Galatéa, tome 2
164 pages
Français

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Galatéa, tome 2 , livre ebook

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Description

Privée de tout pouvoir magique, Galatéa s’est retrouvée contrainte de quitter son monde pour un nouveau qui lui est totalement étranger.

Après avoir voyagé à travers le Temps et l’Espace, elle se sent désormais seule et impuissante. Galatéa pensait, à tort, pouvoir trouver un moyen de rentrer chez elle et de remédier à la situation de crise qu’endure son royaume. Pourtant, les événements vont la rattraper. Elle va faire des découvertes sur ses origines qu’elle était bien loin de soupçonner...

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Informations

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Nombre de lectures 3
EAN13 9791096960767
Langue Français

Extrait

©Monia SommeretLitl’ Bookéditions, pour la présente édition – 2019 ©ThibaultBenettpour la couverture ©Corinne Brenonpour la correction ©ThibaultBeneytou, Suivi éditorial ISBN : 979-10-96960-75-0 Tous droits réservés pour tous pays Conformément au Code de la Propriété Intellectuelle, il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement le présent ouvrage, et ce, par quelque moyen que ce soit, sans l’autorisation préalable de l’éditeur et de l’auteur.
À mon fils, Éden.
Chapitre 1
Cela faisait maintenant plusieurs semaines que j’étais contrainte de vivre une vie que je n’avais pas choisie. J’étais coincée sur Terre, en l’an 2014, dans un pays appelé la France et dans un petit village de montagne de surcroît. Il y a peu, je ne savais même pas ce que tout cela signifiait... Enfin, l’an 2014 restait toujours dénué de sens pour moi, car je ne pouvais faire aucune comparaison avec mon époque et ma planète. J’étais totalement perdue, aussi bien dans le Temps que dans l’Espace, et je me laissais dériver dans les méandres de mon esprit, sans avoir la moindre envie de me raccrocher à quoi que ce soit. — Galatéa ! Tu vas être en retard pour ton premier jour au lycée ! Je soupirai alors que maman entrait dans ma chambre pour ouvrir les rideaux et amener un peu de clarté dans mon sanctuaire. Je grognai et me tournai sur le ventre, la tête enfouie dans mes oreillers pour éviter l’agression des premiers rayons de soleil. J’entendis les bruissements de la robe de ma mère qui s’asseyait au bout de mon lit. Elle tendit une main pour me caresser les cheveux, mais je la repoussai d’un geste brusque. — Tu pourrais faire un petit eort, quand même. Je sais bien que tu m’en veux et que tu trouves que tout cela est injuste, mais... Il n’en fallait pas plus pour que je démarre au quart de tour... — Injuste ? Tu te moques de moi ? Ce n’est pas moi la Reine qui a abandonné les siens au moment où ils en avaient le plus besoin ! Que crois-tu qu’ils aient ressenti quand ils ont compris que personne ne viendrait pour les aider, que nous les avions laissés seuls face à un ennemi impossible à vaincre sans pouvoirs ? Je me retournai et me redressai pour lui faire face. Je vis dans son regard que mes mots l’avaient blessée, mais c’était plus fort que moi, il fallait que je continue et que je lui dise tout ce que j’avais sur le cœur. — On dirait que tu as tout oublié, que tu les as tous volontairement effacés de ta mémoire ! Je désignai d’un geste de la main sa longue chevelure autrefois bleu azur et désormais teinte en noir. — Tu n’assumes même pas tes origines et tu m’obliges à vivre une vie dont je ne voulais pas, une vie de mensonges ! Maman serra les poings et je compris que j’étais allée beaucoup trop loin. — Je t’attends en bas, dépêche-toi, se contenta-t-elle de dire d’un ton sec et meurtri. Elle se leva et quitta la pièce en claquant involontairement la porte derrière elle. Je soupirai une fois de plus et m’enveloppai de mes bras avant de poser la tête sur mes genoux. Je me balançai doucement et, tout en me berçant, je repensai à mon arrivée en ce monde. *** Je revis maman poser ses mains sur le Grand Cristal et sentis mon cœur se briser à nouveau lorsque je compris ce qu’elle était en train de faire... Pendant quelques instants ou peut-être plus, di;cile de le savoir, j’avais perdu connaissance. En tout cas, quand j’avais ouvert les yeux, je m’étais retrouvée, seule, à <otter dans le néant, si sombre et si froid. Je m’étais même demandé si j’allais rester prisonnière de ce lieu pour toujours, ou si j’étais morte, tout simplement... Mon pendentif de cristal qui avait été, avant cela, la source de tous mes pouvoirs, avait volé en éclats. J’avais tout juste pu en attraper les morceaux, que j’avais tenu serrés contre mon cœur. Des larmes avaient inondé mes yeux lorsque je m’étais rendu compte que j’avais vraiment tout perdu. Alors un nouvel éclat de lumière bleue était apparu, m’emmenant avec lui dans sa course. J’avais foncé à une vitesse folle, dépassant des points lumineux que je n’avais pu identier. D’un coup, j’avais ralenti et j’avais pu observer un spectacle magnique : une planète bleue ! J’en avais eu le souĀe coupé et j’avais repris espoir.
Peut-être le Grand Cristal m’avait-il envoyée ici pour trouver de l’aide et retourner aronter l’Ultime Puissance sur Galatée ? Quelques heures plus tard, pourtant, tous mes espoirs s’étaient évanouis en ce lieu inconnu : la Planète Terre. Je n’aurais su dire pendant combien de temps j’étais restée prostrée. J’avais voyagé dans mon inconscient ou alors au-delà, revoyant des bribes de souvenirs qui avaient délé dans le désordre. Des voix m’avaient tirée de cet état et, tandis que j’étais revenue à moi petit à petit, j’avais remarqué, à la manière dont j’avais perçu la caresse glaciale du vent sur ma peau et l’humidité de l’herbe dans laquelle j’étais allongée, que j’étais totalement nue. J’avais tenté d’ouvrir les yeux et j’avais dû m’y reprendre à plusieurs fois, aveuglée par une puissante lumière. — Elle se réveille ! — Chut ! Alex, tu vas lui faire peur ! Et arrête un peu de lui braquer ta lampe torche sur le visage ! — Naiad ! C’est bien elle que tu cherchais ? Le nom de Naiad m’avait fait tressaillir et j’avais repris connaissance. J’avais battu un instant des paupières puis j’avais vu un garçon d’environ dix-sept ans, châtain, aux cheveux courts et aux yeux noirs qui me xait. Autour de moi l’obscurité régnait, sauf dans un périmètre restreint grâce à un étrange objet tenu par le garçon. — Mais laisse-la respirer ! En plus, tu vas la gêner si tu la dévisages comme ça ! Une jeune lle, aux cheveux blonds comme les blés et aux yeux noisette, avait repoussé le dénommé Alex en arrière. Elle m’avait semblé avoir une ou deux années de moins que lui et, à en juger par la ressemblance de leurs traits, elle était certainement sa sœur. La blonde m’avait tendu la main pour m’aider à me relever. Je l’avais dévisagé d’un air méant, mais j’avais tout de même accepté son geste. — Je m’appelle Anna. J’espère que tu ne t’es pas fait mal, on dirait que tu es tombée du ciel ! — Arrête un peu de raconter n’importe quoi, Anna ! Elle a dû se perdre dans le noir, c’est tout... — Oh ! Tu m’agaces à la fin, qu’est-ce que tu en sais d’abord ? J’avais levé les yeux au ciel, avais croisé les bras sur ma poitrine, et avais attendu patiemment qu’ils cessent de se chamailler. Anna avait dû s’en rendre compte, car elle avait donné un coup de coude à son frère et avait reporté son attention sur moi. — Je suis désolée, mais qu’est-ce qu’il peut m’énerver parfois ! Au fait, comment t’appelles-tu ? — Galatéa. Je m’étais contentée de cette seule réponse, ne souhaitant pas m’épancher sur ma vie et ma présence ici dans une telle situation. Fort heureusement, l’arrivée de Naiad m’avait dispensé d’engager une discussion à laquelle je n’avais pas envie de prendre part. — Gala ! Tu es là ! Nous nous sommes inquiétées, tu imagines, cela fait des heures que nous te cherchons ! Elle m’avait enveloppé d’une épaisse couverture et m’avait serrée dans ses bras. Son étreinte m’avait laissée de marbre. Je lui en voulais toujours, car pour moi elle m’avait trahie dans la Salle du Cristal. Elle avait su ce que maman mijotait et n’avait rien fait pour l’en empêcher. — En tout cas, je trouve que vous ne vous ressemblez pas beaucoup pour des sœurs, vous ne devez sûrement pas avoir le même père, si ? avait hasardé Alex. — Quel manque de tact, ce n’est pas possible ! avait lancé Anna, outrée. — Ben quoi ? Face au regard interloqué du jeune homme et à l’air franchement agacé de sa sœur, Naiad avait éclaté de rire. — Où est maman ? avais-je subitement demandé. J’avais bien l’intention de m’expliquer avec elle sur les derniers événements. — À la maison, bien sûr ! avait rétorqué Naiad, comme s’il s’était agi d’une évidence. J’avais froncé les sourcils, ne comprenant rien au petit jeu de l’ancienne guerrière de l’Air. — Mais au fait... comment t’es-tu retrouvée dans les champs à la tombée de la nuit et sans vêtements ? avait demandé Alex intrigué.
Naiad ne m’avait pas laissé le temps de répondre et avait volé à mon secours. — Je suppose qu’elle ne s’est pas encore remise du voyage, nous sommes parties si subitement et c’est tellement diérent ici... Elle fait des choses bizarres parfois quand elle dort, c’est comme si elle était éveillée et... — Ah, elle est somnambule, ça explique tout ! avait tranché Alex. La guerrière avait éacquiescé même si elle ne connaissait pas la signification de ce mot. — C’est si diérent que ça, la Finlande ? demanda Anna. En tout cas, tu en as de la chance d’avoir une sœur qui s’occupe de toi comme ça ! avait-elle dit en se tournant vers moi et en m’adressant un sourire sincère. — Mais ce n’est pas ma s... avais-je protesté. Cependant, Naiad m’avait plaqué une de ses mains sur la bouche pour m’empêcher de continuer. — Je t’expliquerai, m’avait-elle murmuré. Bon, il se fait tard, maman doit être morte d’inquiétude alors nous allons rentrer. Encore merci à vous de l’avoir retrouvée ! avait-elle dit tout haut à l’attention des deux autres. — Il n’y a pas de quoi ! avait répondu Alex. — On se verra demain ! avait ajouté Anna. Les deux jeunes gens nous avaient saluées avant de s’éclipser et Naiad m’avait entraînée à travers champs jusqu’à « notre maison ». *** La voix de maman m’enjoignant une nouvelle fois de me dépêcher me t revenir à moi et je laissai mes souvenirs de côté pour le moment. Je me levai et m’habillai à la hâte. Maman m’avait rempli toute une armoire de vêtements que les « jeunes de mon âge » portaient par ici. J’en sortis un pantalon noir très serré et l’enfilai par-dessus de simples sous-vêtements noirs tout en grimaçant. Mais pourquoi porter de telles choses ? Ça me dépasse... J’enlai également un simple tee-shirt noir décoré d’une toile d’araignée bleue et une paire de chaussures à lacets sans le moindre talon. On était bien loin des magniques robes agrémentées de corsets, voilages et dentelles que je portais sur Galatée ! J’attrapai une petite veste en cuir marron et un sac à dos noir que je n’avais même pas pris la peine d’ouvrir auparavant pour en vérier le contenu : Naiad s’en était chargée pour moi. Un dernier coup d’œil dans le miroir, un peu d’eau sur le visage, un brossage de dents rapide et un coup de brosse dans les cheveux, et je dévalai les escaliers quatre à quatre pour rejoindre maman et Naiad qui m’attendaient impatiemment sur le pas de la porte. — Il était temps ! lança ma soi-disant sœur. Je lui jetai un regard en coin sans même lui répondre. Naiad portait une paire de jeans troués ainsi qu’un tee-shirt gris et des escarpins de la même couleur. Maman, quant à elle, était plutôt chic dans son tailleur noir et blanc. Elle avait relevé ses cheveux en un chignon simple qui lui donnait un air sévère et impérial. Décidément, je n’arriverai jamais à l’imaginer autrement qu’en Reine de Galatée... Je passai devant elle sans m’arrêter et empruntai le chemin qui devait me conduire à l’arrêt de bus. J’arrivai un peu en avance. Maman et Naiad me rejoignirent juste au moment où celui-ci débouchait du virage. Nous montâmes toutes les trois sous les regards ahuris des autres qui ne manquèrent pas de nous détailler et de faire des commentaires. — T’as vu ça ? Il paraît que c’est la nouvelle prof de Sciences. — Elle prend le bus avec nous, trop bizarre ! — Ouais, c’est clair, elle ne doit pas être nette... Je jetai un regard mauvais aux deux garçons qui se permettaient de lancer des ragots, installés au fond du bus. L’un d’eux, plutôt petit, assez enrobé, avec la peau pâle mouchetée de taches de rousseur et les cheveux en brosse couleur poils de carotte, me dévisagea sans aucune gêne. — Qu’est-ce qu’il y a, la gothique ? T’as un problème ? — Laisse tomber, elle est trop bizarre elle aussi... souĀa le deuxième garçon qui était un grand blond avec
une mèche qui glissait sans cesse dans ses yeux, assez maigre, et qui ne respirait pas l’intelligence. Le rouquin fit mine de se lever alors le blond le retint par la manche de son pull. Je me plantai devant eux, bien décidée à déverser sur eux toute la colère que j’avais accumulée en moi ces derniers temps. Il fallait que quelqu’un paye et ces deux-là me semblaient de parfaits candidats. — Des problèmes, je n’en avais pas jusqu’à t’avoir vu, crachai-je. — Laisse-les dire, Gala, ils n’en valent pas la peine, murmura Naiad en tentant de me tirer en arrière. — Non ! tranchai-je d’un ton sec tout en la repoussant. Ils n’ont pas à raconter de telles choses ! Sur Galatée, ils auraient déjà été sévèrement punis pour avoir parlé comme ça d’une R... Naiad me plaqua une main sur la bouche, complètement paniquée. — Fais attention à ce que tu dis ! me chuchota-t-elle à l’oreille. Je levai les yeux au ciel, exaspérée. — C’est bon ! De toute façon, ils sont trop bêtes pour comprendre ! — On est bêtes, c’est ça ? Attends voir un peu, la gothique, je ferai de ta vie un enfer ! Tu verras qu’il ne fallait pas t’attaquer à nous, tout le monde te le dira au lycée ! susurra le rouquin tout en se levant d’un bond, aussitôt imité par le blond à mèche. — Ça suffit ! La voix ferme de maman retentit dans toute l’allée du bus et un silence absolu s’installa. — Allez vous asseoir, nous ordonna-t-elle en se tournant d’abord vers Naiad. Cette dernière me saisit le poignet et m’attira plus loin dans l’allée. J’aperçus Alex et Anna qui nous faisaient de grands signes depuis l’arrière du véhicule. L’ex-guerrière m’entraîna vers eux sans que j’aie mon mot à dire. — Ouf ! C’était moins une ! s’exclama Anna alors que nous arrivions à sa hauteur. J’ai bien cru que éo allait te casser la figure, Galatéa ! Je lui lançai un regard interrogateur et elle précisa : — Le rouquin que tu as provoqué. — Pfff, franchement qu’il essaye, j’en ai vaincu des beaucoup plus costauds que lui. Naiad me donna un coup de coude dans les côtes. — Galatéa a toujours eu un tempérament bagarreur... expliqua-t-elle à l’attention de la jeune fille. — C’est dommage, j’aurais aimé qu’il se prenne une bonne raclée pour une fois ! Et ce n’est pas cet incapable de Seb qui l’aurait aidé, le pauvre en aurait eu la mèche de travers ! Anna pouffa de rire face à la réflexion de son frère et ajouta : — Non, mais sérieusement, les lles, il vaut mieux les ignorer ces deux-là. Ils sont très in<uents au lycée et vous risquez de vous attirer des ennuis. Je perdis le fil de la discussion et me repassai la scène dans ma tête. Puis, je demandai subitement : — Quel est donc ce mot qu’il a employé tout à l’heure... euh... go... gothique je crois... Qu’est-ce que ça signifie ? C’est une insulte ? Alex éclata de rire et, face à mon manque de réaction, me regarda avec des yeux exorbités. — Non, mais t’es sérieuse ? Tu ne sais pas ce que ça veut dire ? C’est paumé à ce point la Finlande ? — Alex ! Arrête un peu ! gronda Anna. — On vivait dans un petit village, loin de tout, et avec très peu d’habitants, rétorqua Naiad pour nous tirer une fois de plus d’une situation embarrassante. Anna se lança donc dans des explications qui n’en nissaient plus à propos de mon apparence et je me contentai d’acquiescer sans réellement tout écouter. Le bus démarra et je me rendis compte que maman s’était installée non loin du rouquin et de son acolyte pour les avoir à l’œil. Je soupirai bruyamment. Cette journée allait être plutôt difficile, car j’étais contrainte de jouer un rôle sans jamais pouvoir être vraiment moi-même. Tout en me laissant porter par les vibrations et le bruit du moteur, ainsi que par le brouhaha incessant de tous les passagers, je fermai les yeux pour m’évader une nouvelle fois en mon for intérieur. Je repensai de nouveau à mes premiers jours sur cette planète.
Chapitre2
J’étais attablée dans le petit salon, entièrement meublé et décoré d’objets en bois, de notre chalet. Maman avait fait comme elle le pouvait pour tenter de cuisiner quelque chose, mais, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne s’agissait pas d’une grande réussite. Je me forçai à manger tout en réprimant de mon mieux une grimace alors que j’observais les spaghettis collants et dégoulinants d’eau qui pendaient au bout de ma fourchette. — Le Cristal a vraiment bien fait les choses. Je ne m’attendais pas à tant, déclara maman tout en se débattant avec ses propres pâtes qui refusaient de s’enrouler autrement qu’en un gros tas compact. — J’ai remarqué que nous avions beaucoup d’informations emmagasinées dans notre esprit sur ce monde, est-ce grâce au Cristal ? interrogea Naiad. — Oui, en e)et, il semble qu’il nous ait transmis un grand nombre de données, même s’il y a parfois des choses très simples que nous pouvons ignorer. Nous les conservons dans notre mémoire comme des souvenirs, bien qu’ils n’appartiennent pas à notre propre monde. C’est pour cela, par exemple, que nous parlons parfaitement le français et même d’autres langues. Nous avons également une excellente couverture. Lorsque nous sommes arrivées, les voisins nous attendaient. Pour eux, nous sommes une famille nlandaise, du nom de Kainulainen, qui souhaitait s’installer ici pour quelque temps. Un poste de professeur m’était réservé et vous étiez déjà inscrites au lycée. — À quoi bon jouer une telle mascarade ? Ne devrions-nous pas nous contenter de trouver un moyen de rentrer chez nous et de voir si l’on peut encore changer quelque chose pour gagner cette guerre ? demandai-je d’un ton las. Maman et Naiad échangèrent un bref regard, puis la première me répondit d’une voix aussi douce que possible. — Nous ne rentrerons pas chez nous, Galatéa, ce n’est pas envisageable. Et même si nous le voulions, nous n’avons plus de pouvoirs... Je serrai dans ma main les petits fragments de cristal que j’avais réussi à sauver au moment où mon pendentif avait volé en éclats, jusqu’à ce que mes jointures blanchissent. — Il doit bien exister un moyen ! Je nirai par le trouver ! criai-je tout en luttant pour refouler des larmes de rage et de désespoir. — Le Cristal ne nous a pas envoyées ici par hasard, ma chérie. Nous devons être ici, notre destin le veut. Pour ce qui est de la suite des événements, il va falloir s’armer de patience, tout simplement. — Je n’y comprends rien. D’après la Prophétie, j’avais un rôle à jouer dans cette guerre, mais comment puis-je intervenir en étant si loin ? — C’est là que réside le mystère, mais... — Ou alors, comme je l’ai toujours dit, cette Prophétie n’est qu’un mensonge ! l’interrompis-je. Maman secoua la tête, peinée par ma réaction. — Aie foi en toi et en ton avenir, Galatéa. — Pfff, tu parles... Je repoussai mon assiette et me levai précipitamment. Alors que je quittai la pièce, je lançai d’un ton dédaigneux que je ne me connaissais pas : — Le Cristal aurait quand même pu te transformer en une meilleure cuisinière ! Ça, au moins, ce serait utile puisque nous sommes coincées ici...
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