Bat Clan : 3 – Succession
103 pages
Français

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Bat Clan : 3 – Succession , livre ebook

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Description

En quelques secondes seulement, la vie d'Akira bascule un peu plus dans les affres de l'angoisse. L'heure est venue pour elle de succéder à son aïeule à la tête de la monarchie des vampires. Aura-t-elle les épaules assez solides pour supporter tout ce déchaînement de violence en perspective ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 février 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782365389150
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

BAT CLAN 3 – Succession A.L. KURAN  
 
www.rebelleeditions.com  
PROLOGUE
Passé
Mercredi 1er novembre 2012, 07h10  
Les minutes passent si lentement. Je voudrais pourtant qu’elles passent à vive allure, emportant avec elles ma douleur et mon deuil. Mais, malheureusement, rien n’a changé. Le temps ne fera pas revenir Grand-Mère mais, au moins, ma peine s’atténuera avec lui. Enfin je l’espère.  
Je lève les yeux au plafond. Voilà une bonne demi-heure que je compte les dalles blanches, les leds et tout ce que je peux, pour occuper mon esprit. Soixante plaques de faux plafond, douze petites lampes. Une porte. Trois cent soixante-quinze petites dalles de carrelage blanc brillant.  
— Moka s’est endormie, chuchote une voix qui me tire de mes pensées.  
Loan ne cesse de faire des allers-retours. Je le remercie intérieurement de tout gérer. Tout. Je ne sais pas pourquoi, mais une pensée revient me hanter. Une parole d’Évangéline. «  Pourquoi penses-tu que Loan s’est rapproché de toi si vite ? Par amour ? Tu es la prochaine souveraine, penses-y. Beaucoup convoitent ta place. »  
Non, Akira. Ne pense plus à tout cela. Profite de ton frère. Serre sa main et reste à ses côtés.  
Évangéline est morte. Elle appartient désormais au passé.  
Moka est couchée sur une banquette en velours rouge, située à gauche du lit.  
— Merci pour tout ce que tu fais, murmuré-je.  
Loan récupère délicatement le fauteuil sur lequel Moka était assise auparavant et l’approche de moi. Je suis toujours couchée sur le lit d’hôpital, collée à Ren. Je n’arrive pas à me défaire de lui. J’ai tenté de m’endormir, mais impossible. Impossible de penser à autre chose qu’à toute l’agitation autour de la mort de Grand-Mère. Qu’à l’état de santé de mon aîné. Qu’à l’état d’esprit de ma cadette. Impossible. J’essaie de capter le moindre signe de vie de Ren, le moindre petit espoir. Mais rien.  
— C’est normal.  
Il pose sa main contre ma cuisse. Je rive mon regard sur Moka. Son visage semble paisible. Elle renifle de temps en temps dans son sommeil et je crois voir par moments une larme couler sur ses joues. Je ne cesse de penser à ce qu’elle a dû endurer, seule. Elle était seule. Je ne sais combien d’heures entières elle a dû rester éveillée, anxieuse et angoissée. Je culpabilise tellement. Pardonne-moi, petite sœur.  
— Parfois, le réveil peut être long. Surtout dans ces conditions, tente-t-il de me rassurer, en regardant mon frère.  
Je caresse les cheveux noirs ondulés de Ren du bout des doigts, puis les porte à mon nez. Leur senteur est particulière : un mélange de jasmin, de fumée et l’odeur caractéristique du froid et de la pluie. Ses paumes sont toujours aussi glaciales. Mais je sais qu’il est là. Je le sens.  
— Je devrais sûrement aller rejoindre les autres, non ? Demandé-je.  
Mais je ne veux pas. Je veux être présente pour ma famille. Il se rapproche un peu plus.  
— Je te l’ai dit, prends ton temps. La monarchie ne va pas s’empêcher de tourner. La famille est plus importante que tout le reste.  
Je plonge mes yeux dans les siens. Je pense de suite à Évangéline et à Leigh. À cette fratrie si différente de la nôtre. Pourquoi de telles rancœurs envers sa sœur ? Il faut que je le sache. Je prends le temps de formuler maintes et maintes fois ma question dans ma tête, avant de finalement la poser de la manière la plus simple et directe qui soit.  
— Pourquoi détestiez-vous tant Évangéline ?  
Il baisse la tête. Un silence s’installe, mais je ne le romps pas. Je veux savoir. Je veux comprendre. Il se tourne alors vers Moka. Elle dort toujours.  
— L’histoire risque d’être longue, lâche-t-il à mi-voix.  
Je me redresse et pose ma main sur son épaule. Moi aussi, je veux pouvoir le rassurer. Moi aussi je veux être là pour ceux que j’aime. Il relève alors la tête et un sourire se dessine furtivement sur son visage, mais ses yeux restent tristes, eux. Un petit « d’accord » s’échappe de ses lèvres et Loan se décide alors à me dévoiler un peu plus son passé. Ce passé qui me paraît si sombre. Si pénible. J’allais enfin pouvoir en savoir plus.  
CHAPITRE 1
Fratrie
7h21  
Le regard rivé sur Loan, je ne cesse de caresser les cheveux de mon frère, comme pour me rassurer. Il commence alors son récit, une main dans la mienne, l’autre sur son genou gauche.  
— À l’époque, mes parents étaient très proches de Hanna. Mon père travaillait pour elle, d’ailleurs.  
Je l’entends souffler du nez et un sourire se dessine sur son visage.  
— Ma mère était quelqu’un de doux, de pacifique. Elle aidait toujours son prochain, vampire ou humain. C’était quelqu’un de bien.  
Il cesse de parler un petit moment, perdu dans ses pensées. Je crois parfois voir ses lèvres s’étirer un peu plus, ses yeux briller. Il se racle finalement la gorge avant de reprendre.  
— On était une famille unie, lâche-t-il en regardant tour à tour Moka et Ren.  
Je lui souris timidement, mais ne parle pas. Je le laisse poursuivre. Il met un moment avant de parvenir à sortir une phrase, sa bouche se fermant et se rouvrant à plusieurs reprises, comme si les mots restaient coincés, trop pénibles pour être exprimés.  
— Un soir, nous étions réunis tous les quatre : mes parents, Leigh et moi. Je ne devais pas avoir plus de cinq ou six ans. Évangéline en avait quatorze. C’est d’ailleurs cette nuit que j’ai connu Hanna.  
Je fronce les sourcils, me rappelant cette conversation, l’un de mes premiers soirs au Manoir. J’ose alors m’exprimer, lui serrant un peu plus sa main.  
— Les… chasseurs ? Murmuré-je.  
Il relève la tête vers moi, en se mordant la lèvre inférieure. Ses yeux se font de plus en plus brillants, signe que le souvenir est douloureux. Je ravale ma salive.  
— Ce… n’étaient pas vraiment des chasseurs. Ce soir-là, je ne t’ai pas dit toute la vérité.  
Je hoche la tête.  
— C’est Évangéline qui les a tués, de sang-froid.  
Je déglutis, abasourdie. Comment peux-tu tuer tes propres parents ? Ta propre famille ? Même ne serait-ce qu’y penser ? C’est quelque chose qui me dépasse. Devant mon incompréhension, il reprend.  
— Quelques mois auparavant, j’entendais très souvent mon père et elle se disputer. J’étais jeune, mais pas sot. J’avais très vite compris que quelque chose n’allait pas. Leigh n’osait pas s’interposer, il était très sensible à ces conflits.  
Il lève alors les yeux au ciel et prend son temps pour me narrer la suite.  
— Elle avait rejoint une sorte de secte, des vampires qui voulaient se rebeller contre le système. À l’époque, il était très facile de se faire embrigader, nous n’avions pas toutes les technologies de maintenant, impossible de démêler le vrai du faux en si peu de temps. En à peine trois mois, elle était une autre personne. Elle n’était plus la sœur gentille et drôle que nous avions connue. Non. Elle était devenue ignoble. Et c’est d’abord Leigh qui en a fait les frais .  
Je ne cesse de le regarder, de scruter le moindre de ses gestes, emportée par son récit. Mon cœur se serre à chacune de ses paroles et j’imagine ces scènes du passé dans mon esprit.  
— Elle a commencé par l’humilier, à mettre en avant sa différence. Puis à le brimer physiquement. Plusieurs fois je me suis interposé, mais elle a également fini par s’en prendre à moi. Mes parents intervenaient sans cesse. Et un soir, elle a violemment giflé ma mère, lui reprochant de venir en aide aux humains. Alors nos parents ont finalement décidé de l’éloigner quelque temps, afin qu’elle «  reprenne ses esprits » , comme disait mon père.  
Il baisse les yeux, rivant sa vision sur le carrelage. Sa main tremble légèrement. Je l’enserre un peu plus et caresse le dessus du bout de mon pouce.  
— Hanna faisait d’ailleurs surveiller de près cette secte. Ce groupuscule qui montait la tête aux plus jeunes et qui les poussait à détester les h

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