Chroniques de la Trêve II. Une nephilim en exil
402 pages
Français

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Chroniques de la Trêve II. Une nephilim en exil , livre ebook

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Description

Le cœur brisé, Thane s’est réfugié dans les Marches d’Inferi.


De son côté, à Thémiscyre, Sophia tente tant bien que mal de se faire passer pour une aspirante amazone jusqu’au jour où la visite d’un certain elfe la projette à nouveau entre les mondes.


Sur Terre, la paix se fendille sous les coups de mystérieux ennemis et l’archange Raphaëlle, responsable de l’ensemble des émissaires aux États-Unis, a bien du mal à savoir d’où viendra la prochaine attaque.



Alors que les mondes retiennent leur souffle, certains devront tout donner pour empêcher la Trêve de voler en éclats.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782372270908
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

CHRONIQUES DE LA TRÊVE
II. Une nephilim en exil
Roman de
Macha Tanguy
Table des matières
Couverture
Dédicace
Seconde partie
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Troisième partie
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Épilogue
Interview
Remerciements
Macha Tanguy
Du même auteur
Déjà parus chez Mots & Légendes
Chez notre partenaire Les Ombres d'Elyranthe
Mentions légales
Résumé
À Julien et notre Raphaël.
Seconde partie
[Ailleurs]
The Perennial Sophia 1
1 © Therion
Chapitre 1
18 décembre 2016, 20 h 15, Berlin.
Le jeune Rudi, treize ans, se connecta à son compte Facebook après une brève négociation avec sa mère Margarete. Elle l’autorisa à utiliser l’ordinateur du salon où elle-même regardait un nouvel épisode de Tatort .
Avec un soupir, elle tourna la tête dans sa direction et ajouta :
— Tu vois tes amis tous les jours. Qu’est-ce que tu voudrais apprendre de nouveau ?
Rudi haussa les épaules. Pour comprendre, elle n’avait qu’à se créer un compte sur Facebook comme tout le monde. Il faillit le lui déclarer, mais s’interrompit à temps, horrifié à l’idée de l’avoir dans ses contacts. Il pourrait alors dire adieu à son intimité.
Une dizaine de ses amis avaient partagé la même vidéo hébergée sur YouTube. Il la regarda une première fois, d’abord étonné, puis mal à l’aise. Elle ne durait pas plus de trois minutes.
— Maman ?
— Oui ?
— Ça n’existe pas les anges, hein ?
— Tout dépend des croyances des gens.
— Non, je veux dire…, en vrai, avec des ailes et tout.
Margarete eut un silence empreint de méfiance.
— Pourquoi cette question, Rudi ?
— C’est la vidéo…
Sa mère quitta le canapé en un temps record.
— Montre-moi.
Pour la seconde fois, le garçon lança l’enregistrement où une femme aux ailes brisées, enchaînée au mur d’une pièce aveugle, pleurait sans discontinuer. Son visage était couvert de bleus. Rudi jeta un regard furtif à sa mère. Jamais il ne l’avait vue aussi sérieuse.
— Mets le son, s’il te plaît.
Il obéit, entendant pour la première fois l’inconnue s’exprimer d’une voix hachée. Il fronça les sourcils. Sa langue n’était certainement pas de l’allemand.
— Elle parle en quoi ?
Le front soucieux, sa mère ne répondit pas, empoignant déjà son téléphone portable et commençant à faire les cent pas. D’un geste nerveux de la main, elle lui fit signe d’éteindre l’ordinateur.
— Frau Eisen ? Ici Margarete. Nous avons un problème, un énorme problème.
***
Venise, quelques jours plus tard…
Lowem, souverain incontesté de Faërie, maître des Marches des Tertres verts, pouffa en avisant les trois personnes qui l’attendaient dans l’arrière-salle d’un obscur café vénitien. Installées autour d’une table ronde, sur une banquette circulaire en faux cuir rouge, elles paraissaient toutes aussi méfiantes que malheureuses. Ereshkigal, dépourvue d’ailes ou de cornes, restait plus ténébreuse que jamais, mais, sans sa panoplie de reine des démons, donnait une étonnante impression de vulnérabilité. Elle aurait pu aisément passer pour Italienne. Très élégante, elle avait revêtu une robe noire ajustée hors de prix. Lui faisant face, Théa aussi paraissait presque frêle sans son armure. Son teint, désormais plus cuivré que doré, la désignait comme originaire du Moyen-Orient, tranchant avec ses cheveux blancs. Sa tenue était bien plus sobre que celle de sa sœur, un simple chemisier et un jean. Cependant le pire restait sans conteste Centaurus qui, amputé de sa moitié équine, lui évoquait toujours un bûcheron viking. Lowem ne fut donc pas surpris de le voir arborer un tee-shirt noir armorié du nom d’un groupe de métal. Ses larges épaules n’étaient pas de trop pour séparer les deux sœurs.
— Je sais, piaffa le centaure devenu humain. Tu n’as pas idée du déluge de magie qu’il a fallu pour me faire ressembler à ça. Et ne t’avise pas de rire.
— Perspicacité remarquable, mon cher, fit Lowem en esquissant un pas de danse.
Il alla s’asseoir à côté d’Ereshkigal, qui se décala légèrement vers Centaurus pour lui faire de la place, et lança ensuite à la cantonade :
— Vous avez commandé quelque chose ? Je meurs de faim.
Théa étouffa une imprécation, ses yeux furibonds crucifiant Lowem. Ereshkigal se fit alors le plaisir de s’exclamer :
— S’il vous plaît ? Nous voudrions commander quelque chose.
Une main écarta le rideau en vichy rouge qui séparait l’arrière-salle du reste du restaurant, laissant le passage à une tête de femme. Son abondante chevelure rousse tressée en couronne autour de son crâne faisait ressortir l’éclat sardonique de ses yeux verts. Un diamant brillant se balançait dans l’échancrure de son décolleté plongeant.
— Je vous apporte quoi ?
— Mettez-le sur ma note, Lucia. C’est moi qui invite, fit Ereshkigal avec majesté.
— Voilà qui est fort généreux ! s’exclama Lowem. Je vais prendre un tiramisu, une pana cotta et quelques glaces si elles sont faites sur place. Et une bouteille de limoncello . Il faut que je travaille mon personnage de touriste.
— Un thé et une salade de fruits, fit Centaurus.
— Un café noir, demanda Ereshkigal.
Après un long silence, Théa ajouta avec mauvaise grâce :
— Rien, merci.
— Et un verre de vin pour moi, dit Lowem après un instant de réflexion. Rouge et si possible des pentes du Vésuve. Je veux sentir le goût des roches en fusion sur ma langue…
Le sourire de Lucia Eisen, alias Lucifer, vira à l’aigre :
— On peut s’arranger sans vin…
Ereshkigal secoua la tête avec une indignation indulgente.
— Porteuse de lumière…
Lucifer soupira.
— Très bien, l’humble serveuse de bar que je suis va apporter leurs commandes à vos augustes majestés.
La mince cicatrice qui lui barrait la joue droite, de l’œil au menton, rappelait à tous que ses attributions ne s’arrêtaient pas là. Elle disparut, étouffant avec le rideau les bruits de la salle principale.
— Et maintenant…, commença Théa.
— Attendons notre commande, l’interrompit Lowem. On réfléchit mieux le ventre plein.
— La situation est grave, poursuivit la reine des anges. Tu ne m’as pas fait venir sur Terre pour te regarder t’empiffrer de gâteaux !
— Tu n’avais qu’à en commander aussi, lui rétorqua le roi-renard.
— Pour ça, il aurait fallu que la commande ne soit pas prise par une démone, fit Ereshkigal avec un brin de malice. Inanna a peur d’être empoisonnée.
Déjà las, Centaurus leva une main apaisante.
— Ne commencez pas à vous quereller pour des motifs futiles. Théa a raison, l’heure est grave.
Lucifer revint en portant un lourd plateau. Lowem se retrouva presque aussitôt cerné de pâtisseries et de glaces aux couleurs appétissantes. Il glapit de plaisir en voyant les bouteilles de vin rouge et de liqueur de citron que la démone, agacée, posa devant lui. Ereshkigal remercia d’un léger signe de tête et commença à boire son café, imitée par Centaurus.
Avec une raideur toute militaire, Lucifer s’adressa à Théa :
— Madame, je peux demander à votre lieutenant de vous apporter quelque chose, si vous voulez.
Étonnement, un mince sourire monta aux lèvres de la maîtresse d’Éden qui répondit, presque affable :
— Oui, merci. Et revenez avec les autres lieutenants. Nous aurons besoin de leurs avis.
Tandis que Lucifer s’acquittait de sa tâche, Théa se sentit obligée de justifier son accès d’amabilité face aux regards perplexes de ses compagnons.
— Eh bien quoi ? Elle a failli devenir l’une des nôtres il y a quelque temps.
— Elle l’a payé bien cher, murmura Ereshkigal derrière sa tasse de café.
Sa sœur feignit de n’avoir rien entendu et poursuivit :
— Et surtout, les émissaires sous ses ordres ont tous émis des rapports très élogieux à son sujet. Ils sont unanimes pour louer l’égalité de traitement de Lucifer et sa capacité à réagir.
— J’ai reçu le même type de rapports concernant Raphaëlle, reconnut Ereshkigal à contrecœur.
Lowem et Centaurus échangèrent un regard de pure satisfaction. Le roi d’Éther se racla la gorge et ajouta avec gravité :
— Et nous avons tous été très peinés du triste sort de Baal.
Ereshkigal détourna légèrement la tête, observant un court instant la seule fenêtre de la salle. Un bateau à moteur passait le long du canal désert et anonyme qui bordait le café. Son expression demeura indéchiffrable.
— Tombé au combat, finit-elle par dire en reposant sa tasse dans sa soucoupe.
— Il mériterait un éloge funéraire un peu plus conséquent, rétorqua Lucifer en entrant, les autres lieutenants sur les talons.
Aethelbald et Marpesia, vêtus en civil, se positionnèrent de chaque côté de la porte. Le troisième, de haute taille, brun et mince, portait un costume gris fait sur mesure par un couturier italien. Un veston pourpre orné de fines broderies dorées complétait l’ensemble. Sa couleur était rappelée par un foulard de soie plié avec soin dans la poche de sa veste. Son visage aux traits presque ascétiques et aux vifs yeux noirs arborait une expression mêlant un ennui poli et une intelligence redoutable. Il apportait un plateau sur lequel trônait un verre à pied rempli de vin rouge et une petite assiette de spécialités locales : jambon cru, fromages et tomates séchées luisant d’huile d’olive. Lowem, une cuillère de tiramisu dans la main, posa sur le tout des yeux brillant de convoitise.
— J’aurais aussi dû prendre ça, marmonna-t-il la bouche pleine.
— Votre Altesse, fit le nouveau venu en servant Théa avec une élégante distinction.
— Merci, Gabriel, répondit-elle, un sourire franc aux lèvres avant de commencer à manger.
Lucifer s’installa cavalièrement sur l’une des chaises et balaya du regard l’arrière-salle.
— Je n’aurais jamais cru dire ça un jour, fit-elle en effleurant sa cicatrice, mais je regrette que cet abruti de Mickaël ne soit pas venu. Il vous aurait dit que, compte tenu des circonstances, regrouper ici les souverains de nos mondes était une idée stupide. La moindre bombe, le moindre bateau kamikaze, et c’est le retour à

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