Alcyon - Tome 2
252 pages
Français

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Alcyon - Tome 2 , livre ebook

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Description

L’île noire...

River et Emerson ne savent pas ce qui les attend sur ce mystérieux bout de terre, prétendu lieu de paix, dont ils ignoraient l’existence il y a de cela quelques semaines.

La compétition à laquelle ils étaient promis n’est plus d’actualité, c’est un tout autre destin qui s’esquisse, sur cette île bien différente de ce qu’ils ont connu. Ils vont devoir faire confiance à Phoenix, cet homme bienveillant et plein de promesses, mais New-Islands hante toujours leur esprit. Pourront-ils abolir le régime en place et gagner leur liberté et celle des habitants ?

Quand tout semble enfin possible, le monde de River et Emerson vole en éclats. Un danger inattendu plane sur eux, menaçant l’existence même de leur univers...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 8
EAN13 9791097232771
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© Laurie Becker, 2019
© Éditions Plumes du Web, 2019
82700 Montech
www.plumesduweb.com
ISBN : 979-10-97232-77-1
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l'Auteur ou de ses ayants cause est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
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1.
Mercredi 18 juillet 2018
Salt Lake City, Utah.

Neals et Joey sont en train de discuter. Ils parlent de moi, je le vois bien. Ils font des grands gestes, signe d’une conversation houleuse, et baissent le ton quand je lève la tête. Je regarde ma montre, qui pend toujours à mon cou. Une heure est passée depuis notre arrivée au bunker. Et tout ce à quoi je pense depuis, c’est au fait que je suis la pire fille de l’univers entier. Vraiment.
Je suis sortie de la maison.
J’ai laissé maman seule, alors qu’elle savait ce qui venait.
Je me suis même moquée.
Pour couronner le tout, j’ai écouté un inconnu qui me promettait qu’il allait la chercher. Mais le problème, c’est que Joey ne lui avait accordé qu’une heure et, maintenant qu’elle est largement passée, il ne lui ouvrira plus la trappe. Brayden ne donne pas de nouvelles depuis qu’il est parti en voiture et qu’une brèche s’est formée. Si ça se trouve, il est mort en route, peut-être qu’il s’est fait emporter par une tornade. Je ne sais rien de Brayden, alors je ne sais rien de ce qu’il advient de ma mère.
Est-elle morte ? Ou bien, est-elle bloquée sous les décombres de notre maison ? A-t-elle tenté de fuir ? De me retrouver ? C’est une mère, alors évidemment qu’elle est sortie, qu’elle a contré vents et marées pour me retrouver. Et comme je suis la pire fille au monde, elle a échoué par ma faute.
Neals revient vers moi et m’adresse un sourire triste. Il me prend la main, alors je compresse la sienne. Je ne suis pas la seule à plaindre, il a aussi laissé sa famille derrière lui. Son père, sa mère et sa sœur. Elle n’a que huit ans. Neals était son héros, alors je l’imagine effrayée et se persuader que son grand frère viendra la chercher. Mais voilà, si je suis la pire fille, Neals est le pire fils de l’univers.
Tous les deux, nous avons le cul sauvé, installés sur ces chaises de métal, au fond du bunker de Joey. On s’est sauvés. On voulait retrouver nos proches, ça oui. Mais l’intention ne compte pas dans un cas de force majeure tel que celui-là. Nos parents ne se rassurent probablement pas en se disant que le plus important, c’est qu’on ait pensé à eux. Non, c’est bien pire. Ils ont sûrement été rongés par la détresse, l’inquiétude et peut-être la déception de ne pas nous voir. Neals a essayé d’alléger ma culpabilité. Il me répète que nos proches ne verront pas ça comme un abandon. D’après lui, ils se diront plutôt qu’il nous est arrivé malheur. Alors oui, c’est en partie vrai. Mais on n’a pas hésité à laisser un homme au sol, à monter à bord de ce 4x4 et à entrer dans le bunker alors qu’on pouvait déjà voir une tornade tout ravager.
Je me sens lâche. Et je crois bien que c’est la pire des sensations. Je m’en veux presque d’être encore en vie.
Neals capte mon regard, il a l’air inquiet.
J’ai essayé de négocier avec Joey pour qu’il accepte d’ouvrir à Brayden, s’il revient par miracle. Mais… il dit que c’est trop dangereux. On ne sait pas à quoi ressemble dehors, ni s’il grêle, s’il vente ou si un tsunami s’est écrasé sur le pays. On n’en sait rien, Georgia…
Je hoche la tête, résignée. Je ne reverrai jamais ma mère. Mes yeux se posent sur la radio placée sur la table. C’est celle que Brayden nous a confiée et je l’ai harcelé durant une heure, sans réponse. Neals souffle et ses épaules s’affaissent.
Peut-être qu’il y a juste un problème de transmission…
Neals…
Imagine que ce soit ça, imagine un instant qu’il ait sauvé nos proches mais que…
Arrête ça ! crié-je en me levant brusquement.
Il m’observe, les yeux ronds. C’est un éternel optimiste, à chercher le bon dans le mauvais, des solutions où il n’y en a pas. Je l’ai toujours admiré pour ça. Mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui, peut-être qu’il devrait prendre exemple sur mon réalisme sans faille, celui que tout le monde prend pour du pessimisme. Je n’ai plus aucun espoir et Neals va se tuer s’il continue de croire en ces utopies.
L’espoir est vain. Il est beau la plupart du temps mais, dans une situation pareille, il ne fera que nous faire miroiter des choses que nous n’aurons plus jamais.
Il se lève et s’apprête à parler, mais je préfère me diriger vers ce qui me servira de chambre pour les semaines à venir. Je me rue dans la pièce et me jette en boule sur l’inconfortable lit d’appoint. Je sens que mon cœur s’émiette au fil des minutes qui passent, que je ne suis plus aussi forte que je le pensais. Et je sens surtout les larmes qui inondent mes yeux et viennent sillonner le long de mes joues. Je pleure bruyamment, désespérément.
Je sens une chaleur m’envelopper, c’est Neals. Je crois bien que je n’ai jamais pleuré devant lui. Il s’installe derrière moi, son corps épouse la forme du mien, tout recroquevillé, et son bras enroule ma taille, pour finir de me protéger comme la chose fragile que je suis subitement devenue.
Je ne sais pas combien de temps on reste ainsi, mais quand je ne pleure plus et que mes yeux sont aussi secs et douloureux que mon cœur, je me tourne pour faire face à Neals. Ses iris verts furètent sur mon visage, allant de mes yeux à mes joues, passant sur ma bouche. Ses pouces caressent ma peau et j’ai l’impression que même ce geste d’une infinie douceur pourrait me briser un peu plus. Il m’adresse un sourire doux, alors je le lui rends. J’ai l’impression que ma vie a changé du tout au tout en l’espace d’une journée.
Je n’arrive pas à croire que ma mère soit morte seule et effrayée, dis-je. Elle était malade, mais j’ai toujours pensé que je serais à ses côtés jusqu’à son dernier souffle. Que, même à l’université, je viendrais la voir pour passer du temps avec elle.
Georgia, tu sais, elle n’est peut-être pas…
Neals… J’ai plus envie d’espérer. Ça va me tuer.
Il souffle et ne répond rien. Je sors ma montre de sous mon tee-shirt et l’ouvre pour en observer l’intérieur. D’un côté, il y a des gravures. Il est écrit Je t’aime , tout simplement. Grand-père l’avait offerte à grand-mère. Quand il est mort, elle a décidé de la léguer à maman.
Tu sais, quand maman m’a donné cette montre, elle m’a fait promettre qu’elle traverserait les âges. Je dois la confier à mon enfant qui, lui, en fera autant. Grand-mère disait que l’amour perdurait même après la mort. C’est un cadeau d’amour qu’il faut léguer au fruit de l’amour.
C’est beau, dit Neals en souriant.
Je la referme et la glisse entre ma peau et mon tee-shirt. Je passe ma main sur la nuque de celui qui était encore mon meilleur ami ce matin. Notre relation a évolué aussi vite que l’état du ciel.
Mais maintenant, comment on peut avoir envie de faire un enfant dans ces conditions ? Qui voudrait subir une grossesse alors que tout est inondé, cassé et… et on ne sait même pas ce qu’il y a dehors ! Si ça se trouve, il pleut de la lave !
Neals rit, on ne croirait pas que le chaos règne à l’extérieur. C’est comme si les trois quarts de la population mondiale n’étaient pas en train de périr. Et nous, on est allongés sur ce lit, à faire comme si tout allait bien. Une pointe de culpabilité refait surface en moi.
Toi aussi, tu culpabilises ? soufflé-je.
Il réfléchit un instant :
Quand je suis sorti de chez moi ce matin, j’ai embrassé le front de Meadow alors qu’elle dormait, sa peluche dans les bras. Elle était si sereine. Maman regardait les informations et papa a cloué des planches sur toutes les entrées. Il m’a dit qu’il en mettrait une sur la porte après que je

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