Elvira Time, 1 , livre ebook

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L’existence des vampires n’est plus un secret pour personne. Alors que le tout Hollywood les décrit comme les amants du siècle, notre bon vieux gouvernement des Etats-Unis a tranché. Chaque rejeton aux dents longues se verra proposer un choix : se référencer auprès des autorités et survivre comme un animal en cage ou rester libre et se faire traquer par des chasseurs de primes rémunérés par l’état. Perso, je préfère la deuxième solution. C’est beaucoup plus lucratif pour mes finances depuis que j’ai hérité de l’entreprise familiale. Le problème, c’est qu’à 17 ans, je suis encore enchainée au lycée et je dois concilier cours de math et exécutions sommaires. D’aucuns diront que j’ai la fâcheuse tendance à ramener plus de boulot au bahut que je ne rapporte de devoirs à la maison. C'est pas faux.

Alors voyez-vous, quand on doit gérer tous ces vampires attirés par le miasme hormonal émanant de mon école et qu'en plus, on s'appelle Elvira, la vie n’est pas simple.

Une ado qui se plaint de son calvaire quotidien ? Rien de neuf à l’horizon, me direz-vous. Mais croyez-moi, je sais garder les pieds sur terre. Ma vie aurait pu être bien pire : j’aurais pu être un de ces monstres et me retrouver du mauvais côté de mon pieu.

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Nombre de lectures

7

EAN13

9782375680070

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

4 Mo

Elvira Time Uead Time Intégrale de la saison 01 Texte : Mathieu Guibé Illustrations : Élodie Marze
Préface
Buffy Summers, Anita Blake, Maeve Regan ou encore J ane Yellowrock... Depuis les nineties, la chasse aux canines se conjugue aus si au féminin. Blade, Jack Crow et autres Van Helsing n'ont qu'à bien se tenir, les filles sont dans la place ! Un genre a même été inventé autour de ces tueuses d e vampires, la « bit-lit », contraction de chick-lit et du verbe « mordre » : i l met en scène une héroïne forte qui combat des créatures surnaturelles sexy en diable e n finissant toujours, plus ou moins vite, dans le lit de l'une d'entre elles (ce ne sont que des femmes, après tout). Elvira Time est la petite nouvelle parmi ce panthéo n de supers nanas excitées du pieu. La formation scientifique de Mathieu Guibé et son p assé à étudier les poulpes le prédestinait davantage à explorer le mythe de Cthul hu que celui de Dracula, Carmilla &co, mais faut croire que les mollusques l'inspirèr ent moins que les chauves-souris. Avec le très beau roman Even Dead Things Feel Your Love, sa première vraie incursion dans le monde des suceurs de sang, le jeu ne auteur luttait à sa manière contre le fléau bit-lit qui envahit les étals des l ibraires, s'attachant à revenir à l'essence romantique du vampire. Et par « romantiqu e », entendez romantisme noir, passions sombres, morbides et mélancoliques et non roucoulades niaiseuses entre puceaux centenaires et lycéennes acnéiques ! Pourta nt,Elvira Time, cela n'a rien (mais alors rien) de romantique, et cela s'inscrit clairement dans les codes de la bit-lit. Alors pourquoi ce revirement de situation ? De son propre aveu,Even Dead Things Feel Your Lovea été très intense à écrire pour Mathieu Guibé, car les mésaventures tragiques de Josiah Scarcewillow contenaient des thèmes lourds à traiter tels le deu il ou la distance.Elvira Time, c'est donc l'occasion de passer à un registre beaucoup pl us léger, de se lâcher de façon totalement décomplexée mais aussi d'évoquer une cer taine culture pop trash chère à l'auteur, entre comics, manga et séries TV. Le but n'est pas de sortir des clichés de la bit-li t ou des super héros, plutôt de jouer avec, de les détourner. Elvira est une punket te cynique et violente qui ne perd pas son temps à baiser avec les vampires qu'elle es t chargée d'éliminer. Elle est assistée par l'improbable Ludwig, un petit génie hy pocondriaque de 13 ans, fan de BD qui ne comprend pas le second degré, sorte de mélan ge agaçant entre Sheldon Cooper et Cortex, la souris mégalo qui veut conquér ir le monde... Il y a aussi Jericho, le meilleur ami plus très consistant, Belinda la me uf collante dont personne ne veut mais qui s'incruste quand même, et pour finir, Shin ta, un néo samouraï un peu pédé sur les bords... Voilà un scoobygang très mal assor ti mais au complet, qui ensemble essaiera de déjouer la menace composée de créatures diverses et variées : vampires beaux gosses bourrés de vampestérone, vampires gros lards ou encore vampires catcheur albinos russe fan de disco... Vous l'aurez compris, on se fend bien la poire en lisantElvira Time et on aurait du mal à le classer dans la case bit- lit, malgré les ressemblances ! D'ailleurs, on aurait bien du mal à le classer tout court... À l'instar de la sérieBuffy contre les vampiresqui Mathieu Guibé rend un à hommage plus qu'assumé,Elvira Timeméta-humour délirant et parodique mélange qui contraste avec la noirceur de l'univers, person nage stéréotypés connectés au monde du comics grâce aux superbes illustrations d' Élodie Marze, et découpage non en tomes mais en saisons, non en parties mais en ép isodes. Rappelons qu'avant d'être ce bouquin bien tangible entre vos doigts,Elvira Timeétait sortie en feuilleton numérique. Cet aspect série TV est d'autant plus so uligné par le programmeDentiers versus zombiesque regarde Elvira et Jericho et qui constitue une nouvelle bonus, où les morts-vivants et les mamies se poursuivent dans les corridors d'une maison de retraite à la vitesse « d'escargots neurasthéniques ». Une mise en abîme qui rappelle leTerence et PhilippedansSouth Park, véritable show dans le show, encore plus con si possible, mais obéissant aux mêmes principes (ic i, le gore rigolo). S'adressant au geek en chacun de nous, Mathieu Guib é livre une œuvre protéiforme et originale, en équilibre sur le fil d es genres, qui, je l'espère, saura se faire une place amplement méritée dans ce rayon bit-lit oversaturé... Morgane Caussarieu
Prologue
Belinda était aux anges. Davon, le nouveau canon de sa classe, l’avait conviée à le rejoindre à l’ombre des gradins du gym nase. Non content d’être beau à tomber, il s’intéressait à elle, ce qui, au regard de son entière existence, était inédit. Anxieuse et maladroite, elle avait ma nqué défaillir devant les portes battantes du terrain de basket. Alors qu’elle s'était trouvée à deux doigts de faire demi-tour pour aller se délester de son repas du midi, son camarade avait surgi du couloir, l’attrapant délicatement par le poignet pour l’entraîner dans la discrète tanière des amoureux. Au contact tendre de ses doigts frais, elle se rassura. Avec lui, rien ne l’empêcherait d’enfin go ûter à l’extase d’un premier baiser. Ils étaient seuls, à l’abri des regards curieux, mê me si le brouhaha des corridors remplis de lycéens bruyants leur parvenai t encore par bribes. Néanmoins, cette pollution sonore n’était pas suffi sante pour couvrir les pulsations cardiaques de Belinda, qui résonnaient d irectement dans ses tympans. Davon approcha délicatement sa main près d e son visage afin de le dégager d’une mèche blonde qui avait échappé à sa t raditionnelle queue de cheval. Dieu merci, elle avait pensé à faire un sha mpoing dégraissant ce matin. Les effluves de parfum qui émanaient du poignet du jeune homme firent, chez Belinda, l’ascension narines-cerveau sans détour. L ’odeur était enivrante, musquée, presque irréelle. Elle donnait envie de se frotter contre sa peau en mode chaton ronronnant. Visualisant la scène, Belin da ne put s’empêcher de décocher un sourire niais qui dévoila une série de bagues en acier, agrafées directement contre l’émail de ses dents. Elle sursa uta et masqua sa bouche béante d’une main gênée. Son ami, délicatement, lui ôta et sourit en retour. Un petit rictus de rien du tout – le genre qui révèle une légère fossette au creux de laquelle on voudrait déposer baiser sur baiser – qu i fit pourtant fondre la jeune fille. Il lui frôla les lèvres du bout de son pouce , en dessinant leur contour asséché par le stress, tandis qu’il la transperçait d’un regard bleu-gris tout droit sorti d’un blizzard hivernal. Pourtant, Belinda ava it chaud, trop chaud, situant le foyer ardent à mi-chemin entre son nombril et son e ntrejambe. Elle remonta à l'aide de son index la paire de lunettes rondes qui glissait sans cesse sur l’arête de son nez suintant de transpiration, comme si les verres pouvaient masquer ces deux yeux qui scintillaient à quelques centimèt res de son visage et en atténuer leur effet troublant. Heureusement, les pa upières du garçon lentement tombèrent alors qu’il s’approchait de ses lèvres. O n y était. Le moment tant attendu. Depuis des années qu’elle voyait les coupl es se pourlécher dans les couloirs du collège, elle allait enfin pouvoir goûter au fruit défendu. Et ce n’était qu’une étape ! Le premier contact fut… douloureux ! Le front de Davon avait percuté les lunettes de Belinda, lui écrasant la mo nture contre le nez, non sans la faire sursauter. Désolée, déclara-t-elle gênée. Ce n’est rien, répondit-il calmement avec la plus sincère franchise. Aux anges ! se répéta-t-elle dans son esprit. Pas le temps de dire ouf que Davon était déjà reparti à l’assaut. Seconde tentative, on y était ! Belinda ferma
les yeux, entrouvrit légèrement la bouche en avança nt les lèvres. Elle ne savait pas encore quoi faire de sa langue, mais elle arriv erait bien à improviser ! Seulement, il en mettait un temps fou à l’embrasser , il s’était perdu en route ou quoi ? Mais oui en plus ! Belinda rouvrit les yeux pour découvrir que Davon s’affairait au niveau de sa gorge, lui procurant un e désagréable sensation de chatouilles humides. Toutefois, la lycéenne n’eut pas l'occasion de se demander ce qu’il faisait là dessous, car, par-dessus les ép aules du jeune homme penché sur elle, elle surprit une jeune fille qui se tenait juste derrière lui, la fixant d’un regard noir et glacial. Dans la seconde qui suivit, son premier flirt explosa dans une gerbe d’hémoglobine qui éclaboussa le visage de Belinda ainsi que celui de la mystérieuse adolescente brune à la mèche blanche qui venait de faire irruption.
Elvira Time
n pieu bien placé entre les omoplates et le type ex plosa façon ballon de baudruche. La binoclarde me dévisageait de ses yeux ronds que ses culs de bouteille grossissaient de manière grotesque. Heure usement, le sang sur le verre me masquait un peu le spectacle. Non, mais elle en tirait une tronche ! Qu… Qu’est-ce que tu as fait ?  Un r les miches, mais y’atruc à mi-chemin entre le refroidir et te sauve pas de quoi ! Tu… tu… tu as tué mon petit ami !! Ok, entre l’option A : évanouissement ou option B : hurlements suraigus type cochon qu’on égorge, elle avait coché la case joker : pie bavarde ! Ma veine !  Tonpetit amiun vampire et c’était le baiser de la mort q u’il était s’apprêtait à te donner. Je savais être poète à mes heures perdues, peut-êtr e que ça l’aiderait à lui faire passer la pilule. Impossible ! Manqué… Je t’assure, les humainsnormauxne meurent pas en mode feu d’artifice « oh la belle rouge » quand tu les plantes avec un bout de bois. C’était définitivement un vampire… enfin « définitivement ». Après trois simples phrases, elle avait outrepassé mon seuil de tolérance à la bêtise féminine. La plupart des filles de mon âg e voulait goûter au fruit défendu : se faire empaler par un vampire dans leur pieu, alors que je ne souhaitais, moi, que d’empaler un vampire avec mon pieu. D’où l’infranchissable fossé qui me séparait des greluches hystériques. Je tentai d’occulter cet exemplaire égaré, car j’av ais encore du boulot. Je me penchai sur le squelette suintant pour fouiller les frusques du lascar. Les mains dans la mélasse, je cherchai poche après poch e de quoi identifier ma prochaine cible. Dans le revers intérieur gauche de son manteau, je trouvai un sac d’hémoglobine subtilisé au don du sang. Oh, c’est mignon, il emportait son petit goûter à l’école. Mais… mais… Vampire ou pas, il tenait à moi !  Ouais, ben c’était sûrement pas pour ta capacité à capter la radio avec ton dentier, crois-moi, et même pas pour tes nib... Un bref coup d’œil à son décolleté inexistant m’interrompit dans mon élan. Il m’écoutait quand j’avais des problèmes ! Quand on est immortel, on apprend à être patient. Il tenait à moi. Et à se contenter de ce qu’on peut… Elle piqua un fard – pour autant que je puisse en c onstater, ses joues étant couvertes de sang séché que sa grimace de colère fa isait déjà craqueler. Il m’aimait pour ce que j’étais ! Pour ce que t’étais ?! répondis-je en criant aussi fort qu’elle. Je lui arrachai sa paire de lunettes et enfonçai le s branches dans le
plastique de la poche d’hémoglobine. Je pris sa main, lui ouvris paume vers le haut, et y plaquai l’objet en question. Voilà ! Je te présente… Bordel, je connais même pas ton nom ! Mais je te présente toi-même, aux yeux de n’importe quel vampire. La laissant digérer la nouvelle, je poursuivis mes investigations. Jackpot ! Je dénichai un portable dernière génération dans la poche droite de sa veste. Enfin un vampire qui savait vivre avec son temps ! Tu es sûre ? ire dans ton cou, c’étaittout cas, les deux trous qu’il s’apprêtait à fa  En pas pour faire des courants d’air, apparemment à ce niveau-là, t’es déjà bien dotée, dis-je en lui faisant une pichenette sur le front. Je sortis une petite pince métallique de la poche a rrière de mon jean et me penchai au-dessus de la dépouille. Je me saisis de la mâchoire et tournai son visage squelettique vers moi pour avoir un meilleur angle d’attaque. Attends, tu lui fais quoi là ? D’après toi ? ironisai-je alors que ma pince était déjà refermée sur l’un de ses crocs. Je lui soigne une carie. Tu ne vas pas lui arracher ses canines quand même ? En guise de réponse, je tirai fortement en exerçant une torsion du poignet, délogeant la précieuse dent. Mais tu vas en faire quoi ? me demanda-t-elle alor s que je décrochais la seconde. J’adorerais me faire un collier de trophées. T’es sérieuse ? Qui sait ? conclus-je. J’avais récupéré tout ce qu’il me fallait et le res te était du domaine du concierge du lycée. Aussi, déguerpis-je sans attend re, laissant la jeune veuve et célibataire consternée jouer un remake de Romero et Juliette avec son cadavre de petit-ami. Je déambulai dans le couloir d’une démarche pleine d’assurance et légèrement chaloupée – Quoi ? On est une femme ou o n ne l’est pas – lorsqu’on me héla sans discrétion aucune. Elvira ! Malheureusement, il ne s’agissait pas là d’un sobriquet que l’on donnait à la fille tout de noir vêtue pour se moquer de son style vestimentaire trop dark. Mes parents m’avaient bien affublée de ce patronyme rid icule et quand je disais mes parents, je parlais de mon père, chasseur de vampir es de son état – enfin ex-chasseur – ; autant vous dire que si l’humour était génétique, je savais de qui je tenais mon sens pourri de la répartie. Je m’appelle donc Elvira, Elvira Time. Mon géniteur de père ayant cessé toute activité profess ionnelle suite à son décès, j’avais repris le flambeau de l’entreprise familial e au grand dam de ma mère. Mais ce n’était pas comme si mon paternel ne m’avait pas préparée à cela, en m'enseignant toutes les ficelles du métier dès lors que j’étais en âge de me tenir debout. J’avais un peu flemmardé sur la théorie, ma is j’avais bien potassé la
pratique, m’entraînant quotidiennement depuis que j ’étais gamine à plusieurs formes de combat, histoire d’être en mesure de leur botter leurs petits culs de cadavre, même s’ils n’étaient pas aussi extraordina ires qu’on pouvait le penser. Pourtant, il y avait beaucoup à apprendre sur les v ampires, croyez-moi. D’autant plus depuis la dernière décennie au cours de laquelle leur existence avait été rendue publique. Ces créatures pouvaient dès lors se référencer auprès du gouvernement qui les affublait alors d’un joli collier, équivalent moins discret du bracelet électronique des criminels en l iberté conditionnelle, et les approvisionnait en poches de sang animal. En revanc he, tout vampire non répertorié par l’état était considéré comme hors-la -loi et les dirigeants de notre beau pays sous-traitaient ce problème en passant pa r des sociétés de chasseurs de primes comme celle que gérait mon père . Mon job étant tout ce qu’il y a de plus légal et public, voilà pourquoi ç a ne choquait personne au lycée de me voir débarquer de temps à autre avec quelques traces de combat sur ma tenue pétrole. Ça nechoquait personne, mais ça ne les empêchait pas de me classifier dans la catégorie « Freaks ». Elvira ! Attends !! Au second son de cloche, je reconnus la voix de la fille du gymnase. Elle connaissait mon nom… Bien sûr qu’elle connaissait m on nom, tout le monde ici connaissait la chasseuse de vampires à la mèche d’a rgent, à mon plus grand regret. Quoi ? demandai-je en me retournant, non pas que je voulais réengager la conversation avec elle, mais ses interpellations aiguës attiraient sur moi encore plus l’attention que ne le faisait ma récente douche d’hémoglobine. commença-t-elle en étant subitement moins aud  Je…, ible. Je désirais te… te remercier ! Voilà. Y’a pas de quoi ! dis-je en amorçant le mouvement d’une fuite discrète. Moi, c’est Belinda Mansionwood. Les convenances auraient voulu que je réponde un tr uc du genre « enchantée », mais si j’avais une petite chance de la vexer et qu’elle parte, je devais la saisir. C’est que je ne sais pas ce qui m’a pris, mais, lo rsque j’étais avec lui, je me sentais comme une autre, plus à l’aise, plus dét endue. Je buvais ses paroles, je n’avais d’yeux que pour lui. Je… La vampestérone. Pardon ? La vampestérone ! Marque déposée, j’ai inventé le mot. C’est une sorte de phéromone que les vampires dégagent et qui a ten dance à rendre gagas toutes les filles un rien écervelées, sans vouloir te vexer. C’est rien, je crois que je l’ai bien mérité. À présent, je me sens mieux, j’ai les idées beaucoup plus claires !  Ouais, c’est ce qu’il y a de bien avec cette substance : le vampire n’en produit plus une fois qu’il est réduit en bouillie. Maintenant, si tu veux bien m’excuser. Alors, tuer des vampires c’est ton… Job ? Hobby ? Raté ! Elle n’arrêtait donc jamais de parler. J’aur ais dû intervenir quelques
minutes plus tard, dans le gymnase.  Un hobby ? T’es sérieuse ? T’as déjà vu un club d’ exécuteurs de l’au-delà au lycée ? Ouais, c’est mon job. Je chasse les vampires, même si parfois j’ai plutôt l’impression de démanteler un réseau pédophile… Un quoi ? me des mites par unouais, quoi ! Ils sont attirés par l’école com  Ben lampadaire. Les mecs, ils ont plus de cent ans et… Tiens : toi par exemple, tu dois mettre des soutifs depuis quoi… un an maxi ? Elle baissa les yeux sur sa poitrine émergente et p laqua aussitôt ses cahiers et livres de classe pour en cacher l’inexis tence quasi totale. Cette fois, j’espérais l’avoir bien mouchée pour enfin regagner mon casier seule. Cependant, son embarras soudain l’avait éveillée au regard que porte la société sur elle, tous les lycéens du corridor ayant cessé leur activité pour la dévisager avec des yeux de chouette interloquée. resserrant la prisetout le monde me fixe ? demanda-t-elle en  Pourquoi sur ses livres, comme si notre dernier échange pouv ait être la raison d’un tel voyeurisme flagrant. Ben, disons que pour moi, c’est un peu devenu une habitude et puis, je m’en tape pas mal des œillades en traître, mais je pense que de te voir recouverte de sang dans ta robe de petite fille sage, ça les interpelle pas mal. Oh mon Dieu, c’est vrai ! Le sang !! . Il te reste quelqueset puis c’est pas comme s’il y avait que ça  Ouais, bribes de boyaux un peu partout. Tiens regarde, t’e n as même dans les cheveux. Je glissai mes doigts derrière son oreille pour réc upérer un lambeau de chair sanguinolente et le déposai sur le rebord de son ca hier, c’est-à-dire juste sous son nez. À cet instant, alors que nous étions à hau teur des toilettes pour filles, Belinda bifurqua et en franchit la porte. Le temps que le battant se referme, je la surpris à se vider de ses propres tripes sur le car relage en damier. Hémoglobine et vomi, ça allait être une sacrée journée pour le concierge. J’émis un rictus de satisfaction pour ma victoire sur la p ipelette. Enfin je pouvais être seule. Ce n’était pas que je ne voulais pas d’amis, mais j’en avais déjà un et ça me suffisait. D’ailleurs, à l’angle du couloir, je le voyais en train de m’attendre près de mon casier. Adossé contre le mur, la capuche de son sweat rabat tue sur sa tignasse dont des mèches brunes s’échappaient en houppette a u-dessus de son front, il la jouait profil bas. C’était sans compter sur l’or ange pimpant de son hoody qui avait trahi sa présence. Jericho avait mis cette ho rreur pour la première fois, il y a exactement un an, jour pour jour, afin de manifes ter, avec second degré, son irritation profonde à l’égard de la célébration d’H alloween et surtout pour éviter d’avoir à se déguiser. Le visage d’une citrouille é tait sérigraphié sur le buste de telle sorte qu’une paire d’yeux menaçants se tenait en lieu et place de ses tétons et qu’un sourire béat partiellement édenté l ui ceignait l’estomac. La grande classe ! Je suis sûre qu’il n’avait pas prév u de le ressortir aussi souvent, le jour de son achat. Malgré l’extravagance et des contrastes à faire péter des
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