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pages
Français
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2021
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Ebook
2021
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Publié par
Date de parution
23 avril 2021
Nombre de lectures
8
EAN13
9782374538372
Langue
Français
La colère gronde. Les inégalités entre les grandes familles et le reste de l’humanité sont criantes, à tel point que la plupart des territoires basculent inexorablement dans le chaos, la violence. En Californie, à San Diego, la tension est extrême et la présence des chantiers navals qui bâtissent les éco-cités est remise en cause. Une seule solution pour les conglos : s’installer en Alaska, à Seward où les conditions sont idéales.
Dès lors, quelles vont être les conséquences pour la petite communauté qui se voit imposer cette implantation industrielle par le gouvernement d’Alaska ? Certains adhèrent au projet, qui peut amener de la prospérité, tandis que d’autres résistent.
Partout ailleurs, la guerre civile menace, fomentée par des intérêts opposés. Des gens conspirent pour prendre le pouvoir, des secrets sont éventés.
Chacun doit prendre ses responsabilités.
Stéphane Desienne reprend le récit d’Exil là où il s’était arrêté à la fin de la Saison 1. Nous retrouvons avec plaisir ses personnages hauts en couleurs, qui vont vivre une histoire exceptionnelle partant du cadre majestueux des fjords du Kenaï jusqu’aux étoiles.
Publié par
Date de parution
23 avril 2021
Nombre de lectures
8
EAN13
9782374538372
Langue
Français
Présentation
La colère gronde. Les inégalités entre les grandes familles et le reste de l’humanité sont criantes, à tel point que la plupart des territoires basculent inexorablement dans le chaos, la violence. En Californie, à San Diego, la tension est extrême et la présence des chantiers navals qui bâtissent les éco-cités est remise en cause. Une seule solution pour les conglos : s’installer en Alaska, à Seward où les conditions sont idéales.
Dès lors, quelles vont être les conséquences pour la petite communauté qui se voit imposer cette implantation industrielle par le gouvernement d’Alaska ? Certains adhèrent au projet, qui peut amener de la prospérité, tandis que d’autres résistent.
Partout ailleurs, la guerre civile menace, fomentée par des intérêts opposés. Des gens conspirent pour prendre le pouvoir, des secrets sont éventés.
Chacun doit prendre ses responsabilités.
Stéphane Desienne reprend le récit d’Exil là où il s’était arrêté à la fin de la Saison 1. Nous retrouvons avec plaisir ses personnages hauts en couleurs, qui vont vivre une histoire exceptionnelle partant du cadre majestueux des fjords du Kenaï jusqu’aux étoiles.
Stéphane Desienne est établi sur les bords de la Loire, le dernier fleuve sauvage d’Europe, dit-on. Il est féru de science-fiction depuis son plus jeune âge, influencé par le côté obscur des technologies, l’exobiologie, les thèmes liés à la survie.
Puisque dans le futur, tout peut arriver, ce n’est pas le pire qui provoque la terreur, mais son anticipation.
Site Web de l'auteur
EXIL
INTÉGRALE Saison 2
Stéphane DESIENNE
ROMAN SF
Collection du Fou
ZONE D’INTÉRÊT SEPTENTRIONALE
Cleaver
Cinq drones Ptérodactyle orbitaient dans la stratosphère au-dessus de la République de Californie. Grâce aux cellules photovoltaïques à haut rendement intégrées aux revêtements, l’autonomie de chaque espion gracile pouvait atteindre deux semaines, en fonction de la charge utile embarquée dans les deux baies à effecteurs ou les pods accrochés sous les ailes. L’optronique offrait une vision claire de la situation depuis la côte jusqu’à Las Vegas et ses environs. Le numéro quatre planait silencieusement à la verticale de la baie de San Francisco, à une altitude si élevée que sa présence ne pouvait être perçue depuis le sol. L’ancienne quatrième métropole des États-Unis avait largement perdu de sa superbe et, avec les ravages de la grippe argentine de l’hiver 2087, une bonne partie de sa population. Ses symboles architecturaux restaient encore debout, résistant aux outrages du temps et à l’abandon, la Transamerica Pyramid Tower et le Golden Gate Bridge .
Probablement plus pour longtemps , songea Cleaver en étudiant les flux vidéo.
Après avoir réceptionné une série de commandes, le drone numéro quatre modifia le profil laminaire de ses ailes et le régime de ses moteurs électriques afin d’entamer une longue descente en spirale à la verticale de la mythique Silicon Valley, région de naissance des premiers conglos de l’histoire. Le conseiller se retourna pour embrasser du regard l’alignement de sphères virtuelles, les demi-cercles d’écrans semi-transparents. Le responsable de ce lieu stratégique traversa un mur électronique pour se porter à sa rencontre après avoir retiré sa visière dont le halo s’évanouit.
— Administrateur Cleaver, le salua-t-il, je suis Adrian Leach, en charge de la défense de la Zone d’Intérêt de Haute-Californie. Bienvenue à bord.
La poigne virile s’accompagna d’un sourire amical auquel Cleaver répondit par une expression équivalente tout aussi feinte, tandis qu’ils se jaugeaient sans sourciller. Leach supervisait les opérations spéciales des conglos de toute la côte ouest depuis une plateforme mobile qui se déplaçait constamment au large. Chargées de protéger le chantier de San Diego, notamment lors des délicates phases de lancement des cités flottantes, ses équipes veillaient à la sécurité de centaines de kilomètres de côtes, jusqu’en Basse-Californie.
— Saviez-vous que durant la Seconde Guerre mondiale, les alliés avaient lancé l’opération Market Garden qui visait à s’emparer de ponts sur le Rhin pour s’ouvrir une voie vers le cœur industriel de l’Allemagne ?
Féru d’histoire militaire, Leach stockait des téraoctets de documents concernant l’ensemble d’une période dont il se plaisait à affirmer qu’il en était l’un des derniers experts. Selon ses propres renseignements, Cleaver avait appris qu’il était sensible aux thèses du courant des « nostalgiques », un regroupement de Grandes Familles, souvent issues d’anciens conglos du pétrole et du complexe militaro-industriel, qui prônaient un retour aux « véritables » valeurs. Peu importait ce que recouvrait au juste ce terme.
— Je l’ignorais, monsieur.
Étant donné le statut double-A de son interlocuteur – nostalgique ou pas –, le respect était de rigueur et le ton, des plus officiels.
— Mirror Garden en est l’exact reflet. Vous saisissez ?
— Vous allez détruire les ponts.
Cleaver avait été mis dans la boucle, à titre d’information.
Leach se planta devant le Ptéro vidéo pour écarter les données d’un geste rapide et afficher une carte. Cinq croix rouges marquaient les objectifs de l’opération visant à couper les principales voies de communication vers le nord. L’une d’elles, en plein cœur de la baie de San Francisco, attira son attention, mouvement qui n’échappa pas à Leach.
— Le Golden Gate est une cible prioritaire, confia-t-il. Lorsque le drone sera en position, ses missiles détruiront les deux piliers, ce qui fermera définitivement ce passage et clôturera un chapitre de notre Histoire.
Leach fit glisser la carte vers la droite et appela un portrait, celui d’une femme aux traits fins et à la chevelure ébène. Elle ne souriait pas, arborant un masque de sévérité propre à ce genre de cliché biométrique.
— Vous avez transmis une demande officielle d’informations au sujet de Kara Lau. J’aimerais comprendre pour quelle raison vous vous intéressez à l’un de mes meilleurs éléments.
Cleaver ne répondit pas malgré le ton insistant.
La liste de ses états de service apparut en surimpression ainsi que sa citation pour son action au titre de Chef de la Sécurité de la plateforme Concordia. En théorie, elle aurait dû en ce moment voguer au large de Jupiter en direction du Portail, mais le destin en avait décidé autrement. Ses capacités exceptionnelles avaient été jugées trop précieuses pour être expédiées à l’autre bout de l’Univers.
— Où est-elle ?
— Sur le terrain. Je l’envoie sur les missions les plus délicates.
Cleaver haussa un sourcil d’étonnement. Pourquoi avaient-ils besoin de troupes au sol alors que les deux engins que larguerait le drone n’auraient aucun problème à trouver leurs cibles ?
— Comme pour Market Garden , nous rencontrons des complications, révéla alors Leach.
Kara Lau s’accroupit derrière un véhicule cannibalisé dont subsistaient le coffre, la lunette et les ailes arrière, les sens et sur-sens en alerte. Situé à cinquante mètres, le barrage était constitué de plusieurs autocars à la carrosserie jaune délavé, collés cul contre tête. Sur les toits des bâtiments voisins, elle compta une demi-douzaine d’hommes en armes. Le check-point filtrait l’entrée du pont dont les arches majestueuses et les piles de couleur rouille captaient les rayons du soleil levant. Une chape cotonneuse recouvrait toujours une bonne partie de la baie et dissimulait les pieds du géant de métal. Quand la chaleur de la vallée centrale de Californie rencontrait l’air frais et humide de l’océan Pacifique, une épaisse brume se levait donnant l’impression de se retrouver au-dessus d’une mer de nuages. D’après les données météo, elle ne se lèverait pas avant la fin de la matinée. D’ici là, l’opération serait terminée. Sa liaison terminex remonta la position de chacun des membres de son équipe ainsi que leur statut sur son imagerie tactique. Tout le monde était en place.
— Je suis prête à entrer sur le pont, annonça-t-elle en subvocal avant de quitter sa cachette.
Elle marcha au milieu de l’unique voie d’accès en service, délimitée de part et d’autre par un alignement de voitures, les mains en évidence et écartées des flancs afin de lever toute ambiguïté sur ses intentions. Les sentinelles pointèrent immédiatement leurs fusils dans sa direction. Elle leur sourit sans proférer un mot, focalisa ses sens sur les effluves transportés par un léger courant d’air. La zone agissait comme un entonnoir concentrant les molécules odoriférantes. Au moins l’un d’eux exhalait des vapeurs d’alcool. Soit il buvait de bon matin, soit il cuvait ses excès de la veille. Dans les deux cas, ses réflexes en seraient émoussés. Kara retira lentement la capuche de son sweat troué. Les frusques nauséabondes qui lui collaient à la peau suffiraient à la faire passer pour une habitante du cru désireuse de se rendre de l’autre côté de la baie. Ses cheveux graisseux lui conféraient un air de méduse et elle n’avait pas mégoté sur la crasse pour foncer son épiderme.
Un groupe d’hommes ne tarda pas à se former, chacun portant un AK en bandoulière. Le plus proche la toisa de haut en bas, le regard vitreux. Elle ne suscita pas la moindre réaction de désir tant son camouflage vestimentaire adhérait – littéralement – à l’image souhaitée. Kara nota l’écusson grossier composé d’un « H » stylisé censé symboliser les piliers de l’ouvrage et les initiales GK. Les Gate Keepers contrôlaient l’ensemble des accès au Golden Gate depuis des années en prélevant un droit de passage dont le tarif variait en fonction de la tête du client. Les tentatives pour les en déloger avaient toutes connu une fin piteuse pour le reliquat moribond des forces de police de la République de Californie. Ils avaient d’ailleurs fini par jeter l’éponge, abandonnant l’ouvrage aux gangs.
L’homme leva une main pour lui intimer de s’arrêter. Elle obtempéra tout en gardant le regard baissé. La moindre provocation suffisait à augmenter nettement le prix, mais ce n’était pas ce qui l’inquiétait outre m