Bienvenue à Notre-Dame-de-l'Os

Danny Rotondo, Émilie Pépin

Description

Parfois, la curiosité ne paie pas. C’est ce qu’apprennent Dan et Milie lorsqu’ils atterrissent dans un village fantôme, où un vieillard terrifiant souhaite les faire disparaître. Que cache ce vieil homme dans sa remise, au beau milieu du cimetière?
À vous de le découvrir, si vous en avez le courage…
Bienvenue à Notre-Dame-de-l’Os!

Sujets

• Horror
• Fiction

Informations

• Publié par: Éditions Scarab
• Date de parution: 21 octobre 2022
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782897656485
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Bienvenue à
Notre-Dame-de-l’Os
Bienvenue à
Notre-Dame-de-l’Os
Danny Rotondo
Émilie Pépin
Copyright © 2022 Danny Rotondo
Copyright © 2022 Émilie Pépin
Copyright © 2022 Éditions Scarab Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : L.P. Sicard
Révision éditoriale : L.P. Sicard
Révision linguistique : Mélanie Boily
Illustration : Émilie Pépin
Montage de la couverture : Mathieu C. Dandurand
Mise en pages : Catherine Bélisle
ISBN papier : 978-2-89765-646-1
ISBN PDF numérique : 978-2-89765-647-8
ISBN ePub : 978-2-89765-648-5
Première impression : 2022
Dépôt légal : 2022
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada

Éditions Scarab Inc.
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Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre : Bienvenue à Notre-Dame-de-l’Os / Danny Rotondo, Émilie Pépin ; illustrations, Émilie Pépin.
Noms : Rotondo, Danny, 1973- auteur. | Pépin, Émilie, 1986- auteur, illustrateur.
Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20220018235 | Canadiana (livre numérique) 20220018243 |
ISBN 9782897656461 | ISBN 9782897656478 (PDF) | ISBN 9782897656485 (EPUB)
Classification : LCC PS8635.O75 B54 2022 | CDD jC843/.6—dc23
Chapitre 1
S itué au milieu de nulle part, juste après ce qui nous semblait être le bout du monde, se cachait le petit village de Notre-Dame-de-l’Os. La plupart du temps, il surgissait derrière une brume, épaisse comme une purée de pois, une fois la nuit tombée.
À première vue, on pouvait croire que ce lieu était un village fantôme. On aurait dit qu’il pouvait apparaître et disparaître comme par magie. De l’intérieur, cette commune lugubre était parsemée de maisons cultivant les toiles d’araignées au coin de leurs toits, de leurs fenêtres et de leurs portes. Ces bâtiments, tous aussi sinistres, étaient plongés dans les ténèbres. Aucune lumière ne réchauffait ces étranges chaumières.
Ce soir du début du mois de juin, une voiture s’approchait, tous phares allumés. Deux amis, Dan et Milie, occupaient le véhicule.
Lui, un jeune homme dans la vingtaine, écrivait des romans, et elle, une femme du même âge que son ami, était illustratrice. Milie pouvait dessiner à la perfection tout ce qu’elle voyait dans sa tête. Tous deux étaient invités à faire des animations auprès d’élèves dans différentes écoles. Cependant, il leur restait encore une centaine de kilomètres à parcourir avant d’atteindre leur destination.
Dan et Milie devaient s’arrêter dans ce lieu perdu afin d’y passer la nuit.

L’illustratrice, qui conduisait la voiture depuis des heures, était exténuée. Le soleil, qui tombait en chute libre depuis quelques minutes, ne l’aidait pas à rester éveillée. Le temps pressait pour trouver un endroit où dormir.
— Nous sommes tellement loin que j’ai l’impression d’être sur une autre planète, commenta Dan en regardant par la fenêtre de la portière.
Il actionna le bouton pour abaisser la vitre et prendre une bouffée d’air frais.
— Je vois juste du noir et du brouillard, murmura-t-il.
— Je ne sais pas où nous sommes, répondit l’illustratrice, découragée.
La voix du cellulaire de Milie résonna dans le véhicule, les faisant sursauter.
« Signal GPS perdu. »
— Tu vois, même mon téléphone ne trouve plus aucun réseau, se démoralisa-t-elle.
Dan étudia le cellulaire un moment avant de reporter son attention vers le paysage embrumé.
— Oh ! Là ! s’énerva-t-il, le doigt pointé devant lui. On dirait un village derrière cette rangée d’arbres.
Cependant, Milie ne percevait pas très bien l’endroit que son ami lui indiquait. Le brouillard opaque était au rendez-vous.
Lorsque Milie vit une route perpendiculaire qui leur autorisait de pénétrer dans cet endroit peu invitant, elle profita de l’occasion et s’y engagea aussitôt.
Elle diminua la vitesse de la voiture, question d’être prudente.
La fenêtre de Dan était toujours baissée. Le vent léger qui entrait dans l’habitacle leur faisait le plus grand bien. Le début du mois de juin avait été particulièrement chaud.
Les phares du véhicule leur permettaient à peine de voir le chemin devant eux, en raison de cette brume cauchemardesque qui flottait au-dessus du sol. En prêtant l’oreille, ils entendaient les cris stridents de chats qui se disputaient. Au loin, l’écho du chant d’une chouette résonnait encore et encore.
— Brrr ! C’est à glacer le sang cet endroit ! se lamenta Dan sur un ton apeuré.
Milie le regarda du coin de l’œil. Elle se dit, en dessinant un rictus sur ses lèvres, qu’il ne changerait jamais.
Les deux amis se connaissaient depuis l’enfance. Elle savait qu’il avait peur de tout, même de son reflet.
Malgré l’obscurité, Milie et Dan pouvaient constater facilement que les rues étaient désertes. Enfin, pas tout à fait… si on observait avec attention, on pouvait percevoir des ombres se faufiler ici et là. Un vieux lampadaire éclairait le chemin central avec sa lumière agonisante.
— On dirait le décor d’un film d’horreur des années…
Mais Dan n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’il hurla :
— ATTENTION !
Milie écrasa aussitôt la pédale de frein. La voiture s’arrêta tout en faisant crisser ses pneus.
Milie garda les yeux fermés, certaine d’avoir frappé quelqu’un sorti du brouillard.
Elle finit par ouvrir ses paupières lourdes de fatigue.
Un maigre chat noir aux poils hérissés s’était planté devant le véhicule, paralysé par la peur. Il dévisagea les deux amis, de ses yeux jaunes et globuleux, avant de s’enfuir sans un son.
— Ce n’est pas vrai ! laissa échapper Milie, les mains dans les airs. Mais qu’est-ce qu’il fait là ? Et toi, tu n’étais pas obligé de crier comme si c’était toi qui allais te faire écraser ! Ce n’est qu’un chat de gouttière ! Il aurait évité la voiture.
— Désolé ! se repentit Dan, la paume sur la poitrine. Mon cœur a failli exploser. Je suis persuadé que ce n’est pas un chat que j’ai vu traverser la rue. On aurait dit un vieillard.
Tout à coup, on cogna à la fenêtre de Milie.
— AAAH ! s’écria Dan en s’agrippant au tableau de bord.
Cette fois-ci, Milie avait beuglé aussi fort que son ami.
La main osseuse qui avait frappé à la vitre insista de nouveau.
Milie leva les yeux. Comme sa fenêtre était embuée, elle dut la baisser pour bien voir à qui elle avait affaire.
Aussitôt la vitre de la portière descendue, un inconnu se pencha pour examiner les étrangers dans la voiture.
Milie retint un autre cri en voyant enfin la tête se montrer le bout du nez.
Par réflexe, Dan se cacha le visage dans le creux de ses mains.
— Mais… pourquoi hurlez-vous comme des sauvages ? Les gens dorment à cette heure. C’est la nuit, au cas où vous n’auriez pas remarqué.
Milie ne pouvait s’empêcher de dévisager cette chose qui ressemblait à un vieillard. Elle frissonna de peur.
La faible lumière du lampadaire, mélangée à la brume qui cherchait à se dissiper, créait des jeux d’ombres, trompant ainsi la vision de Milie. Le villageois avait le teint pâle d’un mort, tirant sur le verdâtre au niveau des joues. Son visage aux rides creuses faisait ressortir ses yeux de leurs orbites.
— Euh… Pardonnez… Pardonnez-nous de vous avoir dérangé, hésita Milie, sous le choc. Mais nous aimerions nous arrêter pour la nuit. Connaissez-vous un endroit où…
Elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase que l’étrange piéton pointa un long doigt squelettique vers un chemin de terre situé sur leur droite. Il ne prononça aucun mot.
Dan, qui osa écarter ses mains de son visage, voulut regarder l’homme de plus près en se penchant vers son amie, mais Milie le repoussa de son coude droit. Au même moment, le piéton s’avança pour voir, à son tour, qui d’autre se trouvait à l’intérieur de la voiture. Milie fut coincée sur son banc, l’homme ayant inséré la moitié de son corps poisseux dans l’habitacle.
D’un hochement de tête affirmatif, l’intrus sourit, exposant deux rangées de dents pourries et trop nombreuses. Puis, sur un ton ricaneur, il leur dit :
— Bienvenue à Notre-Dame-de-l’Os ! Ha ! Ha ! Ha !
Aussitôt, Milie s’enfonça dans son banc en grimaçant de dégoût. Dan, quant à lui, une main sur la bouche, émit un hoquet.
Voyant que son ami se retenait pour ne pas dégobiller, Milie se hâta de mettre fin à la rencontre. Si Dan vomissait encore dans sa voiture, elle ne lui pardonnerait pas.
— Mer… Merci beaucoup ! se dépêcha-t-elle de prononcer tout en invitant l’homme à sortir de sa voiture.
Elle le força à reculer en appuyant sur le bouton pour remonter sa fenêtre. Puis, une fois libérée de cet être particulier, elle enfonça l’accélérateur.
La voiture obéit aussitôt, faisant vrombir le moteur du même coup.
— Ouf ! laisse échapper Dan. Je n’ai jamais eu aussi peur de toute ma vie. Par chance, nous allons rester ici juste une nuit…
Il se rongea nerveusement un ongle.
— À moins que tu changes d’avis et que l’on reparte ! proposa-t-il.
— Non ! dit Milie sur un ton sec. Je suis ultra-fatiguée. Je ne reprendrai pas la route au risque d’avoir un accident. Cela dit, j’avoue que c’est un endroit… étrange.
Elle ne voulait surtout pas donner plus la frousse à son ami en lui révélant qu’elle craignait cet endroit autant que lui.
Elle emprunta le chemin de terre indiqué par le vieillard. Ce dernier était déjà disparu lorsqu’elle regarda dans son rétroviseur. Le plus étonnant, c’était que le chat noir qu’elle avait presque frappé plus tôt se tenait à nouveau au milieu de la rue. Elle n’en confia pas un mot à Dan, pour ne pas l’agiter davantage.