Du Vortex à L’Abysse
370 pages
Français

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Du Vortex à L’Abysse , livre ebook

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Description

<>Il y a 3 ans, Jade Levêque avait été impliquée dans la tentative d'assassinatd'Adam Carlier, le journaliste d'investigation qui avait révélé la fameuse affaireVortex. Accusée, à tort, de complicité, puis persécutée, pendant de longsmois, elle avait alors tout perdu : son travail, sa réputation, sa meilleure amieet même, partiellement, la vue.Aujourd'hui, alors qu'elle commence enfin à se remettre sur pieds, Jade estrattrapée par les ondes de choc de cette terrible explosion qui a bouleversésa vie. Happée, malgré elle, dans l'abysse tragique et inextricable d'unesombre épopée, elle se retrouve au coeur d'un tumulte où chaque décision,chaque pas, est une question de vie ou de mort.Elle croyait avoir déjà tout perdu. Elle avait tort.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2021
Nombre de lectures 3
EAN13 9789938072594
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Khaoula Hosni
Du Vortex à L’Abysse
ARABESQUES 2020
Livre : Du Vortex à l’Abysse Auteure : Khaoula Hosni Deuxième édition Conception graphique : Bayrem El Ghanmi Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés à l’éditeur : ARABESQUES EDITIONS ISBN : 978-9938-07-259-4 33, rue Lénine-Tunis 1000  www.arabesques-editions.net E-mail :editionsarabesques.tunis@gmail.com
À Emna, Aime avec passion, vis avec courage, travaille avec détermination, écoute avec patience. Ouvre ton esprit. Accepte la différence, aime-la. Et, surtout, ris et trouve ta version du bonheur. Le seul moyen de me décevoir serait de ne pas tracer ton chemin vers un certain bonheur.
L’explosion Jade… J’ouvris mon casier et m’assis sur la petite banquette en bois qui y faisait face. Mes épaules s’affaissèrent d’elles-mêmes. La journée avait été très longue et je n’avais même plus la force de me changer. Je me débattis quelques instants avec l’idée –très tentante- de garder mon t-shirt, casquette et jeans, de m’allonger à moitié sur la banquette et de tomber dans un coma partiel, ici même, jusqu’au matin. Je finis par secouer la tête en me claquant les joues des paumes, dans l’espoir de m’extirper de ma torpeur. Allez, Jade ! Hauts-les-cœurs ! Les enfants attendent à la maison. La vibration, dans ma poche, m’empêcha de concrétiser mes projets -très ambitieux- de déshabillage. Je tapai l’écran, d’une main molle, pour lire le SMS. À l’extinction des lumières, jette-le dans la fontaine. Sinon, il mourra. Hein ?? Je jetai un coup d’œil instinctif et éberlué au numéro inconnu qui s’affichait sur l’écran. Était-ce une sorte de canular ? Qu’est-ce qu’il ne fallait pas entendre… ! J’eus à peine le temps d’effacer le spam, avant que le téléphone ne se mette à nouveau à vibrer. Reconnaissant le numéro du bureau de dispatch, je lâchai un gémissement exténué. J’hésitai quelques secondes…avant de décrocher, avec un soupir résigné. Je ne pouvaisvraiment pas me permettre de perdre ce travail.
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La voix enjouée de Gaëlle résonna aussitôt. « J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle… » Je n’hésitai même pas, cette fois-ci. Je connaissais la chanson. « Laisse-moi deviner ; je vais encore faire des heures sup. » Le sourire taquin de ma meilleure amie transpira à travers ses mots. « Bingo ! Quelqu’un vient de déposer un paquet. C’est pour Carlier & Perrin. À livrer d’urgence à… Qui déjà ?… Attends, deux secondes, laisse-moi revérifier… » Mon cœur fit un bond involontaire contre mes côtes. Parce qu’elle savait. Parce qu’elle était la seule, sur terre, à savoir. « …Ah oui ! Adam Carlier. En personne. Avant 20h00, ce soir. » Je sprintai, en ligne droite, vers le bureau de dispatch, ma fatigue presque oubliée. Presque. J’ouvris la porte à la volée, pour la trouver appuyée contre son bureau, le paquet en main, et un humour complice dansant dans le bleu océanique de ses yeux. « Je croyais qu’il n’allait plus au siège, depuis qu’il est devenu la super star du journalisme d’investigation… » Je tentai de lui arracher le paquet, mais elle le mit hors de ma portée. Je lâchai un soupir. « Il y fait encore un passage, une fois par semaine. » Elle éleva un sourcil moqueur, m’invitant à développer. Me pressant de lui fournir la munition nécessaire pour me charrier davantage. Je cédai ; je voulais cette livraison. « Il y va chaque jeudi, de 15h à 20h. Je crois qu’il essaie juste de faire plaisir à son frère. Là…je peux avoir mon paquet, maintenant ? » Elle afficha une grimace scandalisée. « T’as pas honte ? À ce niveau-là, c’est carrément de la filature. C’est pas un béguin que t’as, pour Adam Carlier ; c’est une obsession ! »
ϴ
Je jetai un regard paniqué derrière moi, vers la multitude de cabines désertées, avant de tourner vers elle un visage en feu. « Sssshhhhh ! T’es complètement dingue ? Ne dis jamais son nom, ici, imbécile ! » Mon agitation sembla nourrir son sarcasme. « Oh oh, excuse-moi…Et tu comptes un jour tenter ta chance avec Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom ? Ou tu vas juste aduler sa parfaite petite personne, de loin, jusqu’à ce que mort s’en suive ? » J’eus envie de l’étrangler. Gaëlle savait, mieux que personne, qu’Adam Carlier était beaucoup trop bien pour moi. Lui et moi, on ne boxait pas dans la même catégorie. « Gaëlle… » Elle posa sur moi un regard d’une indulgence agacée. « Comment peux-tu avoir une si piètre opinion de toi-même ? » C’était facile à dire, pour elle. Elle était grande, brune, avec un regard d’azur et des courbes qui ne manquaient jamais de faire tourner les têtes. J’étais petite, menue, d’une blondeur qui me semblait toujours trop fade, et mon seul attrait était probablement mes yeux -couleur ambre et tirés en amande-, que j’avais, selon la rumeur, hérités de mon père. Le regard soudain réprobateur de Gaëlle emprisonna gravement le mien. « Tu n’es pas Suzanne, Jade. Tu ne le seras jamais. » Ah non ! Pas ça, encore… « Que vient faire maman dans cette histoire ? » Elle se contenta de me renvoyer une expression bien trop perspicace et blasée. D’accord ; elle n’avait peut-être pas totalement tort. Peut-être que ma vie amoureuse était un peu –beaucoup-guidée par l’influence inverse des déboires amoureux de ma mère.
ϵ
Maman était pourtant quelqu’un de bien. Vraiment. Aimante, drôle et intrépide. En tout cas, elle avait toujours fait de son mieux. Elle, au moins, ne nous avait jamais abandonnés. Mais elle possédait un don particulier ; celui d’attirer inlassablement les pires spécimens masculins qui puissent exister. Elle les collectionnait. Et comme tout collectionneur qui se respecte, elle gardait de chaque nouvelle passion –brève et sordide- un souvenir indélébile. Du coup, nous étions, aujourd’hui, deux sœurs et trois frères, au total, issus des quatre relations ‘sérieuses’ que notre mère avait eues avec des hommes qui -dans les meilleurs des cas- ne s’étaient jamais attardés plus de quelques semaines, après nos naissances. Lucas, notre aîné, et moi-même partagions le même père. L’homme qui maintenait, à ce jour, le record de la plus longue relation que Suzanne ait jamais eue ; trois ans et demi. J’avais à peine deux semaines, quand il est parti, il y a 22 ans. Depuis, Suzanne n’était jamais restée plus de quelques mois avec le même homme. Durant les deux dernières décennies, elle avait réussi à aligner une bonne trentaine de soupirants, petits-amis, amants…et même deux maris, à l’occasion ! Dans la foulée, elle avait également trouvé le temps et l’énergie de renforcer les rangs de notre charmante tribu avec Jules, Isa et notre petit dernier, Théo, né il y a 5 ans et demi. C’en était admirable. On aurait pu croire qu’elle avait retenu la leçon, à force d’aligner les pires bozos de l’Hexagone, mais ses échecs amoureux semblaient, au contraire, nourrir son espoir de finir, un jour, avec son propre prince charmant. Où puisait-elle tout cet optimisme naïf ? Comment faisait-elle pour croire encore à l’amour, après en avoir expérimenté, aussi souvent, les pires aspects et conséquences ? Chaque fois que je posais la question, tout haut, devant Gaëlle, elle haussait les épaules, avec toujours la même réponse toute prête : « C’est une romantique ; la souffrance est son créneau ». Peut-être, ou peut-être pas. Je crois surtout qu’elle était une de ces femmes ϭϬ
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