C est comme une obsession
73 pages
Français

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Description

En plein cœur de Toulon, la police retrouve le corps sans vie du jeune Thibault Lorent, disparu depuis peu.Les indices sont minces mais quelque fibres de couleur semblent relier ce crime à une série meurtrière qui vise de jeunes enfants.Et si ces crimes avaient débuté bien plus tôt qu'il ne l'avaient imaginé?Les enquêteurs parviendront-ils à arrêter le meurtrier avant qu'un nouvel enfant ne disparaisse.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 14
EAN13 9782490637584
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

C’estcomme une obsession
Céline Szudrowicz Meyer
C’estcomme une obsession
© Ethen Editions 2020
Le Code de la propriétéintellectuelle interdit les copies ou reproductions destinéesà une utilisation collective. Toute représentation oureproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédéque ce soit, sans le consentement de l'auteur ou de ses ayant cause,est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes desarticles L.335-2 et suivants du Code de la propriétéintellectuelle.
Chapitre 1


Le petit Francis venait d’avoirtreize ans et il revenait tranquillement de l’école encette fin d’après-midi d’un ensoleillévendredi de mai. Il marchait aujourd’hui seul, sur la petiteroute qui conduisait à la maison familiale au cœur duvieux Sanary. Son ami Philippe, avec qui il partageait habituellementles trajets entre l’école et la maison, avait dûpartir avec ses parents pour rendre visite à une tanteéloignée dont l’état de santéprécaire ne laissait que peu d’espoir.
Francis avait donc pass éla journée sans pratiquement parler à personne. Iln’avait pourtant pas de problèmes avec les autresélèves. C’était même plutôt lecontraire puisqu’il semblait apprécié de tous. Ilpréférait toutefois, et par-dessus tout, la compagniede Philippe, son ami le plus proche depuis plusieurs annéesdéjà. Son seul véritable ami en fait.
Le petit garçon accélérafinalement l’allure lorsqu’il put enfin apercevoir samaison, juste au bout de la rue. Après une journée desplus solitaires, il avait hâte de rentrer chez lui et depouvoir retrouver sa famille. Son père ne serait probablementpas là, mais ça ne serait pas une surprise. Il passaitbien plus de temps avec ses amis, collègues et autresconnaissances qu’avec sa famille. Les choses avaient toujoursété ainsi. Sa mère tentait donc d’assumertant bien que mal leur petite famille, et Francis la respectaitvraiment pour ça. Peu de femmes auraient étécapables de se consacrer, comme le faisait sa mère depuis desannées, à ses deux enfants sans le moindreressentiment.
Bien sûr, il lui arrivait decraquer. Oh, pas de ces crises de larmes que connaissent des femmeshystériques au moindre problème. Non, rien de ce genre,vraiment. Sa mère était une femme bien, et n’étaitsurtout pas de celles qui s’emportent pour un rien. A chaquefois qu’elle l’avait battu, il avait provoqué etmême largement mérité sa punition. Aprèstout, Francis était un peu l’homme de la maison. Sonpère était si souvent absent. C’était àlui d’assumer ce genre de choses.
Francis poussa la porte, entra, etreferma derri ère lui. Ilquitta ses chaussures et déposa son cartable aux pieds desescaliers. Déjà, il appelait sa mère et sa sœurpour leur annoncer son retour :
— Maman ! Jeanne ! J’suisrentré !
Un bruit sourd parvint jusqu’àFrancis, depuis la cuisine vraisemblablement, mais il ne reçutaucune réponse. Sa maman et sa sœur étaientprobablement en train de préparer une surprise pour le repasdu soir et toutes les deux étaient sans doute trop occupéespour l’entendre. Francis traversa le salon et gagna la cuisine.Il s’arrêta quelques secondes sur le pas de la porte,comme pétrifié par la scène qui se déroulaitdevant ses yeux.
La m èrede Francis avait les joues rouges et les yeux exorbités. Lacolère déformait les traits, d’ordinaire si fins,de son visage. Des mèches de ses longs cheveux brunss’échappaient de son chignon habituellement si parfait,sans doute libérées par la brusquerie de ses gestes. Leregard de Francis se porta ensuite sur sa petite sœur, àmême le sol. Pas allongée, ni même assise, ilsembla à Francis qu’elle venait de tomber et étaitsur le point de se relever. Ses yeux étaient gonflés ethumides des larmes qui roulaient encore sur ses joues.
Francis prit soudain conscience de ce quise passait devant lui quand il remarqua la rougeur plus accentuéede la joue gauche de la petite Jeanne. On y voyait encore nettementla marque qu’avait laissée la main de sa mère enla giflant.
En une seconde, Francis comprit ce quesignifiait tout ça. Unetoute petite seconde et il se précipita vers sa mère,l’agrippant par le bras pour l’empêcher de frappersa sœur de nouveau. Il supplia sa mère d’arrêterlorsqu’elle le rejeta en arrière, le faisant ainsitomber à son tour. Il cria à sa petite sœur demonter s’enfermer dans sa chambre quand il parvint finalement àattirer sur lui les foudres de sa mère.
La petite Jeanne sortit en courant pourne se retourner finalement que sur la porte verrouillée de sachambre d’enfant. Elle devait fêter ses huit ansexactement un mois plus tard.
***
Jeanne n ’auraitsu dire combien de temps elle était restée dans sachambre. Elle avait fermé la porte derrière elle, labloquant d’une montagne de peluches. Seule la plus grosse detoutes, un énorme ours brun que son frère avait gagnépour elle à la fête du village, ne montait pas la gardederrière la porte. Sa patte dépassait à peine duplacard dans lequel il était enfermé avec Jeanne, pourla protéger.
Elle ne savait pas combien de tempss ’était écoulé.Ni même si elle s’était assoupie, soulagéepar le répit et le sentiment de sécurité que luiprocurait la présence de cet ours fétiche. Elle ouvritsoudain les yeux. Il lui semblait entendre quelqu’un derrièrela porte. Elle tendit l’oreille, guettant le moindre bruit.Elle décida d’en avoir le cœur net et passa latête par la porte entrebâillée du placard. Lapoignée de la porte tournait lentement. La petite fille retintson souffle tandis que la porte s’ouvrait plus largement. Letemps parut s’arrêter. La porte s’ouvraitlentement. Une main encore invisible à ses yeux prenait unsoin tout particulier à la faire bouger sans bruit, presqueimperceptiblement. Quelqu’un s’avança soudain danscet espace laissé désormais libre et une petite mains’appuya contre le chambranle de la porte. Francis étaitlà.
La petite Jeanne étaittellement soulagée que son frère soit revenu lachercher, tout comme il le lui avait promis, qu’elle seprécipita dans ses bras. Il grimaça de douleur mais nese plaignit pas. Il la serra plus fort. Les deux enfants restèrentainsi, blottis l’un contre l’autre, durant de longuesminutes, mais peu leur importait. Dehors, la nuit tombait déjà,comme pour couvrir de son ombre les événements de cettetriste journée. Francis annonça finalement à sapetite sœur qu’il était temps pour elle d’allerse coucher. La journée avait été longue etdifficile, et elle avait besoin d’une bonne nuit de repos.Après une bonne nuit de sommeil, il n’y paraîtraitplus.
La petite fille enfila rapidement sonpyjama pr éféré,tandis que Francis replaçait sur le lit quelques-unes despeluches désormais renversées derrière la porte.Jeanne gagna ensuite son lit. Francis la borda, prenant soin de bienla couvrir pour qu’elle n’ait pas froid. Jeanne regardason frère en silence pendant quelques secondes et finitfinalement par lui poser la question qui lui brûlait leslèvres. Que s’était-il passé aujourd’huidans la cuisine, et que se passerait-il demain, et les autres jours ?
Il lui caressa les cheveux et la serradans ses bras une derni èrefois. A aucun moment il ne cessa de lui parler, de la rassurer. Toutirait bien désormais. Elle ne devait pas se préoccuper.Il serait toujours là pour elle, pour la protéger.
Tandis qu ’ilparlait, Francis tendit la main vers la petite table de nuit situéeà gauche du lit de Jeanne. Après quelques secondes, ilsentit sous ses doigts l’étoffe qu’il cherchait.C’était une petite couverture à rayures roses etblanches, la préférée de Jeanne, son « doudou »comme elle l’appelait encore parfois. Il montra l’étoffeà sa sœur, lui expliquant qu’elle serait désormaisun lien indestructible entre eux. La preuve qu’il seraittoujours là pour la protéger.
Il porta ensuite l ’étoffesur le visage de sa sœur, lui couvrant ainsi le nez, et labouche. Après ce qui lui parut durer une éternité,de son autre main, il lui ferma les yeux.
Elle ne respirait plus.
Chapitre 2

— Benneteau, dans monbureau ! 
Le commandant Romier suivit des yeux sonlieutenant tandis qu ’il selevait et se dirigeait vers son bureau. Il attendit ensuite qu’ilreferme la porte derrière lui et le fit asseoir. Il luiprésenta alors les autres officiers présents dans s

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