Amblystome 2 : Au-delà des murs
200 pages
Français

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Amblystome 2 : Au-delà des murs , livre ebook

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Description

Cent ans après l’Événement ayant causé l’effondrement de la société, le bouleversement de l’environnement et la chute des moyens de communication, quelques villes ont été bâties afin de rétablir la civilisation. Une hiérarchie cruelle dans laquelle seuls quelques privilégiés profitent de l’existence a été mise en place. Uthmer, fondateur et dirigeant de la cité qui porte son nom, a envoyé un groupe sur les traces de Pandore, cette déesse à présent adulée et qui serait peut-être à l’origine de la catastrophe.
Flora et Minéra sont maintenant toutes deux hors de la protection des murs de la cité. Flora doit conduire l’expédition commandée par Uthmer, mais attaques, enlèvements et mauvaises rencontres se présentent. Même l’atteinte d’Eskamandre, première étape du périple, n’est pas gagnée d’avance.
Dans les rues du territoire bordant les murs d’Uthmer, Minéra est tenue captive et un destin peu enviable se dessine pour elle. Impossible de rejoindre son amoureux et difficile d’espérer fomenter une révolution contre le pouvoir en place quand survivre devient une priorité et qu’une épidémie se profile au sein de la population défavorisée.
Pourtant, la révélation de secrets du passé et l’apparition d’alliés inattendus bouleverseront leurs existences…
Le garçon allait la faire remonter à l’étage quand un gémissement détourna son attention. Un des soldats de Kingston se présenta dans la pièce escorté de trois hommes, dont un plus âgé qui portait une tunique sombre. Ceux-ci étendirent le blessé sur une table et lui retirèrent sa chemise qui révéla un bras blessé, suppurant de pus. Un vilain trou de balle, peut-être deux côte à côte à vue de nez.
- Qu’est-ce qui est arrivé, Tuck? s’enquit Finn à celui qui se lamentait et frissonnait.
- Il faut l’amputer, trancha le vieil homme qui devait être soignant.
Cette déclaration provoqua les larmes de Tuck.
- Pas nécessairement, lâcha Minéra malgré elle.
Tous se tournèrent vers la jeune femme, sidérés par cette intervention. Le soignant sourcilla, agacé. Le crâne dégarni et le profil aquilin, il ressemblait à ces rapaces ailés du désert, les carcaillons. Minéra se demanda d’ailleurs s’il possédait réellement les qualifications pour opérer ou si son titre était autoproclamé.
Le soignant choisit de l’ignorer et ordonna à un des hommes de lui apporter une scie et de l’alcool. Pour saouler le blessé.
- Non, Sun Lahar! implora Tuck. S’il existe un moyen d’empêcher la perte de mon bras, je veux le connaître!
- Ce sont des inepties! coupa le soignant d’une voix ferme. Cette fille se fout bien de toi! (...)
Les lèvres parcheminées de Sun Lahar se réduisirent à une mince ligne décolorée.
- J’ai suivi une formation à Eskamandre! Et je soigne les gens de cette communauté depuis plus de vingt ans! D’ailleurs, je ne vois pas pourquoi je me justifie à un rejet d’Uthmer!
- Viens, implora Finn en tirant sur la chaîne afin que Minéra le suive.
Mais elle insista.
- Si vous aviez séjourné à Eskamandre, vous sauriez qu’ils utilisent les asticots dans les cas semblables.
Cette parole eut l’effet d’une douche glacée sur les hommes dans la salle. (…)
- C’est Sun Marius qui vous a formée?
Minéra lui adressa un regard surpris.
- Non, Sun Rhamos. Sun Marius m’a refusé mon grade...
Elle baissa le nez sur la plaie.
- Et m’a trahie, chuchota-t-elle entre ses dents.
Le visage de Sun Lahar changea. Il n’exprimait plus de hargne, plutôt le choc mêlé de stupeur. Il fouilla sa mallette de soignant et tendit des pinces à Minéra.
- J’espère pour vous que cette opération sera un succès, lança-t-il.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 octobre 2014
Nombre de lectures 16
EAN13 9782764427927
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Du même auteur chez Québec Amérique
Amblystome, Tome 1 – La Terre agonisante , Tous Continents, 2014.



Projet dirigé par Stéphanie Durand, éditrice
Conception graphique : Nathalie Caron
Mise en page : Andréa Joseph [pagexpress@videotron.ca]
Révision linguistique : Eve Patenaude et Élyse-Andrée Héroux
Conversion au format ePub : Alain Lespérance
Illustrations des cartes : Anouk Noël
En couverture : © Patricia Watwood : Venus Apocalypse , 2013, huile sur toile, 64 x 40 pouces.
Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) Canada H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.
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Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Ar chives Canada
Fontaine, M. V.
Amblystome
(Tous continents)
Sommaire : t. 2. Au-delà des murs.
ISBN 978-2-7644-2760-6 (vol. 2) (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-2791-0 (PDF)
ISBN 978-2-7644-2792-7 (ePub)
I. Fontaine, M.V. Au-delà des murs. II. Titre. III. Titre : Au-delà des murs. V. Collection : Tous continents.
PS8611.O567A61 2014 C843’.6 C2013-942237-4
PS9611.O567A61 2014
Dépôt légal : 4 e trimestre 2014
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© Éditions Québec Amérique inc., 2014.
quebec-amerique.com







Pour mener l’être humain vers la civilisation, il a fallu quelques millions d’années, alors que le retour au Néandertal prend moins d’une semaine.
Frédéric Beigbeder

Une génération qui ignore l’histoire n’a pas de passé – ni de futur.
Robert A. Heinlein



L’avenir jadis
12 septembre 2052
Après une course effrénée de plus de deux kilomètres à travers une prairie desséchée, Paul Eisner et Thomas Kerwick s’élancèrent vers le sommet de Nose Hill Park qui surplombait la ville de Calgary. Ils dépassèrent plusieurs promeneurs, accompagnés de leurs chiens, qui erraient sans se presser tout en observant la nature singulière de la colline ; herbages et arbres chétifs se vautraient le long des sentiers sinueux.
Paul redoubla d’ardeur et entama un sprint, distançant son adversaire de quelques mètres. Tom poussa un grognement contrarié et déploya ses dernières ressources afin de battre le chef d’équipe. Il n’allait quand même pas capituler devant un vieux de trente-six ans !
Tom trébucha soudain dans une crevasse, ce qui offrit à Paul toute la latitude souhaitée pour arriver premier. En atteignant le point qu’ils s’étaient fixé, le vainqueur leva les bras et imita le bruit d’une foule en délire.
— C’est moi le roi de la montagne !
Le souffle court, Tom le rejoignit et s’écrasa sur le sol poussiéreux, essuyant du plat de la main son front ruisselant. Paul s’accroupit alors à ses côtés. Il lui offrit sa gourde, que le jeune homme accepta volontiers.
— Tu es parti avant le signal, maugréa Tom avec un sourire en coin.
— Ouais, et toi, tu es mauvais perdant !
« Il reste deux virgule quatre-vingt-douze kilomètres avant la fin de votre parcours », murmura la voix féminine du Tractus de Paul. Celui-ci la fit taire d’un coup agacé sur la paume de sa main droite.
— Cette salope m’a imposé un programme matinal de cinq kilomètres et elle ne veut pas me laisser savourer ma victoire ! Quelle rabat-joie !
— J’approuve ! acquiesça Tom. On dirait parfois que ces gadgets nous contrôlent au lieu de nous aider. Pas moyen de mordre dans un morceau de chocolat sans s’attirer un commentaire. De vraies plaies !
Avec un rire complice, ils se détendirent et contemplèrent le panorama. Une vue époustouflante du centre-ville s’offrait habituellement à eux. Ce jour-là, hélas, un épais nuage de smog verdâtre enveloppait les édifices et rendait le paysage morose. De cette brume de pollution émergeaient le hurlement de sirènes, le bruit de klaxons de même que ce souffle qui caractérisait le rythme agité de la vie citadine.
À un moment, Tom demanda à brûle-pourpoint :
— Paul, que comptes-tu faire après ce projet ?
— Crois-tu vraiment qu’il y aura un après ?
Tom se tourna vers lui les sourcils froncés.
— Tu ne peux quand même pas être si fataliste !
Paul éclata de rire.
— Tu as mal saisi ma réponse : j’évoquais plutôt la probabilité que nous trouvions quelque chose d’extraordinaire dans cette voûte. Si c’est le cas, je pense que nous en aurons plein les bottes juste à l’étudier. Et nous risquons d’accumuler assez de travail pour combler deux existences entières !
— Ouais. C’est vrai. Mais si on ne découvre rien d’extraordinaire ?
Paul haussa les épaules.
— Je n’y ai pas pensé. Pas encore, du moins. Peut-être parce que les projets ne manquent pas. Des tas d’universités me font des propositions ces temps-ci. Celle d’Arizona, du Michigan et même le MIT… Ma nomination comme chef d’équipe m’a propulsé au firmament des saveurs du mois. Il faudra que je regarde ça. Mais avant, j’aimerais retourner visiter les grottes de Son Doong au Viêtnam. Je voudrais convaincre Sarah de m’accompagner. Ensuite, je compte la marier et lui faire au moins douze bébés…
Tom serra les dents et inspira pour se donner une contenance, mais Paul ne remarqua pas la métamorphose de son expression.
— À moins que je me retire et que je devienne gourou d’une secte qui m’adulera comme un dieu ! ajouta-t-il à la blague.
Son compagnon parvint à sourire.
— Et toi, le jeune, pourquoi tu te questionnes sur l’avenir comme ça ?
Ce fut au tour de Tom d’hésiter.
— Je suis un peu anxieux, j’imagine. De mon côté aussi, les possibilités se multiplient. Mes études intéressent une panoplie de départements partout sur la planète. Sauf que je devrais m’éloigner de Laurie, de mon band , de ma musique…
« … et de Sarah », ajouta sa conscience. Aussitôt que cette pensée surgit dans son esprit, Tom se la reprocha.
— Regrettes-tu de t’être joint à ce projet ? s’étonna Paul.
— Non…
« Oui ! » hurla la voix dans sa tête.
— Je veux dire… je suis vraiment fier de poursuivre la recherche que mon père a amorcée il y a presque vingt ans, continua-t-il. C’est très valorisant ! Mais je ne m’attendais pas à embarquer dans quelque chose d’aussi… gros ! Ça devient un peu intimidant par moments…
Paul hocha la tête, le regard porté vers le campus qui s’étendait parmi les édifices à leurs pieds.
— Rassure-toi, personne n’était préparé à cette démesure. Parce que c’est indéniable : ce maudit monument enfoui sous la glace a vraisemblablement le pouvoir de changer des choses… Est-ce que j’aurai le courage d’y faire face ? Car inutile de me leurrer, j’ai moi aussi mes périodes d’incertitude. Les salles de classe me manquent, mon département, mes collègues, mon ancienne vie, ma routine… Parfois, juste penser à ce qui se cache dans cette structure me donne des cauchemars. Comme une suite atroce du film Beyond the Vault… Pourtant, quand j’y réfléchis bien, j’avoue que je ne suis pas déçu : ce projet est lourd à porter, les responsabilités sont énormes, mais c’est bon de faire partie de quelque chose qui nous dépasse au moins une fois dans notre vie…
Tom soupira.
— Tu as raison. Je devrais savourer le moment.
— À partir de maintenant, il faudra accepter ce qui viendra et les changements qui en découleront. Pas le choix. Il est trop tard pour reculer.
— Ouais…
— Bon, assez philosophé ! J’ai déjà épuisé ma ration hebdomadaire de phrases intelligentes !
Paul se dressa d’un bond, se mit à jogger sur place et Tom l’imita. La vigueur leur était revenue malgré la chaleur écrasante et l’air vicié. Ils se décochèrent un coup d’œil de défi, le sourire canaille.
— Premier arrivé en bas ?
— Mords ma poussière, le vieux ! lui lança Tom en détalant.
Dans une joyeuse cavalcade, ils descendirent la côte arrondie, oubliant momentanément leur angoisse. La même image les propulsait tous les deux : celle d’une jeune géochimiste à la longue chevelure br

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