Adieu, Betty Crocker
92 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Adieu, Betty Crocker , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
92 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Après nous avoir donné Fillion et frères, François Gravel explore à nouveau l’univers des souvenirs familiaux. Cette fois, il revisite les années 1960, l’époque des Beatles, des familles nucléaires et des reines du foyer. Fouillant le passé de sa tante Arlette, le personnage de Benoit nous invite à plonger dans l’atmosphère de cette époque telle une visite guidée dans les albums de famille.
Sous le mode de la tendre nostalgie, François Gravel nous offre un portrait magnifique d’un être incroyablement fragile qui a su être un phare pour ses proches. Avec des personnages plus vrais que nature, on se reconnaît, on se retrouve et on redécouvre un passé pas si lointain où la vie se vivait à un rythme moins effréné et où la famille traditionnelle était encore l’unité de base de la société.
À l’occasion du décès de sa tante Arlette, Benoit, un universitaire dans la cinquantaine, se remémore des souvenirs d’enfance. Il raconte à sa compagne l’odyssée de ses 10 ans, du temps où on faisait des tours de « machine » pour visiter la parenté le dimanche après-midi. De ces visites dominicales, il y avait, bien sûr, l’arrêt obligé chez tante Arlette – surnommée Betty Crocker – à son split-level de Beaurivage Gardens à Boucherville. Fasciné par son destin d’épouse-modèle, Benoît s’interroge sur la vie de cette femme qui n’a jamais quitté sa résidence après la mort accidentelle de son mari, chauffeur d’un autobus Voyageur. Trente ans confinée à demeure. Trente ans à être à la merci de son entourage pour lui fournir l’essentiel. Celle qui semble si parfaite, avec des enfants si parfaits, cache-t-elle une zone d’ombre ? Qu’arrive-t-il lorsqu’on gratte un peu le vernis de la perfection ? Benoit arrive à tirer des conclusions plutôt étonnantes…

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 octobre 2012
Nombre de lectures 1
EAN13 9782764418611
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L i t t é r a t u r e d ' A m é r i q u e Collection dirigée par Isabelle Longpré
Du même auteur

Pour les adultes
La Note de passage , Boréal, 1985.
Benito , Boréal, 1987.
L’Effet Summerhill , Boréal, 1988.
Bonheur fou , Boréal, 1990.
Les Black Stones vous reviendront dans quelques instants , Québec Amérique, 1991.
Ostende , Québec Amérique, 1994.
Miss Septembre , Québec Amérique, 1996.
Vingt et un tableaux (et quelques craies) , Québec Amérique, 1998.
Fillion et frères , Québec Amérique, 2000.
Je ne comprends pas tout , Québec Amérique, 2002.

Pour les jeunes
Corneilles , Boréal, 1989.
Zamboni , Boréal, 1990
• PRIX M. CHRISTIE
Deux heures et demie avant Jasmine , Boréal, 1991.
• PRIX DU GOUVERNEUR GÉNÉRAL
Granulite , Québec Amérique, 1992.
Guillaume , Québec Amérique, 1995.
• MENTION SPÉCIALE PRIX SAINT-EXUPÉRY (FRANCE)
Le Match des étoiles , Québec Amérique, 1996.
Kate, quelque part , Québec Amérique, 1998.
David et le Fantôme , Dominique et compagnie, 2000
• PRIX M. CHRISTIE
• Liste d’honneur IBBY
David et les monstres de la forêt , Dominique et compagnie, 2001.
David et le précipice , Dominique et compagnie, 2001.
David et la maison de la sorcière , Dominique et compagnie, 2002.
David et l’orage , Dominique et compagnie, 2003.
La Piste sauvage , Québec Amérique, 2002.
La Toile sauvage , Québec Amérique, 2004.

Série « Klonk »
Klonk , Québec Amérique, 1993
• PRIX ALVINE-BÉLISLE
Lance et Klonk , Québec Amérique, 1994.
Le Cercueil de Klonk , Québec Amérique, 1995.
Un amour de Klonk , Québec Amérique, 1995.
Le Cauchemar de Klonk , Québec Amérique, 1997.
Klonk et le Beatle mouillé , Québec Amérique, 1998.
Klonk et le treize noir , Québec Amérique, 1999.
Klonk et la queue du Scorpion , Québec Amérique, 2000.
Coca-Klonk , Québec Amérique, 2001.
La Racine carrée de Klonk , Québec Amérique, 2002. Le Testament de Klonk , Québec Amérique, 2003.

Albums
L’été de la moustache , Les 400 coups, 2000.
Madame Misère , Les 400 coups, 2000.
Tocson , Dominique et compagnie, 2003.
Adieu, Betty Crocker
Données de catalogage avant publication (Canada)

Gravel, François
Adieu, Betty Crocker
(Littérature d’Amérique)
ISBN 978-2-7644-0261-0 (version imrimée)
ISBN 978-2-7644-1491-0 (PDF)
ISBN 978-2-7644-1861-1 (EPUB)

I. Titre. II. Collection : Collection Littérature d’Amérique.
PS8563.R388A74 2003 C843’.54 C2003-940 745-4
PS9563.R388A74 2003
PQ3919.2.G72A74 2003


Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition.

Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.

Les Éditions Québec Amérique bénéficient du programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada. Elles tiennent également à remercier la SODEC pour son appui financier.

Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) Canada H2Y 2E1
Téléphone : (514) 499-3000, télécopieur : (514) 499-3010

Dépôt légal : 3 e trimestre 2003
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada

Mise en pages : André Vallée
Révision linguistique : Michèle Marineau
Conversion au format ePub: Studio C1C4

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

©2003 Éditions Québec Amérique inc.
www.quebec-amerique.com
François Gravel
Adieu, Betty Crocker
roman
À Marie-Josée
Cinq à sept

C e qu’il y a d’ennuyeux avec les contacts humains, c’est qu’ils ont tendance à s’éterniser. Vous invitez des amis à la maison pour un simple repas, et ils croient que vous leur avez offert un siège au Sénat. Ils s’incrustent, ils enfument votre salon, ils vident lentement votre seule et unique bouteille de digestif en débitant avec gravité les cours qu’ils répètent depuis vingt ans ou les éditoriaux qu’ils ont lus le matin même, et ils ne semblent pas vous entendre quand vous vous demandez à voix haute si c’est la pile de votre montre qui est défectueuse ou s’il est vraiment minuit. Pourquoi des gens que vous tenez pour intelligents veulent-ils parler si longtemps ? Voilà qui dépasse l’entendement.
J’aime mon prochain, mais de loin. J’apprécie la compagnie de mes amis, mais à petites doses. Pour les hommes dans mon genre, qui sont économes de leur sociabilité, les cinq à sept sont la trouvaille du siècle : personne ne s’y sent tenu de terminer des conversations qui souvent auraient mieux fait de ne pas commencer, et la soirée est encore jeune quand on a enfin payé notre dû à la vie en société. S’il fait beau, on peut alors marcher tranquillement dans les rues de la ville, aller au cinéma avec sa bien-aimée, ou alors rentrer tout simplement à la maison et s’installer dans un bon fauteuil avec un roman, bref on est enfin libre de se taire. Si j’avais à établir un palmarès de mes préférences en matière de rencontres sociales, les cinq à sept figureraient au tout premier rang, immédiatement suivis des visites au salon funéraire : serrer la main du cousin, échanger avec lui les dernières nouvelles de la famille et lui donner rendez-vous au prochain enterrement, voilà qui est parfait. Au troisième rang viendraient les repas avec des amis, mais à la condition expresse qu’ils soient consommés à l’heure du midi : on va droit au but, on ne boit pas d’alcool, en une heure tout est fini. Les hommes d’affaires qui veulent avoir l’air performants convoquent souvent leurs collaborateurs pour le petit déjeuner. S’il n’en tenait qu’à moi, cela deviendrait la norme : on fréquenterait ses semblables le matin, à l’extrême rigueur au début de l’après-midi ; le soir, on pourrait enfin rester chez soi, ouvrir un livre et entreprendre une conversation silencieuse avec un homme ou une femme qui a pris le temps de choisir ses mots et qui ne s’offusquera pas si on s’endort au milieu d’une de ses phrases.
Mon cher Benoît, tu n’es qu’un vieux bougon, me dit ma bien-aimée. En plus, tu es de mauvaise foi : ce que tu veux, au fond, c’est contrôler tout ce qui t’entoure.
Je vous présente Patricia, la belle quinquagénaire aux cheveux grisonnants qui partage ma vie, et qui me fait un si beau sourire quand elle me dit mes quatre vérités que je lui pardonne sa méchante manie de lire par-dessus mon épaule.
Tu prétends que tu aimes les cinq à sept, poursuit-elle, mais pour toi, ce sont plutôt des cinq à six, et encore ! Et quand tu rentres à la maison, ce n’est pas tant pour lire des romans que pour écrire des articles ou des livres, ou alors pour préparer tes cours et tes conférences. Tu donnes des cours pendant la journée et tu écris le soir. Ça révèle une certaine soif de communiquer, non ? Pourquoi tes amis n’auraient-ils pas cette soif, eux aussi ? La vérité, c’est que tu n’acceptes le commerce avec tes semblables qu’à la condition de choisir le lieu, l’heure et la manière. Autrement dit, à la condition que ce soit toujours toi, le conférencier.
En plein dans le mille : je vois mal comment je pourrais échapper aux travers dont souffrent la plupart des professeurs, moi qui enseigne depuis vingt-cinq ans. J’aime contrôler, oui ; et je supporte mal la concurrence, c’est vrai, comme il est vrai que ma soif de communiquer est inextinguible. C’est sans doute pour cela que j’ai embrassé la carrière d’universitaire, même si j’ai toujours prétendu que seule la recherche m’intéressait.
Carrière couronnée de succès, d’ailleurs. Depuis mon bref passage dans un des groupuscules gauchistes qui pullulaient dans les années soixante-dix, je me suis toujours intéressé aux organisations. À toutes les sortes d’organisations : armées ou syndicats, multinationales ou entreprises familiales, orchestres symphoniques ou quatuors de jazz… Aussitôt que des humains se côtoient, ils doivent adopter des règles, et

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents