La table d émeraude
222 pages
Français

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La table d'émeraude , livre ebook

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Description

Je suis navrée, navrée de t’avoir laissé mon amour ; navrée d’avoir abandonné mon équipe. Mais je le sens, elle est là, tout près... la Table d’émeraude.
Là-bas, au-dessus des canyons, par-delà les volcans, la forêt et le désert, dans l’océan, c’est là que je la trouverai. Un voyage sans fin au bout du monde et au bout de mon âme.
Suivez-moi dans la pénombre, là où la mort côtoie la vie, marchant sur une ligne mince entre la raison et la folie.
Fermez les yeux et respirez avant que l’obscurité ne chasse ce qu’il reste de lumière. Suivez-moi, elle est là… la Table d’émeraude.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2019
Nombre de lectures 12
EAN13 9782925009054
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La magie est partout, c’est elle qui crée la vie
et nous permet de continuer d’espérer.


PRÉFACE
BLACK
— Black ! Black, réveille-toi !
Ah ! Ma tête ! Je me ressaisis pour voir qui me hurle après, pour la faire taire. Ma tête est traversée d’élancements et ce cri strident est insupportable. Je plisse les yeux pour tenter d’éclaircir ma vision brouillée. Flicka est là, au-dessus de moi, forçant avec ses doigts pour ouvrir mes paupières, en me scrutant sous tous les angles.
— Que fais-tu ici ? Où est Lou ? je lui demande.
— C’est à toi de me le dire petite tête ! dit-elle en me relevant la tête et en écrasant un bout de papier sur mon visage.
Je me relève, encore sonné, et je saisis le bout de papier qu’elle me tend. Sur la note écrite à la main, je peux lire :
Cher Black, mon Black…
Je suis navrée de t’avoir fait prendre de la potion de Morphée, mais je n’ai pas eu le choix. Je dois partir chercher la pierre des magiques noirs et je sais que tu ne m’aurais pas laissé y aller seule. Pourtant, il le faut, car jamais ils ne vont laisser une équipe de magiques, et encore moins un membre du conseil, entrer dans leur monde. Comme je suis la seule qui peut trouver la pierre de vertu, je n’ai pas eu d’autres options.
À bientôt, mon amour, j’espère que tu trouveras la force de me pardonner.
Lou, ton Eurydice
Je déchire la lettre et me relève d’un bond. J’émets un seul sifflement et les chaises ainsi que tout ce qui se trouve sur la table se fracassent sur le mur, laissant Flicka, légèrement paniquée.
— Black, calme-toi ! À quelle heure as-tu bu la potion ?
Je regarde l’horloge suisse qui indique une heure de l’après-midi.
— Il y a douze heures…
— Alors elle est déjà là-bas !
Je réfléchis pendant quelques instants et je remercie ma prévenance basée sur mon intuition.
— Flicka, va chercher les autres et retrouvons-nous à l’avion dans trente minutes maximum, nous partons pour l’Angleterre.
Flicka ne se fait pas prier et elle part aussitôt rejoindre les autres. Une fois seul, je me concentre pour accéder à la potion que j’ai mise dans le verre de whisky de Lou hier. Mon cerveau se sépare en deux et je vois dans mes songes ce qu’elle voit. Oh Lou ! Dans quel pétrin t’es-tu encore retrouvée, mon amour ?! Elle fixe une sorte de tissu rouge, mais je n’arrive pas à bien voir, car elle est si loin et le signal ne semble pas constant. Puis je hurle dans mon esprit :
— Lou !
Elle ne répond pas.


CHAPITRE 1
« En amour, la seule victoire c’est la fuite. »
Napoléon Bonaparte
LOU, dix heures plus tôt
Je prends place dans l’avion et maintenant que j’ai fui la ville magique, je prends conscience de mon acte et des conséquences qu’il aura sur Black et sur mon équipe. Je sais qu’ils n’aimeraient pas que je les aie exclus de cette mission, mais j’espère qu’ils comprendront mon raisonnement et, pour leur faire avaler cela, je dois absolument trouver la pierre le plus rapidement possible. Je sais très bien qu’une fois que Black se sera réveillé, il va partir à ma poursuite. Je sais aussi que j’aurais pu fausser ma destination sur la note que je lui ai laissée, mais en même temps je me dis que j’aurai peut-être besoin d’eux si les choses tournent mal, je veux simplement avoir une longueur d’avance. Je repère mon siège qui se trouve près de l’allée. À mes côtés, un homme en complet noir me regarde d’un air sérieux. Je lui offre mon sourire le plus courtois, espérant briser un peu le froid qui l’habite. Cela ne semble pas fonctionner, il se tourne vers son portable. Il est probablement en voyage d’affaires. J’aimerais moi aussi pouvoir dire que je suis en voyage d’affaires, mais au contraire, j’ai plutôt un fardeau sur les épaules et maintenant la colère de Black à venir.
Mon amour…
J’ai toujours détesté le décollage, j’ai l’impression que de ne plus toucher terre me fait perdre tous mes repères et je dois dire que sans Black, mon monde tourne à l’envers. J’ai l’impression que ma vie actuelle ne m’appartient pas, qu’elle est suspendue dans le temps jusqu’à ce que la quête soit terminée. Hier, j’aurais voulu tout oublier et passer la nuit avec mon Orphée, mais je sais trop bien que je n’aurais pas voulu le quitter ensuite. Ma mère a sacrifié sa vie pour cette quête, alors je ne dois pas laisser mes sentiments me détourner d’elle, c’est un bien plus petit sacrifice. Mais maintenant que ma course vers l’aéroport est terminée, je prends le temps de me remémorer les quarante-huit dernières heures, mais surtout mes derniers instants avec Black, son regard lorsqu’il a compris que c’était moi, et ses lèvres. À cette pensée, je caresse les miennes me rappelant à quel point mon corps a besoin du sien. Puis je sors de mes songes lorsque l’homme à mes côtés toussote.
Ce dernier fixe son ordinateur portable, affairé à je ne sais trop quoi, mais il semble très concentré. Avec son complet et son engin, il représente bien le parfait petit humain pris dans ses habitudes, mais s’il savait ce qui l’attend… moi je le sais.
Je n’ai pas parlé à mon équipe de la vision que j’ai eue lorsque la bulle de verre s’est écrasée dans la forêt de Clo. Je suis encore hantée par ces images d’horreur et j’ai l’impression que d’en parler à mon équipe aurait fait en sorte de concrétiser ma vision. Comme si en prononçant ces mots à voix haute, cela les rendait réels. La vraie raison pourquoi je suis partie en trombe et pourquoi la réussite de cette mission est rendue une obsession, c’est que la guerre arrivera. Je l’ai vue comme si j’y étais. Des milliers d’humains et de magiques gisant sur le sol, le feu, l’obscurité, des cris, la famine, la haine, la violence… l’horreur tout autour de nous et aucune porte de sortie, à part moi. Dans ma vision, je me vois l’espace d’un instant debout au milieu de tout ce chaos et pendant un court moment, l’espoir m’envahit comme une certitude absolue. Ma vision n’a duré qu’une fraction de seconde, mais cet instant m’a fait comprendre à quel point mon rôle est déterminant.
Je prends une grande respiration et je regarde tout autour de moi ces gens insouciants de leur destin, souriants à l’idée de partir en vacances ou de rentrer au pays et moi je suis là, en route pour m’offrir en sacrifice au loup. Je me remémore ce que Charles nous a expliqué pour le cousin de Gertrude qui n’est pas un magique noir, mais un de leurs « employés ». Son nom est Archie et il travaille apparemment pour les magiques noirs. Je sais que Charles lui a déjà parlé pour savoir s’il pouvait organiser notre entrée dans le monde des noirs et l’homme lui aurait raccroché au nez. Mais, il semble qu’il habite dans l’un des districts de la ville des magiques en banlieue de Londres et il paraît qu’il est très connu là-bas ; je ne devrais donc pas avoir de difficulté à le trouver, du moins je l’espère.
Soudainement, l’avion occasionne quelques secousses et j’agrippe les accoudoirs de mon siège fermement. À cet instant, je m’ennuie de l’avion de Black… et de lui surtout. L’homme d’affaires toussote pour attirer mon attention et il me dévisage comme si je l’exaspérais au plus haut point. Comme je m’apprête à lui glisser un mot, ses yeux descendent sur ma main gauche et je remarque aussitôt que c’est son bras que j’agrippe fermement et non l’accoudoir. Je retire ma main aussitôt.
— Puis-je vous offrir quelque chose à boire, Mademoiselle ? demande une hôtesse tout en me saisissant l’épaule d’une manière rassurante.
Elle a probablement aperçu mon visage inquiet et s’est donné comme mission de me rassurer, si elle connaissait les vraies sources de mes inquiétudes, c’est elle qui serait en boule sur le sol.
— Un Fanta, s’il vous plaît, je me contente de lui répondre.
L’hôtesse revient quelques instants plus tard avec l’objet de ma convoitise.
Une seule gorgée et je me sens déjà rassurée. C’est impressionnant comme nous sommes conditionnés par les éléments extérieurs. Un peu comme un malade qui se sent mieux après une soupe poulet et nouilles. Mon remède a toujours été le Fanta. Quand j’étais petite, ma mère avait l’habitude de m’emmener au parc tous les dimanches après-midi, elle appelait cela son moment mère-fille. Nous allions nourrir les carpes japonaises au jardin d’eau et, pendant que je buvais mon traditionnel Fanta, nous discutions ensemble des bons et mauvais moments de la semaine. Nous commencions par le mauvais et nous terminions avec le bon. Ma mère est tellement positive et je crois que cela a déteint sur moi. Vivre ce moment à la fin de chaque semaine me donnait le pouvoir de reprendre le train-train du lundi avec un tableau vierge, prête à changer le monde.
Aujourd’hui, je bois ma boisson et je vais peut-être vraiment le changer. Je m’en veux d’avoir mis fin à notre rituel du petit rendez-vous, j’ai l’impression de m’être

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