Gaudeline de Borde et le dragon vert
73 pages
Français

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Gaudeline de Borde et le dragon vert , livre ebook

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Description

Fin du XIIe siècle, les villages s’émancipent de la tutelle seigneuriale en obtenant des franchises et des privilèges. Une invasion de barbares met fin à la paix relative de cette région de Ventaben. Pillage et violences déferlent sur les collines environnantes.


Rolande Gaudeline De Borde est seule sur ses terres, son mari, le fils de l’ours est lieutenant du roi, chargé d’établir l’ordre dans les nouveaux territoires du Royaume de France. La mort dans l’âme, cette jeune femme doit en compagnie de quelques villageois abandonner son château et la terre de ses ancêtres afin de se mettre à l’abri chez son cousin le comte de Guelhaor. La jeune femme attend un bébé. Le voyage est périlleux, mais Brune est à ses côtés.


Protection, neutralité ou alliés des Anglais. Les temps sont troublés. Brigands, traîtres, et sorcières accompagneront nos voyageurs.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 août 2020
Nombre de lectures 2
EAN13 9782381532059
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Gaudeline de Borde et le dragon vert
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu'ils produisent à la demande et pour le compte d'un auteur ou d'un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
Anne-Marie Quintard
dite Anne de la Quintardière
Gaudeline de Borde et le dragon vert
Young adult
Illustrations : Philippe Arthur

 
 
Du même auteur :
– Le visage lisse (Roman)
– L’année du grillon (Polar)
– Olivier, l’ado aux écailles de serpent (Young Adult)
– La femme qui voulait crever les nuages (Polar)
– Anna (Roman)
Albums Jeunesse
– Le chat de Timéo
– La révolte des chaussettes
– Blackspider l’araignée qui a peur de tout
– La vérité sur l’affaire Kruger
– À la chasse aux paléozoïques
– Coco Paillasse
– Le cheval de Louise et Dame Licorne
– Poésies
 
 
À mon frère Jean-Claude qui repose en ces terres.
Derrière chez toi, il y a le souterrain.
Ce souterrain que tu as osé emprunter, mène au château.
Ce château dont il ne reste que quelques pierres de la tour.
Les Anglais ou les routiers s’emparèrent de ce château. Nul ne le sait.
Il aurait été rasé en 1620
Au XVIIIe siècle, les terres furent vendues.
Du mamelon granitique qui domine le village.
On peut admirer les sommets et les rives abruptes de la rivière.
Les pierres du château ont servi à la construction d’un village étrange de maisons éparses séparées par des châtaigniers.
À l’horizon, la roche des Fées...
Le Diable et sa cour y tenaient de fréquentes assises au milieu de sorciers et sorcières...
À Rolande qui a titillé mon imagination et pour qui j’ai inventé la vie de ce château cher à son cœur.
 
Le château de Ventaben
En cette fin d’après-midi, je discutais avec Brune des derniers préparatifs, il faisait anormalement doux pour la saison et alors que tout paraissait silencieux, une effervescence inhabituelle régnait au château de Ventaben. Chaque occupant s’activait discrètement et se préparait au départ.
Âgée d’à peine vingt-deux ans, je me sentais bien seule pour gérer ce domaine, mon visage soucieux trahissait ma peur.
La veille, j’avais appris que Géraud, mon époux était bien sur le retour, mais qu’il venait juste d’aborder sur les côtes du sud, trois mois qu’il était parti, ce retard me préoccupait et me brisait le cœur, je me languissais de lui mais surtout, j’allais devoir décider ou pas d’abandonner nos domaines.
Quelle responsabilité   ! En son absence, au château, il ne restait qu’une poignée d’hommes. Les hommes d’armes accompagnaient mon mari.
Allais-je prendre les bonnes décisions   ? J’avais déjà trop attendu.
*
Née Rolande de Ventaben par mes origines paternelles et Gaudeline de Borde par ma généalogie maternelle, j’étais issue des pierres de ce pays.
Des pierres fermées sur l’Inconnu et voilà que l’Inconnu nous en chassait. Depuis quelques mois, des bruits d’invasion escaladaient nos rochers.
De sang royal, ma mère et sa sœur Émeline avaient été élevées à la cour jusqu’à ce que le roi attribue à mon oncle une juridiction autonome et le titre de comte de Guelahor avant ses épousailles avec ma tante. Ma mère avait suivi sa sœur.
Ventaben était un village fortifié parmi d’autres dans une région de tenure noble, les paysans travaillaient les champs situés au-delà des remparts. Quelques châtaigniers, quelques vignes, quelques ruches, quelques fruitiers et surtout beaucoup de forêts de sangliers et de cerfs avec de simples sentiers muletiers.

Des mains accrochèrent des sachets d’herbe de fées dans les arbres afin d’obtenir leur aide dans notre voyage.
Des mains implorèrent.
Des mains cherchèrent des plantes, des pierres dont Brune avait besoin pour construire les sortilèges protecteurs. Brune respirait, sa gorge chantait et ses pieds dansaient.
Des mains gravèrent des bénédictions.
Des mains brûlèrent des herbes avant le grand matin.
La lune s’enhardissait lorsque Brune me présenta Andéric et sa femme Vivienne.
L’homme m’impressionna, il devait mesurer près de deux mètres et sa jolie petite épouse moins d’un mètre cinquante.
Dommage qu’un si joli minois portât une chemise qui n’avait pas dû voir la rivière depuis le dernier été, sans doute blanche à ses débuts, elle était devenue noire, sa robe aux manches courtes laissait dépasser une côte en futaine, chacun de ses mouvements laissait échapper une odeur rance de graisse, d’urine.
À coup sûr, ces deux-là s’aimaient. Je devinais leurs échanges furtifs d’yeux ou de caresses brèves appuyées même en ma présence.
*
Brune prit la main de l’homme et entoura les épaules de l’épouse.
— Andéric est bûcheron, il est marié depuis peu et a toute ma confiance. Il sait commander les hommes de main et les bêtes de somme.
Vivienne sait cuisiner les herbes de nos collines et n’a pas son pareil pour faire des repas roboratifs pour nourrir les estomacs.
Vivienne sourit et baissa timidement les yeux, les releva et les darda sur moi. Je les soupçonnais indomptables et espiègles. Les jolies lèvres de l’enfant qui ne devait pas avoir plus de seize ans s’ouvrirent sur un compliment.
— Je ne savais pas que vous étiez aussi jolie.
Je rougis.
Brune s’écarta.
— Je pars voir les femmes. Vivienne, vous aiderez Bertille à plier délicatement les toiles peintes.
Je la retins.
— Brune, mon père m’a habituée aux corps et au linge propres. Mes parents partageaient la même idée que ton mari, c’est le respect dû aux autres, cette fille est trop jeune pour sentir aussi mauvais, comme beaucoup, elle doit tout faire avec sa chemise, la traite, l’amour, la vaisselle et le reste.
J’ironisai volontairement.
— Demande à Bertille de lui trouver des vêtements propres à sa taille dans mon trousseau, sinon, je ne l’emmène pas, Brune retint sa respiration.
— Madame, je vous laisse expliquer à Andéric ce que vous attendez de lui.
La voix assurée de Brune me ramena à la réalité.
Je m’interrogeais sur mes aptitudes à mener cette expédition et voilà que je me focalisais sur un détail olfactif.
Mon père vouait une confiance sans faille à ses hommes, il savait s’entourer, ma mère avait été précieuse dans cette recherche, le domaine n’était confié qu’à des personnes honnêtes et travailleuses au caractère trempé.
Leurs enfants avaient pris la suite, mais je ne les connaissais pas tous.
Les temps changeaient, mon mari incluait dans notre système une mosaïque de juridictions autonomes sur toute notre région en s’alliant à d’autres puissantes familles de seigneuries voisines.
Je ne m’étais jamais exercée à ce rôle et sans lui, je pensais manquer de légitimité pour le commandement.
Mon cœur se serra, son intensité varia. En proie à l’anxiété, mes tempes se vrillèrent, mon cœur loupa quelques contractions. Trop vite, trop lentement, ces extrasystoles m’angoissèrent.
Grâce à ma persévérance et la présence de Brune à mes côtés, je ne réussis toutefois pas trop mal à m’imposer.
— Les coffres de rangement, les archibancs avec accotoirs et dossiers et les tables sont dans la cour, il faut tout démonter et les transporter, énonçais-je d’une voix mesurée. Animé par une profonde réflexion, mon front se plissa. Je ne devais rien oublier.
Anderic acquiesça et me réconforta.
— Les portes des armoires ont déjà été dégondées.
— Brune m’assure que nous ne reviendrons jamais ici, il nous faut donc emporter des armoires massives non transportables ou les cacher je ne sais où.
Andéric me rassura.
— Les meubles de

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