Blessed and disgraced - 3 - La gardienne du bel ordre , livre ebook
312
pages
Français
Ebooks
2025
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2025
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Publié par
Date de parution
27 juin 2025
EAN13
9782379615931
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
6 Mo
Publié par
Date de parution
27 juin 2025
EAN13
9782379615931
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
6 Mo
Blessed & Disgraced – 3 – La gardienne du bel ordre
3 – La Gardienne du Bel Ordre
H. ALIX
3 – La Gardienne du Bel Ordre
H. ALIX
Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-593-1
Illustration de couverture : Dark & Light art
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Parce que vous méritez
les émotions les plus intenses !
Et à tous ceux qui, parfois, n’arrivent plus à trouver de la lumière dans leurs journées,
Elle reviendra, toujours, un jour.
Continuez d’avancer.
Il n’existe pas de petites réussites, seulement un chemin vers l’épanouissement.
Partie 1
« Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit. »
Victor Hugo
Chapitre 1
— Duchesse, peut-être serait-il préférable d’arrêter pour aujourd’hui et de vous reposer.
La voix du guérisseur résonna dans les oreilles de Fleetwood comme un tintement distant. Repliée sur elle-même, elle expira longuement avant de se redresser avec peine.
Puis les crampes cessèrent. La douleur s’estompa.
La jeune femme fixa ses doigts pour focaliser son attention. Ils étaient gourds et ankylosés, leurs extrémités fripées depuis longtemps déjà. La sueur sur son front perlait, teintée de rouge, alors que Fleetwood se penchait au-dessus du jeune homme dont la complainte perdurait, malgré ses premiers soins.
Depuis des heures, elle avait les mains plongées dans le sang des autres. Des soldats. Elle enchaînait les patients, sans relâche.
La bataille de Lossworth avait pris fin deux jours auparavant. Les blessés graves étaient nombreux. Et, à peine sortie du lit, la jeune sorcière avait insisté pour aller dispenser ses soins, à l’aide de ses pouvoirs, à tous ceux qui ne pourraient pas survivre sans son aide.
Sa première visite avait été réservée à Chrissen.
Percé d’un trait à l’abdomen, il avait frôlé la mort. Sur le champ de bataille, Fleetwood avait dû cesser de se battre pour aller poser les mains sur lui, dans l’intention de le sauver. Juste à temps. Et, depuis son réveil, par centaines de fois déjà, la jeune sorcière avait réitéré ses gestes salvateurs, sans faiblir, sur des dizaines d’hommes, jusqu’à ce que des contractions douloureuses la poussent à se crisper en serrant les dents.
— Écoute ce que l’on te dit…
Dans son dos, la voix profonde d’Hector monta, depuis la porte d’entrée des caves. Plus sévère qu’à l’accoutumée.
Fleetwood resta d’abord penchée sur le blessé, non désireuse de révéler son visage pâle et moite de sueur. Pourtant, elle sentit le regard cristallin de son mari rivé sur elle alors qu’il s’avançait. Pourquoi avait-il fallu qu’il arrive justement maintenant ?
En l’absence de réponse, ce dernier s’accroupit derrière sa femme.
— M’as-tu entendu ?
Ce n’était pas vraiment une question, bien sûr. Plutôt une façon d’insister.
— Je devrais les laisser croupir dans le froid ? suggéra la duchesse, d’une voix grinçante. Il faut…
— Tu ne pourras pas tous les sauver en une nuit, la coupa Hector en se penchant au-dessus d’elle pour saisir sa main ensanglantée.
Il voulait qu’elle se préserve, qu’elle cesse de se fatiguer. Mais Fleetwood ne pouvait pas. Elle en était incapable.
Ces hommes, la plupart si jeunes, étaient tous en souffrance, et certains horriblement mutilés. Tout cela pour elle. En partie à cause d’elle. Elle ne pouvait pas supporter l’idée de se reposer alors qu’ils gisaient là, si nombreux, dans le bruit étourdissant des lamentations, dans l’odeur suffocante du sang et de la sueur.
L’aile du fort destinée aux soins était pleine. Les caves avaient donc été choisies comme une alternative aux tentes dressées dehors, dans un froid mordant.
À seulement quelques étages de là, les festivités battaient leur plein depuis deux jours. Les hommes festoyaient, dansaient, buvaient, riaient. Ils célébraient leur victoire. Et la vie. C’était normal, naturel. Mais, six pieds sous terre, les caves respiraient littéralement la mort. Et la jeune femme devait se donner corps et âme pour faire sortir le plus possible de blessés de ces lieux, vers les étages supérieurs.
— Fleetwood…, persista Hector pour la tirer de ses réflexions. Tu es enceinte.
— Je le sais .
Sa réponse avait fusé, plus dure et froide qu’elle n’en avait eu l’intention.
La duchesse n’aimait pas être prise en défaut. Et ce n’était pas la première fois que de telles crampes lui sciaient le ventre. Elles étaient la preuve qu’il lui fallait se reposer. Mais elle n’écoutait pas. Et Hector l’avait de nouveau surprise.
Pourtant, il n’insista plus.
Sa main glissa le long de l’épaule couverte de soie avant de s’écarter pour rompre tout contact. Puis, sans un mot de plus pour sa femme, le jeune duc se dirigea vers les rangées d’hommes blessés qui attendaient leur tour, allongés sur des brancards de fortune, traités par les prêtres et guérisseurs.
Alors qu’il se penchait sur l’un des soldats pour échanger avec lui des paroles encourageantes, Fleetwood releva le visage.
— Je ferai vite. Et ensuite, nous pourrons vraiment célébrer la victoire. Tous ensemble.
Chapitre 2
Il n’y avait plus trace de neige sur les vastes étendues du duché. Plus de glace sur le grand lac de Fleming. Le glorieux printemps avait enfin repris ses droits sur le continent et soumis sa brise fleurie jusqu’aux terres du Sud.
À Heulwen, le domaine des Lockart était de ceux qui plongeaient dans la douceur printanière les derniers. Mais lorsque le dégel arrivait enfin, toute la magnificence des lieux se révélait sans réserve, la nature plus luxuriante que jamais. Partout avaient point de délicats bourgeons colorés, de tendres pousses vertes et lumineuses. Les gazouillis des oiseaux se faisaient désormais entendre à chaque fenêtre. Les journées se rallongeaient, leur lumière adoucie par l’axe montant du soleil.
Face à l’exquise lueur du soir qui teintait leurs visages de nuances orangées, Hector et Fleetwood attendaient au sommet des marches de Fleming, alors qu’une berline approchait. Lorsque celle-ci s’arrêta enfin devant les marches, le duc entama leur descente, leste et digne, jusqu’à atteindre la portière qui s’ouvrait déjà.
Sa femme lui emboîta le pas, ses enjambées toutefois moins rapides.
Béatrix parut alors devant eux, un peu échevelée, mais très heureuse. Elle arrivait droit de High Bow, maître lieu du duché d’Halbery, de l’autre côté de la mer de Verre. Et son visage témoignait de sa fatigue, malgré son sourire béat.
La jeune femme se redressa avec peine et ouvrit les bras face à ses amis.
Fleetwood marqua une halte impromptue – courte, mais évidente –, avant de se laisser embrasser. Elle n’avait pu s’empêcher d’arrêter son regard sur le gros ventre, fièrement proéminent, qui se dressait entre elles. Car Béatrix était enceinte. Et bientôt à terme.
La duchesse de Lockart le savait depuis longtemps. Pourtant, voir son amie se tenir devant elle, si ronde et ainsi penchée, était comme une découverte, mais aussi un coup de tonnerre dans son esprit. Un coup de poignard dans son cœur.
Les domestiques s’empressèrent de décharger les malles pour les monter dans la chambre bleue ; Hector offrit de soutenir la jeune duchesse dans son ascension des imposants escaliers.
Au-dessus de leurs têtes, les bannières bleues flottaient fièrement au vent, leurs renards cuivrés plus nobles et majestueux que jamais. Plusieurs pas en retrait, Fleetwood choisit d’accompagner le petit garçon qui suivait sa mère d’un pas téméraire malgré la hauteur des marches. Son nom était Tablin. Il était le fils illégitime du duc d’Halbery. Béatrix l’avait recueilli dès son arrivée à High Bow, et toujours aimé comme le sien depuis.
Au dîner, Fleetwood resta principalement silencieuse, attentive à la conversation qui s’établissait devant elle entre son mari et sa meilleure amie, parfois distraite par les moues et sourires que lui faisait Tablin, assis à la droite de sa mère.
Depuis leur victoire et l’arrestation de Loïs, Hector et Archibald avaient travaillé à une proposition de loi visant à changer les normes relatives aux droits de succession. À Heulwen, une femme ne pouvait pas hériter de terres, encore moins les gérer seule. Béatrix était donc en visite à Fleming afin de suivre l’avancée du projet qui lui permettrait de devenir enfin maîtresse de son propre domaine. Et, même si High Bow, autrefois impressionnant château qui dominait le duché d’Halbery, n’était désormais plus que l’ombre de ce qu’il avait été jadis, il s’agissait de sa maison. Celle de son fils et de son enfant à naître.
Leur père, le duc d’Halbery, était toujours en vie, justement épargné pour permettre à son épouse de conserver son toit. Retenu captif à la suite de sa trahison, Loïs croupissait depuis des semaines dans une des geôles de Norah, attendant la promulgation de la nouvelle loi, et son exécution.
Polie et aussi joviale qu’elle le pouvait, Fleetwood souriait faiblement entre deux bouchées, acquiesçait avec un entrain juste suffisant aux remarques amusantes de son invitée. Mais, dès que cette dernière se penchait sur les papiers que lui désignait le duc, la jeune sorcière ne pouvait réprimer son envie de la dévorer du regard, d’aspirer avec avidité l’image de cette jeune femme rayonnante et solaire.
Car Béatrix, qui avait auparavant craint la mort de son mari plus que tout, semblait aujourd’hui plus épanouie que jamais, sans ce dernier. Ses joues roses et gonflées par la grossesse lui conféraient un teint admirable. Son sourire était constant, sa mine ravie en tout temps. Et malgré leur amitié, malgré ses bons sentiments et son envie de célébrer le bonheur de son amie, la duchesse de Lockart la voyait à travers des yeux verts et horrifiants. Ceux d’un monstre de vice que l’on appelait Envie.
Oui. Sans pouvoir se le cacher, Fleetwo