D ombres et de chair
233 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

D'ombres et de chair , livre ebook

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
233 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Quatre enfants au passé torturé.


Quatre vies hors norme.


Aucun d’entre eux ne se connait, et pourtant... Lorsque le destin se charge de les réunir, notre planète entière risque de connaître un sort funeste.


Quelle est donc cette force étrange qui tire les ficelles ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 septembre 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782493499356
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

D’ombres et de chair
 
Par David Diez et Cristina De Azevedo
 
Crédits
Tous droits réservés
Couverture réalisée par @Belfanti-Gentil Elodie
Correction et relecture par @Farida Oreilly Derouiche  
Édité par : Évasion Éditions
 
 
 
 
 
ISBN ebook : 978-2-493499-35-6
 
 
 
 
 
 
 
 
©Évasion Éditions
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l'auteur ou de ses ayant cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Épisode 1
 
Prologue
1996 et avant
Installés dans une belle maison sur le front de mer bordelais, Ethan et Marie coulaient une retraite paisible. Ce couple uni depuis plus de cinquante ans découvrait enfin les joies d’une vie sans contrariétés. Après des années de labeur à tenir leur société de soufflerie de verre, leur fils unique allait reprendre le flambeau. La cerise sur le gâteau pour ces parents dévoués et aimants.
Ce soir, les septuagénaires s’affairaient aux fourneaux. Concocter le plat préféré de leur gamin, comme au bon vieux temps, les remplissait d’un bonheur incommensurable. Depuis son envol, ses visites se limitaient à deux par mois, trop peu à leur goût , vu leur grand âge. James disposait les couverts , le sourire aux lèvres. Les entendre parler de son enfance, de son arrivée dans cette maison l’émouvait toujours. Durant tout le repas, ils discut èrent de son avenir prometteur.
— Ça va, maman ? Tu m’as l’air bien fatiguée ?
— Mon épuisement n’est que le reflet des ans, mon ange. N’est-ce pas, mon chéri ? ajouta-t-elle en prenant la main de son époux.
— Oui, mon amour.
Repue , la petite famille s’installa dans le salon autour d’un digestif. Marie ne put s’empêcher de ressortir l’album photo. Avec émotion, son doigt caressa le tout premier cliché, celui d’un bambin de trois ans au regard triste, timide, habillé d’une chemise trop large.
— Le début de notre bonheur, dit Ethan, les yeux brillants.
Assis e ntre ses parents, James les enlaça avec tendresse. Les pages défilèrent sous les rires et la bonne humeur, puis la soirée se termina par une partie de jeu de société. Rien de mieux que de se replonger dans de vieilles habitudes, plaisantes et divertissantes.
Vers vingt-trois heures, Ethan raccompagna James alors que son épouse, épuisée, montait se coucher. En refermant la porte, il se laissa envahir par une sensation de bien-être et inspira profondément, les larmes au bord des yeu x . Non pas caus ées par la peine, mais par la fierté d’avoir un fils aussi dévoué.
Avant d e rejoindre sa bien-aimée, il se dirigea en cuisine, enfila un tablier afin de laver et ranger la vaisselle. Cet homme vouait un amour inconditionnel à son épouse, si douce, si brave. Pour lui, un couple devait se soutenir dans l’adversité coûte que coûte, tel était le secret d’un mariage réussi.
Une fois les restes au réfrigérateur, il retira s a blouse et monta re trouver sa femme. Le grincement des marches en bois fit naître un autre souvenir : James dévalant les escaliers à toute vitesse pour partir à la fac. La main sur la rampe, pas après pas il atteignit le palier, souffla un bon coup et remercia le ciel de lui avoir donné une vie aussi belle. Néanmoins, afin de parfaire ce bonheur, il ne manquait plus que des petits-enfants. Ethan laissa échapper un rire qu’il étouffa à l’approche de la chambre.
— Faudrait déjà qu’il trouve son âme sœur , notre fiston… Comme j’aurais aimé voir de nouvelles têtes courir et sauter dans la maison. Enfin, ne soyons pas ingrats. Béni soit le ciel pour toutes c es années de joie.
Lorsqu’il poussa la porte, l’allégresse laissa place à l’effroi. La main sur la poignée, le corps tremblant, Ethan regardait sa tendre épouse étendue sur le lit, pieds et poings liés aux barreaux, un bâillon sur la bouche.
— Seigneur, Marie !
Il se précipita à son secours, aussi vite que ses jambes le lui permirent, mais un coup porté sur son crâne le stoppa net dans son élan et l’homme s’effondra sur la moquette. Combien de minutes ou d’heures s’écoulèrent avant son réveil ? Difficile de le préciser. La douleur lancinante à l’arrière de sa tête le r anim a. Malgré sa vue floutée, il comprit en sentant ses mains attachées au-dessus de lui qu ’il se trouvait également prisonnier. Se débattre, se tordre ne faisait qu’empirer la situation. Les colliers de serrage lui blessaient les poignets et les chevilles. Dans un ultime effort, se s cris sourds inondèrent la pièce, puis son visage se tourna vers son épouse.
Les yeux écarquillés, sa poitrine se souleva, traumatisé par sa vision. Sa tendre moitié, vêtue de son beau déshabillé blanc, gisait près de lui, un couteau planté entre les seins . Du sang s’écoulait de sa bouche ouverte, et ses prunelles recouvertes d’un voile opaque signaient sa triste fin.
— C’est un choc, hein !
La tête levée, son regard balaya la chambre à la recherche de celle qui venait de parler. Dans l’angle de la pièce, quelque chose bougea. Non, quelqu’un. Sans ses lunettes, il distinguait seulement une silhouette massive. Une femme peu encline à montr er sa féminité. Elle s’approchait tandis que son cœur s’accélérait. Plus l’intruse avançait, plus ses traits devinrent visibles, et Ethan put enfin contempler le faciès du monstre. Plutôt grande, visage ovale, cheveux en brosse, un piercing sur l’arcade sourcilière ainsi qu’un tatouage sous l’oreille droite.
Maintenant, elle était tout près, trop près. La meurtrière se positionna à califourchon sur le vieil homme et se mit à remuer du bassin de façon osée, riant telle une demeurée.
— Alors, mon papy , je ne te fais aucun effet ? Pas grave, je ne suis pas ici pour ça . Je dois te dire, je représente le bras armé d’une machination puissante qui nous dépasse tous ! Et vous deux, dit-elle en serrant ses joues, vous n’êtes que des dommages collatéraux !
Bras tendus, elle caressa la poitrine de sa première victime avant d’ôter d’un coup sec le couteau. Le sang coula le long de l a la me pour retomber sur son torse.
— N’aie pas peur, je n’ai rien contre toi. Tu ne souffriras pas longtemps, comme ta tendre moitié. Je serai rapide et efficace.
Les deux mains levées au ciel, prête à frapper, elle ajouta.
— Oh, une chose encore … Si je suis là, c’est à cause de votre fils, James. Alors, quand il vous rejoindra là-haut , songez à le remercier.
Envisager sa mort lui étreignait le cœur, pourtant, leurs chemins se terminaient ici , d’une façon tragique, inhumaine. Afin de se donner du courage, Ethan fixa une dernière fois le doux visage de sa femme, puis ferma les paupières. Piètre bouclier contre une lame effilée. Telle la foudre, le métal s’abattit sur son œil avec violence. Le bourreau s’acharna, encore et encore, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien de ses traits. Un rictus sur les lèvres, sa langue lécha le sang sur l’arme, puis elle quitta les lieux.
 
 
Chapitre 1 : James
 
De son enfance à 1996
— James, avale ta purée !
Assis à table, le petit dévisageait celle qui l ui i ntimait de manger. Les cheveux blonds bien lisses, ainsi qu’une bouche pleine de rouge à lèvres et un regard glacial. Face à son insistance, l’enfant poussa son assiette devant lui en secouant la tête, puis baissa les yeux vers le sol. Que faire d’autre à trois ans ? Elle se crispa, marmonna entre ses dents, exaspérée par ses refus. Ce gosse la rendait folle ! Les joues en feu, agitée par la colère, la femme récupéra la cuillère, prit sa main de force et plaça l’ustensile dans sa paume en ramenant le plat vers lui.
Gémir, pleurer o u même répondre ne faisait pas partie d’une option qu’il suffisait d’enclencher. Non, James n’en ressentait pas le besoin. Bien qu’étrange, ce bonhomme haut comme trois pommes n’arrivait pas à s’exprimer, à montrer ses émotions, et encore plus grave, n ’éprouvait aucune douleur. Remontée comme une pendule, bras pliés sur sa poitrine, elle le jaugea, sourcils arqués, puis sa main se posa sur sa nuque afin de le rapprocher de la nourriture.
— Tu vas manger, nom de D ieu ! C’est quoi ton problème, bon sang ?
Elle le lâcha brusquement, retira la cuillère d’un coup et le frappa avec.
— Tiens ! Tiens ! Tu sens ça ? Hein ?
La menotte écarlate, gonflée, James restait immobile, sans même une plainte.
— Di s quelque chose, espèce de demeuré  !
Face à son impassibilité, la marâtre lui agrippa l ’ épaule, le fit pivoter et le secoua comme un prunier en lui hurlant dessus.
— Tu n’es pas normal, tu entends ?
Attiré par le brouhaha, son mari entra dans la cuisine en trombe, sépara sa femme du petit et la dévisagea, dépassé par son comportement. Pas un mot ne sortit de la bouche de la mégère, malgré le regard accusateur de son époux. L’homme se contenta d’ausculter l’enfant, laissa échapper un soupir d’exaspération, puis incita James à se lever et le suivre. Dans la salle de bain, il ouvrit le robinet d’eau froide afin de remplir le lavabo et y plongea s a main.
— Le froid, ça fait du bien, ça soulage.
Aucune réponse ne lui parvint.
Malgré les efforts, l’auriculaire prenait une couleur prune, ce qui l’inquiéta.
— Sois tranquille , nous allons te soigner.
 
***
Le lendemain à l’aurore, le couple quitta les Vosges. Leur objectif ? Rendre James à l’orphelinat de Saint-Philippe, dans les Hauts-de-Seine. Au bout de quelques kilomètres, lassée de voir son mari maussade, madame rompit le silence.
— Bon… T u vas faire la gueule encore longtemps ? Avoue qu’il n’est pas normal, ce gamin ! Il ne pleure jamais, ne sourit pas, est constamment calme. Pire, ajouta-t-elle en se penchant vers lui, il n’a jamais mal.
Une certaine gêne passa sur le visage du vieil homme qui sentit le rouge lui monter aux joues. Avec discrétion, son regard se

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents