La lecture à portée de main
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Description
Poussé par sa vendetta personnelle, Vocorm décide de quitter prématurément ses compagnons, mais la vengeance est une voie périlleuse à plus d’un titre...
Sujets
Informations
Publié par | Nutty Sheep |
Date de parution | 15 août 2016 |
Nombre de lectures | 3 |
EAN13 | 9791034200184 |
Langue | Français |
Extrait
L’auteur
Mentions légales
Grâce aux informations transmises par Aparo, je ne mis que deux nuits pour traverser les anciennes mines et en sortir à l’aube du troisième jour.
Quelques gobelins crasseux avaient bien tenté de me tendre une embuscade, mais le tranchant de ma lame avait rapidement anéanti leurs chances en doublant leur nombre.
Le tunnel débouchait sur un haut plateau du versant ouest du mont Kedarn. À cette altitude, je dominais la chape de brume recouvrant la plaine rocailleuse étendue devant la forteresse du Roi Noir. Seules les six tours de guet et la haute tanière du tyran émergeaient de ce sinistre nuage grisâtre à l’odeur nauséabonde.
Je fus étonné de ne trouver aucun soldat pour m’accueillir à la sortie. Seule une petite troupe se trouvait en contrebas du plateau, occupée pour moitié à dormir ou à contempler un feu de camp en train de s’éteindre.
Un sentier escarpé descendait depuis ma position et faisait une halte à l’arrière du campement. Il reprenait ensuite son zigzag poussiéreux, avant de plonger à pic dans le brouillard.
Me faire discret était sans aucun doute ma seule chance et les paroles d’Aparo me revinrent en mémoire :
— Un homme contre toute une armée n’est rien, mais un fantôme peut être ce qu’il veut, m’avait-il dit la veille de mon départ de Falaroc.
. Le soleil pointait toujours son nez en retard en ces terres, et si je me dépêchais, j’en tirerais profit.
La pèlerine à capuche et le bouclier en peau d’écailles grises offerts par le Dracconian se confondaient parfaitement avec le sol cendré de la colline. J’approchais du camp lorsqu’un soldat balança deux bûches supplémentaires dans le feu, avant de souffler sur les braises en grommelant :
— Bordel on se les gèle ici, vivement la fin du roulement qu’on aille jouer les planqués dans le guet.
— Silence soldat ! le rabroua son supérieur.
La lueur ravivée du feu éblouissait tout ce petit monde, tandis que je me déplaçais dans l’ombre. Cela m’offrit un contre-jour parfait pour passer inaperçu aux yeux de la troupe. Je me faufilai furtivement entre les quelques tentes dressées et atteignis un rocher planté sur les abords rocailleux du sentier, en aval du campement.
Après m’être assuré que ma présence n’avait pas été détectée, je repris ma discrète et longue descente le long du chemin quand, au premier virage, un soldat de Garanum se retrouva face à moi.
La tête baissée, il tentait vainement de percer la pénombre pour se rhabiller, lorsque ses yeux se posèrent sur mes bottes. Voyant ces chausses inconnues, il leva immédiatement la tête et écarquilla les yeux. Sa bouche s’ouvrit pour donner l’alerte, mais je fus le plus prompt. Ma main gauche gantelée de cuir fondit sur sa gorge pour étouffer tout bruit tandis que ma main droite lui envoya un direct dans l’estomac. Le souffle coupé, il tomba à quatre pattes et lorsqu’il redressa la tête dans un ultime effort, ce ne fut que pour voir la lame de mon épée s’abattre sur sa nuque.
Encore enfoncée dans son casque, sa tête roula puis rebondit avec fracas plus bas sur le sentier, avant de se figer dans un fossé. Je m’immobilisai quelques secondes, guettant le moindre signe alentour en réaction au bruit du casque bondissant, ou au cas où le décapité serait venu faire sa commission en compagnie d’un copain ; mais personne ne réagit...