Une main a tué dans l'ombre

Marcel Priollet

Description

Le fils du banquier Crysal est retrouvé au petit matin, dans les Bois, au volant de sa voiture de sport, une balle dans la nuque.

Qui a bien pu tuer ce jeune homme ?

Un simple voleur ?

Un mari jaloux ?

Un obscur personnage sorti du passé de son père ?

Un maître chanteur ?

L’inspecteur François PESSART va devoir mettre toute sa sagacité au service de la justice pour identifier l’assassin !

Sujets

• Bois

Informations

• Publié par: Oxymoron Éditions
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9791070035542
• Langue: Français

Extrait

Inspecteur PESSART

- 15 -

UNE MAIN A TUÉ DANS L’OMBRE

De
Marcel PRIOLLET
* 1 *
VISITE IMPRÉVUE
 
Le banquier Charles Crysal arpentait fébrilement son bureau.
Les mains au fond des poches, les épaules remontées, il voulait se donner à lui-même l'air d'être terrible, mais ne pouvait y parvenir. Une lueur malicieuse pointait déjà derrière les verres miroitants de ses lunettes américaines. Il s'arrêta enfin devant son fils, affalé dans un énorme fauteuil de cuir, qui, cigarette aux lèvres, le considérait avec une nonchalance amusée.
— Tu avoueras, mon petit, que tu abuses un peu !... Depuis trois mois, j'ai payé pour toi, ne détaillons pas les folies, près de cent cinquante mille francs !... Tu avoueras que c'est là un chiffre excessif pour le passe-temps d'un jeune homme de vingt-deux ans ?... Tu es jeune, c'est entendu, j'admets qu'il faut que jeunesse se passe. Admets que je me montre envers toi plutôt libéral… mais enfin, il y a une limite, tu la dépasses !... Oui, oui, mon petit Jacques, comme on dit à présent, tu vas fort !
Le jeune homme tourna vers son père un regard qui souriait.
— Allons, père, donne-moi ce dernier petit chèque et je te promets, après, d'être sage comme une image !
— Allons, galopin !... Mais ce sera la dernière fois ! Je n'ajouterai plus un sou à tes mensualités.
Le banquier alla à son bureau, sortit d'un tiroir un carnet de chèques et libella rapidement un avoir de douze mille francs, signa et remit le papier bancaire au grand jeune homme élégant, aux cheveux plaqués qui lui faisait face.
Celui-ci l'empocha négligemment en laissant tomber d'une voix neutre :
— Merci, papa !
Le banquier sourit sans répondre.
— Maintenant, je me trotte ! déclara le jeune homme en se levant, cependant qu'il jetait un coup d'œil à son bracelet-montre.
— Tu permets, hein ! j'ai un rendez-vous à quatre-heures ?
Il se dirigeait négligemment vers la porte lorsque son père l'arrêta par le bras.
— Je pardonne volontiers les folies de ton âge, pourtant, un bruit m'est venu aux oreilles qui ne me plaît guère.
— Lequel ?
— Il paraît que tu fréquentes la petite M me  Subertin, la femme de notre caissier principal. Je n'aime pas cela. D'abord, Subertin est un brave homme, il est à notre banque depuis vingt ans. C'est un être probe et consciencieux et je trouve profondément immoral…
Jacques rougit jusqu'aux deux oreilles et réplique avec vivacité :
— En voilà une blague !... Je voudrais bien savoir quel est le mouchard qui t'a fait ces confidences.
— Je n'ai pas besoin de te le dire… En tout cas, un fait demeure certain, tu te promènes et beaucoup de personnes t'ont rencontré en compagnie de M me  Subertin. J'aime à croire qu'il ne s'agit là que de flirt innocent, mais, je te le répète, il me plairait de te voir cesser ces assiduités.
Le jeune homme eut un geste de rage et répliqua aigrement :
— Est-ce ma faute, à moi, si Denise… pardon, M me  Subertin, a épousé un homme plus âgé qu'elle ? Ça ne doit pas être agréable pour une femme jeune et, par surcroît, jolie, de vivre en compagnie d'un vieillard !
...