Écarlate sous la Cendre
233 pages
Français

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Écarlate sous la Cendre , livre ebook

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Description

Sous les étoiles d’Elléadora, continent régi par cinq dieux, chaque foyer se prépare à envoyer ses enfants au camp de formation. Kyra, jeune elfe au tempérament volcanique, se prépare à suivre la voie des combattants.


Entre les cours de combat, les soirées sous pilotis et les entorses au règlement, elle se retrouve face à l’énigmatique Thalion, un ange plus que prétentieux. L’altercation bouscule son quotidien. Un pouvoir semble se réveiller en elle – une fièvre ancestrale qu’elle n’est pas sûre de contrôler. D’où vient cette colère qui l’anime ? Pourquoi Kyra se sent-elle captive de sa propre peau ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 janvier 2023
Nombre de lectures 16
EAN13 9782384110377
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’Autrice


Elisabeth Koshava est une écrivaine belge. Née d’une maman peintre et d’un papa antiquaire, elle développe très tôt sa sensibilité ­artistique. Dès l’âge de cinq ans, elle s’efforce de dessiner les personnages de son monde imaginaire. À treize ans, les croquis ne suffisent plus et elle finit par prendre la plume. Écarlate devient alors petit à petit l’ami quotidien d’Elisabeth dans son cheminement vers l’âge adulte. Elle est aujourd’hui diplômée en graphisme et illustration, et termine d’autres études en Histoire de l’Art. Elle joue du piano, boit trop de café, et continue sans relâche de chercher ses personnages dans le papier.


ELISABETH KOSHAVA







Inceptio Éditions
Direction éditoriale : Guillaume Lemoust de Lafosse
Direction presse/médias : Ophélie Pourias
Couverture : Elisabeth Koshava
Diffusion : DOD&Cie
© Inceptio Éditions, 2023
ISBN 978-2-38411-037-7
Droits réservés
Inceptio
contact@inceptioeditions.fr
www.inceptioeditions.com



À tous les enfants un peu bizarres dans la cour de récréation.
J’en suis une, ne changez pas.








Prologue
Quatre s éraphins planaient au-dessus des nuages. Leurs puissantes ailes, immobiles et tendues comme les voiles d ’un navire, glissaient en vibrant sur le vent. Une nuit froide s’engouffrait à travers leurs rémiges écartées   ; elle cambrait leurs plumes et portait sans faillir leur lourde carrure.
Le premier était un homme élancé aux ailes sombres, occupé à embrasser la vue d ’un regard. En dessous de son ventre s’ étalait l ’océan vert des sapins   ; une écharpe nébuleuse y déposait sa pâleur, çà et là piquée des cimes.
Les forêts de l’Est sont aussi abondantes que la dernière fois , songea-t-il. À peine touchées par la civilisation. On pouvait distinguer une clairière villageoise, deux ou trois chaumières isolées… Et même un reste de temple, à trois lieues de leur position. Ruines perdues dans l’opulence de verdure.
L’ange s’ étira les épaules. Non sans soulagement, sa petite troupe survolait enfin la destination de leur long voyage. Le terrain vallonné se pencha doucement vers l ’avant, et ils purent alors voir au loin un mince ruban de plage   : il s’agissait des côtes dorées de la mer Carteline, limite du continent et prémices des îles naïadiennes.
— Escadron de tergals à moins de cent mètres, avertit soudain l’un de ses sous-fifres. J’en compte à peu près cinquante. Armés.
Le Commandant arqua un sourcil. D’un geste fluide, il rassembla un peu de vent entre ses doigts, puis l’expulsa dans une discrète rafale   : effectivement, quelques secondes plus tard, celle-ci lui rapporta la rumeur de lourdes foulées. Des foulées un peu désordonnées. Suivies d’une plainte répétitive et désagréable.
— Juste un gros peloton, corrigea-t-il.
Un sourire carnassier étira néanmoins son visage. Voilà près d’un mois qu’ils sillonnaient l’ennuyeux ciel d’ été sans aucune distraction de ce genre. Ils étaient presque arrivés …
— Que dites-vous d’une dernière escale ? lança-t-il en redressant déjà ses ailes pour se mettre à planer.
— J’en dis qu’on va pouvoir s’amuser, répondit son adjoint.
D’un geste fluide, tous les quatre replièrent leur lourde ossature pour plonger vers l’avant. Ils suivirent la direction de leurs bourrasques et, chassant trois corneilles indignées, s’engouffrèrent dans les sous-bois. Ici, le noir était presque complet.
Chaque séraphin se posta dans un arbre. Pas un tergal ne remarqua l’ étau de prédateurs qui venait de se resserrer autour d ’eux.
Les futurs cadavres avançaient entre les arbres d’un pas las, négligé. Ils n’ étaient même pas en rythme  ; le sol était martelé à la même cadence qu’un troupeau de vaches. Et dans leur sillage gémissait par à-coups le crissement de métaux rouillés. Un bruit plutôt pénible.
À travers le feuillage, quatre paires d’yeux gourmands fixées sur eux. Le mets n’est pas de choix , pensa le Commandant. Mais l’occasion restait belle.
D’un rapide coup d’ œ il, il examina ses proies. Tunique ébène, cape de voyage. Le côté gauche du plastron frappé du sceau de la Reine. C’ était un uniforme qu ’il connaissait bien, à force de l’affronter dans le désert.
Leurs semelles raclaient le sol   ; leurs épées se frottaient contre leurs hanches. Le dirigeant de la troupe, un petit Capitaine à l’air morose, marchait lui-même aux côtés de ses hommes. Manifestement, ces soldats-là patrouillaient depuis fort longtemps.
Le Commandant ne se croyait pas l âche au point d ’attaquer une brigade dans un tel état. Il allait envoyer le signal de ­retraite lorsqu’il remarqua autre chose   : un chariot brinquebalant était tiré en queue de troupe, produisant cet horrible bruit de ferraille qui suivait la marche. Une cage en fer noire y était transportée. Et environ quinze personnes s’entassaient à l’intérieur.
—  Foroï’zal 1 , marmonna le Commandant dans sa barbe.
L’Armée Noire recrutait, encore et toujours. Tout foyer se préparait à devoir un jour ou l’autre céder son membre fort aux soldats. Même si le Commandant voyait mal ce que la Reine pouvait embrigader de plus, vu l’ampleur actuelle de son armée… Et de fait   ; derrière les barreaux, il ne distinguait qu’une majorité de femmes, plutôt dans la fleur de l’ âge, ainsi que quelques vieillards.
Puis il remarqua les enfants. Deux garçons, frôlant peut-être les douze ans.
— On attaque, murmura-t-il dans le vent.
Ses hommes reçurent le message. Un battement de cils plus tard, tous jaillissaient des fourrés. Cris de guerre et fracassements d’armes éclatèrent dans la nuit.
— Des Indomptés   ! hurla le chef de brigade. Ils ne sont que quatre   ! Exterminez-moi cette verm…
Le premier séraphin l’empala de son javelot d’un geste vif. Sa bouche se crispa dans une moue disgracieuse puis il glissa le long de la lame.
Le Commandant s’occupait d’une demi-dizaine de tergals à la fois. Comme une ombre, il valsait au-dessus du sol tout en abattant ses adversaires un à un. C’ était le plus brutal des quatre  ; chacun de ses gestes était propre et impitoyable, amenant la mort avec une telle violence que certains restaient pétrifiés de fascination. Un sourire flottait sur ses lèvres. Et le cruel éclat du vide scintillait dans ses yeux morts.
Quelques instants suffirent pour qu’on le reconnaisse. Cela faisait longtemps qu’il n’ était pas venu ici  ; les tergals de l’Est n’ étaient plus habitués. L ’un d’eux finit cependant par écarquiller les yeux. Lâchant ses armes dans la mousse, il se mit à hurler   :
— Le Fléau   ! C’est le Fléau, il est ici   !
Son accès de panique arracha un rire au Commandant. Il fit basculer le soldat d’un coup de hache sous les genoux, puis l’acheva dans le ventre.
—  À votre service, susurra-t-il.
Il récupéra sa hache d’un geste brusque, faisant sursauter le corps inerte.
La terreur envahit le reste du peloton. Et lorsque trois d’entre eux prirent brusquement la fuite, le Commandant replongea aussitôt dans un vif ennui. Il déploya ses ailes et expédia une violente bourrasque aux alentours   : les tergals qui se trouvaient dans son champ de ciel furent projetés en arrière et fracassés contre les troncs d’arbres. Leurs vertèbres se brisèrent dans un concert de craquements sourds.
L’adjoint du Commandant s’irrita   :
— Si notre cher Fléau pouvait nous en laisser un peu, ce serait fort aimable.
— Nous avons des invités, répliqua l’autre en désignant le chariot de prisonniers. Achevez-moi tout ça. Mais laissez un survivant  –  quelqu’un doit déplorer les pertes.
Les deux sous-fifres se chargeant de cette tâche, l’adjoint rejoignit son Commandant près du chariot. Il était soutenu par deux vieilles juments, bêtes de somme si fatiguées qu’elles ne levèrent pas même la tête.
Ni les chevaux ni la cage n’ étaient faits pour transporter quinze personnes.
— Ils sont morts de peur, constata l’adjoint en rengainant ses deux rapières. Peur de nous.
Effectivement, les regards que les prisonniers jetaient étaient tout sauf charitables. Ils se terraient en tremblotant. Les femmes semblaient horrifiées. Les enfants bouleversés. Nul doute qu’eux aussi avaient reconnu le Fléau… Mais il y avait autre chose.
Le Commandant s’approcha du chariot, provoquant un mouvement de recul précipité. Il planta son regard violent dans celui du vieillard en face de lui  –  un homme plein de rides et dont la barbe remontait jusqu’aux sourcils. « Monstre ! » semblaient cracher ses yeux, pleins de répulsion.
— Ils ne sont pas apeurés, dit le Commandant d’une voix douce. Ils sont en colère.
Ce dernier n’oubliait pas que, avant d’ être tergals, ceux qu ’ils venaient de massacrer étaient aussi passés par cette cage. Par ce recrutement forcé. Lui et ses hommes venaient probablement d’amputer quelques innocentes familles de leur patriarche. Non, il n’oubliait rien de tout cela   ; il le rangeait dans un tiroir, le refermait et ne l’ouvrait plus jamais.
Se d étachant du combat visuel avec le vieillard, il généra une nouvelle rafale de vent et expurgea les barreaux. La magie résista un instant puis glissa le long de la cage. L ’adjoint arracha d’un coup sec quatre barreaux. Il y eut cependant un moment d’hésitation   : les quinze prisonniers observaient les deux anges d’un air méfiant. L’adjoint poussa un soupir exaspéré  :
— Vous êtes libres de partir, précisa-t-il comme si ce n’ était pas assez clair. On ne vous fera rien.
Puis, ajoutant à l’adresse de son supérieur   :
— Je vais jeter un œ il au reste de la cargaison.
Le Commandant acquiesça, puis ramena son attention sur le vieillard. Son arrogance le perturbait. Son regard l’accusait. Agacé, l’ange haussa un sourcil, le mettant au défi de sortir.
Les enfants furent les

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