Collisions d étoiles
94 pages
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Collisions d'étoiles , livre ebook

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Description

Si Aldous Huxley avait pu retrouver Houellebecq sur sa plage pour envisager ensemble le meilleur des mondes... Et si Sergio Leone avait tenté de séduire Maria Callas... De Gainsbourg à Orson Wells, de Fernandel à Paul Newman, Barbara Ogier convoque dans ce livre un fabuleux plateau de stars pour des rencontres imaginaires. Et pour en avoir côtoyé certaines dans sa vie de comédienne, elle sait qu'elles auraient adoré ces rendez-vous donnés par le hasard.
Patrice Leconte s'est prêté au jeu mais sa préface n'a rien d'imaginaire, Dieu merci.

Informations

Publié par
Date de parution 29 août 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782304045758
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0017€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collisions d’étoiles
Mes folles rencontres imaginaires

Barbara Ogier

Le Manuscrit 2016
ISBN:9782304045758
Cet ebook a été réalisé avec IGGY FACTORY. Pour plus d'informations rendez-vous sur le site : www.iggybook.com
Table des matières

Préface
Francis Scott Fitzgerald courtise Groucho Marx
Le trio à l’imperméable : crazy rendez-vous
Bob Dylan crying in the wind with John Lennon
Elizabeth Taylor – Richard Burton à bâtons rompus
Ella Fitzgerald, a song for Alice
Picasso s’en prend à Woody Allen
François Truffaut : dialogue imaginaire avec l’homme qui aimait toutes les femmes
Ava Gardner, questions brûlantes
Françoise Sagan son reflet sur les champs
Lino Ventura et Jean Lefebvre, surpris en pleine pause whisky
Gérard Philippe, l’étoile filante
Glenn Gould : comment jouer Bach ?
Jacques Tati apprend à pédaler avec Fausto Coppi
Delphine Seyrig et Steve Mc Queen se souviennent
Robet Scipion croise le fer avec Georges Pérec
Lauren Bacall et Humphrey Bogart incognito…
Hitchcock ; rencontre entre ciel et terre
Les frères Goncourt s’invitent chez Drouant
Loulou de la falaise, le feu follet de Saint-Laurent
Laurence Olivier et les trois Hamlet
Marguerite Duras, l’éloge de la folie
Maria Callas dit non à Sergio Leone
Marilyn Monroe, dialogue avec un ange
Martin Scorsese, face à face avec Meliès
Michael Jackson l’extraterrestre.Était-il un homme ou une femme ? Un adulte ou un enfant ? Blanc ou noir ? Ange ou démon ? Michael Jackson était tout cela à la fois. C’est l’apanage des dieux.
Nat King Cole, unforgettable
Nino Ferrer, rencontre pas tout à fait imaginaire
Patrick Modiano et Françoise hardy : conversation imaginaire autour d’une photo.
Paul Newman, l’interview totalement imaginaire…
Quand Liszt jouait Chopin…
Fernandel, interview souvenir
Albert Camus, Don Juan philosophe
Robert Michum le western fait homme…
Saint-Laurent et Karl Lagerfeld à armes égales
Serge Gainsbourg, sa vie, son œuvre et caetera…
Stanley Kubrick : « Well, Welles… ? »
Steve Jobs Apple for ever !
Monstres sacrés en liberté. Noiret, Rochefort, Marielle au Lutetia, un jour ; en rêve.
Marlon Brando joue les gourous pour Johnny
Préface
 

 

J’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour les auteurs qui savent tordre le cou à la réalité…
Être au service du « vrai » n’est pas follement motivant, puisque l’on devient otage de la réalité.
Et partir dans l’imaginaire absolu peut s’avérer vertigineux (bien que nombre de romanciers, ou de cinéastes, se soient fort bien accommodés de ce vertige-là).
Ce que propose Barbara Ogier est infiniment plus troublant : organiser des rencontres impossibles, ou du moins peu envisageables. Orchestrer le fictif, en faisant comme s’il avait pu exister. Transformer nombre de grandes figures en marionnettes dont on tirerait les fils pour faire croiser leurs chemins. Organiser les rencontres. Faire un travail de marieuse. Ou, plus exactement, des expériences de chimiste, en propulsant dans le même tube à essais Groucho Marx et Scott Fitzegald (par exemple) pour voir ce que cela pourrait donner. C’est en cela que les rencontres imaginaires de Barbara Ogier sont autant d’expériences. Étonnantes. Détonantes.
Et puis aussi, la grâce même de ce projet, de cette écriture, se résume à cette bonne vieille opposition entre le « vrai » et le « vraisemblable ». C’est dans ce distinguo toujours si subtil que se situe le jeu : ne jamais savoir vraiment si ces rencontres ont eu lieu ou si elles auraient pu avoir lieu.
Du travail de funambule…
 
 
Patrice Leconte
Francis Scott Fitzgerald courtise Groucho Marx
 

 
Lincoln Center 150 W65 th St New York City un jour d’octobre 1937, une rétrospective des films des Marx Brothers attire chaque jour un public hétéroclite.
Aujourd’hui on projette La Soupe au canard , sorti quatre ans plus tôt, considéré comme l’un des meilleurs de leur filmographie.
Dans la salle, un jeune homme très élégant, assis au dernier rang, prend des notes. Il a vu entrer Groucho et deux de ses frères, qui ont pris place dans le carré VIP, au premier rang.
Les rires ont fusé tout au long de la projection. Non, le film n’a pas vieilli, au contraire, les gags sont toujours aussi percutants, les effets comiques de Groucho, Harpo et Chico font mouche à tous les coups.
À la fin de la projection, les trois frères sont immédiatement entourés d’un groupe de fans en quête d’autographes ou de bons mots. Au dernier rang, l’homme attend le moment propice pour s’approcher à son tour.
— Hello M. Marx, can I talk to you ?
Groucho se retourne, il croyait en avoir fini.
— Encore ! Je n’y suis plus pour personne ! – dit-il avec humeur, avant de marquer un temps d’arrêt. Il croit reconnaître l’homme qui s’adresse à lui et qui se présente :
— Excuse-me, my name is Francis Scott Fitzgerald.
Charmé, Groucho s’incline.
— Je salue l’un de nos plus talentueux scénaristes…
Chico intervient :
— … et l’auteur du génial Tendre est la Nuit !
Harpo sort une lyre de son manteau et se met à en jouer.
— Accepteriez-vous de prendre un verre avec moi au bar ?
— J’en serais très honoré, Mr. Fitzgerald, let’s go !
Ils s’installent dans le lounge feutré qui jouxte la salle de cinéma et commandent une bouteille de scotch. Groucho allume son dix-huitième cigare et Harpo, armé de ses grands ciseaux, entreprend de découper le velours de son fauteuil.
Après la première gorgée amicale, Fitzgerald entre dans le vif du sujet.
— Mr. Marx, en revoyant La Soupe au Canard, je viens de confirmer une opinion que j’avais déjà sur votre talent.
Groucho roule des yeux réjouis.
— Il faut que vous sachiez que je suis en train d’écrire un nouveau roman dont le titre sera « Le Dernier Nabab   ».
— Excellent ! Excellent ! approuve Groucho.
— Ce roman, un ami producteur veut en faire un film.
— Il a raison ! Good idea, M. Fitzgerald !
Chico empoigne Fitzgerald par le revers de son veston et claironne :
— Il vous faut un nabab !
Fitzgerald se dégage, il n’apprécie pas mais passe outre.
— Exactement. Et je viens de le trouver.
Harpo se rapproche et tend l’oreille, ainsi que Chico et Groucho qui simulent l’indifférence.
L’écrivain rectifie la tenue de son veston et prend son temps pour annoncer :
— Cher Groucho, j’aimerais que vous soyez mon dernier nabab.
Groucho tire une bouffée de son cigare et fait la moue.
— Je préférerais être le premier nabab.
Fitzgerald fait mine de trouver ça très drôle.
— Bien sûr, bien sûr, vous serez le premier et le dernier, M. Marx.
Harpo tire une trompette de sa poche et souffle dedans trois fois. Chico fait la gueule.
Après une minute de silence, Groucho s’exprime.
— Cette proposition me glorifie hautement, Francis – je peux vous appeler Francis ? – mais il est indispensable que je sache quel genre d’homme est-ce premier nabab…
—  Dernier , M. Marx, dernier . C’est un désir légitime C’est bien ce que j’allais vous exposer. Voilà. Monroe Stahr, le personnage en question, est producteur de cinéma.
— Ça me va. Je connais la question. Est-ce qu’il fume le cigare ?
— Naturellement.
— Est-ce qu’il attire les jolies femmes ? C’est très important pour un producteur de cinéma.
Fitzgerald, un peu agacé, se contient. Il souligne cependant :
— Écoutez, ne nous noyons pas dans les détails. L’essentiel est que cet homme exerce son pouvoir dans la plus grande solitude.
Groucho lève un doigt.
— Mes frères seront là pour me distraire.
Fitzgerald se raidit.
— Je regrette, Groucho, vos frères n’ont pas de rôles dans ce film. Mais il vous est bien arrivé de tourner seul, si j’ai bonne mémoire ?
— Oui, c’est vrai, mais je ne veux pas recommencer, sans eux je m’ennuie copieusement sur un plateau et je suis mauvais.
Fitzgerald

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