Enchantements - 1.L Initié
128 pages
Français

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Enchantements - 1.L'Initié , livre ebook

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Description

Autrefois, le monde était béni par la magie. Les Enchanteurs étaient légion.


Printemps 2019, Merlin est le dernier de son espèce, condamné à chercher son successeur alors que son immortalité lui a été retirée.


Pire encore, Torhold, le plus dangereux Sorcier de sa génération, s’est échappé de sa prison pour se venger.


Un chemin parsemé d’embûches attend Merlin qui devra composer avec les farces du destin. Sera-t-il à la hauteur des attentes du monde magique ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 janvier 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782384110315
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’Auteur
N é en 1993 à Rennes, Anthony est rapidement attiré par les livres et leurs pouvoirs mystiques. Puis c’est à l’adolescence qu’il d é veloppe le goût de l’ écriture au sein d ’un précieux cercle d’amis.
Diplômé d’une licence en droit des affaires, il préférera se concentrer sur les univers qui débordent dans sa tête.
D’abord auto-édité pour ses trois premiers romans, il entame en 2018 la saga Enchantements, publi é e chez Inceptio, inspirée par les légendes Arthuriennes qui le passionnent depuis l’enfance. Aujourd’hui, Anthony vit dans les Côtes d’Armor avec ses deux enfants.




Anthony Blanchet
Enchantements
1 – L’Initié
Inceptio




Inceptio Éditions
Direction éditoriale : Guillaume Lemoust de Lafosse
Direction presse/médias : Ophélie Pourias
Couverture : Lysiah Maro
Diffusion : DOD&Cie
© Inceptio Éditions, 2022
ISBN 978-2-38411-030-8
Droits réservés
Inceptio
contact@inceptioeditions.fr
www.inceptioeditions.com




Pour Auguste et Louise,
mes deux merveilleux Initiés





Chapitre 1


Je ne suis plus immortel. C’est le terrible constat qui m’assaillit au moment où mon sang vint perler sur le bitume grisâtre de cette rue piétonne. Je regardai ces précieuses gouttes s’écraser à même le sol sous les yeux de la marchande de fruits qui grimaça. L’empathie, sans doute. Un concept qui m’était étranger depuis bien des années. Elle me proposa un bandage, un pansement, mais je refusai aimablement avant de payer pour les quelques grappes de raisins responsables de mon nouvel état. Sur la branche de vigne, j’aperçus une traînée rouge qui imprégnait le bois tendre et flexible. Mes sourcils se froncèrent et j’agitai mes doigts pour faire disparaître l’entaille. Une seconde plus tard, tandis que je remontai l’allée principale avec le poids du regard de la marchande sur mes épaules, je sentis la douleur s’apaiser. La coupure s’était volatilisée.
Hors de vue des passants et des clients de ce marché bondé, je me surpris à détailler ma main une nouvelle fois : à l’endroit où avait été visible une profonde entaille se trouvait maintenant une fine ligne blanche, droite et propre, symbole de ma première cicatrice en plus de deux cents ans d’existence. Il n’y avait pas de doute possible : j’avais saigné. J’ouvris le sachet en carton qui contenait les précieux fruits que je venais d’acheter et passai ma langue sur l’écorce de la branche. Ce goût m’était tout à fait inconnu. On aurait pu croire un savant mélange de rouille et de viande, un peu comme si j’avais léché une fourchette abîmée sur laquelle aurait traîné un morceau de bœuf trop cuit. J’avais déjà pris du plaisir à dévorer la chair de quelques animaux pour me nourrir, mais le sang humain était loin d’être aussi avenant que celui des gallinacés ou des bovins. Je crachai dans l’herbe pour me débarrasser du goût devenu infâme à l’arrière de ma gorge et continuai d’avancer en direction de la sortie du village. Il était temps de rentrer.
Pendant cette courte marche digestive, je pris la peine de réfléchir à ce que ce changement impliquait pour moi : si je pouvais perdre mon fluide vital, je pouvais donc être tué et mourir. C’était un aspect de ma vie que je n’avais pas prévu, mais qui ne me déplaisait guère. L’immortalité avait pour seul défaut d’être particulièrement longue. Ce revirement me donnait l’occasion de voir les jours à venir sous un autre angle. Peut-être serai-je mort au lever du jour ? Peut-être ne verrai-je jamais plus le soleil gravir les échelons du ciel ? Peut-être que mon temps sur cette Terre venait de reprendre sa course là où il s’était arrêté, décidant à ma place de l’avenir qu’il m’était donné de vivre jusqu’à présent ? Ces questionnements me firent sourire, conscient d’être à l’aube d’une nouvelle page que je pouvais écrire librement sans savoir où les mots s’arrêteraient.
Mes pas me guidèrent jusqu’à l’orée d’un bois reculé où peu de promeneurs s’aventuraient. Un ou deux s’y étaient déjà égarés, mais ils s’étaient enfuis très rapidement. On disait que cette forêt était hantée. Bien sûr qu’elle l’était : j’en étais le principal fantôme. J’avais décidé, quelques décennies plus tôt, de me poser dans un coin tranquille du pays qui m’avait vu naître pour y reprendre des forces et trouver le recul nécessaire afin de remplir la difficile mission qui m’avait été confiée. Toutefois, le temps était passé bien plus vite que je ne l’avais imaginé et, aujourd’hui, j’étais ramené à ma réalité de mortel. Si je devais faire le point sur ce que toutes ces années m’avaient permis d’accomplir, je devrais me fustiger et m’envoyer moi-même au pilori pour avoir été si négligent. Mais il n’était pas encore question de trouver un coupable à mon inaction. Pour l’instant, je devais reprendre mes recherches et arrêter de penser à ce qui venait de se produire au marché.
J’entrai sur un chemin protégé de la pluie grâce à l’épais feuillage d’une haie d’arbrisseaux à peine plus grands que moi. Leur cime formait une voûte protectrice au-dessus de ma tête qui empêchait les intempéries de m’atteindre. C’était plaisant pendant l’hiver, je n’avais jamais souffert du froid, mais l’été la vue du crépuscule me manquait, parfois, dans mes moments de nostalgie. Au bout de ce chemin perdu se trouvait le campement de fortune qui constituait ma demeure : un rondin de bois en guise de chaise, un cercle de pierres pour y faire flamber un feu douillet, une table en forme de rocher plat pour y poser mes grimoires et mes fioles, et enfin, une tente que j’avais achetée dans un magasin de sport quelques années plus tôt. C’était assez sommaire, mais suffisant pour ce que j’avais à faire ici.
Un écureuil se présenta sur la pierre et couina de toutes ses forces pour attirer mon attention. Je lui fis signe du doigt pour lui montrer que je l’avais entendu, mais je devais d’abord mettre mes provisions à l’abri pour éviter qu’un de mes compagnons forestiers ne vienne au beau milieu de la nuit me subtiliser mon maigre butin. Je caressai mon majeur droit avec son voisin, l’index, et le sachet cartonné fut entouré pendant une seconde d’un halo brillant avant de s’éteindre. Dorénavant, quiconque toucherait à ce paquet serait surpris !
Je me tournai vers l’animal qui continuait de gémir à mes pieds en requérant mon attention. Je baissai les yeux et fis voler ma barbe brune dans sa direction. Son langage était assez rudimentaire, mais suffisamment compréhensible pour une oreille avertie. La mienne, en l’occurrence, avait appris à déchiffrer beaucoup de codes invisibles pour les autres humains. L’écureuil me signalait la présence d’un odieux prédateur près de son nid et demandait mon assistance pour le chasser. Bien sûr, il s’agissait d’une traduction édulcorée de ses petits couinements, bien plus basiques si on les prenait dans leur sens littéral : danger – animal sauvage – aide requise.
Mon regard monta jusqu’au sommet du seul chêne présent à des kilomètres à la ronde et j’aperçus un majestueux faucon qui claquait déjà du bec à l’idée de son futur déjeuner. Je n’avais rien contre le volatile en question, mais je ne pouvais décemment pas le laisser décimer la petite famille de rongeurs qui me tenait habituellement compagnie. J’agitai bêtement les bras pour capter l’attention de l’oiseau qui ne daigna même pas me regarder. J’usai alors d’une seule sommation à son égard, mais cette menace ne le fit pas réagir. Il se rapprocha du nid de mes amis. Je serrai les poings, répugné à l’idée d’abattre un être vivant, mais la nécessité prit le dessus. Je tendis la main droite et sentis fourmiller dans mes doigts l’habituelle énergie qui vrillait mes sens en temps normal. Une seconde plus tard, je fis tourner mon poignet rapidement et libérai un éclair blanchâtre qui pulvérisa l’animal. Ce dernier tomba dans un bruit sourd sur le tapis feuillu de mon campement, immobile et transpercé de part en part. Je venais de trouver mon dîner.
L’écureuil ne demanda pas son reste et partit rejoindre sa famille terrorisée dans l’arbre. Pour ma part, je pris le temps d’ôter les plumes du faucon et de les mettre de côté pour m’en faire un oreiller. Avec celui-ci, j’avais de quoi m’en remplir un deuxième. Ces prédateurs étaient nombreux dans la région et venaient souvent me perturber. Ce n’était pas ma première victime.
L’animal ne pesait pas lourd, mais ferait un ou deux copieux repas, c’était une certitude. J’ouvris son corps tendre à l’aide d’un couteau en céramique et vis quelques gouttes de sang s’échapper de sa carcasse. Cela me rappela à ma nouvelle condition et, tandis que je vidai le chasseur de ses entrailles, j’essayai de me souvenir à quand remontait la dernière fois que j’avais fait face à la mort avec autant de certitude. Mon esprit abîmé ne s’en souvenait que trop bien et je fis abstraction des images qui s’imposaient sur mes rétines. Je n’aurais pas dû remuer le passé ! Je me concentrai sur la préparation de mon dîner et déposai le corps de l’oiseau sur une pierre de la taille d’une galette que j’installai sur les braises encore fumantes de mon dernier feu. Je joignis mes deux index et créai une friction mesurée qui raviva les flammes sous le rocher. Je pourrai bientôt manger.
L’atmosphère se faisait plus sombre et j’avais de plus en plus de mal à distinguer les contours de la canopée. Il ferait bientôt nuit et je ne voulais pas attirer d’autres bêtes sauvages qui risquaient de mourir inutilement. J’allais éteindre le feu lorsque la toile de la tente bougea fébrilement. Sans doute était-ce un souffle de vent qui avait fait remuer le tissu, mais je ne pus m’empêcher d’espérer et de scruter dans ces ténèbres grandissantes la silhouette que je tenais tant à voir. Toutefois, rien ne se produisit. Pas de miracle aujourd’hui. Au contraire, même !
Cette nouvelle mortalité me rappela l’une de mes ob

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