, tout d'un coup. On eût dit un sujet de film. Il était riche, il débordait de tendresse, il était si heureux de transformer l'existence grise de son neveu.
— J'ai de vieilles dettes envers ton père, que je veux acquitter en faveur du fils, disait-il. Je le ferai en bloc, avec de gros intérêts par-dessus le marché !
Ils avaient rendez-vous pour bientôt.
— Je te téléphonerai Harris...
— Surtout pas à mon travail !... C'est défendu.
— D'accord. Je te demanderai à la pension de famille. Mais – et il avait ri – n'aie pas la hantise de te faire jeter à la porte par ton patron. Désormais, tu n'auras plus besoin de lui !
Les deux hommes prendraient des dispositions définitives, Harris irait habiter avec son oncle au « Monico », et ils se mettraient ensemble à la recherche d'une belle propriété à la campagne.
— À bientôt, Harris...
— À bientôt, oncle Georges...
Le jeune homme finit par s'endormir avec de riantes pensées. Comme tout allait lui sembler différent, désormais !... Ah, certes, l'affection demandée par le frère de sa mère serait amplement méritée...
CHAPITRE II
LE CADAVRE DANS LE JARDIN

L'inspecteur Brickett, de Scotland Yard, avait son air rogue habituel. Il possédait une face de bouledogue avec deux gros yeux bleus proéminents et une mâchoire redoutable.
Il venait de recevoir un coup de téléphone de la police locale de la banlieue de Clerkenwell, il s'était rendu sur place, sans tarder, et maintenant, il essayait de comprendre l'énigme qui se présentait à lui.
On avait trouvé, dans le jardin d'un certain M. Pagham, un individu effondré derrière un massif de troènes, avec une balle dans la tête.
— Mort... articula-t-il, tout ce qu'il y a de plus mort.
L'homme tenait lui-même, dans la main crispée, un pistolet automatique, muni d'un silencieux.
— Et – lui dit un policier local – j'ai déjà vérifié le chargeur.
— Vous avez donc replacé l'arme dans sa patte ?
— Naturellement... Pour que vous puissiez voir la position.
— Hum... Ça ne me dit rien. Et qu'est-ce que vous avez trouvé de particulier dans ce chargeur ?
— Manque trois balles. D'après l'état du pistolet, elles ont dû être tirées depuis peu.
Brickett regarda la face blême. Il lui semblait l'avoir déjà vue quelque part.
Thomas, l'inspecteur de Clerkenwell révéla :
— C'est Snow Martin...
— Ah ! J'allais le dire !
Ce bandit avait eu maintes fois maille à partir avec la police. Ce n'était pas un malfaiteur d'envergure, mais son casier judiciaire était copieusement garni.
Avait-il essayé de cambrioler la maison ?
— Je crois, reprit Thomas, qu'il se sera fait surprendre, et que réfugié derrière le massif, il...
— Il quoi ?... Soutenu une bataille ? Contre qui ?
Thomas resta coi.
La maison paraissait vide. M. Pagham n'était pas chez lui. D'autre part, ce Snow Martin n'avait pas tenté de s'introduire.
Toutes les serrures se révélaient intactes, pas la moindre trace d'effraction des fenêtres non plus.

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