Une femme dans l ombre
55 pages
Français

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Description

Londres est sous le joug d’un impitoyable clan de malfaiteurs surnommé « La Bande à Pépé ». Échange de faux billets et assassinats se multiplient dans les rues de la ville.


Bill DISLEY, le reporter-détective, lancé sur la trace des criminels avec l’aide de son fidèle Jeff, ne tarde pas à recevoir un message le menaçant s’il continue son enquête.


Mais Bill DISLEY est une tête de mule et il va apprendre, à ses dépens, que « La Bande à Pépé » ne plaisante pas...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 3
EAN13 9782373475487
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

AVANT-PROPOS
Pour ceux de nos lecteurs qui ne se seraient pas familiarisés avecBILL DISLEY et son existence trépidante de journaliste détective, nous rappelons que notre sympathique héros est le plus brillant reporter au« Star Express », grand quotidien londonien dontBOB, dit « le Gros Bob », est rédacteur en chef. L'habituel comparse de Bill estJEFF, ancien pickpocket notoire, géant à la compréhension lente, mais à la « droite » impeccable, dévoué corps et âme au journaliste qui le tira autrefois d'un mauvais pas. L'inspecteurMARTINdans la plupart des est, enquêtes, mêlé aux agissements de Bill. C'est un petit homme ponctuel, bourgeois et sévère, qui professe une grande amitié et une sorte d'admiration pour Bill, bien qu'il soit souvent heurté par la désinvolture avec laquelle notre reporter traite Scotland Yard, ses œuvres et ses pompes.
J.-A. FLANIGHAM.
I
JULOT-LES-GRANDES-DENTS
Jeff releva solennellement la tête, tritura le pied de son verre avec la mine absorbée du monsieur qui se pose une question essen tielle, avala le contenu d'un trait, reposa le verre avec force et lâcha enfin, d'un ton dégoûté :
— Ce type-là, Bill, c'est un sale voyou !
— Et c'est encore un euphémisme ! fit Bill, nonchalant.
Jeff hésita, puis :
— Qu'est-ce que c'est qu'un euphémisme ?
— Un adoucissement de langage !
— C'est-à-dire que ?
— C'est-à-dire, oui !
Jeff posa ses deux coudes sur la table, parut profo ndément ennuyé, puis :
— Enfin, qu'est-ce que ça veut dire ?
Bill soupira profondément avant d'enchaîner :
— Qu'il est encore beaucoup plus sale voyou que tu ne peux l'imaginer !
Jeff eut un regard désolé :
— J'ai jamais eu beaucoup d'imagination !
Et comme la question paraissait créer en lui tout u n monde d'hypothèses, il reprit :
— Quand je dis : « Julot-les-Grandes-Dents est un s ale voyou », c'est un euphémisme, parce qu'en réalité, Julot-les-Grandes- Dents est un super-sale voyou ! C'est bien ça ?
— C'est exactement ça ! On peut continuer le jeu à l'infini. Quand je dis : « Mon ami Jeff a une grande tendresse pour les bois sons alcoolisées », c'est un euphémisme, parce que...
— Ça suffit comme ça ! coupa Jeff, j'ai pas envie d e me faire insulter plus longtemps.
Il eut un sourire vers le barman et, d'une voix ton itruante :
— Deux whiskies !
Et, penchant la tête vers Bill :
— Selon toi, tu penses que Julot-les-Grandes-Dents travaille pour le compte de Pépé ?
— Je le pense, mais je suis incapable de le prouver ! Tant que je ne saurai pas qui est Pépé, tant que je ne serai pas au coura nt des ramifications imprévues de cette bande dont tout le monde parle, mais dont personne ne connaît grand-chose, je ne pourrai pas t'affirmer p éremptoirement que Julot-les-Grandes-Dents travaille pour le compte de Pépé.
Le barman apportait les deux whiskies avec une mine sournoise et un regard de biais. Selon toute vraisemblance, le copa in de Jeff l'intriguait désagréablement. Que ce voyou de Jeff vienne s'eniv rer dans une taverne de l'Ouest, ça n'était pas encore tellement surprenant : sa face amochée d'ancien boxeur, ses lèvres perpétuellement entrouvertes pou r un rire ironique, ses oreilles décollées et son torse puissant étaient au diapason des mauvais garçons qui foisonnaient un peu partout, au hasard des petites tables ou debout devant le bar. Mais le type qui était avec lui avai t un costume « high-life », des manières d'homme du monde, une face intelligente et perspicace, et ses regards vifs et aigus se posaient un peu partout av ec une vivacité insupportable.
Jeff lut tout cela dans le regard du barman et de s a voix éraillée :
— Y a quéqu' chose qui t' dérange ?
— Non ! grogna le barman, qui fit demi-tour après a voir empoché son pourboire.
Jeff eut un large rire et confia :
— T'as pas tellement l'air satisfait !
— Non ! fit Bill, évasif, la présence simultanée de Julot-les-Grandes-Dents et de nous deux dans le même endroit doit certainement mettre son système nerveux à l'épreuve !
— Ah ! dis donc, s'exclama Jeff, tu penses aussi qu e le barman fait partie de la bande à Pépé ?
Bill se tourna vers Jeff et sans rire :
— Tu ne crois pas que le ministre de l'Intérieur fa it partie de la bande à Pépé ?
Jeff haussa les épaules.
Bill, lui, regard aigu, fixait dans la glace le peu séduisant profil de Julot-les-Grandes-Dents qui s'expliquait à voix basse avec un individu à la face aussi peu esthétique que celle de son interlocuteur.
Jeff, qui avait suivi le jeu de regard de son ami, fit remarquer :
— Ils ont une sale gueule !
— ... et leur âme doit être au diapason de ce qui l eur tient lieu de visage ! enchaîna le journaliste.
— On a l'air d'être sur le tapis ! fit encore Jeff.
— Oui ! On ferait peut-être mieux de s'en aller mai ntenant. Cette incursion dans un bar mal famé ne nous a rien apporté de bon ! Nous reviendrons demain !
Bill paraissait tourmenté.
— Tu voudrais bien mettre la main sur la bande à Pé pé, hein ? fit doucement l'ex-boxeur.
— Oui ! Mais je me demande si j'y parviendrai un jo ur !
Ils sortirent du bar, suivis par quelques regards i ntrigués.
... Quelques secondes après leur départ, une ombre nonchalante et discrète leur emboîta le pas.
***
Le lendemain, à 11 heures, alors qu'il s'apprêtait à se rendre à son bureau, Bill aperçut sous la porte une enveloppe jaune, format commercial. Il se pencha, la ramassa, décacheta, lut :
«Les bars de mauvais garçons ne sont pas à la hauteu r d'un journaliste comme Bill Disley. Il est inutile qu'il revienne fo urrer son nez dans le quartier Ouest, ça pourrait peut-être chauffer cinq minutes pour sa belle petite gueule. »
Le billet n'était pas signé.
Bill revint vers l'appartement, appela :
— Jeff !
Jeff était armé d'un chiffon à poussière. Chaque fo is qu'une tâche ménagère lui incombait dans le studio de Bill, il traînait d ans tout l'appartement avec la face ravagée d'un garçonnet outragé qu'on lui ait bouclé les cheveux à l'anglaise, et qui aurait conscience de l'infini ridicule de la si tuation.
— Qu'est-ce qu'il y a ?
— Lis !
Il lut, sa face s'éclaira et, dans un rire silencie ux :
— Ça va chauffer ! dit-il.
II
MARTIN CONTRE PÉPÉ
La longue face triste de l'inspecteur Martin s'enca dra dans la porte entrouverte.
Bill, sourcils froncés, examinait la feuille qu'il était en train de dactylographier, avec un regard sans joie. Il relev a la tête :
— C'est vous, ma douceur ?
Il repoussa sa machine avec un soupir las, se leva. Martin avait refermé la porte. Il s'avança jusqu'à Bill en traînant une cha ise, s'assit à califourchon, face au journaliste, puis :
— Ça va de plus en plus mal ! dit-il.
Une flamme vive passa dans le regard de Bill :
— Qu'est-ce qui se passe ?
— Tout Scotland Yard sur pied. Nous avons reçu un a vis de la Banque d'État : le nombre des faux billets en circulation augmente de jour en jour. Ils sont si parfaitement bien imités qu'il faudrait êtr e fichtrement malin pour reconnaître le vrai du faux. Inutile de vous dire l 'exaspération hiérarchique de toute la maison. Du directeur aux inspecteurs divis ionnaires, tout le monde fait du 40 de fièvre. Quand je suis arrivé ce matin, un billet lapidaire m'attendait sur mon bureau :
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