Chroniques verticales - Saison 1 épisode 6
33 pages
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Chroniques verticales - Saison 1 épisode 6 , livre ebook

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Description

Quel sort attend Vol Parfait, maintenant que l'irréparable s'est produit ? La mort ou le bannissement ? Nul ne le sait encore, mais des décisions qui seront prises dépend l'avenir du clan tout entier...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791095442301
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Chroniques verticales Laurent Copet Saison 1 - Épisode 6
1 Vol Parfait la vit disparaître et une partie de lui-même s’effondra. L’inéluctable. Jungle Boogie vient de se jeter dans le Néant. Jungle Boogie vient de… Jungle… Un hurlement de rage le ramena à lui. Lost Arrow bondit ; il l’évita, se rua en direction de la Falaise et heurta Fantomastic au passage. Ce dernier essaya de saisir Vol Parfait mais reçut un coup de genou dans le ventre qui le laissa au sol. La voie était libre. Vol Parfait sauta sur la paroi. Il allongea le bras et saisit une prise, se tracta de toutes ses forces. Ses muscles se contractèrent, trop vite, trop fort. Son corps ne bougea pas et il commença à paniquer, pensa qu’il venait de se blesser, puis réalisa que quelque chose lui tenait la cheville. Soudain, une force surpuissante l’arracha à la Falaise et le projeta au sol. Il s’écrasa sur la vire et la douleur le foudroya. L’image menaçante de Lost Arrow emplit son champ de vision ; l’ouvreur se laissa tomber sur lui et lui coupa le souffle. Vol Parfait voulut crier, sans y parvenir, il essaya de se dégager mais déjà son assaillant avait refermé ses poings et commencé à le frapper de toutes ses forces. Sa tête rebondit contre le sol sous la répétition des coups. Entre deux cris de fureur, Vol Parfait entendit son nez se briser ; la silhouette de Lost Arrow lui apparut floue et son œil gauche se ferma, il cracha un long filet de sang et essaya une nouvelle fois de se dégager. Il parvint à libérer un bras, puis l’autre, mais loin de pouvoir se sortir de l’emprise de l’ouvreur, il ne put qu’essayer de protéger son visage. Les coups s’abattirent sur ses poignets, sur ses avant-bras, puis sur le côté, en direction des oreilles. Un bourdonnement suraigu éclata dans son tympan et Vol Parfait perdit connaissance un court instant. Lorsqu’il revint à lui, Lost Arrow ne le frappait plus. Il s’était relevé et le dévisageait aux côtés de Fantomastic. Ce dernier, choqué, ne savait pas quelle attitude adopter. Il semblait malgré tout satisfait. Vol Parfait sombra à nouveau. Quelque part, il entendit la voix de Fantomastic : « On le balance ? » La réponse n’eut pas le temps de lui parvenir.
2 Fantomastic n’en menait pas large. Il suivait Lost Arrow sur la Falaise ; de toute évidence, l’ouvreur avait changé d’itinéraire. Sa fureur, l’intensité de ses coups avaient tout d’abord ravi le messager qui avait vu le visage de Vol Parfait se tuméfier avec une jubilation croissante. Mais maintenant que la scène était passée, il prenait conscience de la situation. Une sensation désagréable le traversait lorsque son esprit lui repassait l’image de Jungle Boogie sautant dans le vide. Quant à l’attitude de Lost Arrow… seul en sa présence, il n’était pas rassuré. Soudain, l’ouvreur s’arrêta et l’appela. « Écoute-moi bien », lui dit-il d’une voix sourde. Fantomastic hocha la tête, lentement. Son cœur se mit à cogner dans sa poitrine. « À la prochaine intersaison, c’est moi qui prendrai le statut de chef ouvreur. Tu le sais ? » Fantomastic opina en silence. « Si tu fais ce que je te dis, je saurai m’en souvenir. — C’est toi que je suis venu prévenir. Je te considère déjà comme le chef ouvreur. — Tes motivations transpirent la haine, tu es un être sournois et grossier. Arrête d’essayer de m’amadouer, je te méprise. » Les mots claquèrent et Fantomastic les reçut de plein fouet. Il eut l’impression de pâlir à vue d’œil. Lost Arrow laissa le silence se prolonger un instant. Puis il poursuivit : « Tant que tu me suivras, tu n’auras rien à craindre de moi. Compris ? » Le messager abandonna l’idée de plaider sa cause. Il se sentit humilié, mais résolu à saisir sa chance. « Je suis avec toi, murmura-t-il. — Bien. Alors écoute ce que je vais te dire. Pas un mot de tout ça à mon père. Ni à quiconque. — Que je ne dise rien à Iron Curtain… — Tu as bien entendu. La journée d’ascension va se dérouler comme prévu. Personne ne s’apercevra qu’il manque une cordée. Ce soir, on ira tous les deux surveiller le campement de Mendeku. Dès qu’il part chasser, arrange-toi pour éloigner sa femme. — Qu’est-ce que je dois lui dire ? — Tu te débrouilles, c’est toi le messager. Tu n’as qu’à lui raconter qu’Iron Curtain veut la
voir. — Mais ce ne sera pas le cas… — Pas si je dis à mon père que Petit Chat a dormi en dehors du campement. Il voudra de toute façon en savoir plus. — Et toi, pendant ce temps, tu feras quoi ? » Le visage de Lost Arrow s’assombrit et il parla dans un souffle, à peine audible pour Fantomastic : « J’ai une visite de courtoisie à rendre à cette petite salope. »
3 En fin d’après-midi, comme convenu, Lost Arrow et Fantomastic se retrouvèrent. Ils ne s’étaient guère quittés de la journée ; pendant l’ascension, le messager avait grimpé dans les traces d’Iron Curtain, flanqué à sa droite par la cordée de Lost Arrow. Pendant toutes ces longueurs de temps, il avait senti son regard brûlant de colère, avide de vengeance, à tel point qu’il avait eu toutes les peines du monde à se concentrer. Fantomastic savait qu’il tenait là une occasion unique de s’assurer une place de choix au sein du clan. Mais il tremblait à l’idée de voir Lost Arrow devenir un jour chef ouvreur. Ce qu’il avait été capable de faire à Vol Parfait… Même lui, alors qu’il avait passé plusieurs saisons à détester ce merdeux, n’aurait pas pu aller au-delà d’une bonne raclée. L’idée que Lost Arrow veuille rendre « une visite de courtoisie » à Petit Chat le mettait mal à l’aise. Au moment d’établir le bivouac, il s’était demandé s’il ne devait pas tenter de le raisonner, trouver les mots... Personne n’avait poussé cette petite conne de Jungle Boogie dans le vide, après tout. La fille du shaman méritait sans doute d’être humiliée, mais il doutait que Lost Arrow s’en tienne là ; peut-être était-il de son devoir de le calmer. Et puis il avait croisé son regard au moment où ils s’étaient rejoints. À cet instant, il s’était souvenu que trouver les mots n’avait jamais été son fort, et que l’ouvreur lui faisait de toute façon bien trop peur pour qu’il tente de le contrarier. Les deux hommes étaient partis sur la Falaise, dans un simulacre de chasse. En réalité, Fantomastic pensait à tout sauf à manger. Son ventre le travaillait, ses intestins vibraient et lui faisaient mal. Le moindre mouvement le vidait de son énergie. Mais il n’osait surtout pas trainer et s’efforçait de suivre la cadence de Lost Arrow. L’idée lui vint que Mendeku et les siens auraient peut-être établi leur campement sur la même vire qu’une autre cordée. Pourquoi pas avec Pichenibule, comme ils le faisaient souvent à une époque… L’idée d’apercevoir son père le réconforta, il pria les dieux du Sommet que la cordée de Mendeku ne se trouve pas seule, livrée aux humeurs vengeresses de Lost Arrow. S’il devait remettre son plan au lendemain, il aurait sûrement le temps de changer d’avis. Ils repérèrent le campement. La vire était trop étroite pour accueillir plus d’une cordée. Le cœur de Fantomastic se serra. Il songea qu’il ne voulait pas être complice de ça. Lost Arrow lui fit signe en silence de s’arrêter et d’attendre. Fantomastic obéit. Ses pensées continuèrent de lui ronger l’esprit. Finalement, il se dit que rien ne lui permettait de croire que Lost Arrow allait faire du mal à Petit Chat. Il ne lui ferait en tout cas sûrement pas subir le même sort qu’à Vol Parfait. Cette idée le rassura et lui permit d’envisager la suite avec un peu plus de sérénité. Il répéta ce qu’il devait dire à la femme de Mendeku dont il avait oublié le nom. Il s’imagina s’encorder avec elle, grimper jusqu’au campement d’Iron Curtain. La dame était une ancienne, il lui faudrait suivre un rythme lent et un itinéraire simple. Une bonne chose ; Lost Arrow aurait le temps de faire ce qu’il avait à faire. Soudain, il vit Chaxi le guérisseur (l’ancienguérisseur, rectifia son esprit), apparaître sur la vire. Il salua Mendeku. Les deux hommes s’encordèrent. Lost Arrow se tourna vers lui et lui jeta un regard acéré. Fantomastic essaya d’avaler sa salive, sans y parvenir. Il décida d’arrêter de penser. Une fois le premier piton planté, il s’assura seul et partit en direction du campement. Sur la vire, Petit Chat et sa mère discutaient. Leurs paroles ne lui parvenaient pas encore et il s’approcha en silence ; il se fit l’impression d’être une araignée sur le point de cerner ses proies. Soudain, il aperçut Tarnagas. Il se rendit compte qu’à aucun moment Lost Arrow n’avait évoqué la présence du jeune débile recueilli par Mendeku. Une hésitation se faufila en lui. Il s’arrêta, essaya de réfléchir, se tourna en direction de Lost Arrow et repartit aussitôt. La vue de l’ouvreur avait suffi à le convaincre que la présence de Tarnagas n’était pas son problème. Il n’avait pas à penser à tout ça, simplement à faire ce que Lost Arrow lui disait. Il se rapprocha encore un peu, s’arrêta pour planter un nouveau piton. Cette fois, les deux
femmes levèrent la tête dans sa direction et il s’efforça de prendre un air le plus naturel possible. Avec soulagement, il les vit reprendre leur conversation sans se préoccuper de lui. Quelques instants plus tard, il sauta sur la vire. Cette fois, elles arrêtèrent de parler pour de bon et se levèrent. L’œil de Petit Chat était rempli de méfiance. De grosses gouttes de transpiration se mirent à ruisseler sous les bras et dans le bas du dos de Fantomastic. Il ouvrit la bouche pour parler et eut l’impression que son cœur battait dans sa gorge.Le nom de la femme,pensa-t-il.Comment s’appelle-t-elle ? Il ne pouvait pas entamer la conversation sans dire son nom. « Fantomastic, dit-elle. — Euh… bonsoir. J’ai… j’ai ordre de te mener au campement d’Iron Curtain, il veut...
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